24 février 2011
Bien qu'il eut concédé...
Bien que + indicatif ou subjonctif; passé antérieur de l'indicatif ou plus-que-parfait du subjonctif; grammaire française; orthographe.
- Mais bien que le Canadien eut concédé 19 tirs contre 8, il pouvait se rasséréner quelque peu en rentrant se réchauffer avec un déficit d'un seul but. Pendant l'entracte, on arrosait la glace à l'aide de bons vieux boyaux.
(Jean Dion, dans Le Devoir du 21 février 2011.)
On écrit correctement eut concédé, au passé antérieur de l'indicatif :
Après que le Canadien eut concédé 19 tirs contre 8, il rentra se réchauffer avec un déficit d'un but.
Après bien que, cependant, la règle veut que l'on emploie le subjonctif, selon le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain. Il fallait donc utiliser le plus-que-parfait du subjonctif dans la phrase à l'étude (ou sinon le subjonctif passé, ait concédé), et mettre un accent circonflexe sur le u :
Mais bien que le Canadien eût concédé 19 tirs contre 8, il pouvait se rasséréner quelque peu en rentrant se réchauffer avec un déficit d'un seul but. Pendant l'entracte, on arrosait la glace à l'aide de bons vieux boyaux.
Line Gingras
Québec
« Le grand air ne sied pas au Canadien » : http://www.ledevoir.com/sports/hockey/317268/le-grand-air...
23:57 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
23 février 2011
Les États-Unis et son espace aérien
- La collaboration [...] du Canada n'a pas empêché les États-Unis d'exiger de tous les voyageurs canadiens survolant son espace aérien qu'ils fournissent...
(Hélène Buzzetti, dans Le Devoir du 23 février 2011.)
Les États-Unis sont un pays; tout comme on dirait : « Les États-Unis veulent imposer une taxe », et non pas veut, il faut écrire :
La collaboration [...] du Canada n'a pas empêché les États-Unis d'exiger de tous les voyageurs canadiens survolant leur espace aérien qu'ils fournissent...
Line Gingras
Québec
« Périmètre de sécurité – Les libéraux soupçonnent Harper d'avoir menti » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/317388/perimetre-de-securite-les-liberaux-soupconnent-harper-d-avoir-menti
06:30 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
22 février 2011
Au niveau des élèves ayant subit de l'intimidation
Subit, subi; participe passé du verbe subir; au niveau de; grammaire; orthographe.
- La proportion d'élèves ayant subit différentes formes d'intimidation a aussi diminué.
(Isabelle Légaré, dans Le Nouvelliste du 17 février 2011.)
Le participe passé du verbe subir, c'est subi, sans t; il fait subie au féminin. Quant à subit, c'est la forme de la troisième personne du singulier du présent ou du passé simple de l'indicatif. (Ce pourrait être aussi l'adjectif subit, synonyme de soudain.)
Il fallait écrire :
La proportion d'élèves ayant subi différentes formes d'intimidation a aussi diminué.
Dans un autre contexte, on écrirait :
Les élèves ont parlé des différentes formes d'intimidation qu'ils avaient subies.
* * * * *
- ... qui se réjouit plus particulièrement des résultats au niveau du tabagisme.
-
« Bien qu'à la baisse, la consommation de drogues est encore importante », a nuancé le Dr Grenier avant de mentionner qu'au niveau de l'alcool, 24 % des adolescents ont avoué avoir bu de manière « excessive et répétitive ».
La locution au niveau de, qu'elle soit employée au propre ou au figuré, doit en principe évoquer une idée de hauteur. Son utilisation au sens d'en ce qui concerne est fréquente, mais très souvent et vivement critiquée. Il faut la déconseiller.
On aurait pu écrire, par exemple :
... qui se réjouit plus particulièrement des résultats relatifs au tabagisme.
... avant de mentionner qu'en ce qui concerne l'alcool, 24 % des adolescents ont avoué avoir bu de manière « excessive et répétitive ».
... avant de mentionner que 24 % des adolescents ont avoué avoir abusé de l'alcool de manière répétitive.
Line Gingras
Québec
« Les jeunes vont bien... ou presque » : http://www.cyberpresse.ca/le-nouvelliste/actualites/201102/17/01-4371132-les-jeunes-vont-bien-ou-presque.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_actualites_442_section_POS1
23:53 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
21 février 2011
Preuve qu'on n'a guère avancée
-
Si l'Office de la langue française ne s'occupe pas de la qualité de la langue, qui donc le fera?
C'est la question désespérante qui se posait, la semaine dernière, à la lecture d'une lettre collective que signaient, dans Le Devoir, neuf terminologues qui ont tous été à l'emploi de l'OLF.
(Lysiane Gagnon, dans La Presse du 17 février 2011.)
L'organisme s'appelle aujourd'hui l'Office québécois de la langue française (OQLF), comme l'indiquent les auteurs de la lettre.
La locution à l'emploi de est condamnée comme anglicisme; j'en ai parlé ici.
-
... on retrouve évidemment la vieille querelle entre la norme et l'usage, entre ceux qui essaient d'améliorer la qualité de la langue et les linguistes qui s'inclinent devant n'importe quelle habitude populaire, et qui accusent les premiers d'« élitisme »... preuve qu'on n'a guère avancée depuis l'époque où les garçons qui essayaient de bien s'exprimer se faisaient traiter de « fifs ».
Madame Gagnon ne fait pas allusion à une preuve qu'on n'aurait pas apportée; elle veut dire, plutôt : Cela prouve qu'on n'a guère avancé. Le mot que, élidé en qu', n'est pas pronom relatif représentant preuve, mais conjonction de subordination; le verbe avancer n'est pas employé comme transitif, au sens de « mettre en avant, proposer comme vrai » (Petit Robert), mais comme intransitif, au sens de « progresser ». Comme il n'a pas de complément d'objet direct, son participe passé doit rester invariable :
... les linguistes qui s'inclinent devant n'importe quelle habitude populaire, et qui accusent les premiers d'« élitisme »..., preuve qu'on n'a guère avancé depuis l'époque où les garçons qui essayaient de bien s'exprimer se faisaient traiter de « fifs ».
Line Gingras
Québec
« Langue : le vrai danger » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/lysiane-gagnon/201102/16/01-4370968-langue-le-vrai-danger.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_lysiane-gagnon_3265_section_POS1
09:30 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
20 février 2011
Cela n'engage pas à rien
- De nos jours, c'est simple : il suffit de s'opposer à la magouille des libéraux ou au « radicalisme » du PQ. Cela donne bonne conscience et n'engage pas à rien.
(Michel David, dans Le Devoir du 19 février 2011.)
Si cela n'engage pas à rien, c'est que cela engage à quelque chose. Je crois comprendre que monsieur David voulait dire :
Cela donne bonne conscience et n'engage à rien.
- Après le lancement de son manifeste, M. Legault entend faire une tournée du Québec pour prendre le pouls de la population. Vu l'espoir qu'avait fait naître la perspective d'un nouveau parti, c'est le moins qu'il puisse faire, mais cela pourrait bien prendre l'allure d'un baroud d'honneur.
Les trois verbes faire alourdissent ce passage; il me semble qu'on pourrait en éliminer deux. Il y aurait moyen aussi d'éviter la répétition de prendre, sans doute moins désagréable :
Après le lancement de son manifeste, M. Legault entend visiter les diverses régions du Québec pour prendre le pouls de la population. Vu l'espoir qu'avait suscité la perspective d'un nouveau parti, c'est le moins qu'il puisse faire, mais cela pourrait bien revêtir l'allure d'un baroud d'honneur.
Line Gingras
Québec
« Un baroud d'honneur » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/317152/un-baroud-d-honneur
06:16 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
19 février 2011
Ne fusse qu'une seule fois
Fusse, fût-ce; grammaire; conjugaison du verbe être; orthographe.
- Lorsqu’on écoute Yvon Deschamps, ne fusse qu’une seule fois, raconter ses monologues, ils se figent dans notre inconscient...
(Luc Boulanger, dans Le Devoir du 19 février 2011.)
La forme fusse existe, mais elle correspond à la première personne du singulier de l'imparfait du subjonctif, et non pas à la troisième : que je fusse, que tu fusses, qu'il fût... :
Je ne peux rien vous promettre, fût-ce pour vous faire plaisir. (Petit Robert.)
On pouvait écrire :
Lorsqu’on écoute Yvon Deschamps, ne fût-ce qu'une seule fois...
Lorsqu’on écoute Yvon Deschamps, ne serait-ce qu’une seule fois...
Line Gingras
Québec
« Théâtre – Deschamps d’honneur » : http://www.ledevoir.com/culture/theatre/317167/theatre-de...
02:10 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
18 février 2011
Révélation
- C'est en tout cas ce que révèle les plus récentes données de l'analyste des comportements en ligne ComScore dans son étude annuelle du fait numérique aux États-Unis.
(Fabien Deglise dans Les mutations tranquilles, 17 février 2011.)
Le sujet est inversé, mais il n'empêche que ce sont les plus récentes données qui révèlent quelque chose.
- ... cette technologie qui a vu le jour avant l'Internet, en 1965, dans les labos du MIT, tend désormais à être remplacé par les réseaux sociaux...
... remplacée...
- ... la place importante l'outil de nos jours dans les échanges scolaires...
... la place importante de l'outil...
Line Gingras
Québec
« Le courriel, une espèce en voie de disparition? » : http://www.ledevoir.com/opinion/blogues/les-mutations-tranquilles/316920/le-courriel-une-espece-en-voie-de-disparition
05:51 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
17 février 2011
Qui est-ce qui recommandait?
- ... les fonctionnaires de l’Agence canadienne de développement international (ACDI), le ministère de Mme Oda, recommandait le renouvellement du financement.
(PC dans le site du Devoir, 15 février 2011.)
Ce sont les fonctionnaires qui recommandaient le renouvellement; Agence canadienne de développement international est complément déterminatif de fonctionnaires, et le ministère de Mme Oda est un élément explicatif, inséré entre virgules.
On pourrait alléger la phrase en remplaçant un mot en -ment :
... les fonctionnaires [...] recommandaient de renouveler le financement.
Line Gingras
Québec
« Financement de Kairos : l’opposition demande la tête de Bev Oda » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/316850/financement-de-kairos-l-opposition-demande-la-tete-de-bev-oda
08:43 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
16 février 2011
Troublant
- Lire sur iPad, je n'ai rien contre, c'est même agréable, mais c'est l'environnement qui entoure cette lecture qui est troublante, quand on est habitué à fermer l'ordinateur pour plonger dans un livre, sans partage de l'espace.
(Chantal Guy, dans La Presse du 13 février 2011.)
Non, ce n'est pas la lecture qui est troublante (bien qu'elle puisse l'être, à ses heures), mais l'environnement qui entoure cette lecture :
Lire sur iPad, je n'ai rien contre, c'est même agréable, mais c'est l'environnement qui entoure cette lecture qui est troublant, quand on est habitué à fermer l'ordinateur pour plonger dans un livre, sans partage de l'espace.
Line Gingras
Québec
« La vieille robe de chambre de Diderot » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/chantal-guy/201102/13/01-4369839-la-vieille-robe-de-chambre-de-diderot.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_chantal-guy_3760_section_POS1
07:49 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
15 février 2011
La parenthèse et l'accord du verbe
- Loin, très loin de cet islam primitif dont je viens de vous rebattre les oreilles, la rue égyptienne s'incarne aujourd'hui dans Waël Ghoneim, un jeune cadre de Google emprisonné pendant une douzaine de jours, dont le message (et les larmes) à sa sortie de prison ont galvanisé les jeunes manifestants égyptiens.
(Pierre Foglia, dans La Presse du 12 février 2011.)
Le contenu d'une parenthèse est un élément accessoire, que l'on peut retrancher de la phrase sans que celle-ci devienne incomplète; il ne détermine donc pas l'accord du verbe. Je proposerais :
... dont le message (et les larmes) à sa sortie de prison a galvanisé les jeunes manifestants égyptiens.
... dont le message et les larmes, à sa sortie de prison, ont galvanisé les jeunes manifestants égyptiens.
Line Gingras
Québec
00:50 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
14 février 2011
Dans l'ordre et dans le désordre
- Fort bien accueilli en mars 2009, le rapport du Groupe d'action sur la réussite et la persévérance scolaire dirigé par L. Jacques Ménard...
(Lisa-Marie Gervais, dans Le Devoir du 14 février 2011.)
Il s'agit en fait du rapport du Groupe d'action sur la persévérance et la réussite scolaires* au Québec, ainsi que le montre une recherche Google (et comme on peut le voir sur la page couverture du rapport).
- Près de six mois plus tard, la ministre de l'Éducation de l'époque, Michelle Courchesne, s'en était grandement inspirée pour élaborer son plan d'action pour la Persévérance scolaire...
Rien ne justifie la majuscule à persévérance.
- Dans le même ordre d'idée...
On écrit dans le même ordre d'idées**, d'après le résultat des recherches que j'ai déjà effectuées sur la question.
Line Gingras
Québec
* À 15 h 28, je vois que l'on a mis la marque du pluriel à scolaires, mais que l'ordre des mots n'a pas été rétabli.
** La correction a été apportée.
« Persévérance scolaire – Une passerelle de la garderie à la maternelle » : http://www.ledevoir.com/societe/education/316757/perseverance-scolaire-une-passerelle-de-la-garderie-a-la-maternelle
04:28 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
13 février 2011
Répétons-le
- Il paraît qu'au Québec, les citoyens ont développé un réflexe pratiquement automatique qui leur fait rejeter toutes les propositions formidables que des promoteurs leur proposent et qui devraient au contraire susciter leur approbation et même leur enthousiasme. Dès qu'un beau grand projet voit le jour, il se crée un comité pour en empêcher la réalisation.
(Lise Payette, dans Le Devoir du 11 février 2011.)
... toutes les idées formidables que des promoteurs leur proposent...
- Il faudra aussi un comité de citoyens pour défendre ce qui nous appartient, car il faut bien le dire, nous n'avons pas, en ce moment, un gouvernement qui se tient debout pour défendre nos revendications.
... pour soutenir nos revendications.
Line Gingras
Québec
« Le Québec sur la défensive » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/316541/le-quebec-sur-la-defensive
04:47 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
12 février 2011
C'est bien le cas de le dire
- La preuve que la vice-première ministre peut manquer de jugement n'est plus à faire, mais ce n'était pas le cas cette fois-ci. À moins que quelqu'un au PQ ne l'en ait informé, ce qui n'était manifestement pas le cas, il n'y avait aucune raison qu'elle sache que la vie de M. Gauvreau était devenue un véritable enfer.
(Michel David, dans Le Devoir du 10 février 2011.)
À moins que quelqu'un au PQ n'ait informé qui? La vice-première ministre, représentée par le pronom la (élidé en l'). Rappelons-nous que le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct, si ce dernier est placé devant le verbe : informée.
Ce n'était pas le cas
La répétition ne me paraît pas utile :
La preuve que la vice-première ministre peut manquer de jugement n'est plus à faire, mais ce n'est pas ce qui s'est produit [ou on ne saurait le lui reprocher] cette fois-ci. À moins que quelqu'un au PQ ne l'en ait informée, ce qui n'était manifestement pas le cas, il n'y avait aucune raison qu'elle sache que la vie de M. Gauvreau était devenue un véritable enfer.
* * * * *
- Soit, il n'y a aucune commune mesure entre les agissements d'un escroc qui agit en solitaire et la corruption généralisée dont l'opposition tient le gouvernement responsable...
Soit, il n'y a aucune commune mesure entre les manœuvres d'un escroc qui agit en solitaire...
Line Gingras
Québec
« Un étalage indécent » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/316484/un-etalage-indecent
04:15 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
11 février 2011
Le temps est maintenant venu
- ... l'argument du NPD voulant que l'adoption d'un projet de loi ne soit pas précipité...
(Gilles Duceppe, dans Le Devoir du 10 février 2011.)
D'après la construction de la phrase, ce n'est pas le projet de loi qui ne doit pas être précipité, mais son adoption, noyau du groupe sujet :
... l'argument du NPD voulant que l'adoption d'un projet de loi ne soit pas précipitée...
* * * * *
- ... il m'apparaît toujours que le temps est maintenant venu d'agir.
A-t-on voulu produire un effet d'insistance? L'adverbe maintenant, à mes yeux, n'est que superflu dans cette phrase :
... il m'apparaît toujours que le temps est maintenant venu d'agir.
Line Gingras
Québec
« Lettres – Le temps est maintenant venu d'agir » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/316438/lettres-le-temps-est-maintenant-venu-d-agir
00:10 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, presse, médias
10 février 2011
Qui sait?
- ... plusieurs décisions qui préoccupent le gouvernement, dont celle de modifier la règle qui interdit aux médias électroniques de diffuser des informations qu'elles savent fausses ou exagérées.
(Jean-Robert Sansfaçon, dans Le Devoir du 9 février 2011.)
Ce ne sont pas les informations qui savent si elles sont vraies ou fausses; les décisions ne savent rien non plus. Quant à médias, je n'apprendrai pas à monsieur Sansfaçon que c'est un nom masculin :
... la règle qui interdit aux médias électroniques de diffuser des informations qu'ils savent fausses ou exagérées.
Line Gingras
Québec
« CRTC – Troublantes coïncidences » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/316371/crtc-troublantes-coincidences
01:46 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
09 février 2011
Les accusés plaident coupable
Plaider coupable; les accusés plaident coupable ou les accusés plaident coupables; orthographe d'accord.
-
On voit la même chose dans les histoires de corruption, de banditisme et de collusion exhumées par les enquêtes sur le crime organisé, comme dans l'opération Colisée : les accusés plaident coupables.
Qu'arrive-t-il quand les accusés plaident coupable?
(Patrick Lagacé, dans La Presse du 4 février 2011.)
Monsieur Lagacé ne sait trop s'il convient de faire accorder coupable dans l'expression plaider coupable; il n'est pas le seul. Le Hanse-Blampain conseille de faire l'accord avec le sujet : Ils ont plaidé coupables. Les auteurs signalent toutefois que l'usage reste hésitant.
Girodet opte pour l'accord : Ils plaident coupables, non coupables. Enfin, le Trésor de la langue française informatisé donne l'exemple suivant, à l'article « coupable » :
Daniel ne pouvait pas souffrir leur humilité; ils avaient perpétuellement l'air de plaider coupables. (Sartre.)
Les autres ouvrages que j'ai consultés n'abordent pas la question. (J'ai vu, aux articles « plaider » et « coupable », le Petit Robert, le Lexis, le Multidictionnaire, le Colin, le Berthier-Colignon et le Jouette.)
Je ferais donc varier coupable dans le passage à l'étude :
On voit la même chose dans les histoires de corruption, de banditisme et de collusion exhumées par les enquêtes sur le crime organisé, comme dans l'opération Colisée : les accusés plaident coupables.
Qu'arrive-t-il quand les accusés plaident coupables?
Line Gingras
Québec
« Boisbriand, c'est bien, mais... » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/patrick-lagace/201102/03/01-4366791-boisbriand-cest-bien-mais.php
09:03 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
08 février 2011
Haut en couleur ou haut en couleurs?
Une lectrice me demande si couleur s'écrit toujours au singulier dans l'expression haut en couleur, ou s'il prend quelquefois la marque du pluriel.
D'après ce que je vois dans le Multidictionnaire, le Hanse-Blampain, le Colin, le Girodet et le Jouette, le nom est toujours au singulier dans cette expression. C'est ce que semblent confirmer les exemples relevés dans les dictionnaires généraux, à l'article « couleur » :
On lui avait parlé de Leclerc comme du personnage le plus haut en couleur. (Malraux, dans le Lexis.)
Son teint haut en couleur. (Leroux, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
C'était un grand paysan du pays de Caux, haut en couleur, gros de poitrine et de ventre, et perché sur de longues jambes. (Maupassant, dans le Trésor.)
Voici un de ses compatriotes qui est plus haut en couleur et plus mordant. (Sainte-Beuve, dans le Trésor.)
Leurs récits étaient si hauts en couleur. (Mounier, dans le Trésor.)
Berthier et Colignon, toutefois, formulent l'observation suivante : « Au figuré, [couleur] se met toujours au singulier dans l'expression haut en couleur. Au sens propre, c'est selon : ou il n'y a qu'une couleur, et le singulier est de rigueur, ou il y en a plusieurs, et le pluriel s'impose. » Ils ne donnent pas d'exemples, mais en voici deux que je trouve dans le Trésor :
[Un noble polonais] avait fait échancrer par devant tunique et capote, portait cravate fantaisie [...] cache-nez haut en couleurs... (Cendrars, à l'article « tape(-)à(-)l'œil ».)
Tout de suite après, commençaient les vergers, des abricotiers et des pêchers déjà couverts de ravissantes petites balles laineuses, hautes en couleurs, gaies comme des confetti. (Triolet, à l'article « balle ». Noter que, d'après le Trésor, on écrit confetti avec ou sans s, au pluriel.)
Line Gingras
Québec
06:06 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française
07 février 2011
Choisir entre une chose
- Car en agissant de la sorte, El-Baradei invite l'armée à choisir entre son courant, l'Assemblée pour un changement national, ou à favoriser l'essor des islamistes si jamais elle s'abstient de prendre position à court terme.
(Serge Truffaut, dans Le Devoir du 3 février 2011.)
On peut être invité à choisir entre une pomme et une orange, entre partir et rester; mais on n'est pas invité à choisir entre une pomme ou à peler une orange, entre une soirée à Québec ou à partir pour Montréal.
De même, l'armée égyptienne est invitée à choisir entre le courant de monsieur El-Baradei et le mouvement des islamistes; elle est invitée à choisir le courant de monsieur El-Baradei ou à favoriser l'essor des islamistes :
Car en agissant de la sorte, El-Baradei invite l'armée à choisir entre son courant, l'Assemblée pour un changement national, ou à favoriser l'essor des islamistes si jamais elle s'abstient de prendre position à court terme.
Line Gingras
Québec
« Violences au Caire – Le tournant » : http://www.ledevoir.com/international/afrique/315947/violences-au-caire-le-tournant
06:26 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
06 février 2011
Les procès comme tel
Comme tel, variable ou invariable; grammaire française; orthographe.
- La conférence préparatoire des procès pour pornographie infantile aura lieu le 21 avril, tandis que les procès comme tel se tiendront au début juin et à la fin juin.
(Christiane Desjardins, dans La Presse du 4 février 2011.)
Comme tel n'est pas une locution invariable; dans cette expression, tel, adjectif indéfini, s'accorde avec le nom auquel il se rapporte (on peut voir à ce sujet le Multidictionnaire) :
... ces éclairs de haine que nous surprenons chez lui, dirigés contre la nature humaine comme telle... (Du Bos dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « morosité ».)
Il fallait écrire :
... tandis que les procès comme tels se tiendront au début juin et à la fin juin.
Line Gingras
Québec
« Jean-François Harrisson repart dans ses élucubrations » : http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/justice-et-faits-divers/201102/04/01-4367112-jean-francois-harrisson-repart-dans-ses-elucubrations.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_BO2_quebec_canada_178_accueil_POS1
03:37 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
05 février 2011
Mais qui, diable qui, osera signer...
- Tous les usagers, toutefois, se poseront cette question légitime : en quoi cette mise aux enchères d'un espace public améliorera-t-il le service?
(Marie-Andrée Chouinard, dans Le Devoir du 3 février 2011.)
Les usagers ne mettent pas en doute l'utilité d'un espace public, mais celle de la mise aux enchères d'un espace public :
Tous les usagers, toutefois, se poseront cette question légitime : en quoi cette mise aux enchères d'un espace public améliorera-t-elle le service?
* * * * *
- Mais qui, diable qui, osera signer dans un contexte économique aussi friable un contrat de DIX ans...
On dit bien qui diable, mais non diable qui; et l'on évite, normalement, de séparer le sujet du verbe. Il faut déplacer la première virgule et supprimer la seconde :
Mais qui diable, qui osera signer dans un contexte économique aussi friable un contrat de DIX ans...
Line Gingras
Québec
« Transport collectif – Métro-logo-gros lot » : http://www.ledevoir.com/economie/transport/315948/transport-collectif-metro-logo-gros-lot
04:57 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
04 février 2011
À compter du 7 mars, il deviendra sous-ministre
À compter de; grammaire française.
- À compter du 7 mars, M. Croteau deviendra sous-ministre au ministère des Relations internationales.
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 3 février 2011.)
La locution à compter de signifie « en prenant comme début, à partir de » (Trésor de la langue française informatisé) :
C'est à compter du quinzième siècle que nous rencontrons, non plus des chanteurs ambulants, mais de vrais écrivains. (France, dans le Trésor.)
De toute évidence, l'action ou la situation introduite par cette expression s'étend sur une certaine durée. Il faut donc se garder d'utiliser à compter de pour indiquer le moment ou la date où aura lieu une action ponctuelle, comme on l'a fait dans la phrase à l'étude. Monsieur Croteau ne mettra pas plus ou moins longtemps à devenir sous-ministre : il le sera dès l'entrée en vigueur de sa nomination, le 7 mars. On pouvait écrire :
À compter du 7 mars, M. Croteau sera sous-ministre au ministère des Relations internationales.
À compter du 7 mars, M. Croteau exercera les fonctions de sous-ministre au ministère des Relations internationales.
Le 7 mars, M. Croteau deviendra sous-ministre au ministère des Relations internationales.
Line Gingras
Québec
« Un chef de cabinet au passé controversé » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/315990/un-chef-d...
03:40 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias