17 novembre 2012
« Soit » au sens de « c'est-à-dire »
Soit au sens de c'est-à-dire; accord de soit au sens de c'est-à-dire; grammaire française; orthographe.
- L'opposition libérale a écrit à M. Chagnon pour s'opposer au retrait de l'unifolié. « Cette proposition est choquante et totalement inacceptable. Je vous rappelle qu'au cours de deux exercices démocratiques, soient les référendums de 1980 et de 1995, la majorité de la population québécoise s'est prononcée en faveur du maintien du Québec dans la fédération canadienne », s'offusque le whip de l'opposition libérale, Laurent Lessard.
(Paul Journet, dans La Presse du 16 novembre 2012.)
Au sens de « c'est-à-dire », « à savoir », soit est conjonction et donc invariable, d'après ce que je vois dans le Petit Robert et le Multidictionnaire. Il faudrait écrire :
[...] Je vous rappelle qu'au cours de deux exercices démocratiques, soit les référendums de 1980 et de 1995, la majorité de la population québécoise [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Harper ne veut pas alimenter la guerre de drapeaux mais boude Québec » : http://www.lapresse.ca/actualites/quebec-canada/national/...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
07:36 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
16 novembre 2012
Un balise?
- Surtout, et c’est mon avis, que les balises de protection, l’entourage en fait partie par exemple, n’ont pas les qualités voulues pour encadrer le maire adéquatement et lui assurer qu’ils sauront servir de pare-feu si nécessaire.
(Lise Payette, dans Le Devoir du 16 novembre 2012.)
Balises est un nom féminin :
Surtout, et c’est mon avis, que les balises de protection, l’entourage en fait partie par exemple, n’ont pas les qualités voulues pour encadrer le maire adéquatement et lui assurer qu’elles sauront servir de pare-feu si nécessaire.
- M. DeSousa, conseiller de Saint-Laurent, a déclaré au début de cette semaine : « qu’il ne fallait jamais sous-estimer les ambitions d’un homme ».
On n'introduit pas par les deux points une citation indirecte, qui se fond dans la phrase. Ne sachant pas ce qu'a dit exactement M. DeSousa, je supprimerais aussi les guillemets :
M. DeSousa, conseiller de Saint-Laurent, a déclaré au début de cette semaine qu’il ne fallait jamais sous-estimer les ambitions d’un homme.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Welcome to the Las Vegas of the North » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/364124/welcome-t...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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15 novembre 2012
En respect des lois
En respect des lois, en respect de la loi; en respect de quelque chose, en respect de quelqu'un.
- Un candidat qui accepte (en respect des lois, évidemment) un don de 50 $ d'un électeur doit-il vraiment quelque chose à quelqu'un? Je ne crois pas.
(Vincent Marissal, dans La Presse du 18 octobre 2012.)
La construction en respect de me paraît suspecte, et je ne la trouve pas dans les dictionnaires courants. On aurait peut-être pu la remplacer par dans le respect de :
La France tient de son passé un État unitaire gouverné dans le respect de la règle de droit [...] (Belorgey dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « étatique ».)
Il me semble cependant que l'idée serait très bien rendue par l'expression en toute légalité :
Ces personnes font des affaires en toute légalité. (Multidictionnaire.)
Je suggérerais :
Un candidat qui accepte (en toute légalité, évidemment) un don de 50 $ d'un électeur doit-il vraiment quelque chose à quelqu'un? Je ne crois pas.
Line Gingras
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Québec
« Beurk, de l'argent! » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/vincent-marissal...
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06:47 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
14 novembre 2012
Le crime d'un citoyen britannique ou le meurtre d'un citoyen britannique?
- Au cours de la présente année, celui qu’on présentait comme le fils prodige du Parti, la star montante et le futur président de la Chine, il s’agit évidemment de Bo Xilai, a sombré pour une affaire d’argent sale augmentée d’un crime de sang, soit celui d’un citoyen britannique pour lequel l’épouse de Xilai a été condamnée [...]
(Serge Truffaut, dans Le Devoir du 10 novembre 2012.)
S'il est question d'un père accusé du meurtre de ses enfants, on sait très bien qu'il n'est pas accusé d'un meurtre que ses enfants auraient commis. De même, chacun sait que l'assassinat du président Kennedy n'est pas l'œuvre de ce président. Mais il en va différemment d'un crime; le crime de quelqu'un n'est pas perpétré contre lui, mais par lui :
Il apparaît, maintenant, que la terreur qu'on veut nous inspirer aurait pour unique résultat de laisser dans l'impunité les fautes et les crimes de ceux-là mêmes dont la fonction est de défendre la patrie. (Clemenceau dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « impunité ».)
J'avais lu, dans le journal, des histoires peu égayantes; le crime du jour était celui d'un conscrit ayant assassiné une vieille femme, sa bienfaitrice... (Frapié dans le Trésor, à l'article « égayant ».)
L'éditorialiste nous parle du crime de sang d'un citoyen britannique. Or, je m'en suis assurée par une recherche Google (articles parus dans les sites du Monde, du Figaro, du Nouvel Observateur, de La Presse, du Devoir), ce citoyen britannique a été tué par la femme de Bo Xilai; il n'est donc pas l'auteur d'un crime de sang pour lequel une innocente aurait été condamnée, contrairement à ce que laisse entendre la formulation de la phrase, mais la victime.
On aurait pu écrire :
[...] une affaire d’argent sale augmentée d’un meurtre, soit celui d’un citoyen britannique pour lequel l’épouse de Xilai a été condamnée [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Congrès du parti communiste chinois – Clans de la fraude » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
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07:56 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
13 novembre 2012
Privées de génie
- La Ville accordait également des mandats à des firmes privées de génie.
(PC dans le site du Devoir, le 12 novembre 2012 à 15 h 2.)
La place du complément déterminatif n'est peut-être pas fautive, d'un point de vue strictement grammatical, mais on aurait avantage à éviter le double sens :
La Ville accordait également des mandats à des firmes de génie privées.
- L'ingénieur retraité a aussi soutenu que les agents techniques sur le terrain François Thériault et Michel Paquette touchaient également des pots-de-vin. « Vous saviez que MM. Thériault et Paquet recevaient des sommes, et eux savaient que vous, vous receviez des sommes? », lui a demandé le commissaire Renaud Lachance.
En tout cas le lecteur, lui, ne sait pas quelle orthographe est la bonne.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Commission Charbonneau – Selon Luc Leclerc, la population ne lui pardonnera pas » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/363771/commissio...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
06:40 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
12 novembre 2012
Dans les jours précédents le 11 novembre
Précédent ou précédant; participe présent ou adjectif verbal; grammaire française; syntaxe; orthographe.
- Le sondage a également démontré que 82 % des répondants vont porter un coquelicot dans les jours précédents le 11 novembre cette année.
(PC dans le site du Devoir, le 11 novembre 2012 à 10 h 29.)
On écrit précédent ou précédant, j'ai déjà eu l'occasion d'en parler, selon que le mot est adjectif ou participe présent. Rappelons comment on fait la distinction :
Le participe présent est un verbe; on observe ainsi, dans la phrase à l'étude, que précédant s'emploie avec un complément d'objet direct : les jours qui précèdent quoi? le 11 novembre.
L'adjectif s'accorde avec le nom auquel il se rapporte; on se rend compte, si l'on remplace les jours par les journées ou les semaines, que l'on écrirait bien les semaines précédentes, les journées précédentes, sans complément (on aurait affaire à l'adjectif), mais jamais les journées précédentes le 11 novembre, les semaines précédentes le 11 novembre.
Il fallait donc ici le participe présent :
Le sondage a également démontré que 82 % des répondants vont porter un coquelicot dans les jours précédant le 11 novembre cette année.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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« Stephen Harper souligne le Jour du Souvenir à Hong-Kong » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/363716/stephen-h...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
04:30 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
11 novembre 2012
Lors de son vivant
Lors de son vivant, de son vivant; lors du vivant de quelqu'un, du vivant de quelqu'un.
- Et si le peintre n’a vendu qu’une toile lors de son vivant, son œuvre posthume vaut des dollars.
(Lio Kiefer dans son blogue, le 8 novembre 2012.)
Je ne trouve pas lors de son vivant dans les dictionnaires généraux que j'ai sous la main, consultés aux articles « lors » et « vivant ». Ils donnent par contre les locutions du vivant de quelqu'un, de son vivant :
Du vivant de ton père tu n'aurais pas fait cela. (Petit Robert.)
Du vivant de son père, l'entreprise familiale était florissante. (Multidictionnaire.)
Du vivant de ton grand-père, de son vivant, ces espaces étaient de magnifiques jardins potagers. (Multidictionnaire.)
Je regardais Maurice avec les yeux qu'elle aurait eus si, de son vivant, elle avait su. (Bazin, dans le Lexis.)
Elle travaillait à diminuer ses imperfections [...] à s'instruire. Du vivant de mon père, tout cela se soumettait, se fondait dans un grand amour. (Gide, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Il faudrait écrire :
Et si le peintre n’a vendu qu’une toile de son vivant, son œuvre posthume vaut des dollars.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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« Quand Van Gogh déménage » : http://www.ledevoir.com/opinion/blogues/voyager-avec-lio-...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
01:43 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
10 novembre 2012
Elles vont de paire
Aller de paire ou aller de pair; orthographe.
- Inégalités sociales vont trop souvent de paire* avec inégalités scolaires
(Chapeau d'un article de Lisa-Marie Gervais, dans Le Devoir du 10 novembre 2012.)
Même si les deux font la paire, elles vont de pair :
Le courage peut aller de pair avec la prudence. (Petit Robert.)
Ces deux programmes vont de pair. (Multidictionnaire.)
Je ne sache point d'aventure qui aille de pair avec la vôtre. (Marivaux, dans le Lexis.)
Il faut que je m'habille. Je ne veux pas aller de pair avec vos belles dames, mais il ne faut pas être ridicule. (Picard, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Il fallait écrire :
Inégalités sociales vont trop souvent de pair avec inégalités scolaires
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* Le 11 novembre à 22 h, je vois que la faute a été corrigée.
« Scolarisés et analphabètes » : http://www.ledevoir.com/societe/education/363657/scolaris...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
07:41 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
09 novembre 2012
Un peu de respect pour les personnes
- Le réseau public d’enseignement primaire et secondaire emploie aux États-Unis près de 8 millions de personnes. Plus de 260 000 d’entre eux ont été mis à pied depuis septembre 2008.
(Guy Taillefer, dans Le Devoir du 6 novembre 2012.)
Personne est un nom féminin; nous le savons tous depuis la petite école, mais il faut s'en souvenir au moment de choisir un pronom ou d'accorder un participe passé :
Le réseau public d’enseignement primaire et secondaire emploie aux États-Unis près de 8 millions de personnes. Plus de 260 000 d’entre elles ont été mises à pied depuis septembre 2008.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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« Memphis – L’école selon Alisha Kiner » : http://www.ledevoir.com/societe/education/363283/l-ecole-...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
04:05 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
08 novembre 2012
Le plus long qu'il n'ait jamais fait
Jamais et la négation; jamais et ne; grammaire française; syntaxe.
- Le premier ministre Stephen Harper a entrepris cette semaine un voyage de six jours en Inde, le plus long qu’il n’ait jamais fait dans un seul pays.
(Manon Cornellier, dans Le Devoir du 7 novembre 2012.)
Lorsque jamais est employé dans un sens positif, pour dire « en un temps quelconque », « un jour », il ne s'accompagne pas du ne explétif :
La plus jolie musique que j'aie jamais entendue. (Multidictionnaire.)
La plus belle chose que j'aie jamais vue. (Petit Robert.)
C'est l'épi le plus dur qui soit jamais monté. (Péguy, dans le Lexis.)
Il a l'air en pleine forme et ses derniers articles sont parmi les meilleurs qu'il ait jamais écrits. (Beauvoir, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Si nous passions jamais une semaine ensemble, nous ne pourrions plus nous séparer. (Bousquet, dans le Trésor.)
Je ne sais pas si dans sa vie cette fille-là a jamais dit un mot de vérité. (Mérimée, dans le Lexis.)
Il fallait écrire :
Le premier ministre Stephen Harper a entrepris cette semaine un voyage de six jours en Inde, le plus long qu’il ait jamais fait dans un seul pays.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« L'Inde hésite encore » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/363326/l-inde-he...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
07:07 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
07 novembre 2012
Les républicains perdants l'Ohio
- Imaginez, demain, les républicains perdants l'Ohio par 500 voix!
(Pierre Foglia, dans La Presse du 6 novembre 2012.)
On n'écrirait pas : Imaginez, demain, la candidate perdante l'Ohio par 500 voix!
C'est que perdant n'est pas un adjectif, ici, mais un verbe : Imaginez, demain, les républicains qui perdraient l'Ohio par 500 voix!
Il fallait écrire :
Imaginez, demain, les républicains perdant l'Ohio par 500 voix!
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« L'Amérique, la veille » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/pierre-foglia/20...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
05:11 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
06 novembre 2012
Jurer sur ses grands dieux
Jurer sur ses grands dieux, jurer ses grands dieux.
- [...] vu la réaction outrée de l'opposition, qui jure sur ses grands dieux ne pouvoir voter pour le plan de match de Pauline Marois.
(Vincent Marissal, dans La Presse du 1er novembre 2012.)
Je trouve plutôt l'expression jurer ses grands dieux (sans préposition), qui veut dire « affirmer avec force », selon le Petit Robert :
Il jura ses grands dieux qu'il n'était pas au courant. (Lexis.)
[Elle] jura ses grands dieux qu'elle ne savait rien. (Bosco, dans le Petit Robert.)
Sylvain Kohn jura ses grands dieux qu'il n'inviterait plus personne. (Rolland, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
[...] l'aubergiste de Rouen jurait ses grands dieux que le jeune homme, couché tout de suite après son dîner, était seulement sorti de sa chambre le lendemain, vers sept heures. (Zola, dans le Trésor.)
Bernard éprouvait beaucoup de dédain pour ces Azévédo : « Ils jurent leurs grands dieux qu'ils ne sont pas d'origine juive. » (Mauriac dans le Trésor, à l'article « grand ».)
Il fallait écrire :
[...] vu la réaction outrée de l'opposition, qui jure ses grands dieux ne pouvoir voter pour le plan de match de Pauline Marois.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Un discours d'"ouverture"? » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/vincent-marissal...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
06:07 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
05 novembre 2012
Parer au plus pressant
Parer au plus pressant; parer au plus pressé.
- L’instinct de survie et la nécessité de parer au plus pressant le ramènent à la réalité et l’aident à dissiper ses idées noires.
(Jeanne Corriveau, dans Le Devoir du 3 novembre 2012.)
« Régler les problèmes les plus pressants, les plus graves », c'est parer au plus pressé, selon le Multidictionnaire. J'ai consulté aussi (aux articles « parer » et « pressant ») le Petit Robert, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, qui donnent un avis semblable :
Je suis toujours sur le qui-vive, ne connaissant pas mes appareils, redoutant une surprise, il faut parer au plus pressé, prévoir l'incident qui peut surgir. (Peisson, dans le Trésor.)
Pour le reste, l'on pare au plus pressé, et peu importent, après tout, les moyens. (Paulhan, dans le Trésor.)
Il faudrait écrire :
L’instinct de survie et la nécessité de parer au plus pressé le ramènent à la réalité et l’aident à dissiper ses idées noires.
Line Gingras
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Québec
« De sans-abri à député » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/363...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
01:31 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
04 novembre 2012
Le courage qu'il a opposé à qui?
Leur et son antécédent; grammaire française; syntaxe.
- « Ole Miss » est une université célèbre pour la haine avec laquelle la communauté blanche a résisté, il y a 50 ans cette année, à l’intégration des Noirs et pour le courage que leur a opposé James Meredith.
(Guy Taillefer, dans Le Devoir du 3 novembre 2012.)
Le pronom leur ne peut renvoyer qu'à un nom pluriel; le journaliste semble donc nous apprendre que James Meredith a opposé son courage aux Noirs, ce qui n'est absolument pas le cas puisque James Meredith avait la peau noire. Il fallait écrire :
« Ole Miss » est une université célèbre pour la haine avec laquelle la communauté blanche a résisté, il y a 50 ans cette année, à l’intégration des Noirs et pour le courage que lui a opposé James Meredith.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« La "Bible Belt" en mutation » : http://www.ledevoir.com/international/etats-unis/363096/l...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
03:16 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
03 novembre 2012
La plupart connaissent presque tous...
- Alors que la plupart des journaux quotidiens connaissent presque tous des baisses de leur diffusion, dans certains cas très marquées [...]
(Josée Boileau, dans Le Devoir du 3 novembre 2012.)
Alors que la plupart des journaux quotidiens connaissent presque tous des baisses de leur diffusion, dans certains cas très marquées [...]
Alors que la plupart les journaux quotidiens connaissent presque tous des baisses de leur diffusion, dans certains cas très marquées [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Des lecteurs plus nombreux » : http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/36...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
07:21 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
02 novembre 2012
Le contenu sera en bonne partie fournie...
En bonne partie.
- À partir de maintenant, le contenu rédactionnel de 24 Heures – Montréal sera en bonne partie fournie par l'agence QMI [...]
(Stéphane Baillargeon, dans Le Devoir du 21 novembre 2011.)
Le contenu rédactionnel sera fourni, en bonne partie, par l'agence QMI :
À partir de maintenant, le contenu rédactionnel de 24 Heures – Montréal sera en bonne partie fourni par l'agence QMI [...]
On écrirait cependant :
À partir de maintenant, une bonne partie du contenu rédactionnel de 24 Heures – Montréal sera fournie par l'agence QMI [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Médias – Les kleenex de Quebecor » : http://www.ledevoir.com/societe/medias/336561/medias-les-...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
07:42 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
01 novembre 2012
Application
- La porte-parole ajoute que la STM applique la « tolérance zéro » en matière de discrimination et qu'un code d'éthique précis s'applique à tous les salariés.
(Ewan Sauves dans le site de La Presse, le 5 octobre 2012; texte mis à jour à 14 h 47.)
On aurait pu écrire, par exemple :
La porte-parole ajoute que la STM applique la « tolérance zéro » en matière de discrimination et qu'un code d'éthique précis doit être observé par tous les salariés.
La porte-parole ajoute que la STM applique la « tolérance zéro » en matière de discrimination et que tous les salariés sont tenus d'observer un code d'éthique précis.
La porte-parole ajoute que la STM applique la « tolérance zéro » en matière de discrimination et que tous les salariés sont assujettis à un code d'éthique précis.
- Selon Marianne Rouette, les plaintes que reçoit par la STM sur la langue de service ne sont pas en hausse.
Selon Marianne Rouette, les plaintes que reçoit par la STM sur la langue de service ne sont pas en hausse.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Langue : un employé de la STM en mauvaise posture » : http://www.lapresse.ca/actualites/regional/montreal/20121...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
07:46 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
31 octobre 2012
Décourager les électeurs à aller voter
Décourager quelqu'un à faire quelque chose; décourager quelqu'un de faire quelque chose; grammaire française; syntaxe; choix de la préposition.
- Une enquête d’Élections Canada a permis d’établir le lien entre l’Albertaine RackNine et des appels trompeurs visiblement destinés à décourager les électeurs libéraux à aller voter.
(PC dans le site du Devoir, le 23 février 2012 à 13 h 34.)
On décourage quelqu'un de faire quelque chose :
Vous m'avez découragé de travailler. (Petit Robert.)
Pierre nous a découragés d'aller visiter cette exposition. (Multidictionnaire.)
Tu redoutais de voir Michel prendre le large. Tu le voulais dans tes jupes. Tu voulais qu'il quitte la roulotte le moins possible. Et tu l'as découragé de chercher une situation. (Cocteau dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « large ».)
Il fallait écrire :
[...] décourager les électeurs libéraux d'aller voter.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Appels frauduleux : la firme en cause est liée aux conservateurs » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/343453/appels-fr...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
06:07 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
30 octobre 2012
Elle est quelqu'un de gênée
Quelqu'un de; elle est quelqu'un de + masculin ou féminin; elle est quelqu'un de, genre de l'adjectif; grammaire française; orthographe d'accord.
- « [...] ils apprécient ce que tu as fais. »
(Marc Tougas, PC, citant Antoine Valois-Fortier dans La Presse du 26 septembre 2012.)
Le participe passé du verbe faire, avec lequel on forme le passé composé, c'est fait :
Ils aiment les dessins que tu as faits.
Ils te remercient des confitures que tu leur as faites.
Ils te sont reconnaissants de ce que tu fais pour eux.
« [...] ils apprécient ce que tu as fait. »
- [...] ça lui est notamment arrivée [à Roseline Filion] quand elle est allée dans un parc de glissades d'eau avec Benfeito.
« Je suis quelqu'un d'assez gênée, alors quand les gens me reconnaissent, j'hésite un peu à dire oui », a timidement ajouté [Meaghan] Benfeito.
Ça lui est arrivée
Ce n'est pas Roseline Filion qui est arrivée, mais ça; le pronom démonstratif neutre commande l'accord au masculin singulier.
Elle est quelqu'un de gênée
Je comprends l'hésitation du journaliste, quelqu'un désignant ici une jeune femme; il reste que c'est un pronom masculin. Je trouve d'ailleurs cette précision dans le Lexis : quelqu'un peut être « suivi de de et d'un adjectif masculin » au sens de « une personne... ».
Grevisse (Le bon usage, 728, b, 1, page 1146) donne comme corrects les exemples suivants :
Auprès d'elle, Charlotte Brontë paraît quelqu'un d'échevelé. (J. Green.)
Michelle était quelqu'un de discret. (J.-J. Gautier.)
Il fallait écrire :
[...] ça lui est notamment arrivé [à Roseline Filion] quand elle est allée dans un parc de glissades d'eau avec Benfeito.
« Je suis quelqu'un d'assez gêné, alors quand les gens me reconnaissent, j'hésite un peu à dire oui », a timidement ajouté [Meaghan] Benfeito.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Une médaille olympique n'est que le début » : http://www.lapresse.ca/sports/autres-sports/olympisme/201...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
05:42 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
29 octobre 2012
Elles se doutaient qu'il ait pris le chemin de Montréal
Se douter que + indicatif ou subjonctif; choix du mode après se douter que; grammaire française; syntaxe.
- Les autorités se doutaient qu'il ait pris le chemin de la métropole québécoise après sa fugue.
(Claude Plante, dans La Tribune du 28 août 2012.)
D'après ce que je vois dans les dictionnaires courants, se douter que est suivi normalement de l'indicatif ou du conditionnel :
Je me doute qu'il s'est trompé. (Hanse-Blampain.)
Elle ne s'était pas doutée qu'on l'observait. (Hanse-Blampain.)
Il ne se doutait pas que tout avait été organisé. (Multidictionnaire.)
Vous ne vous doutiez pas que nous étions au courant. (Lexis.)
Il ne se doutait pas qu'on l'avait vu. (Trésor de la langue française informatisé.)
[...] il ne se doutait pas qu'un jour, on les prendrait si fort au sérieux. (Massis, dans le Trésor.)
Nous ne nous doutions pas que si peu de temps après nous aurions à supporter ensemble une si grande épreuve. (Romains, dans le Petit Robert.)
Le Hanse-Blampain donne ces précisions : « Se douter que ne marque pas le doute et se rapproche de croire. Aussi est-il suivi de l'indicatif ou du conditionnel à la forme affirmative et, rarement [c'est moi qui souligne], du subjonctif à la forme négative ou interrogative. »
Il fallait écrire :
Les autorités se doutaient qu'il avait pris le chemin de la métropole québécoise après sa fugue.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Le psychiatrisé retrouvé à Montréal » : http://www.lapresse.ca/la-tribune/faits-divers/201208/28/...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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28 octobre 2012
Courrez la chance de gagner...
Courrez, courez; le verbe courir à l'impératif; orthographe.
Un salon de coiffure m'a envoyé une invitation qui a fait chou blanc en ce qui me concerne : Courrez la chance de gagner...
On écrit vous courrez au futur simple : En réservant tôt, vous courrez la chance de gagner...
À l'impératif, toutefois, il faut un seul r : Courez, courez vite si vous le pouvez... (Guy Béart.)
L'annonce aurait dû se lire : Courez la chance de gagner...
Un grand classique!
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
03:26 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, publicité