16 juin 2015
J'ai pu...
- J’ai pu me promener à vélo, visiter des producteurs du fameux artichaut violet d’appellation contrôlée, manger dans un petit restaurant bien approvisionné en produits frais et goûté un excellent vin blanc, l’Orto di Venezia, produit sur place par un Français passionné.
(Louise Gaboury, dans Le Devoir du 13 juin 2015.)
Il n'est pas question d'un petit restaurant bien approvisionné... et goûté, mais de quatre choses que l'auteure a pu faire à Sant'Erasmo, soit se promener, visiter, manger et goûter :
J’ai pu me promener à vélo, visiter des producteurs du fameux artichaut violet d’appellation contrôlée, manger dans un petit restaurant bien approvisionné en produits frais et goûter un excellent vin blanc, l’Orto di Venezia, produit sur place par un Français passionné.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
« Voir Venise et s’en réjouir. Autrement. » : http://www.ledevoir.com/art-de-vivre/voyage/442393/touris...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
17:19 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
13 juin 2015
Les enfants que j'ai vu mendier
- J'ai repensé aux enfants syriens du même âge que j'ai vu mendier dans les rues d'Istanbul l'automne dernier, victimes d'une guerre cruelle qui ne leur a donné aucun choix.
(Rima Elkouri, dans La Presse du 7 juin 2015.)
Le participe passé du verbe voir, employé avec l'auxiliaire avoir et suivi de l'infinitif, s'accorde en genre et en nombre avec le complément d'objet direct, si celui-ci précède le verbe et fait l'action exprimée par l'infinitif.
J'ai vu qui? Des enfants, qui mendiaient. Le complément d'objet direct, représenté par le pronom relatif que, précède le verbe et fait l'action de mendier; il commande donc l'accord du participe passé :
J'ai repensé aux enfants syriens du même âge que j'ai vus mendier dans les rues d'Istanbul l'automne dernier, victimes d'une guerre cruelle qui ne leur a donné aucun choix.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
« Le jeu contre la guerre » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/rima-elkouri/201...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
12 juin 2015
Où, ou?
- Monsieur Harper, qui n’a jamais été un ami de la planète et qui a pris toutes les mauvaises décisions en isolant le Canada face à tous les autres pays du monde depuis des années, aura-t-il enfin compris que ses choix vont nous faire de plus en plus mal? Où est-ce que le pétrole de l’Alberta lui dictera toujours sa conduite?
(Lise Payette, dans Le Devoir du 12 juin 2015.)
Madame Payette ne se demande pas à quel endroit – où – le pétrole de l'Alberta dictera toujours la conduite de monsieur Harper, mais plutôt si le premier ministre du Canada aura enfin compris que ses choix vont nous faire de plus en plus mal, ou bien si le pétrole de l’Alberta lui dictera toujours sa conduite :
Monsieur Harper, qui n’a jamais été un ami de la planète et qui a pris toutes les mauvaises décisions en isolant le Canada face à tous les autres pays du monde depuis des années, aura-t-il enfin compris que ses choix vont nous faire de plus en plus mal? Ou est-ce que le pétrole de l’Alberta lui dictera toujours sa conduite?
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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« Il est minuit trop tard » : http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-en...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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11 juin 2015
Le sens
- « Au Canada, il y en a qui se font virer à cause de FHRITP! » twittent les fans, comme si le sens de l’humour et du « cool » étaient décidément morts dans les steppes nordiques.
(Francine Pelletier, dans Le Devoir du 10 juin 2015.)
L'accord du verbe être et de l'attribut doit se faire avec le sens, noyau du groupe sujet :
« Au Canada, il y en a qui se font virer à cause de FHRITP! » twittent les fans, comme si le sens de l’humour et du « cool » était décidément mort dans les steppes nordiques.
Line Gingras
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« Les invasions barbares » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/442...
Merci de votre visite. Une question? Je serai heureuse d'y répondre, dans la mesure de ma disponibilité. Voir la rubrique « Contactez l'auteur », dans la colonne de droite.
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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10 juin 2015
Proche ou proches?
- Proche du couple Parizeau-Lapointe, M. Aussant et sa famille ont fraternisé avec Monsieur et sa femme à Barcelone.
(Vincent Marissal, dans La Presse du 9 juin 2015.)
M. Aussant et sa famille étaient proches du couple Parizeau-Lapointe :
Proches du couple Parizeau-Lapointe, M. Aussant et sa famille ont fraternisé avec Monsieur et sa femme à Barcelone.
Line Gingras
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« Le rêve catalan de Monsieur » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/vincent-marissal...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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08 juin 2015
Seul ou seuls?
- On estime trop facilement que des gens pareils portent leur peuple seul, comme s’il s’agissait d’une simple relation de cause à effet, alors qu’en vérité ils sont portés autant que porteurs.
(Jean-François Nadeau, dans Le Devoir du 8 juin 2015.)
On n'estime pas que le peuple est seul ni qu'il est seul à être porté, mais que « des gens pareils » sont seuls à le porter :
On estime trop facilement que des gens pareils portent leur peuple seuls*, comme s’il s’agissait d’une simple relation de cause à effet, alors qu’en vérité ils sont portés autant que porteurs.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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Québec
* Le 9 juin à 22 h 30, je vois que la correction a été apportée.
« Contre les vagues » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/442...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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07 juin 2015
Appartenir
- Le maire a bien sûr le droit d’avoir des idées, mais il ne lui appartient pas de définir seul la vision qu’il faut avoir pour ce parc qui appartient à l’histoire et aux Montréalais.
(Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 27 mai 2015.)
Je suggérerais :
Le maire a bien sûr le droit d’avoir des idées, mais il ne lui revient pas de définir seul la vision qu’il faut avoir pour ce parc, qui appartient à l’histoire et aux Montréalais.
Line Gingras
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Québec
« Attention M. Coderre » : http://www.ledevoir.com/politique/montreal/441072/ile-sai...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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06 juin 2015
En apparence
- On parle de situations en apparence parfois anodine qui peuvent, dans de rares cas, se révéler très graves.
(Rima Elkouri, dans La Presse du 26 mai 2015.)
Des situations en apparence anodines, ce sont des situations qui semblent anodines :
Des qualités en apparence si peu françaises. (Gide, dans le Petit Robert.)
Forcés d'enchérir contre les Jésuites, les acquéreurs se feraient en apparence complices de la spoliation. (Romains dans le Grand Robert, à l'article « complice ».)
Les bas de soie doivent posséder deux qualités en apparence contradictoires [...] (Vailland dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « élasticité ».)
Il fallait écrire :
On parle de situations en apparence parfois anodines qui peuvent, dans de rares cas, se révéler très graves.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
« Ne les oublions pas » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/rima-elkouri/201...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
05 juin 2015
Il passe leur temps à regarder la vie
- « Mon père disait : “Alain, finalement, les artistes ne font qu’une seule chose dans leur vie, et il passe leur temps à la regarder de tous les côtés” ».
(Alain Platel cité par Fabien Deglise, dans Le Devoir du 28 mai 2015.)
Telle qu'elle est rapportée, cette phrase du père d'Alain Platel n'a aucun sens à l'écrit : qui est ce « il » qui passerait le temps des artistes à regarder la vie? Comment peut-on passer le temps de quelqu'un d'autre?
Il faudrait lire, si je comprends bien :
« Mon père disait : “Alain, finalement, les artistes ne font qu’une seule chose dans leur vie, et ils passent leur temps à la regarder de tous les côtés.” »
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
« Fragile humanité » : http://www.ledevoir.com/culture/theatre/441214/tauberbach...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:43 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
04 juin 2015
Fort de cette caution, plusieurs...
- Inutile de dire que les représentants des syndicats et des organismes communautaires présents au sommet avaient accueilli son intervention avec jubilation [...] Fort de cette caution, plusieurs, dont Françoise David, alors présidente de la Fédération des femmes du Québec, avaient claqué la porte.
(Michel David, dans Le Devoir du 4 juin 2015.)
Être fort de quelque chose, c'est « puiser sa force, sa confiance, son assurance dans » quelque chose (Petit Robert). Fort n'est pas adverbe ici, mais adjectif et variable :
Eux, forts de ce qu'un fermier se remplace malaisément, réclamèrent d'abord une diminution du loyer. (Gide.)
Forte de ses ordonnances du médecin et de l'obéissance de ses gens [...] la comtesse s'enhardit à la résistance [...] (Balzac dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « enhardir ».)
Quand l'Allemagne, forte de ses millions de syndiqués et de membres du Parti social-démocrate, bascule dans le nazisme en 1933 [...] (Reynaud dans le Trésor, à l'article « nazisme ».)
L'une des deux prétendait, forte de ce que lui avait dit sa mère, qu'elle avait pris naissance dans une bouteille d'eau de Cologne, la seconde était sortie d'un bouton de rose [...] (Gide dans le Trésor, à l'article « prendre ».)
Il fallait écrire :
Inutile de dire que les représentants des syndicats et des organismes communautaires présents au sommet avaient accueilli son intervention avec jubilation [...] Forts de cette caution, plusieurs, dont Françoise David, alors présidente de la Fédération des femmes du Québec, avaient claqué la porte.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
« Le social-démocrate » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/441853/le-social...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
03 juin 2015
Je me suis tournée... et commencé
- Au-delà de nos divergences d’opinions, mon allégeance fédéraliste ne m’a jamais empêché de lui manifester le respect qu’il imposait.
(Fatima Houda-Pepin; texte d'opinion paru dans le site du Devoir le 2 juin 2015.)
« Mon allégeance fédéraliste » n'a jamais empêché qui? madame Houda-Pepin, représentée par le pronom m'. Le complément d'objet direct, placé devant le verbe, commande l'accord du participe passé employé avec l'auxiliaire avoir :
Au-delà de nos divergences d’opinions, mon allégeance fédéraliste ne m’a jamais empêchée de lui manifester le respect qu’il imposait.
- Je me suis tournée vers ma secrétaire et commencé à dicter la réplique de l’opposition officielle au fur et à mesure que je lisais les pages de la Déclaration ministérielle.
Se tourner, verbe pronominal, s'utilise forcément avec l'auxiliaire être, alors que commencer, à la forme active, doit s'employer avec l'auxiliaire avoir. Le second auxiliaire, différent du premier, ne peut pas rester sous-entendu :
Je me suis tournée vers ma secrétaire et j'ai commencé à dicter la réplique de l’opposition officielle au fur et à mesure que je lisais les pages de la Déclaration ministérielle.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
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« Jacques Parizeau ou la noblesse de la politique » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/441669/jaques-pa...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:24 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, presse, médias
01 juin 2015
Ceux qu'ils l'ont suivi
- Le parcours s’est fini tard le soir, avec le 15e à la lueur des bougies. Ceux qu’ils l’ont suivi in extenso méritent de partager le prix Opus que les Molinari glaneront sans doute dans neuf mois.
(Christophe Huss, dans Le Devoir du 1er juin 2015.)
On ne dirait pas :
Les auditeurs qu'ils l'ont suivi in extenso...
Les personnes qu'elles l'ont suivi in extenso...
Il fallait écrire :
Le parcours s’est fini tard le soir, avec le 15e à la lueur des bougies. Ceux qui* l’ont suivi in extenso méritent de partager le prix Opus que les Molinari glaneront sans doute dans neuf mois.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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* Le 3 juin à 11 h, je vois que la correction a été apportée.
« Appuyer là où ça fait mal » : http://www.ledevoir.com/culture/musique/441520/musique-cl...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
15:03 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
30 mai 2015
Se pourraient-ils que...?
- Cette adolescente belge fait partie d’un contingent mondial de plus de 20 000 personnes hypnotisées par l’islam radical au point de tout laisser derrière eux [...]
(Brian Myles, dans Le Devoir du 30 mai 2015.)
Ce n'est pas la première fois que je le signale, et ce ne sera sans doute pas la dernière : personne est un nom féminin. Il fallait écrire :
Cette adolescente belge fait partie d’un contingent mondial de plus de 20 000 personnes hypnotisées par l’islam radical au point de tout laisser derrière elles [...]
- Se pourraient-ils qu’ils imaginent la promesse du Salut là où d’autres ne voient que sueur, sang et larmes?
Nous avons affaire à un impersonnel :
Se pourrait-il [est-ce que cela se pourrait] qu’ils imaginent la promesse du Salut là où d’autres ne voient que sueur, sang et larmes?
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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Québec
« L'arracheuse d'enfants » : http://www.ledevoir.com/societe/justice/441435/au-coeur-d...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
21:30 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
29 mai 2015
Remise en marche
- Avec sa loi 20, nous sommes peut-être en train de sombrer dans un profond ridicule qu’il faudra encore des années à remettre en marche correctement.
(Lise Payette, dans Le Devoir du 29 mai 2015.)
Il faudra encore des années pour [et non à] remettre en marche... un profond ridicule? C'est ce qu'a écrit madame Payette, mais ce n'est certainement pas ce qu'elle a voulu dire : le ridicule n'a pas besoin d'être remis en marche. Je suggérerais :
Avec sa loi 20, nous sommes peut-être en train de sombrer dans un profond ridicule, et il faudra encore des années pour remettre le système en marche correctement.
Avec sa loi 20, nous sommes peut-être en train de sombrer dans un profond ridicule, et il faudra encore des années pour remettre les choses en marche correctement.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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Québec
« Applaudissez, braves gens » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/441282/applaudis...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
14:50 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
28 mai 2015
Il ne s'agit que...
- Chose certaine, il ne s'agit ici que la pointe de l'iceberg.
(Rima Elkouri, dans La Presse du 26 mai 2015.)
On ne dit pas il s'agit quelque chose, mais il s'agit de quelque chose :
Les matelots nous informent qu'il s'agit de la queue d'une tempête qui passe sur Socotora. (Le Clézio dans le Petit Robert, à l'article « queue ».)
Ne pas dédaigner les petites victoires; dès qu'il s'agit de la volonté, le beaucoup n'est que la patiente addition du peu. (Gide dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « beaucoup ».)
S'il ne s'agit que de leur vie, ils s'en sont eux-mêmes accusés les premiers [...] (Carco dans le Grand Robert, à l'article « bénéfice ».)
Il fallait écrire :
Chose certaine, il ne s'agit ici que de la pointe de l'iceberg.
Line Gingras
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Québec
« Ne les oublions pas » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/rima-elkouri/201...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
18:38 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
25 mai 2015
À beau mentir...
- À* beau mentir qui revient de loin, surtout à ceux qui n’y sont jamais allés et s’intéressent si peu à l’étranger, proche ou lointain.
(Stéphane Baillargeon, dans Le Devoir du 25 mai 2015.)
Il faut éviter de confondre la préposition à et le verbe avoir : l'expression a beau mentir qui vient de loin signifie, selon le Trésor de la langue française informatisé : « Celui qui vient d'ailleurs a beau jeu de raconter des histoires que personne ne peut vérifier. » (C'est moi qui souligne.)
-
La qualité du flou
La réponse est peut-être moins dans les défauts du système que dans la qualité du filou, beau parleur et habile menteur.
Le titre qui couronne les trois derniers paragraphes de l'article aurait dû se lire, de toute évidence, La qualité du filou**.
Line Gingras
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Québec
* Le 26 mai à midi, je vois que la faute a été corrigée.
** Le 26 mai à midi, je vois que la correction a été apportée.
« Bugingo au poteau » : http://www.ledevoir.com/societe/medias/440894/medias-bugi...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
24 mai 2015
Des modifications
- Pour la plupart des élus péquistes, la cause est cependant entendue. La Commission des institutions ne pourra pas faire consensus sur des modifications au code d’éthique des députés qui viserait leur chef,
estiment-ils.
(Robert Dutrisac, dans Le Devoir du 23 mai 2015.)
Ce sont des modifications qui viseraient leur chef.
Line Gingras
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Québec
« La domestication de Pierre Karl Péladeau » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/440819/parti-que...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
22 mai 2015
N'entreprenons pas trop
- [...] tels furent quelques-uns des slogans de la plus vaste entreprise de déconstruction de l’école jamais entreprise au Québec.
(Christian Rioux, dans Le Devoir du 22 mai 2015.)
Je proposerais :
[...] tels furent quelques-uns des slogans de la plus vaste entreprise de déconstruction de l’école jamais lancée au Québec.
Line Gingras
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Québec
« La fin d'un modèle? » : http://www.ledevoir.com/international/europe/440762/la-fi...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
21 mai 2015
Elles se sont livré à ce travail
Elles se sont livré à ce travail, elles se sont livrées à ce travail; elle s'est livré à ce travail, elle s'est livrée à ce travail; ils se sont livré à ce travail, ils se sont livrés à ce travail; se livrer, accord du participe passé du verbe pronominal; grammaire française; orthographe d'accord.
- Le travail auquel Mme Deschamps et son équipe se sont livré est une enquête précieuse [...]
(Lise Payette, dans Le Devoir du 8 mai 2015.)
Le participe passé du verbe se livrer (à quelque chose), exprimant l'idée de se consacrer à un travail, d'effectuer une tâche ou d'exercer une activité, s'accorde en genre et en nombre avec le sujet du verbe :
Ils se sont livrés aux acrobaties oratoires les plus cocasses pour se tirer d'affaire. (G. Sorel dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « acrobatie ».)
[...] les deux familles se sont livrées à une vendetta de calomnies et cancans déshonorants [...] (Goncourt dans le Trésor, à l'article « vendetta ».)
Il fallait écrire :
Le travail auquel Mme Deschamps et son équipe se sont livrées est une enquête précieuse [...]
Line Gingras
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« Il y a aussi de bonnes nouvelles » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/439468/il-y-a-au...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
20 mai 2015
Ils ont tout deux...
Tout deux, tous deux; tout, orthographe devant un nombre; grammaire française; accord de tout.
- Les ténors Philippe Gagné et Jacques Olivier Chartier, aux énergies contrastées et complémentaires, ont tout deux des voix claires et souples [...]
(Josianne Desloges, dans Le Soleil du 19 mai 2015.)
Lorsqu'il se rapporte à un nom de nombre précédé ou non d'un article, tout est adjectif ou déterminant indéfini, et variable en genre et en nombre :
Elle nous donna tort à tous les deux. (Mauriac dans le Petit Robert, à l'article « tout ».)
Tous deux sont embusqués au détour du chemin. (Hugo dans le Petit Robert, à l'article « embusquer ».)
[...] elles sont toutes trois destinées au bas de ma cage d'escalier [...] (Gide dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « agrandissement ».)
Il fallait écrire :
Les ténors Philippe Gagné et Jacques Olivier Chartier, aux énergies contrastées et complémentaires, ont tous deux des voix claires et souples [...]
Line Gingras
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« Arion et La Chapelle : un requiem printanier » : http://www.lapresse.ca/le-soleil/arts-et-spectacles/sur-s...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
17:27 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
10 mai 2015
Fin de non recevoir
Fin de non recevoir, fin de non-recevoir; orthographe.
- À moins qu’on ne craigne tout simplement la fin de non recevoir que ne manquerait pas d’opposer le gouvernement Harper [...]
(Michel David, dans Le Devoir du 7 mai 2015.)
D'après le Multidictionnaire, le Petit Robert, le Grand Robert et le Trésor de la langue française informatisé, on écrit fin de non-recevoir, avec un trait d'union :
Cette fin de non-recevoir, « ce sage ne-pas-comprendre » dont parlait Rilke. (Sarraute dans le Trésor, à l'article « fin ».)
[…] ce n'est pas parce que tu t'appelles McPherson, que t'as un petit port de plaisance, un petit stand à hot dogs, un petit club de skidoo et un fils qui lit les nouvelles en anglais à la TV que tu vas pouvoir opposer des fins de non-recevoir insurmontables. (Réjean Ducharme dans le Grand Robert, à l'article « skidoo ».)
À moins qu’on ne craigne tout simplement la fin de non-recevoir que ne manquerait pas d’opposer le gouvernement Harper [...]
- En réalité, l’entreprise n’est peut-être pas si osée dans le cas des 1760 entreprises privées relevant de la compétence fédérale, qui emploient 135 000 employés au Québec.
Je suggérerais :
En réalité, une telle mesure [l'application de la Charte de la langue française] n’est peut-être pas si osée dans le cas des 1760 entreprises privées relevant de la compétence fédérale, qui emploient 135 000 personnes au Québec.
Line Gingras
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Québec
« La bouillie pour les chats » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/439414/la-bouill...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias