27 août 2015
Quelle est la question?
- Mais des trois chefs de parti, y en a-t-il un qui est moins menteur, ou plus menteur que les deux autres?
La réponse à cette question serait, pour s’en tenir à l’état des finances publiques, le chef du Parti libéral, Justin Trudeau. À propos de la politique à adopter à l’égard du déficit, il est celui qui donne la réponse la plus juste.
(Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 27 août 2015.)
La réponse à cette question... Mais quelle est la question? Étant donné que la réponse désigne le moins menteur des trois chefs, je proposerais les formulations suivantes :
Mais des trois chefs de parti, y en a-t-il un qui est moins menteur, ou plus menteur [ou mieux : lequel est moins menteur] que les deux autres?
Mais des trois chefs de parti, y en a-t-il un qui est moins menteur, ou plus honnête [ou mieux : lequel est moins menteur, ou plus honnête] que les deux autres?
* * * * *
- Quant à Stephen Harper, les têtes fortes de son gouvernement ont pris leur retraite. Quant à son actuel ministre des Finances, Joe Oliver, il est absent de cette campagne.
Quant à Stephen Harper, les têtes fortes de son gouvernement ont pris leur retraite. Quant àSon actuel ministre des Finances, Joe Oliver, il est absent de cette campagne.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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« Le plus honnête? » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/448547/elections...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
26 août 2015
Mauvais penchant
- Rendu public discrètement lundi, cet avis est le sixième de la section jeunesse de la CEST, qui, par le passé, s’est penché sur les enjeux éthiques liés au plagiat électronique, au neuromarketing, à la publicité, à la cyberintimidation ou encore aux soins de santé personnalisés.
(Fabien Deglise, dans Le Devoir du 26 août 2015.)
Comme on peut le lire dans le Multidictionnaire, le participe passé du verbe pronominal se pencher « s'accorde toujours en genre et en nombre avec le sujet ». Or, ce n'est pas le sixième avis qui s'est penché sur des enjeux, mais la section jeunesse de la CEST :
Rendu public discrètement lundi, cet avis est le sixième de la section jeunesse de la CEST, qui, par le passé, s’est penchée sur les enjeux éthiques liés au plagiat électronique, au neuromarketing, à la publicité, à la cyberintimidation ou encore aux soins de santé personnalisés.
Line Gingras
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« Un groupe de jeunes éthiciens appelle à la prudence » : http://www.ledevoir.com/societe/education/448440/numeriqu...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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25 août 2015
Des cyclistes peu communs
- Le corps de police n’a pas été en mesure de fournir des statistiques sur le nombre de collisions impliquant uniquement des cyclistes, mais ceux-ci seraient peu communs.
(Philippe Orfali, dans Le Devoir du 25 août 2015.)
Ce ne sont pas les cyclistes qui sont peu communs, mais les collisions impliquant uniquement des cyclistes :
Le corps de police n’a pas été en mesure de fournir des statistiques sur le nombre de collisions impliquant uniquement des cyclistes, mais celles-ci* seraient peu communes*.
Line Gingras
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* Le 26 août à 10 h 10, je vois que la correction a été apportée.
« La piste cyclable du pont Jacques-Cartier jugée sécuritaire » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/448...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
15:44 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
24 août 2015
Au commencement était le Verbe*
- À moins que le leadership nouveau ne vienne… d’Athènes? D’Athènes, où le spectaculaire retournement « réaliste » du premier ministre Alexis Tsipras, élu en janvier pour refuser l’austérité, mais qui depuis juillet semble avoir reconnu son caractère inévitable.
(François Brousseau, dans Le Devoir du 24 août 2015.)
Et qu'est-ce qu'il fait, le spectaculaire retournement « réaliste » du premier ministre Alexis Tsipras? Après VLB l'autre jour, voici monsieur Brousseau qui nous sert une phrase incomplète, à laquelle il manque la bagatelle d'un verbe. Le chroniqueur a peut-être voulu dire quelque chose comme :
À moins que le leadership nouveau ne vienne… d’Athènes? D’Athènes, où s'est produit** le spectaculaire retournement « réaliste » du premier ministre Alexis Tsipras [...]
À moins que le leadership nouveau ne vienne… d’Athènes? D’Athènes, où l'on observe le spectaculaire retournement « réaliste » du premier ministre Alexis Tsipras [...]
Line Gingras
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* Je souligne à ma manière le dixième anniversaire de Choux de Siam, dont le premier billet (chez l'hébergeur CanalBlog) annonçait je ne savais trop quoi : « De toute façon, au commencement, il n'y avait pas grand-chose. »
** Le 25 août à 15 h 55, je vois que la correction a été apportée.
« Un été européen » : http://www.ledevoir.com/international/europe/448322/un-et...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
16:15 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
22 août 2015
Une lutte à finir
- J’ai aussi dit à mes amis que la lutte que nous avons entreprise aux Éditions Trois-Pistoles afin de mettre en échec la directive politique de Patrimoine Canada qui voudrait nous obliger, en tant qu’éditeur, à reconnaître la participation financière du gouvernement fédéral en français et… en anglais pour tout ouvrage que nous faisons paraître, et cela, pas seulement dans les livres que nous publions, mais aussi sur tous les documents que nous diffusons, y compris nos communiqués de presse.
(Victor-Lévy Beaulieu, dans Le Devoir du 22 août 2015.)
J'ai aussi dit à mes amis que la lutte... quoi? La phrase ci-dessus, bien que relativement longue, demeure incomplète : on cherche en vain de quel verbe la lutte est le sujet.
Sans ajouter aucun élément d'information, on pourrait régler le problème, d'un point de vue grammatical, en reformulant le début de l'énoncé de la façon suivante :
J'ai aussi parlé à mes amis de la lutte que nous avons entreprise [...]
Line Gingras
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« La langue française au Québec, un tabou » : http://www.ledevoir.com/culture/livres/448198/la-langue-f...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
20:20 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, édition, presse, médias
21 août 2015
Qu'est-ce qu'ils ont prouvé?
- Il ne faudrait surtout pas sous-estimer la capacité des conservateurs de trouver le moyen de gagner une élection malgré un déficit de votes. Ils l’ont déjà prouvé.
(Lise Payette, dans Le Devoir du 21 août 2015.)
Les conservateurs ont déjà prouvé quoi? leur capacité de trouver le moyen de gagner une élection malgré un déficit de votes. Le noyau du complément d'objet direct (c.o.d.), représenté par le pronom l', c'est capacité; comme le c.o.d. est placé devant le verbe, il commande l'accord du participe passé employé avec avoir :
Il ne faudrait surtout pas sous-estimer la capacité des conservateurs de trouver le moyen de gagner une élection malgré un déficit de votes. Ils l’ont déjà prouvée.
Line Gingras
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« Un cirque électoral qui dérape » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/448083/un-cirque...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
21:57 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
20 août 2015
Constat
- Dans son esprit, le Canada ne peut penser être une voix respectée sur la scène internationale et rester sur le banc quand l’action commence.
Les alliés du Canada, à commencer par les États-Unis, ont apprécié ce virage qui marquait la fin d’une certaine neutralité canadienne.
(Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 20 août 2015.)
Je suggérerais par exemple :
Dans son esprit, le Canada ne peut penser être une voix respectée sur la scène internationale et rester sur le banc quand l’action commence.
Les alliés du Canada, en premier lieu les États-Unis, ont apprécié ce virage qui marquait la fin d’une certaine neutralité canadienne.
* * * * *
-
Un jour, on apprenait qu’un nouveau traité de libre-échange était en négociation. Un autre, qu’on reniait l’accord de Kyoto sur les changements climatiques, pour finir par constater qu’une nouvelle politique venait d’être élaborée en vase clos et qui à bien des égards est à l’opposé de celle qui avait guidé l’action du Canada pendant une époque maintenant révolue.
On finissait par constater deux choses :
[...] qu’une nouvelle politique venait d’être élaborée en vase clos et qu'elle était à bien des égards à l'opposé de celle qui avait guidé l'action du Canada pendant une époque maintenant révolue.
Line Gingras
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« Harper l'activiste » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/448003/politique...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
18 août 2015
« Star Trek* »
- En juin, son livre sur le sujet a remporté en juin le prix Debouzy des agitateurs juridiques.
(Isabelle Porter, dans Le Devoir du 18 août 2015.)
Il s'agit en fait du prix de l'agitateur d'idées juridiques :
En juin, son livre sur le sujet a remporté en juin le prix Debouzy de l'agitateur d'idées juridiques.
En juin,Son livre sur le sujet a remporté en juin le prix Debouzy de l'agitateur d'idées juridiques.
* * * * *
- La série fêtera ses 50 ans l’an prochain. Depuis 1966, elle a fait l’objet de cinq séries télévisées en plus des longs métrages.
La série a fait l'objet de cinq séries? Comme il est question de Star Trek, on aurait pu écrire :
Star Trek fêtera ses 50 ans l’an prochain. Depuis 1966, elle a fait l’objet de cinq séries télévisées en plus des longs métrages.
* * * * *
- [...] en se référant tant aux lois qu’à des écrivains comme Isaac Asimov et à des penseurs comme Alexis de Toqueville.
Le nom s'écrit Alexis de Tocqueville, comme l'indiquent les résultats d'une recherche Google; j'ai consulté aussi le Petit Larousse et le Petit Robert des noms propres.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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Québec
* Le 19 août à 17 h, je vois que toutes les fautes signalées ont été corrigées.
« "Star Trek", le paradis des avocats » : http://www.ledevoir.com/culture/livres/447800/star-trek-l...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
19:25 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent
17 août 2015
Là où ailleurs
- Interdiction formelle de divulguer sur les réseaux sociaux où ailleurs le contenu des rencontres, incluant les photos d'événements.
(Francine Pelletier, dans Le Devoir du 12 août 2015.)
Employé au sens de « ou bien », ou est conjonction et ne prend donc pas d'accent :
Interdiction formelle de divulguer sur les réseaux sociaux ou ailleurs le contenu des rencontres, incluant les photos d'événements.
Line Gingras
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« Combines électorales » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/447309/combines-...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
15 août 2015
La réforme et l'institution
- À l’inverse, il est difficile d’imaginer que la glissade se poursuivre jusque sous la barre des 20 %, comme cela est arrivé au Parti libéral de Michael Ignatieff.
(Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 15 août 2015.)
À l’inverse, il est difficile d’imaginer que la glissade se poursuive jusque sous la barre des 20 %, comme cela est arrivé au Parti libéral de Michael Ignatieff.
* * * * *
- Le scandale du Sénat ne peut que les affliger profondément, eux à qui on avait promis une réforme de cette institution, celle du Sénat triple « E » (élu, efficace, égal), qui non seulement n’est pas venue, mais qu’on a rendue encore plus partisane en y nommant des gens qui ont abusé de leurs privilèges.
C'est la réforme qui n'est pas venue, mais l'institution qu'on a rendue encore plus partisane; les deux propositions, introduites par des pronoms relatifs n'ayant pas le même antécédent, ne peuvent être mises en parallèle. Je conseillerais d'écrire :
Le scandale du Sénat ne peut que les affliger profondément, eux à qui on avait promis une réforme de cette institution, celle du Sénat triple « E » (élu, efficace, égal) : non seulement cette réforme n’est pas venue, mais on a rendu l'institution encore plus partisane en y nommant des gens qui ont abusé de leurs privilèges.
* * * * *
- Le procès en cours du sénateur Mike Duffy nous apprend d’ailleurs que la stratégie de camouflage des dépenses du sénateur Duffy avait pour but essentiellement d’éviter que n’apparaisse au grand jour le délabrement moral du gouvernement Harper, fruit de l’usure du pouvoir que l’on constatera chaque jour que durera le procès Duffy.
Il y aurait lieu de supprimer quelques répétitions :
Le procès en cours du sénateur Mike Duffy nous apprend d’ailleurs que la stratégie de camouflage des dépenses du sénateur Duffy avait pour but essentiellement d’éviter que n’apparaisse au grand jour le délabrement moral du gouvernement Harper, fruit de l’usure du pouvoir que l’on constatera chaque jour que durera le procès Duffy.
* * * * *
-
Si personne n’est dupe des tactiques conservatrices, libéraux et néodémocrates ne se sont pas encore arrivés à se démarquer.
Si personne n’est dupe des tactiques conservatrices, libéraux et néodémocrates ne se sont pas encore arrivés à se démarquer.
* * * * *
-
On reviendrait à la situation qui a produit de 2004 et 2008 trois gouvernements minoritaires [...]
On reviendrait à la situation qui a produit de 2004 à 2008 trois gouvernements minoritaires [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
« Les conservateurs victimes d’eux-mêmes » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/447653/elections...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
22:21 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
14 août 2015
Combien de portes?
- Par contre, ce récital au Piano Nobile a été parasité par de nombreux bruits annexes, surtout gênants pour les personnes assises à gauche, car la porte des cuisines du bar Pellan avaient été laissées ouvertes, distillant des bruits de réfrigérateurs.
(Christophe Huss, dans Le Devoir du 8 août 2015.)
S'il n'y a qu'une porte, le singulier s'impose :
Par contre, ce récital au Piano Nobile a été parasité par de nombreux bruits annexes, surtout gênants pour les personnes assises à gauche, car la porte des cuisines du bar Pellan avait été laissée ouverte, distillant des bruits de réfrigérateurs.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
« La Virée classique démarre en force » : http://www.ledevoir.com/culture/musique/447128/musique-cl...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
20:06 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
13 août 2015
Il dénonce la position de son parti
- Par exemple quand Thomas Mulcair dénonce l’adoption du projet de
loi C-51, la modification du processus d’évaluation environnementale ou encore la position de son parti en matière de langues officielles.
(Philippe Orfali dans Le blogue élections 2015, le 11 août 2015 à 14 h 4.)
Thomas Mulcair, chef du NPD, dénonce la position de son parti en matière de langues officielles? J'imagine que le journaliste du Devoir a plutôt voulu dire* :
Par exemple quand Thomas Mulcair dénonce l’adoption du projet de loi C-51 ou la modification du processus d’évaluation environnementale, ou encore quand il explique la position de son parti en matière de langues officielles.
Par exemple quand Thomas Mulcair dénonce l’adoption du projet de loi C-51 ou la modification du processus d’évaluation environnementale, ou encore quand il décrit la position de son parti en matière de langues officielles.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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Québec
* Le 14 août à 12 h 45, je constate que la phrase a été corrigée de la façon suivante : « Par exemple quand Thomas Mulcair dénonce l’adoption du projet de loi C-51 ou la modification du processus d’évaluation environnementale, ou quand il explique la position de son parti en matière de langues officielles. »
« Biographie de Mulcair : un portrait d’"Angry Tom" plus humain et plus conciliateur » : http://www.ledevoir.com/opinion/blogues/le-blogue-electio...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
11:46 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
10 août 2015
Citation
- L’Europe n’est pas une île, ni historiquement ni géographiquement. Elle a beaucoup colonisé et s’est beaucoup diffusée. De faire remarquer, dans une entrevue au Monde, le géographe et essayiste Michel Foucher à la lumière de la situation actuelle : « La liberté de circulation est saluée par les opinions européennes quand elles s’appliquent à elles-mêmes. »
(Guy Taillefer, dans Le Devoir du 10 août 2015.)
En fait, les propos de Michel Foucher, recueillis dans Le Monde du 5 août 2015 par Jean-Baptiste de Montvalon, se lisent comme suit, du moins dans Internet (texte mis à jour à 16 h 15) :
« La liberté de circulation est saluée par les opinions européennes, quand elle s’applique* à elles-mêmes. » (C'est moi qui souligne.)
Ce ne sont pas les opinions européennes qui s'appliquent à elles-mêmes. Il faut comprendre, plutôt, que les opinions européennes saluent la liberté de circulation, lorsque cette liberté s'applique à elles-mêmes.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
* Le 10 août à 18 h 45, je vois que l'éditorial du Devoir a été corrigé.
« Une Europe qui se piège » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
10:22 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
05 août 2015
Qu'elles sont-ils?
- En plus, 1997 est une année électorale : la hantise vis-à-vis de Jean Chrétien et de sa « loi sur la clarté » font le reste.
(Francine Pelletier, dans Le Devoir du 5 août 2015.)
Qu'est-ce qui fait le reste? la hantise (vis-à-vis de Jean Chrétien et de sa « loi sur la clarté ») :
En plus, 1997 est une année électorale : la hantise vis-à-vis de Jean Chrétien et de sa « loi sur la clarté » fait le reste.
* * * * *
-
Sans minimiser les différences culturelles qui séparent le Québec du Canada, qu’elles sont, au fait, les valeurs, les intérêts, voire les convictions qui nous sont propres?
De quelle nature sont les valeurs, les intérêts, voire les convictions qui nous sont propres? Pour poser sa question, la chroniqueuse devait employer le déterminant interrogatif quel; dans la phrase à l'étude, celui-ci est attribut d'un groupe sujet dont le noyau comprend un masculin pluriel :
Sans minimiser les différences culturelles qui séparent le Québec du Canada, quels sont, au fait, les valeurs, les intérêts, voire les convictions qui nous sont propres?
* * * * *
-
Outre bien entendu la question de la langue, de la survie culturelle ou encore, de la souveraineté — qui, je le répète, se règlent à Québec et non à Ottawa.
Deux possibilités :
Outre bien entendu la question de la langue, de la survie culturelle ou encore de la souveraineté — qui, je le répète, se règle à Québec et non à Ottawa.
Outre bien entendu les questions de la langue, de la survie culturelle ou encore de la souveraineté — qui, je le répète, se règlent à Québec et non à Ottawa.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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Québec
« Nos valeurs » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/446736/nos-valeurs
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:27 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
04 août 2015
Accordons de l'attention à l'accord, d'accord?
- Mais je vous avoue que je n'ai pas accordé beaucoup d'attention aux bonbons que Stephen Harper et ses ministres ont distribué au pays au cours des dernières semaines [...]
(Gilbert Lavoie, dans Le Soleil du 1er août 2015.)
Attention tout de même à l'accord du participe passé employé avec l'auxiliaire avoir. Stephen Harper et ses ministres ont distribué quoi? des bonbons; le complément d'objet direct étant placé devant le verbe, le participe doit s'accorder :
Mais je vous avoue que je n'ai pas accordé beaucoup d'attention aux bonbons que Stephen Harper et ses ministres ont distribués au pays au cours des dernières semaines [...]
- Les conservateurs sont riches et ils nous en mettront plein la vue. Mais après une décennie au pouvoir, ils se sont aliénés bien des gens.
Les conservateurs ont aliéné qui? bien des gens. Le verbe pronominal a un complément d'objet direct, mais celui-ci est placé après le verbe; le participe passé doit donc rester invariable :
Les conservateurs sont riches et ils nous en mettront plein la vue. Mais après une décennie au pouvoir, ils se sont aliéné bien des gens.
J'ai déjà abordé la question.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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Québec
« Campagne électorale prolongée? Bof! » : http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/chroniques/gi...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
01 août 2015
Concordance des temps (plus-que-parfait et passé composé)
- En 2011, l’accès aux événements de Stephen Harper avait fait couler beaucoup d’encre. Awish Aslam s’était vu refuser l’accès à un événement auquel elle s’était pourtant enregistrée après que des photos d’elle et du chef libéral d’alors, Michael Ignatieff, ont été trouvées par les organisateurs conservateurs sur son compte Facebook.
(Hélène Buzzetti, dans Le Devoir du 1er août 2015.)
Le passé composé est un temps plus proche du présent que le plus-que-parfait; il ne peut donc exprimer un fait antérieur à un autre dont on parle au plus-que-parfait. Il fallait écrire :
En 2011, l’accès aux événements de Stephen Harper avait fait couler beaucoup d’encre. Awish Aslam s’était vu refuser l’accès à un événement auquel elle s’était pourtant enregistrée après que des photos d’elle et du chef libéral d’alors, Michael Ignatieff, avaient été trouvées par les organisateurs conservateurs sur son compte Facebook.
* * * * *
-
Le Devoir avait vu de ses yeux des personnes âgées se faire interdire l’accès à un événement dont ils venaient d’apprendre le matin même la tenue dans leur localité.
On ne semble pas avoir vu que personne est un nom féminin :
Le Devoir avait vu de ses yeux des personnes âgées se faire interdire l’accès à un événement dont elles venaient d’apprendre le matin même la tenue dans leur localité.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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« Une campagne sur invitation seulement pour Harper » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/446539/une-campa...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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28 juillet 2015
Rétorquait les experts
- Il n’y a pas que le total d’heures de travail qui compte, il y a aussi la façon dont sont maintenant organisées nos vies, rétorquait les experts à l’origine de l’Indice canadien du mieux-être dans un rapport en 2010.
(Éric Desrosiers, dans Le Devoir du 25 juillet 2015.)
Il n’y a pas que le total d’heures de travail qui compte, il y a aussi la façon dont sont maintenant organisées nos vies, rétorquaient les experts à l’origine de l’Indice canadien du mieux-être dans un rapport en 2010.
- En résumé, pendant que les uns ont plus de temps de loisir mais voudraient probablement en avoir moins, et que les autres en ont moins mais préféraient sans doute en avoir plus, tout le monde a l’impression de courir toujours plus vite.
Préféraient est un imparfait de l'indicatif; il faut cependant un conditionnel, dans le contexte, pour mettre en parallèle les verbes vouloir et préférer :
En résumé, pendant que les uns ont plus de temps de loisir mais voudraient probablement en avoir moins, et que les autres en ont moins mais préféreraient sans doute en avoir plus, tout le monde a l’impression de courir toujours plus vite.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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« Les petits-enfants de Keynes » : http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/4...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
27 juillet 2015
On s'en doutait
- [...] la grosse délégation québécoise de 70 participants québécois était partout.
(Jean-Benoît Nadeau, dans Le Devoir du 27 juillet 2015.)
Il suffisait d'écrire :
[...] la grosse délégation québécoise de 70 participants québécois était partout.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
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« Liège bouchonne la Francophonie » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/446...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:13 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
24 juillet 2015
À cet effet
- L’usage excessif de la force par les policiers lors des manifestations du G20 et de la crise étudiante de 2012 ont suscité des critiques de la part du comité onusien.
(Légende de la photo accompagnant un article de Florence Sara G. Ferraris, dans Le Devoir du 24 juillet 2015.)
C'est l'usage excessif de la force qui a suscité des critiques :
L’usage excessif de la force par les policiers lors des manifestations du G20 et de la crise étudiante de 2012 a suscité des critiques de la part du comité onusien.
* * * * *
- La situation des droits de la personne — principalement celle des populations plus vulnérables comme les Premières Nations et les réfugiés — s’est détériorée au Canada au cours de la dernière décennie [...]
L'emploi du faux comparatif (plus vulnérables que quoi?) est plus courant en anglais qu'en français :
La situation des droits de la personne — principalement chez les populations plus vulnérables comme les Premières Nations et les réfugiés — s’est détériorée au Canada au cours de la dernière décennie [...]
* * * * *
-
[...] le comité a émis de vives inquiétudes par rapport aux cas des disparitions et d’assassinats de femmes autochtones un peu partout au pays.
Rien ne justifie que disparitions et assassinats ne soient pas présentés de la même façon :
[...] le comité a émis de vives inquiétudes par rapport aux cas de disparitions et d’assassinats de femmes autochtones un peu partout au pays.
* * * * *
- « Le comité est particulièrement soucieux des arrestations de masse qu’on a pu voir [durant ces événements]. » À cet effet, il recommande que le gouvernement se dote « d’un organe indépendant pour enquêter rapidement sur des cas d’abus de la part des forces policières dans le cadre de manifestations citoyennes ».
À cet effet signifie « en vue de cela, dans cette intention, pour cet usage » (Petit Robert). Le fait que le comité soit préoccupé par les arrestations de masse n'est cependant pas un but ni une intention. Je suggérerais peut-être à ce propos, à cet égard, à ce sujet. On pourrait aussi supprimer simplement l'expression, et commencer la phrase par « Il recommande ».
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Plus encore, Amnistie internationale Canada souligne, qu’à maintes reprises, le gouvernement a préféré tourner en ridicule les critiques qui lui ont été faites plutôt que de poser un regard sérieux sur ses propres dérives.
La virgule est de trop; il n'y a pas lieu de séparer le verbe de la conjonction que introduisant une subordonnée complément d'objet direct :
Plus encore, Amnistie internationale Canada souligne qu’à maintes reprises, le gouvernement a préféré tourner en ridicule les critiques qui lui ont été faites plutôt que de poser un regard sérieux sur ses propres dérives.
Si l'on tient à isoler le complément circonstanciel à maintes reprises, on peut écrire :
Plus encore, Amnistie internationale Canada souligne que le gouvernement, à maintes reprises, a préféré tourner en ridicule les critiques qui lui ont été faites plutôt que de poser un regard sérieux sur ses propres dérives.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
« Le Canada rappelé à l’ordre par l’ONU » : http://www.ledevoir.com/international/europe/445930/droit...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
02:13 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
21 juillet 2015
Réduire l'utilisation
- L’Ontario espère réduire de 80 % l’utilisation des néonicotinoïdes d’ici deux ans, grâce à une réglementation plus sévère sur leur utilisation.
(Sarah R. Champagne, dans Le Devoir du 21 juillet 2015.)
L’Ontario espère réduire de 80 % l’utilisation des néonicotinoïdes d’ici deux ans, grâce à une réglementation plus sévère sur leur utilisation.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
« Les abeilles ont connu une meilleure année au Canada » : http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-en...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
20 juillet 2015
Dissuasion
- Guère dissuasif, à mon avis, comme d’ailleurs fumer sur le balcon, l’initiative est quand même un pas dans la bonne direction.
(Francine Pelletier, dans Le Devoir du 15 juillet 2015.)
Qu'est-ce qui n'est guère dissuasif? L'initiative :
Guère dissuasive, à mon avis, comme d’ailleurs fumer sur le balcon, l’initiative est quand même un pas dans la bonne direction.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Réviseure pigiste
Québec
« Parler des deux côtés de la bouche » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/445052/parler-de...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias