12 février 2009
Ils méritent qu'on leur tendent la main
- D'autant que le pardon papal est sélectif : mis à l'index par Rome, les théologiens de la libération ne mériteraient-ils pas, eux aussi, qu'on leur tendent la main? (Guy Taillefer.)
Le pronom indéfini on commande l'accord du verbe au singulier, tandis que le verbe mériter appelle le subjonctif :
On tend la main à son adversaire.
Ce criminel repenti mérite qu'on lui tende la main.
Les théologiens de la libération ne mériteraient-ils pas, eux aussi, qu'on leur tende la main?
Line Gingras
Québec
« Benoît XVI – Pardon sélectif » : http://www.ledevoir.com/2009/02/06/231846.html
03:01 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
08 février 2009
Ça t'as fait mal?
- Entre toi et moi, Françoise, que ce jeune homme t'ait traitée de soviétique et ait invité ses auditeurs à déchirer ta photo, c'est débile, c'est sûr, mais ça t'as fait mal où? (Pierre Foglia, dans La Presse.)
Non, ce n'est pas Françoise, tutoyée par le chroniqueur, qui a fait mal, mais « ça » – qui a, ou n'a pas, fait mal à Françoise. L'auxiliaire devait donc se mettre à la troisième personne du singulier :
... ça t'a fait mal où?
Line Gingras
Québec
« L'indignation » : http://www.cyberpresse.ca/opinions/chroniqueurs/pierre-foglia/200902/06/01-825038-lindignation.php
11:24 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
06 février 2009
Une grande honneur
- J'attends de voir mon bien-aimé Jean Charest se boursoufler de bonheur devant les honneurs qui vont lui être décernées par le président de la France. (Lise Payette.)
Honneur, au pluriel comme au singulier, est un nom masculin :
... les honneurs qui vont lui être décernés...
Line Gingras
Québec
« Le "Petit Caporal" » : http://www.ledevoir.com/2009/02/06/231834.html
02:37 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
05 février 2009
Les Prix du Canada, ouvert à tous les artistes
- Sur le coup, l'annonce d'une subvention de 25 millions destinée à créer les Prix du Canada pour les arts et la créativité et ouvert à tous les artistes du monde, a laissé les milieux culturels un brin perplexes. (Nathalie Petrowski, dans La Presse.)
Qu'est-ce donc qui est ouvert à tous les artistes du monde? Pas dans notre bel idéal de fraternité universelle, mais dans la phrase à l'étude?
M'est avis que ce n'est pas le Canada, mais les Prix du Canada :
Sur le coup, l'annonce d'une subvention de 25 millions destinée à créer les Prix du Canada pour les arts et la créativité, ouverts à tous les artistes du monde...
Line Gingras
Québec
« Le Prix des arts de la perversion » : http://www.cyberpresse.ca/opinions/chroniqueurs/nathalie-petrowski/200902/04/01-823940-le-prix-des-arts-de-la-perversion.php
04:23 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
16 décembre 2008
Être ou ne pas être un con
- Avant, à la petite école, il y avait un prof qui, le lundi matin, demandait : quels sont ceux qui sont allé voir Bienvenue chez les Ch'tis durant le week-end? Quinze mains se levaient. Et vous avez aimé ça? demandait encore le prof. Vouiiiii. P'tits cons, disait le prof. (Pierre Foglia, dans La Presse.)
Le participe passé employé avec l'auxiliaire être, tout le monde apprend cela à la petite école, s'accorde avec le sujet du verbe. (Je ne parle pas ici des verbes pronominaux, bien entendu.) Il fallait donc écrire :
... quels sont ceux qui sont allés voir...
- À leur âge, même si ce film ne m'avait pas complètement ennuyé, je me serais gardé d'écrire qu'il m'a amusé. À leur âge, la peur de passer pour un con m'a souvent empêcher de l'être.
Le verbe empêcher est employé avec l'auxiliaire avoir; ce n'est donc pas un infinitif, mais un participe passé :
À leur âge, la peur de passer pour un con m'a souvent empêché de l'être.
Line Gingras
Québec
« Critique de cinéma » : http://www.cyberpresse.ca/opinions/chroniqueurs/pierre-foglia/200812/13/01-810096-critique-de-cinema.php
06:17 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
14 décembre 2008
La consultation se serait étendu...
Elle se serait étendu; elle se serait étendue; accord du participe passé du verbe s'étendre; accord du participe passé du verbe pronominal; grammaire française; orthographe d'accord.
- M. Rae aurait préféré avoir une consultation plus vaste qui se serait étendu à l'ensemble des membres du parti. (Hugo de Grandpré, dans La Presse.)
Nous avons affaire, dans la phrase ci-dessus, à un verbe accidentellement pronominal, c'est-à-dire qui ne s'emploie pas toujours à la forme pronominale; il n'a pas de complément d'objet direct (la consultation aurait étendu qui? aurait étendu quoi?), avec lequel le participe passé s'accorderait si ce complément précédait le verbe; et le pronom réfléchi, se, est comme agglutiné au verbe : il n'a d'autre fonction que de marquer la forme pronominale. En pareil cas, le participe passé s'accorde avec le sujet*. Il fallait écrire :
M. Rae aurait préféré avoir une consultation plus vaste qui se serait étendue à l'ensemble des membres du parti.
Line Gingras
Québec
* Sauf si le verbe n'admet pas de complément d'objet direct lorsqu'il est à la forme active; mais le verbe étendre ne fait pas partie des quelques exceptions, puisque l'on peut dire, par exemple, étendre le bras.
« Rae retire sa candidature » : http://cyberpresse.workopolis.com/dossiers/succession-de-dion/200812/09/01-808815-rae-retire-sa-candidature.php
07:29 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
10 décembre 2008
Lui et elle, elle et lui...
- Sans cela, elle [la coalition] n'aura aucune crédibilité face à l'électorat. Il lui sera reproché d'être poussé par la soif du pouvoir plutôt que par le désir de servir. (Bernard Descôteaux.)
On pourrait estimer que la coalition est poussée par la soif du pouvoir, et le lui reprocher (à elle, évidemment). C'est donc elle, le sujet implicite de l'infinitif à la forme passive. Il fallait faire accorder le participe au féminin :
Sans cela, elle n'aura aucune crédibilité face à l'électorat. Il lui sera reproché d'être poussée par la soif du pouvoir...
Line Gingras
Québec
« Crise politique à Ottawa – Une coalition toujours nécessaire » : http://www.ledevoir.com/2008/12/05/221047.html
06:27 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
04 décembre 2008
1,4 millions
Nombre fractionnaire inférieur à deux; plus de 1, moins de 2; plus de un, moins de deux; grammaire française; orthographe d'accord.
- Selon lui, les quelque 1,4 millions d'électeurs québécois qui ont voté pour le Bloc ont droit au respect, comme tous les autres électeurs... (Antoine Robitaille, Guillaume Bourgault-Côté et Robert Dutrisac.)
En français, le substantif déterminé par un nombre fractionnaire inférieur à deux reste au singulier :
1,99 million de dollars.
2 millions de dollars.
Line Gingras
Québec
« Crise parlementaire à Ottawa – Harper divise les gens » : http://www.ledevoir.com/2008/12/04/220795.html
04:03 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
03 décembre 2008
Ils se sont parlés
Ils se sont parlés; elles se sont parlées; nous nous sommes parlés; se parler; accord du participe passé du verbe pronominal; grammaire française; orthographe d'accord.
- Les anciens chefs Jean Chrétien et Ed Broadbent se sont parlés à plusieurs reprises depuis jeudi... (Karine Fortin et Fannie Olivier, PC.)
- On ignore pour l'instant si Mme Jean et M. Harper se sont parlés récemment au sujet de la crise. (Fannie Olivier, PC.)
Il arrive que le participe passé du verbe pronominal s'accorde avec le sujet du verbe; mais il faut d'abord, pour cela, que le pronom réfléchi ait pour seule fonction d'indiquer la forme pronominale – qu'il soit comme agglutiné au verbe. Ce n'est pas le cas dans les deux phrases ci-dessus, où le pronom se est complément d'objet indirect. Les anciens chefs ont parlé à qui? L'un à l'autre. On ignore si Mme Jean et M. Harper ont parlé à qui? Même réponse.
Le participe passé s'accorderait toutefois, le cas échéant, avec le complément d'objet direct antéposé, c'est-à-dire placé devant le verbe :
Ces joyeux lurons se sont parlé longtemps, et nul ne sait toutes les bonnes blagues qu'ils se sont racontées!
Line Gingras
Québec
« L'opposition dit pouvoir former un gouvernement de rechange » : http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-canadienne/200811/28/01-805409-lopposition-dit-pouvoir-former-un-gouvernement-de-rechange.php
« Les conservateurs ouvrent la porte à une prorogation » : http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-canadienne/200812/01/01-806208-les-conservateurs-ouvrent-la-porte-a-une-prorogation.php
03:07 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
01 décembre 2008
Leurs politiques, vraiment?
Leurs ou ses; déterminant possessif; adjectif possessif; grammaire française.
- Le NPD accepte* plutôt d'appuyer les libéraux pendant deux ans en échange de la mise en œuvre de certaines de leurs politiques... (Manon Cornellier.)
À mon avis, le NPD souhaite en réalité que soient mises en œuvre certaines de ses politiques.
Line Gingras
Québec
* L'entente dont il s'agit a été conclue en Ontario en 1985.
« Les précédents sont rarissimes » : http://www.ledevoir.com/2008/11/29/219525.html
03:05 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, journalisme, presse
28 novembre 2008
Faire tapage d'une mère...
Faire tapage de quelqu'un; faire tapage de quelque chose; préposition; grammaire française; syntaxe du français.
- La presse nationale américaine fait grand tapage ces jours-ci d'une mère qui est partie de Floride pour se débarrasser de son fils de 12 ans au refuge du Nebraska. (Pierre Foglia, dans La Presse.)
Je trouve, dans les dictionnaires généraux que j'ai sous la main, faire tapage en plus de faire du tapage, faire beaucoup de tapage, mener tapage, mener grand tapage :
Le discours de réception de La Bruyère, qui fit bruit et même tapage. (Sainte-Beuve, dans le Petit Robert.)
On peut donc très bien écrire, à mon avis, faire grand tapage – au sens figuré du moins; toutefois, d'après les exemples que j'ai vus, cette expression et les expressions voisines ne construisent pas leur complément désignant l'objet du tapage au moyen de la préposition de, mais plutôt de la locution prépositive autour de :
On a fait beaucoup de tapage autour de ce divorce. (Petit Robert.)
Faire du tapage autour d'une affaire. (Lexis.)
Les feuilles de droite menaient tapage autour des manifestations faites par la Ligue des Patriotes devant la statue de Strasbourg. (Martin du Gard, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Le salon officiel a mené cette année grand tapage autour de ses héros. (Lhote, dans le Trésor.)
Je proposerais par conséquent :
La presse nationale américaine fait grand tapage ces jours-ci autour d'une mère qui est partie de Floride pour se débarrasser de son fils de 12 ans au refuge du Nebraska.
Line Gingras
Québec
« La fausse matante » : http://www.cyberpresse.ca/opinions/chroniqueurs/pierre-foglia/200811/17/01-801687-la-fausse-matante.php
01:34 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
26 novembre 2008
Euphorie excessive?
Accord du participe passé employé avec l'auxiliaire avoir; pluriel de milliard; grammaire française; orthographe d'accord.
- Mais, après le scrutin et l'euphorie qui l'a entourée, les Américains s'apprêtent à mesurer la distance entre le rêve Obama et sa réalité. (Marie-Christine Bonzom.)
L'euphorie ne s'est pas entourée elle-même : elle a entouré le scrutin. Or, il semble qu'on ne le répétera jamais assez, le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir ne s'accorde pas avec le sujet du verbe, mais avec le complément d'objet direct, si celui-ci précède le verbe :
Mais, après le scrutin et l'euphorie qui l'a entouré...
- ... un déficit qui avoisine 1000 milliard de dollars et une dette publique qui, au moment où Barack Obama prendra ses fonction en janvier...
Je ne suis pas très forte en arithmétique, mais bon : mille milliards, c'est mille fois un milliard, non? Rappelons-nous que milliard est un substantif qui prend la marque du pluriel :
Des millions de soleils éclairent des milliards de mondes. (Voltaire, dans le Petit Robert.)
Line Gingras
Québec
« Après l'euphorie de mardi » : http://www.ledevoir.com/2008/11/08/214839.html
04:27 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
19 novembre 2008
Histoire de générations
- L'éducation, faut-il le rappeler, concerne les jeunes, c'est un investissement pour les générations futures et non pour celles qui ont amplement profité des sacrifices de ceux qui les ont précédés. (Denise Bombardier.)
Ceux qui ont précédé qui, quoi? Certainement pas eux-mêmes, et pas davantage les sacrifices : le pronom personnel les, complément d'objet direct avec lequel doit s'accorder le participe passé*, remplace le démonstratif celles, désignant les générations... actuelles, disons. Il fallait donc écrire :
... celles qui ont amplement profité des sacrifices de ceux qui les ont précédées.
Line Gingras
Québec
* Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde en genre et en nombre avec le complément d'objet direct, si celui-ci est placé devant le verbe.
« La pureté et la santé » : http://www.ledevoir.com/2008/11/15/216369.html
02:26 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
18 novembre 2008
Auront forcé a préparé
- À la fin des années 70, l'inflation galopante et les taux de chômage effarants auront forcé les États à rationaliser leur fonctionnement, à abaisser les frontières, et a préparé la révolution technique qui a provoqué la croissance extraordinaire que nous avons connue jusqu'à tout récemment. (Christian Rioux.)
Je pense qu'on a voulu écrire :
... auront forcé les États à rationaliser leur fonctionnement, à abaisser les frontières et à préparer la révolution technique...
* * * * *
Jusqu'à tout récemment ou jusque tout récemment? J'ai abordé la question ici.
Line Gingras
Québec
« Back to the future » : http://www.ledevoir.com/2008/11/14/216090.html
03:28 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
08 novembre 2008
La totalité
- Les six détenus, des Algériens qui résidaient en Bosnie au moment de leur arrestation, étaient en liaison téléphonique avec la salle d'audience depuis le centre de détention située sur la base navale américaine à Cuba. (AFP.)
Ce n'est pas la détention qui est située sur la base, mais le centre de détention : situé.
* * * * *
- La totalité des propos tenus jeudi matin à Washington leur a été traduits.
Deux possibilités, mais entre lesquelles il faut choisir :
La totalité des propos tenus jeudi matin à Washington leur a été traduite.
La totalité des propos tenus jeudi matin à Washington leur ont été traduits.
* * * * *
- ... les conditions dans lesquelles allaient se dérouler la procédure...
Ce ne sont pas les conditions qui vont se dérouler, mais la procédure :
... les conditions dans lesquelles allait se dérouler la procédure...
* * * * *
-
Le juge devrait annoncer sa décision dans une dixaine de jours.
On écrit dans dix jours, mais dans une dizaine de jours.
Line Gingras
Québec
« Six détenus de Guantanamo contestent leur détention » : http://www.cyberpresse.ca/international/etats-unis/200811/06/01-36965-six-detenus-de-guantanamo-contestent-leur-detention.php
05:28 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
07 novembre 2008
Ils pensent pareils
Pareil, adjectif ou adverbe; grammaire française; orthographe.
- Cela dit, à quoi s'attendre d'autre? Il est un politicien, après tout. Et ils pensent tous pareils... (Richard Martineau.)
Il faut savoir distinguer entre l'adjectif et l'adverbe pareil. Dans les politiciens sont tous pareils, nous avons un adjectif, attribut du sujet politiciens (pareils pourrait d'ailleurs être remplacé par un autre adjectif, semblables) :
Les enfants sont tous pareils, ils braillent autant, font les mêmes petites saletés aux mêmes moments inattendus. (Anouilh, dans le Lexis.)
Par contre, dans le passage à l'étude, pareil indique de quelle manière pensent les politiciens; il est donc adverbe :
Les deux amies se coiffent pareil. (Multidictionnaire.)
Cet emploi est familier ou populaire, d'après ce que je vois dans le Petit Robert, le Lexis, le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain.
Line Gingras
Québec
« Super Mario » : http://martineau.blogue.canoe.ca/2008/11/03/super_mario
04:01 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
06 novembre 2008
C'est psychologue
- La violence physique et psychologue sont le lot d'une majorité. (Marie-Andrée Chouinard.)
La violence physique et psychologique est le lot d'une majorité.
Line Gingras
Québec
« Réserves autochtones – Le drame de Yellow Quill » : http://www.ledevoir.com/2008/11/05/214223.html
02:53 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
05 novembre 2008
Elle s'était faite piégée
- Il a finalement fallu que Marc-Antoine Audette explique à Mme Palin qu'elle s'était faite piégée... (Paul Journet, dans La Presse.)
On ne dirait pas il s'est fait haï, il s'est fait pris, il s'est fait eu, mais il s'est fait haïr, il s'est fait prendre, il s'est fait avoir. De même : il s'est fait piéger.
Par ailleurs, comme je l'ai expliqué déjà, le participe passé fait reste toujours invariable lorsqu'il précède immédiatement un infinitif :
... elle s'était fait piéger.
On écrirait toutefois :
Devant ses supérieurs, elle s'est faite soudainement mielleuse.
Line Gingras
Québec
« Les Justiciers masqués piègent Sarah Palin » : http://www.cyberpresse.ca/international/etats-unis/200811/01/01-35211-les-justiciers-masques-piegent-sarah-palin.php
01:35 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
04 novembre 2008
L'économie en générale
En générale ou en général; possible et l'indicatif ou le subjonctif; voit ou voie; grammaire française; orthographe.
- On pense évidement à la façon d'ordonner les marchés financiers et l'économie en générale après la spectaculaire débâcle des derniers mois. (Éric Desrosiers.)
Il ne s'agit pas ici de l'adjectif général, qui s'accorderait avec économie, mais de la locution invariable en général – qui s'oppose à en particulier, et non pas à en particulière... Évidemment.
* * * * *
- Une volumineuse étude de l'OCDE rappelait justement récemment que de pareilles inégalités...
Dans la mesure du possible, on évite de mettre deux adverbes en -ment l'un à côté de l'autre :
Une volumineuse étude de l'OCDE rappelait justement, il y a peu, que de pareilles inégalités...
* * * * *
- Il reste toujours possible [...] que ce soit finalement encore un républicain qui se voit confier les clés de la Maison-Blanche.
Possible appelle le subjonctif :
Il reste toujours possible que ce soit un républicain qui finisse premier.
Il reste toujours possible que ce soit un républicain qui soit élu.
Il reste toujours possible que ce soit un républicain qui se fasse confier les clés de la Maison-Blanche.
Il reste toujours possible [...] que ce soit finalement encore un républicain qui se voie confier les clés de la Maison-Blanche.
Voit : présent de l'indicatif.
Voie : présent du subjonctif.
(Consulter au besoin le Bescherelle.)
Line Gingras
Québec
« Perspectives - Barack, John, Joe... et les autres » : http://www.ledevoir.com/2008/11/03/213851.html
04:29 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
31 octobre 2008
Incapables à tancer
Capable à, capable de; incapable à, incapable de; grammaire française; syntaxe du français; prépositions.
- Les Américains deviennent incapables de faire la leçon économique et de plus en plus incapables à tancer politiquement. Ils doivent devenir partenaires d'un plus grand ensemble et cesser de dicter ou de sanctionner. (Gil Courtemanche.)
Les adjectifs apte et inapte introduisent leur complément au moyen de la préposition à; capable et incapable, cependant, se construisent avec de :
[L'homme] est incapable de souffrir ou d'être heureux longtemps. Il n'est donc capable de rien qui vaille. (Camus, dans le Petit Robert.)
Peut-être n'aurait-elle pas ri. Elle était capable de comprendre. (Mallet-Joris, dans le Lexis.)
Tu es incapable de m'écouter dix minutes. (Bastide, dans le Lexis.)
Quand je regarde un homme dans les yeux, je deviens incapable de lui donner des ordres. (Sartre, dans le Lexis.)
Quand une mère n'est plus capable de reconnaître son fils, c'est que son rôle sur la terre est fini. (Camus, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
... son ancien ami n'était plus capable de discernement, c'était une machine inerte, sensible encore à la douleur physique, mais incapable de la combattre ou de la détourner. (A. Dumas père, dans le Trésor.)
Incapable de lire, d'écrire, de me promener, je passe presque tout le jour étendu sur mon lit, accaparé par la douleur. (Gide, dans le Trésor.)
Voir aussi le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain.
Line Gingras
Québec
« Le déclin de l'empire américain » : http://www.ledevoir.com/2008/10/25/212504.html
02:37 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
30 octobre 2008
Je lui ai fait visité...
Faire suivi du participe passé ou de l'infinitif; grammaire française; orthographe.
- « J'ai pris la sous-ministre par l'oreille (c'est une image) et je lui ai fait visité cette zone protégée... » (Christian Yaccarini, cité par Stéphane Baillargeon.)
Le verbe faire ne doit pas être suivi d'un participe passé, mais d'un infinitif :
Je lui ai fait comprendre que c'était une zone protégée.
Je l'ai fait sortir de la zone protégée.
... je lui ai fait visiter cette zone protégée...
Et comme c'est demain l'Halloween :
La vilaine grammairienne a pris le pauvre journaliste surmené par l'oreille et lui a fait recopier deux cent vingt-deux fois : « Je lui ai fait visiter... »
Line Gingras
Québec
« Un starchitecte pour le 2.22 » : http://www.ledevoir.com/2008/10/25/212572.html
16:36 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme