08 juillet 2013
Elle s'est bataillé avec le contentieux
Elle s'est bataillé, elle s'est bataillée; ils se sont bataillé, ils se sont bataillés.
- Durant son mandat, la Commission s’est bataillé ferme avec le contentieux de la Ville de Montréal.
(Brian Myles, dans Le Devoir du 6 juillet 2013.)
La forme pronominale se batailler est admise dans le Multidictionnaire et dans le Trésor de la langue française informatisé. Le participe passé, nous dit Marie-Éva de Villers, « s'accorde toujours en genre et en nombre avec le sujet » :
Ils se sont bataillés rudement.
Il fallait écrire :
Durant son mandat, la Commission s’est bataillée ferme avec le contentieux de la Ville de Montréal.
- « Il y a des moments où c’est plus difficile d’avoir accès à des policiers. Si on néglige d’avoir des contrats réguliers avec le chef de police, ça se [referme], explique-t-il. »
(Le journaliste cite Gaétan Cousineau, président sortant de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse.)
J'ignore si monsieur Cousineau a été cité correctement, mais je doute qu'il ait voulu parler de contrats avec le chef de police; il faudrait lire, je pense :
« Il y a des moments où c’est plus difficile d’avoir accès à des policiers. Si on néglige d’avoir des contacts réguliers avec le chef de police, ça se [referme], explique-t-il. »
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Gaétan Cousineau au Devoir – Profilage racial : la lutte est inachevée » : http://www.ledevoir.com/societe/justice/382384/profilage-...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
06:07 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
07 juillet 2013
Les deux cohabitants souvent
- C’est un peu comme si le Brésilien sérieux et socialement conscient chuchotait au Brésilien fêtard et étourdi (les deux cohabitants souvent dans la même personne) : allons, réveille-toi!
(François Brousseau, dans Le Devoir du 25 juin 2013.)
Le Trésor de la langue française informatisé admet cohabitant non seulement comme participe présent de cohabiter, mais aussi comme adjectif et substantif :
Dans un séminaire, l'influence réciproque des cohabitants est plus considérable que partout ailleurs, car ils sont privés de distractions extérieures et vivent continuellement en présence les uns des autres [...] (Billy.)
Mais avons-nous vraiment affaire au nom dans la phrase à l'étude? En fait, le chroniqueur voulait dire que deux Brésiliens cohabitent souvent dans la même personne. Il devait donc employer le participe présent :
C’est un peu comme si le Brésilien sérieux et socialement conscient chuchotait au Brésilien fêtard et étourdi (les deux cohabitant souvent dans la même personne) : allons, réveille-toi!
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Angoisses brésiliennes » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
02:41 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
06 juillet 2013
Des grattes-ciel
- Mais après le funeste accident, Karl Wallenda a poursuivi ses numéros, marchant entre des grattes-ciel ou dans des stades.
(Jean Siag, dans La Presse du 9 juin 2012.)
Il est admis aujourd'hui d'écrire des gratte-ciel ou des gratte-ciels, mais non pas des grattes-ciel, gratte étant une forme du verbe gratter.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Nik Wallenda : balade entre ciel et chutes » : http://www.lapresse.ca/arts/spectacles-et-theatre/cirque/...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
05:41 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
05 juillet 2013
Ils eurent applaudi
- Si la situation avait été inverse, les gens eurent applaudi [...]
(Jean Dion, dans Le Devoir du 4 mai 2013.)
Eurent applaudi est la troisième personne du pluriel du passé antérieur, formé d'un participe passé précédé ici de l'auxiliaire avoir au passé simple (songeons à la phrase célèbre Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants). Ce n'est cependant pas d'un passé antérieur que l'on a besoin dans la phrase à l'étude, mais d'un conditionnel passé, première ou deuxième forme :
Si la situation avait été inverse, les gens auraient applaudi [...]
(Conditionnel passé première forme.)
Si la situation avait été inverse, les gens eussent applaudi [...]
(Conditionnel passé deuxième forme.)
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« C’est du sport ! – Le don d’ubiquité » : http://www.ledevoir.com/sports/actualites-sportives/37740...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
06:45 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
04 juillet 2013
Il a choppé la maladie
Chopper une maladie, choper une maladie; chopper ou choper; orthographe.
- Quand le bébé choppe la maladie, il a de très bonnes chances de vivre longtemps [...]
(Mylène Moisan, dans Le Soleil du 19 juin 2013.)
Au sens d'« attraper » on écrit choper, avec un seul p :
J'ai chopé un bon rhume. (Petit Robert.)
Aller choper le mal de la mort. (Giono, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Quand le bébé chope la maladie, il a de très bonnes chances de vivre longtemps [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Parlez-lui, il vous entend... » : http://www.lapresse.ca/le-soleil/opinions/chroniqueurs/20...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
08:03 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent
03 juillet 2013
En les convaincant
En convaincant, en convainquant; convaincant ou convainquant; adjectif ou participe présent; grammaire française; orthographe.
- Le principal mérite de M. Nenshi, en effet, est d'avoir changé l'humeur de la ville en montrant l'exemple, d'avoir insufflé une dose d'espoir à ses concitoyens en les convaincant que demain sera mieux.
(François Cardinal, dans La Presse du 2 juillet 2013.)
L'adjectif s'écrit convaincant, mais le participe présent (ou gérondif, lorsqu'il est précédé de la préposition en), convainquant :
La ministre s'est montrée fort peu convaincante.
Le principal mérite de M. Nenshi, en effet, est d'avoir changé l'humeur de la ville en montrant l'exemple, d'avoir insufflé une dose d'espoir à ses concitoyens en les convainquant que demain sera mieux.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Supermaire » : http://www.lapresse.ca/debats/editoriaux/francois-cardina...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
07:12 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
02 juillet 2013
Un saxe alto
Saxe ou sax; homonymes; orthographe.
- Quand vous jouez des pièces intitulées Tales of Rumi, Sangam ou Nataraj vous dévoiler une inclination pour la loubia ou le couscous que pour le steak frites ou le hot-dog, « steamé » ou pas.
(Serge Truffaut, dans Le Devoir du 2 juillet 2013.)
On a peut-être voulu dire :
Quand vous jouez des pièces intitulées Tales of Rumi, Sangam ou Nataraj vous dévoilez* une inclination pour la loubia ou le couscous plutôt que* pour le steak frites ou le hot-dog, « steamé » ou pas.
- On est allé l’entendre à l’Upstairs avec un enthousiasme d’autant plus prononcé que son Bebop Band rassemblait Greg Osby au saxe alto, Orlando Le Fleming à la contrebasse et la prodigieuse Terri Lyne Carrington à la batterie.
Un saxe étant un objet en porcelaine de Saxe, Greg Osby ne joue pas du saxe alto, mais du sax* alto. (J'ai vu le Petit Robert et le Trésor de la langue française informatisé.)
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* Le 2 juillet à 14 h 35, je constate que les trois corrections ont été apportées.
« Charles Lloyd en sherpa du jazz » : http://www.ledevoir.com/culture/musique/381986/charles-ll...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
05:29 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
01 juillet 2013
Quoiqu'en pensent les puristes
Quoiqu'il en pense, quoi qu'il en pense; quoique ou quoi que; grammaire française; homonymes; orthographe.
- « Twitter, c’est un journal que je tiens chaque matin sur ce que je pense, ce qui me fait réfléchir, explique-t-il. C’est une sorte d’autoportrait, une manière de me raconter », pas totalement d’ailleurs en rupture, quoiqu’en pensent les puristes, avec la tradition littéraire française. Tradition qui, estime Bernard Pivot, a fait apparaître des « twitteurs » bien avant même la naissance de cet épidémique réseau.
(Fabien Deglise, dans Le Devoir du 22 juin 2013.)
Quoique est conjonction et s'écrit en un mot lorsqu'il signifie « bien que » :
Quoique les puristes condamnent cet emploi, j'estime qu'il est admis dans le bon usage.
Au sens de quelle que soit la chose que, c'est une locution formée de deux pronoms :
Quoi qu'en pensent les puristes, je continuerai d'employer cette expression.
Il fallait écrire :
« C’est une sorte d’autoportrait, une manière de me raconter », pas totalement d’ailleurs en rupture, quoi qu’en pensent les puristes, avec la tradition littéraire française.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Éloge du consistant dans l’instant » : http://www.ledevoir.com/culture/livres/381487/eloge-du-co...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
07:15 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
26 juin 2013
Cela compense pour les coûts élevés
Compenser pour quelque chose, compenser quelque chose; grammaire française; syntaxe.
- Question argent, la diminution des coûts de construction à Montréal et au Québec, plus quelques billets trouvés dans des garages compensent largement pour les coûts élevés de l'opération.
(Yves Boisvert, dans La Presse du 23 juin 2013.)
Compenser quelque chose, d'après le Lexis, c'est « équilibrer un effet par un autre, dédommager d'un inconvénient par un avantage » :
Le gain ne compense pas le déficit. (Petit Robert.)
Ce fermier a eu de bonnes et de mauvaises années, les unes compensent les autres. (Trésor de la langue française informatisé.)
Marie-Éva de Villers fait observer que compenser est un verbe transitif direct, et qu'il se construit donc sans préposition. Elle donne l'exemple : Ces jours de congé compenseront les longues heures de travail (et non pour les longues heures de travail).
Le chroniqueur aurait dû écrire :
Question argent, la diminution des coûts de construction à Montréal et au Québec, plus quelques billets trouvés dans des garages compensent largement pour les coûts élevés de l'opération.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« La fierté nationale » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/yves-boisvert/20...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
04:22 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
21 juin 2013
La tournure qu'à pris ce voyage
- « [...] le nouveau pape François reste à Rome pour l'été. Nous avons donc la chance de chanter pour lui », explique Luc Darveau ravi de la tournure inattendue qu'à pris ce voyage.
(Gabriel Delisle, dans Le Nouvelliste du 19 juin 2013.)
Il faut savoir distinguer entre la préposition à et l'auxiliaire avoir, et se rappeler que le participe passé employé avec avoir, justement, s'accorde avec le complément d'objet direct, si ce dernier précède le verbe. Ce voyage a pris quoi? Une tournure inattendue :
« Nous avons donc la chance de chanter pour lui », explique Luc Darveau, ravi de la tournure inattendue qu'a prise ce voyage.
* * * * *
- Les Petits chanteurs ont déjà rencontré dans son histoire des papes à deux reprises, soit Paul VI et Jean-Paul II.
On semble dire que Paul VI et Jean-Paul II sont les deux reprises en question. Je reformulerais cette phrase :
Les Petits Chanteurs ont déjà rencontré deux papes au cours de leur histoire, soit Paul VI et Jean-Paul II.
Au cours de leur histoire, les Petits Chanteurs ont déjà rencontré deux papes, soit Paul VI et Jean-Paul II.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Les Petits chanteurs [sic] chanteront pour le pape François » : http://www.lapresse.ca/le-nouvelliste/arts-spectacles/201...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
05:34 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
18 juin 2013
Une boîte de pandore
Boîte de pandore ou boîte de Pandore; orthographe.
- Mais comme Richard Gold, professeur de droit à McGill, le souligne, pour les élus, c’est là une boîte de pandore*.
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 17 juin 2013.)
Le Petit Robert et le Trésor de la langue française informatisé donnent boîte de Pandore, à l'article « boîte ». La majuscule s'explique aisément : Pandore est la première femme dans la mythologie grecque, envoyée aux hommes avec une jarre contenant tous les maux du monde, et l'espérance au fond.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* Le 18 juin à 14 h 50, je vois que la faute a été corrigée.
« Interdiction de breveter des gènes humains – Un cas type, vite » : http://www.ledevoir.com/societe/science-et-technologie/38...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
02:37 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
16 juin 2013
Ce dont il dénonce, c'est le peu de temps qu'il dispose*
Que ou dont; grammaire française; syntaxe du français.
- Cherchant à montrer qu’il pouvait tenir ses promesses électorales dans le peu de temps qu’il dispose avant que l’opposition ne le fasse tomber, il a multiplié les projets de loi et les nouvelles politiques.
(Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 15 juin 2013.)
Le pronom relatif que peut être complément d'objet direct :
Il fait chaque année un séjour dans chacune des huit maisons qu'il possède.
On ne dispose pas un certain temps, toutefois, mais d'un certain temps; ce complément d'objet indirect ne peut pas être représenté par le pronom que, mais plutôt par dont :
Cherchant à montrer qu’il pouvait tenir ses promesses électorales dans le peu de temps dont il dispose avant que l’opposition ne le fasse tomber, il a multiplié les projets de loi et les nouvelles politiques.
* * * * *
- Il en est ressorti une impression d’improvisation dont les partis d’opposition n’ont eu de cesse de dénoncer sur le mode « le gouvernement Marois recule une autre fois ».
Cette fois c'est l'inverse : on a utilisé dont là où il faudrait que. Le verbe dénoncer appelle en effet un complément d'objet direct, fonction que ne peut remplir le relatif dont. On dénonce quelqu'un ou quelque chose, dans ce cas-ci une impression d'improvisation, et non de quelqu'un ou de quelque chose, d'une impression d'improvisation. Il fallait écrire :
Il en est ressorti une impression d’improvisation que les partis d’opposition n’ont eu de cesse de dénoncer, sur le mode « le gouvernement Marois recule une autre fois ».
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* Le 16 juin à 21 h, je vois que les deux fautes ont été corrigées.
« Gouvernement Marois – Où donc loge-t-il? » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/380880/ou-donc-l...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
04:03 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
14 juin 2013
Trop ou pas assez
- [...] le droit du public à l’information, la liberté comme la pluralité d’expressions* ont été réduites à une peau de chagrin [...]
(Serge Truffaut, dans Le Devoir du 13 juin 2013.)
À ma connaissance, expression est toujours au singulier dans liberté d'expression; il me semble en outre que pluralité n'évoque pas ici un grand nombre d'expressions, mais de possibilités de s'exprimer. Quant au participe passé du verbe réduire, il doit s'accorder avec les trois sujets, droit, liberté et pluralité. On aurait pu écrire, à mon avis :
[...] le droit du public à l’information, la liberté comme la pluralité d’expression ont été réduits à une peau de chagrin [...]
* * * * *
- Car, il faut le rappeler et le souligner, depuis le Traité* d’Amsterdam signé en 1997 et plus précisément du* Protocole sur l’audiovisuel inclus alors, la présence d’un service public fort et indépendant est « directement lié* aux besoins démocratiques, sociaux et culturels de toute société et au besoin de préserver le pluralisme des médias. »*
Cette phrase appelle quatre observations :
- D'après le Multidictionnaire, les génériques comme traité, accord, convention, pacte « s'écrivent avec une minuscule lorsqu'ils sont suivis d'un nom propre ». Exemple : Le traité de Versailles.
- Le traité d'Amsterdam ne saurait être le traité du Protocole; on voulait dire depuis le Protocole.
- C'est la présence d'un service public qui est liée aux besoins. Si la citation est reproduite telle quelle, soit le participe passé est mal accordé et on devait le signaler par la mention sic, soit il se rapporte à un nom masculin et on devait en tenir compte dans la formulation de la phrase principale.
- Lorsqu'une citation est insérée dans une phrase, la ponctuation de la phrase (ici le point final) se met à l'extérieur des guillemets.
Il aurait fallu écrire :
Car, il faut le rappeler et le souligner, depuis le traité d’Amsterdam signé en 1997 et plus précisément le Protocole sur l’audiovisuel inclus alors, la présence d’un service public fort et indépendant est « directement liée aux besoins démocratiques, sociaux et culturels de toute société et au besoin de préserver le pluralisme des médias ».
Car, il faut le rappeler et le souligner, depuis la signature du traité d’Amsterdam, en 1997, et plus précisément du Protocole sur l’audiovisuel inclus alors, la présence d’un service public fort et indépendant est « directement liée aux besoins démocratiques, sociaux et culturels de toute société et au besoin de préserver le pluralisme des médias ».
* * * * *
- Comme si certaines* vertus ou défauts étaient exclusives* à tel peuple.
Comme si certaines vertus ou certains défauts étaient exclusifs à tel peuple.
* * * * *
- Oui, les grecs* magouillent.
Les noms de peuples prennent la majuscule :
Oui, les Grecs magouillent.
* * * * *
- En un mot, la démocratie européenne est intoxitée*. Par quoi? Les erreurs monstrueuses.
La démocratie européenne est intoxiquée, j'imagine.
Ces phrases sont les dernières de l'éditorial.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* Le 16 juin à 21 h 45, je vois que neuf fautes sur dix ont été corrigées. Elles sont signalées par un astérisque.
« Fermeture de l'audiovisuel grec – Déni de justice » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
16:54 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
13 juin 2013
Elle s'est rappelée cet anniversaire
Se rappeler; accord du participe passé du verbe pronominal; grammaire française; orthographe d'accord.
- C’est la seule qui s’est rappelée* le dixième anniversaire de la mort de Pierre Bourgault.
(Stéphane Baillargeon, dans Le Devoir du 8 juin 2013.)
Dans presque tous les cas**, lorsque le verbe pronominal a un complément d'objet direct (c.o.d.), c'est avec ce complément, s'il précède le verbe, que s'accorde le participe passé. Si le c.o.d. vient après le verbe, le participe passé reste invariable.
C'est la seule qui a rappelé quoi? Le dixième anniversaire de la mort de Pierre Bourgault. Le c.o.d. étant placé après le verbe, le participe passé ne doit pas s'accorder :
C’est la seule qui s’est rappelé le dixième anniversaire de la mort de Pierre Bourgault.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* Le 16 juin à 22 h, je vois que la faute a été corrigée.
** Font exception s'écrier et s'exclamer; ces deux verbes essentiellement pronominaux s'accordent avec le sujet, « même s'ils ont comme complément d'objet direct une interjection ou une proposition » (Hanse et Blampain) : « Attention! » s'est-elle écriée. Ils se sont exclamés que c'était trop injuste.
« Bourgault, vies et destin » : http://www.ledevoir.com/societe/medias/380067/bourgault-v...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
05:47 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
10 juin 2013
Certaines perceptions à l'effet qu'ICI, on a commis un anglicisme
- Dans la foulée de l'annonce officielle de l'adoption du terme ICI pour désigner toutes les plateformes des Services français de Radio-Canada, il me paraît important de corriger certaines perceptions à l'effet qu'il s'agirait d'un changement du nom de l'entreprise.
(Communiqué de Louis Lalande, vice-président principal de Radio-Canada, dans Le Soleil du 7 juin 2013.)
Je l'ai déjà signalé : d'après le Multidictionnaire, le Dagenais, le Chouinard et le Colpron, la locution à l'effet que est le calque de l'anglais to the effect that. On aurait pu écrire, par exemple :
Dans la foulée de l'annonce officielle de l'adoption du terme ICI pour désigner toutes les plateformes des Services français de Radio-Canada, il me paraît important de corriger certaines perceptions suivant lesquelles il s'agirait d'un changement du nom de l'entreprise.
ICI on était drôlement pressé, à ce qu'il paraît.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« ICI, c'est ICI Radio-Canada » : http://www.lapresse.ca/le-soleil/opinions/points-de-vue/2...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
18:55 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
04 juin 2013
Les redresseurs de tort
Redresseur de tort ou redresseur de torts; orthographe.
- Avant de prendre le pouvoir, M. Harper et ses réformistes redresseurs de tort s'étaient engagés à purifier les mœurs politiques à Ottawa [...]
(Vincent Marissal, dans La Presse du 21 mai 2013.)
D'après ce que je vois dans le Petit Robert, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, aux articles « redresseur » et « tort » (j'ai consulté aussi le Multidictionnaire, où je n'ai cependant rien trouvé), on écrit toujours tort au pluriel dans l'expression redresseur de torts :
Il joue les redresseurs de torts. (Lexis, à l'article « redresseur ».)
Victor Hugo transpose dans le paladin germanique des traits latins, qui sont ceux de nos chevaliers redresseurs de torts. (Barrès dans le Trésor, à l'article « redresseur ».)
Quand il [Anquetil] fonda La Rumeur, journal quotidien des « redresseurs de torts », la Boîte lui remit une liste de vicieux, tricheurs au jeu, courtisanes, etc., qu'il put alors taper à merci. (L. Daudet dans le Trésor, à l'article « redresseur ».)
Ah! Je t'en prie, reprend Pauline, ce n'est pas le moment de jouer les redresseuses de torts! (Dorin dans le Trésor, à l'article « redresseur ».)
Il faudrait lire :
Avant de prendre le pouvoir, M. Harper et ses réformistes redresseurs de torts s'étaient engagés à purifier les mœurs politiques à Ottawa [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« La dérive des puritains » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/vincent-marissal...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
03:39 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
03 juin 2013
Se réjouir d'une chose ni d'une autre
- Les conservateurs peuvent se réjouir de ne perdre aucun député ni de voir ces derniers associés directement à la fraude en question.
(Manon Cornellier, dans Le Devoir du 25 mai 2013.)
Deux observations :
- Les conservateurs ont deux raisons de se réjouir : ils ne perdent aucun des députés visés par les plaintes de huit citoyens, et aucun de ces députés n'est associé directement à la fraude en question. Comme le verbe se réjouir est employé à l'affirmative, les deux motifs ne doivent pas être coordonnés par ni, mais plutôt par et.
- La chroniqueuse a utilisé ces derniers pour renvoyer à ce qui était un pluriel dans son esprit (les députés visés), mais un singulier dans sa phrase (aucun député).
Je suggérerais d'écrire, par exemple :
Les conservateurs peuvent se réjouir de ne perdre aucun des députés visés et de ne voir aucun de ces derniers associé directement à la fraude en question.
Les conservateurs peuvent se réjouir de ne perdre aucun des députés visés et de n'en voir aucun associé directement à la fraude en question.
Les conservateurs peuvent se réjouir de ne perdre aucun député et de n'en voir aucun associé directement à la fraude en question.
Les conservateurs peuvent se réjouir de conserver tous leurs députés et de n'en voir aucun associé directement à la fraude en question.
- Il a cependant conclu que fraude il y avait bel et bien eue.
Comme je l'ai déjà signalé, le participe passé d'un verbe impersonnel est toujours invariable :
Il a cependant conclu que fraude il y avait bel et bien eu.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Mettre cartes sur table » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/379049/mettre-cartes-sur-table
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
04:37 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
01 juin 2013
Ils mettent leurs racines au rancard
- Celui d’individus qui mettent leur identité, leur famille, leur culture, leurs racines au rancard pour faire fortune à l’étranger.
(Christian Rioux, dans Le Devoir du 3 mai 2013.)
J'ai relevé la même faute il y a quatre ans. Il fallait écrire :
Celui d’individus qui mettent leur identité, leur famille, leur culture, leurs racines au rancart pour faire fortune à l’étranger.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« L’immortalité au coin de la rue » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/377...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:08 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
29 mai 2013
Ça peut servir
- Dans ses pamphlets, il manie l’invective à la façon d’un Léon Bloy, un ami intime, jamais à court d’épithètes cinglants.
(Gilles Archambault, dans Le Devoir du 18 mai 2013.)
Je rappelle qu'épithète est un nom féminin :
Dans ses pamphlets, il manie l’invective à la façon d’un Léon Bloy, un ami intime, jamais à court d’épithètes cinglantes.
- Le journalisme lui sert de tribune. Il s’en sert comme d’un fouet.
Fouet ou tribune? Par ailleurs, si l'on a voulu produire un effet de style par la répétition du verbe servir, j'ai bien peur d'y être insensible. Je suggérerais donc :
Le journalisme lui sert de tribune. Il utilise sa plume comme un fouet.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Haut en couleur, dites-vous? » : http://www.ledevoir.com/culture/livres/378408/haut-en-cou...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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26 mai 2013
Encadré
- Lire aussi : Que pense les Québécois des accomodements religieux?
(Encadré accompagnant un article de Marie-Andrée Chouinard dans le site du Devoir, le 25 mai 2013.)
Que pensent les Québécois des accommodements religieux?
Le titre du rapport auquel conduit le lien ci-dessus est pourtant écrit correctement.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Entretien avec Bernard Drainville – Pour une "loi 101 des valeurs" » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/379051/pour-une-...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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11 mai 2013
Persuader le gouvernement à donner le feu vert
Persuader quelqu'un à faire quelque chose, persuader quelqu'un de faire quelque chose; persuader quelqu'un à ou de + infinitif; grammaire française; syntaxe du français.
- Son but : persuader le gouvernement Obama à donner le feu vert à l’oléoduc Keystone XL [...]
(Manon Cornellier, dans Le Devoir du 8 mai 2013.)
On persuade quelqu'un de faire quelque chose :
Elle a persuadé François de venir. (Multidictionnaire.)
Il faut les persuader d'accepter. (Petit Robert.)
Tâche de persuader ton frère de se joindre à nous. (Lexis.)
J'ai fini par le persuader d'en prendre une [garde-malade] que j'ai été chercher. (Ramuz, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Se soûler pour trouver le courage de te parler, pour te persuader de t'échapper de ce foutu train d'excursion. (Camus, dans le Trésor.)
Il fallait écrire :
Son but : persuader le gouvernement Obama de donner le feu vert à l’oléoduc Keystone XL [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Le commis voyageur » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/377629/le-commis...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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