18 septembre 2007
Faire amande honorable
« ... chacun, à la fin de son reportage, fait amande honorable en avouant craindre l'autre... » (Jean-Jacques Stréliski.)
J'aime bien les amandes, mais c'est leur faire trop d'honneur que de les dire honorables. « Reconnaître ses torts, demander pardon » (Petit Robert), c'est faire amende honorable.
Line Gingras
Québec
« Question d'images - La photo et le cadre » : http://www.ledevoir.com/2007/09/17/157096.html
01:50 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
17 septembre 2007
L'ambiguïté, rien d'autre
« L'"ambiguïté" de certains articles concernant "les terres et les ressources" pourraient aller à l'encontre de la loi constitutionnelle et de la charte. » (Gil Courtemanche.)
Qu'est-ce qui pourrait aller à l'encontre de la loi...? Pas les terres et les ressources, pas certains articles, mais l'« ambiguïté » de certains articles concernant « les terres et les ressources ». Le noyau du groupe sujet, qui commande l'accord du verbe, c'est ambiguïté : pourrait.
Line Gingras
Québec
« La trahison de Harper » : http://www.ledevoir.com/2007/09/15/156869.html
05:57 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
16 septembre 2007
Maillon faible
« Les Québécois, ce peuple de "nous", frileux, fermé, insécurisé, est le maillon faible de la suprématie blanche aux yeux de ceux qui nous disent "vous" sans que cela soit un signe de vouvoiement. » (Denise Bombardier.)
Le syntagme entre virgules - ce peuple de "nous", frileux, fermé, insécurisé - est en apposition à Les Québécois; sorte de parenthèse, il fournit une précision utile, mais accessoire par rapport au message central de la phrase : Les Québécois sont le maillon faible de la suprématie blanche.
« Le mot "Québécois" est devenu un mot indéchiffrable sans autre point de repère que géographique, qu'on devrait désormais mettre entre guillemets en agitant les deux doigts de chaque main - l'index et le majeur - comme le font tant de gens ici de façon clownesque. »
Les? comme s'il n'y avait que ceux-là? Je proposerais :
... en agitant deux doigts de chaque main - l'index et le majeur...
... en agitant l'index et le majeur de chaque main...
« Pour satisfaire tout le monde, il serait plus sage de se définir en tant qu'immigrant de longue date, du XVIIe siècle jusqu'à aujourd'hui à vrai dire, Blancs mais en cherchant dans notre généalogie des ancêtres plus foncés ou plus bridés, catholiques mais, Dieu merci, repentis, homme et femme à la fois, la non-différenciation étant l'avenir de l'humanité. »
Nous sommes Blancs, catholiques et repentis au pluriel, donc immigrants avec un s - hommes et femmes à la fois, aussi.
« Le délire nous guette avec cette commission. »
De quelle commission s'agit-il? On en parle cinq paragraphes plus haut; c'est beaucoup trop loin pour que l'on puisse utiliser le démonstratif, qui sert à montrer :
Le délire nous guette avec la Commission sur les accommodements raisonnables.
« Ce sont nos assises mêmes qui risquent l'effritement en ouvrant la porte au multiculturalisme désintégrateur. »
À première vue, à cause de la façon dont la phrase est construite, on croirait que ce sont nos assises qui ouvrent la porte au multiculturalisme désintégrateur. C'est que le gérondif, en ouvrant, devrait avoir normalement comme sujet (implicite) celui du verbe risquer, dont il est complément circonstanciel. (Voir à ce propos Le bon usage, douzième édition, paragraphe 328.) Comment régler le problème? Je suggérerais :
Nous risquons de voir s'effriter nos assises mêmes en ouvrant la porte au multiculturalisme désintégrateur.
Ce sont nos assises mêmes qui risquent l'effritement si nous ouvrons la porte au multiculturalisme désintégrateur.
Line Gingras
Québec
« Mea-culpa pour les Blancs » : http://www.ledevoir.com/2007/09/08/156062.html
04:45 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, orthographe, journalisme
15 septembre 2007
Portugual, Portuguais, police portuguaise
« La théorie de la police portuguaise, désormais... » (Patrick Lagacé.)
Au Portugal vivent les Portugais. Parions qu'ils ont une police portugaise.
Line Gingras
Québec
« Madeleine McCann : rebondissement » : http://blogues.cyberpresse.ca/lagace/?p=70720351
04:00 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, médias
14 septembre 2007
À défaut de quoi?
« Les étudiants dont la formation est financée par Emploi-Québec ont intérêt à ne pas être malades [...] Le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale leur a en effet fait savoir qu'aucune absence ne pourrait être tolérée aux cours, qu'elle soit justifiée ou pas, à défaut de quoi ils pourraient perdre leur subvention. » (Clairandrée Cauchy.)
À quel élément de la phrase renvoie le pronom relatif quoi? Faut-il comprendre que les étudiants pourraient perdre leur subvention... à défaut d'être absents?
La locution prépositive à défaut de rend justement l'idée d'une absence :
À défaut de madère, on pourra mettre dans la sauce un bon vin blanc. (Lexis.)
Il aurait trouvé dans ce travail, à défaut de joie, la paix de l'esprit. (France, dans le Petit Robert.)
À mon avis, la journaliste a voulu dire :
... Le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale leur a effectivement fait savoir qu'ils devraient se présenter à tous les cours, à défaut de quoi ils risqueraient de perdre leur subvention; aucune absence, justifiée ou non, ne pourrait être tolérée.
... Le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale leur a effectivement fait savoir qu'ils ne devraient manquer aucun cours, sous peine de perdre leur subvention; pas une absence, justifiée ou non, ne pourrait être tolérée.
... Le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale leur a effectivement fait savoir que toute absence aux cours les exposerait à perdre leur subvention; aucune, justifiée ou non, ne pourrait être tolérée.
Line Gingras
Québec
« Chômeurs absents, subventions coupées » : http://www.ledevoir.com/2007/09/14/156741.html
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, syntaxe, journalisme, presse
13 septembre 2007
Autrement dit
« L’épisode est surtout intéressant pour ce que cela nous dit sur le Parti québécois lui-même : quand il lui faut dire quelque chose, la tentation reste encore et toujours trop forte de dire que c’est la faute du fédéral et que la solution passe encore et toujours par la souveraineté, totale ou partielle... » (Michel C. Auger.)
Tâchons de faire mieux :
L’épisode est surtout intéressant pour ce que cela nous apprend sur le Parti québécois lui-même : quand il lui faut dire quelque chose, la tentation reste encore et toujours trop forte d'affirmer que c’est la faute du fédéral et que la solution passe encore et toujours par la souveraineté, totale ou partielle... / ... de rejeter la faute sur le fédéral et d'affirmer que la solution...
Line Gingras
Québec
« Pauline Marois et la tentation de ronronner » : http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Carnets/carnet.asp?n...
05:17 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
12 septembre 2007
Ils, c'est clair?
« En somme, tout porte à croire que si les médias n'en avaient rien dit, tout ce beau monde se serait tu. Ils sont montés aux barricades et cherchent un bouc émissaire parce qu'ils savent combien le port du niqab ou de la burqa suscite des réactions épidermiques chez la majorité des gens. » (Manon Cornellier.)
Ils ne peut avoir, à première vue, qu'un seul antécédent : les médias. Faut-il donc croire que les médias sont montés aux barricades et cherchent un bouc émissaire? En dépit des apparences, ce n'est pas ce que la journaliste a voulu dire - le pronom masculin pluriel remplace en fait tout ce beau monde, masculin singulier. Bien entendu, il serait préférable que la structure de la phrase corresponde de plus près à l'idée que l'on désire exprimer :
En somme, tout porte à croire que si les médias n'en avaient rien dit, tout ce beau monde se serait tu. Les élus sont montés aux barricades et cherchent un bouc émissaire parce qu'ils savent combien le port du niqab ou de la burqa suscite des réactions épidermiques chez la majorité des gens.
Line Gingras
Québec
« Un voile d'hypocrisie » : http://www.ledevoir.com/2007/09/12/156504.html?fe=1990&am...
06:10 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
11 septembre 2007
Quel que soit - accord de quel
« ... un Québécois est défini comme toute personne qui habite le Québec, quels que soient son origine, sa culture ou sa couleur. » (Kathleen Lévesque.)
L'adjectif relatif (ou déterminant relatif) quel est attribut; il doit donc s'accorder en genre et en nombre avec les trois sujets du verbe être, tous féminins : quelles que soient son origine, sa culture ou sa couleur.
Line Gingras
Québec
« Un exercice "de Blancs pour des Blancs" » : http://www.ledevoir.com/2007/09/06/155749.html
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
10 septembre 2007
L'émotion ou les victimes?
« M. MacKay a soutenu que l'émotion qui entoure le sort des victimes ne devraient pas éclipser ce qui a été accompli. » (Presse Canadienne.)
Qu'est-ce qui ne devrait pas éclipser ce qui a été accompli? Non, pas les victimes, mais l'émotion qui entoure le sort des victimes; c'est ce qu'a soutenu monsieur MacKay.
Le noyau du groupe sujet, avec lequel s'accorde le verbe devrait, c'est l'émotion, à quoi se rattache la proposition relative qui entoure le sort des victimes.
Line Gingras
Québec
« Le Canada quittera le sud afghan en 2009 » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070903/CPACTUALITES/7...
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
09 septembre 2007
Être sous l'impression que
« Louise Beaudoin était sous l’impression que le premier ministre Lévesque y amenait* une tonne de dossiers. Son amie Francine a corrigé. Celui-ci arrivait souvent les mains dans les poches. » (Michel Corbeil, dans Le Soleil.)
D'après le Multidictionnaire, le Chouinard, le Colpron et le Dagenais, la locution être sous l'impression, employée au sens de « croire », « s'imaginer », est calquée sur l'anglais to be under the impression. On dit plutôt j'ai l'impression que ou j'ai l'impression de + infinitif :
Plus tard, j'ai eu l'impression que cette nuit avait pesé lourd dans ma destinée. (Aragon, dans le Lexis.)
J'ai l'impression d'avoir le cœur sec. (Pialat, dans le Petit Robert.)
J'ai l'impression qu'il dit la vérité, de l'avoir déjà rencontré. (Multidictionnaire.)
Le Trésor de la langue française informatisé consigne sous l'impression de, suivie d'un nom ou, rarement, d'un infinitif; cette tournure rend cependant l'idée de « sous l'effet, l'empire, l'influence de quelque chose » :
Mon esprit était alerte comme si j'avais été sous l'impression du haschisch. (Tharaud.)
Le faubourg Saint-Germain restait encore sous l'impression d'avoir appris qu'à la réception pour le roi et la reine d'Angleterre, la duchesse n'avait pas craint de convier M. Detaille. (Proust.) [Le faubourg Saint-Germain a été frappé par la nouvelle.]
Bien entendu, dans le cas qui nous occupe, ce n'est pas ce qu'on a voulu dire :
Louise Beaudoin avait l'impression que le premier ministre Lévesque...
Line Gingras
Québec
* À mon avis, c'est plutôt apportait qu'on devrait lire ici. Mais nous reviendrons là-dessus.
« Dans l'antre de René Lévesque » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070907/CPSOLEIL/70906...
23:55 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, syntaxe, anglicisme, journalisme
08 septembre 2007
Jeune fille
« Il y avait aussi peu de ressemblances entre la fillette qu'elle a décrit_ et la jeune fille disparue. » (Presse Canadienne.)
Il s'agit de la petite Cédrika Provencher, qui - espérons-le - vient d'avoir dix ans. Ce n'est pas encore une jeune fille : d'après le Petit Robert, une jeune fille est une adolescente ou une femme jeune non mariée (j'ai consulté aussi le Multidictionnaire). Et l'adolescence ne débute qu'à l'âge de douze ans environ, chez les filles.
Dans un autre ordre d'idées, rappelons que le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct, si celui-ci précède le verbe. Elle a décrit qui? la fillette :
Il y avait aussi peu de ressemblances entre la fillette qu'elle a décrite et celle qui a disparu.
Pas étonnant que l'on fasse de moins en moins l'accord dans la langue orale...
Line Gingras
Québec
« Cédrika : la police de Fredericton mise à contribution » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070908/CPACTUALITES/7...
23:50 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
07 septembre 2007
Les dépouilles ont été embarqués
« Les dépouilles de Mario Mercier et Christian Duchesne, deuxième et troisième soldats de Valcartier à mourir en Afghanistan depuis samedi, ont été embarqués à bord d'un appareil Hercule tôt vendredi matin, heure locale, pour être rapatriés au Canada. » (Martin Ouellet, Presse Canadienne.)
Le groupe sujet est relativement long, mais son noyau, avec lequel doivent s'accorder les participes passés employés avec l'auxiliaire être, c'est dépouilles, féminin pluriel :
Les dépouilles [...] ont été embarquées [...] pour être rapatriées au Canada.
Line Gingras
Québec
« Les corps des soldats Mercier et Duchesne rapatriés au Canada » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070823/CPACTUALITES/7...
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
06 septembre 2007
Moulin à parole
« Quelques centaines de milliers de spectateurs, à l'autre bout de la ligne, me regardent, sans doute fascinés par ce moulin à parole_ qui tourne à vide. » (Pierre Bourgault, cité par Jean-François Nadeau.)
Le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, consultés à l'article « moulin », donnent seulement moulin à paroles :
Une espèce de petit moulin à paroles, jacassant au vent qui filait sur l'eau. Elle bavardait sans fin avec le léger bruit continu de ces mécaniques ailées qui tournent dans la brise. (Maupassant, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Line Gingras
Québec
« Pierre Bourgault : homme de théâtre médiatique » : http://www.ledevoir.com/2007/09/06/155689.html
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05 septembre 2007
Affubler - Prénoms bizarres qu'on affuble aux enfants
« Le pays de Hugo Chavez, rocambolesque président du Vénézuela, connaît un drôle de problème : la prolifération de prénoms bizarres qu’on affuble aux enfants. » (Patrick Lagacé.)
On affuble quelqu'un de quelque chose (on est affublé, on s'affuble de quelque chose) :
Ces singes que l'on affuble d'une robe. (Jaloux, dans le Petit Robert.)
Anne voulait affubler sa petite sœur d'un chapeau à plumes. (Multidictionnaire.)
Elle était affublée d'une affreuse robe verte. (Lexis.)
Il ne savait pas s'habiller et s'affublait toujours de vêtements trop voyants. (Lexis.)
Affubler quelqu'un d'un nom d'emprunt, d'un sobriquet, d'épithètes ridicules. (Trésor de la langue française informatisé.)
Aucun des dictionnaires que j'ai sous la main ne reçoit la construction affubler quelque chose à quelqu'un. On aurait pu écrire :
... la prolifération de prénoms bizarres dont on affuble les enfants.
* * * * *
« Le projet de loi ne rallie pas tous les habitations de la République bolivarienne du Vénézuela, remarquez. Quelques députés rechignent. »
... tous les habitants...
Line Gingras
Québec
« De drôles de prénoms au Vénézuela » : http://blogues.cyberpresse.ca/lagace/?p=70720342
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04 septembre 2007
Mise en relief
« Ces accommodements raisonnables, que la population associe maintenant à l'immigration et rejette en bloc, ce ne sont certainement pas l'aménagement de toilettes pour handicapés ou de rampes d'accès pour les fauteuils roulants. » (Denise Bombardier.)
Le déterminant ou pronom démonstratif ce s'emploie avec le verbe être pour mettre en relief un élément de la phrase - dans ce cas-ci, l'aménagement de toilettes ou de rampes d'accès. Le substantif aménagement, même s'il avait trente-six compléments, ne resterait pas moins le noyau du syntagme, et commanderait à ce titre l'accord du verbe au singulier :
... ce n'est certainement pas l'aménagement de toilettes pour handicapés ou de rampes d'accès pour fauteuils roulants.
Cela dit, la phrase serait plus logique si au moins deux éléments étaient mis en relief, comme exemples d'accommodements :
Ces accommodements raisonnables, que la population associe maintenant à l'immigration et rejette en bloc, ce ne sont certainement pas l'aménagement de toilettes pour handicapés ou la construction de rampes d'accès pour fauteuils roulants.
Noter que le verbe être, dans ce cas, se mettrait de préférence au pluriel, mais que le singulier ne serait pas incorrect. (J'ai consulté à ce sujet le Hanse-Blampain, à l'article sur l'accord du verbe.)
Line Gingras
Québec
« Accommodements dans la confusion » : http://www.ledevoir.com/2007/09/01/155283.html
23:55 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
03 septembre 2007
Il s'est fait pasteurisé
« "Bob s'est fait pasteurisé", a-t-elle lancé. » (Bob Baddeley; extrait d'une anecdote amusante publiée dans l'édition canadienne de Sélection, septembre 2007, page 78.)
Le pronominal se faire doit être suivi non pas du participe passé, mais de l'infinitif :
Elle s'est fait prendre.
Va te faire cuire un œuf!
Ils se sont fait voir ensemble.
Bob s'est donc fait « pasteuriser ».
Line Gingras
Québec
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02 septembre 2007
D'ordre + adjectif
« ... des problèmes d'ordre professionnels... » (Stéphanie Bérubé, dans La Presse.)
Le syntagme d'ordre professionnel caractérise problèmes; néanmoins, l'adjectif professionnel se rapporte à ordre :
Il [Gide] a pris des problèmes d'ordre moral comme matière première, comme données centrales de l'œuvre d'art elle-même. (Du Bos, dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « donnée ».)
* * * * *
« On voit alors des femmes mures très intéressées par la nourriture et très préoccupées par leur poids. »
Le Petit Robert (2007) et le Multidictionnaire (2003) n'admettent que la graphie avec accent circonflexe : des femmes mûres.
Line Gingras
Québec
« Des femmes mûres dans le piège » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070902/CPACTUEL/70902...
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
01 septembre 2007
Bien à vous
Monsieur Julien utilise souvent l'expression bien à vous, mais il a un doute : « Est-elle vraiment usitée? » me demande-t-il.
Selon le Multidictionnaire et le Colpron, la formule de salutation bien à vous serait le calque de truly yours ou yours truly.
Cette expression est toutefois admise dans Le français au bureau, de l'Office québécois de la langue française - même s'il faut la réserver « aux notes et aux courriels qui ont un caractère personnel ».
Elle est également reçue dans le Trésor de la langue française informatisé. À l'article « bien », je trouve bien à vous comme « formule de politesse à la fin d'une lettre ». À l'article « être », on donne les précisions suivantes : « La formule familière de conclusion épistolaire, je suis (bien) à vous, est généralement employée sans la copule [c'est-à-dire sans le verbe être]. »
Il me semble donc que l'on peut se servir de l'expression bien à vous, dans certains contextes.
Line Gingras
Québec
23:55 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : langue française, anglicisme
31 août 2007
Tout l'Allemagne
« ... le plus bel endroit de tout_ l’Allemagne... » (Stéphane Laporte.)
Tout, adjectif indéfini, est variable : toute la Nouvelle-Écosse, toute la Floride, toute la France, toute l'Italie, toute l'Angleterre, toute l'Allemagne.
Line Gingras
Québec
« Voir la Bavière et pleurer » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070824/CPBLOGUES08/70...
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30 août 2007
Génèse
« ... aucun conflit adulte ne trouve sa génèse ailleurs. » (Amélie Nothomb, Le sabotage amoureux; passage cité [textuellement?] dans l'édition canadienne de Sélection, septembre 2007, page 33.)
Le substantif genèse s'écrit sans accent aigu :
Genèse d'une œuvre d'art. (Petit Robert.)
Line Gingras
Québec
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29 août 2007
Cerceuil ou cercueil?
« Je trouve ce genre de comptabilité ignoble. Tous ces soldats se battent pour le Canada. D’ailleurs, leur cerceuil est entouré du même drapeau… » (Michel Vastel.)
Cerceuil, ça sonne un peu comme cerceau, mais on ne joue pas ici : cercueil.
Line Gingras
Québec
« Le macabre décompte des morts » : http://blogues.lactualite.com/vastel/?p=13
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