14 décembre 2006
Concourir en compétition
« En fin de semaine se clôturait le sixième Festival du film de Marrakech. Or, pour la toute première fois, deux films marocains concourraient en compétition, à l'émoi de la ville ocre. » (Odile Tremblay.)
Concourir s'emploie ici dans le sens d'« entrer, être en compétition pour obtenir un prix » (Petit Robert); la précision me paraît donc superflue.
Étant donné qu'il s'agit d'un événement passé et qu'on utilise déjà l'imparfait de l'indicatif dans la première phrase, j'attendrais l'imparfait, également, dans la seconde : concouraient, avec un seul r. Le futur du passé - ayant la forme du conditionnel, concourraient, avec deux r - serait admissible si l'on se transportait en pensée avant le festival; mais rien ne justifie ce changement de point de vue entre la première et la deuxième phrase.
Line Gingras
Québec
« Le cinéma marocain, entre tradition et modernité » : http://www.ledevoir.com/2006/12/12/124658.html
07:19 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
12 décembre 2006
Maladie extrêmeme
« Jusqu'au début de la présente année, le très-extrêmemement-malade Pinochet s'est employé à frauder. » (Serge Truffaut.)
Dommage : l'ironie serait plus efficace, en ce qui me concerne, s'il n'y avait pas une syllabe de trop.
Line Gingras
Québec
« Sans peine » : http://www.ledevoir.com/2006/12/12/124635.html
02:22 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : coquilles, journalisme, presse, médias
11 décembre 2006
Dont - Accusations dont la valeur des amendes...
« Jusqu'à présent, l'opération Bourdon va permettre aux agents de porter plus de 70 accusations dont la valeur des amendes pourrait totaliser 255 000 $ à ces Bougons de luxe. » (Louis-Gilles Francœur.)
Le pronom relatif dont représente le nom accusations, qu'il est censé relier à la subordonnée qui suit. Mais de quel élément de cette subordonnée accusations serait-il complément? On ne parle pas de la valeur des accusations, mais de la valeur des amendes; et il ne saurait être question des amendes des accusations. Alors?
Je proposerais de juxtaposer les idées, et de préciser par la même occasion à quoi au juste se rattache le groupe ces Bougons de luxe :
Jusqu'à présent, l'opération Bourdon va permettre aux agents de porter plus de 70 accusations; les amendes pourraient coûter 255 000 $ au total à ces Bougons de luxe.
Jusqu'à présent, l'opération Bourdon va permettre aux agents de porter plus de 70 accusations contre ces Bougons de luxe; la valeur des amendes pourrait totaliser 255 000 $.
Line Gingras
Québec
« Les Bougon pilleurs de la faune » : http://www.ledevoir.com/2006/12/08/124372.html
02:20 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
09 décembre 2006
Entre une chose avec une autre
« On oublie souvent, toutefois, que les écarts entre les agissements de certains groupes et de certains individus avec les valeurs généralement admises ne sont pas le propre des minorités culturelles ou religieuses. » (Michel Venne.)
À ma connaissance, on ne parle jamais d'une différence ou d'un écart entre une chose avec une autre, mais entre une chose et une autre :
Écart entre le prix de revient et le prix de vente. (Petit Robert.)
Line Gingras
Québec
« Dumont dérape » : http://www.ledevoir.com/2006/11/20/123168.html
00:05 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
08 décembre 2006
Entente commune et prémisse de départ
« L'union civile et le mariage se ressemblent à plusieurs égards, sauf que l'union civile requiert l'âge minimal de 18 ans et que, pour la dissoudre dans le cas où il n'y a pas d'enfant, une entente commune devant notaire suffit. » (Lisa-Marie Gervais.)
Je vois mal comment une entente pourrait être conclue par une seule personne.
* * * * *
« Cette prémisse de départ l'a menée à étudier les déplacements à travers le Québec... »
Une prémisse, d'après le Petit Robert et le Multidictionnaire, c'est le début d'un exposé, une « affirmation dont on tire une conclusion »; la locution de départ semble donc superflue.
Line Gingras
Québec
« Courtepointe multiculturelle » : http://www.ledevoir.com/2006/12/08/124404.html
01:15 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
07 décembre 2006
À l'arrachée
« La loi sur la clarté n'empêcherait aucunement les Québécois de se séparer du Canada, si telle était vraiment leur intention. La clarté du processus assurerait même le succès de l'accession à la souveraineté. Imagine-t-on le chaos qui suivrait une petite victoire à l'arrachée sur une question ambiguë? » (Lysiane Gagnon.)
D'après ce que je vois dans le Petit Robert, le Lexis et le Hanse-Blampain, la locution à l'arraché s'écrit sans e muet :
Obtenir quelque chose, gagner à l'arraché. (Petit Robert.)
Vol à l'arraché. (Petit Robert.)
Le concurrent a remporté la victoire à l'arraché. (Lexis.)
Le Trésor de la langue française informatisé consigne deux exemples du même type :
... j'ai battu Jacques d'une longueur, à l'arraché. (Gracq.)
C'était un rude travail et accompli à l'arraché... (Vialar.)
Il admet cependant la graphie à l'arrachée, avec à l'appui, lit-on dans une remarque, la première attestation du mot sous la forme féminine, dans Gentis, La Pédale, 14 septembre 1927; le problème, c'est que la « forme féminine », telle qu'elle est citée, ressemble étrangement à un masculin :
... sans relever la tête, à l'arraché, il revint sur les leaders qui s'enfuyaient à toute allure...
Cela ne fait pas très sérieux. Dans les circonstances, je suivrais l'avis de Marie-Éva de Villers, de Jean-Paul Colin et de Jean Girodet, qui donnent pour incorrecte la graphie à l'arrachée.
Line Gingras
Québec
« Impopulaire, la loi sur la clarté? » : http://www.cyberpresse.ca/article/20061205/CPOPINIONS/612...
03:02 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
06 décembre 2006
Cohérent avec
« "Tout ce qu'il m'a dit est cohérent avec ce que j'ai lu dans le rapport" de la commission d'enquête, a ajouté le ministre. » (Hélène Buzzetti, avec l'agence Presse Canadienne; le ministre cité est Stockwell Day.)
Cohérent « se dit de quelque chose dont tous les éléments se tiennent et s'harmonisent ou s'organisent logiquement ». (Lexis.) D'après ce que je vois dans les onze ouvrages consultés, cet adjectif n'admet pas de complément introduit par la préposition avec :
Ce texte est très cohérent. (Multidictionnaire.)
Programme cohérent. (Petit Robert.)
Il était là, dans l'impossibilité de penser, de rassembler, de mettre bout à bout deux idées cohérentes. (Simon, dans le Lexis.)
Qu'on regroupe les éléments épars dans le roman : on reconstitue cette doctrine comme un ensemble parfaitement cohérent, où s'unissent en un faisceau homogène les principes d'un naturalisme intégral. (Faral, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Sur vingt ou trente kilomètres de front, une série d'équipes invisibles, distantes, et pourtant cohérentes et fraternelles, travaillaient solidairement, dans le calme, avec promptitude et précision... (Ambrière, dans le Trésor.)
Le tour être cohérent avec se rencontre toutefois assez fréquemment, comme le montre une recherche Google; je ne serais pas étonnée que la construction anglaise to be consistent with y soit pour quelque chose. Cependant, selon mon Robert & Collins Super Senior, consistent with se rend par compatible avec, en accord avec; et je trouve dans le Meertens un bon nombre d'équivalents de to be consistent with, dont (bien) cadrer avec, concorder avec, bien correspondre à, être conforme à, mais l'expression être cohérent avec ne figure pas parmi les possibilités.
Si l'on pouvait reformuler la phrase à l'étude, je proposerais :
Tout ce qu'il m'a dit concorde avec ce que j'ai lu dans le rapport...
Tout ce qu'il m'a dit correspond à ce que j'ai lu dans le rapport...
Line Gingras
Québec
« Arar : Zaccardelli change sa version » : http://www.ledevoir.com/2006/12/05/124202.html
04:15 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, syntaxe, anglicisme, journalisme
05 décembre 2006
À toute hâte
« Des conférences de presse ont finalement été organisées, à toute hâte, en fin de journée. » (Hélène Buzzetti, avec la collaboration de Robert Dutrisac.)
D'après le Hanse-Blampain, on peut agir en hâte, en toute hâte, à la hâte; c'est ce que confirment les autres ouvrages consultés :
À la hâte
Ce travail a été fait à la hâte. (Multidictionnaire.)
Tout le monde signe [...] à la hâte, la plupart sans lire. (Michelet, dans le Petit Robert.)
Ne croyez pas que le portefeuille de la guerre puisse être donné à la hâte, sans réflexion. (France, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
En hâte, en toute hâte
Les artistes venaient boire en hâte une limonade. (Troyat, dans le Lexis.)
Le médecin, mandé en hâte de Corbigny, venait de sortir. (Bazin, dans le Trésor.)
Venez en toute hâte! (Petit Robert.)
Je n'ai vu nulle part l'expression à toute hâte, qui me paraît incorrecte.
Line Gingras
Québec
« Une "nation" de pure laine? » : http://www.ledevoir.com/2006/11/28/123745.html
04:10 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
04 décembre 2006
Les Canadiens-français
« Les Canadiens-français, présents partout au Canada... » (Lise Ravary.)
On écrit la littérature canadienne-anglaise, avec trait d'union (canadienne-anglaise est ici un adjectif composé), mais les Canadiens français, le Canada anglais, sans trait d'union (on a affaire à un nom propre accompagné d'un adjectif qualificatif). Voir au besoin le Multidictionnaire.
Line Gingras
Québec
« L'appel de la nation » : http://forums.chatelaine.qc.ca/advansis/?mod=for&act=...
02:48 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, blog de journaliste
03 décembre 2006
En arme et sur la bonne voix
« C'est dans un climat d'apaisement que Benoît XVI a atterri hier à Ankara, malgré les 14 000 hommes en arme_ postés tout au long de son parcours. » (Christian Rioux.)
D'après ce que je lis dans le Petit Robert, le Lexis, le Jouette et le Trésor de la langue française informatisé, le nom arme, lorsqu'il est employé dans l'expression (être) en armes, s'écrit au pluriel :
Dans toutes les garnisons et dans tous les camps, organiser avec solennité le salut quotidien aux couleurs, auquel doit assister le commandant d'armes avec participation d'une troupe en armes. (De Gaulle, dans le Trésor.)* * * * *
« "Ces discussions n'aboutiront certainement pas aujourd'hui. Mais j'ai l'impression que nous sommes sur la bonne voix", a dit l'évêque Brian Farrell, conseiller du pape pour la promotion de l'unité des chrétiens. »
Si on est sur la bonne voie, peut-être arrivera-t-on un jour à prier d'une seule voix?
Line Gingras
Québec
« Benoît XVI prêche l'apaisement » : http://www.ledevoir.com/2006/11/29/123811.html
« Après la politique, la religion » : http://www.ledevoir.com/2006/11/30/123906.html
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02 décembre 2006
À la suite... s'ensuivit
« À la suite de cette décision s'ensuivit une répartition des rôles entre eux. Passons sur les détails pour mieux souligner que c'est Blair qui, avant Bush, a conjugué, à l'automne 2002, son argumentation avec les armes de destruction massive. » (Serge Truffaut.)
À la suite de cette décision s'est effectuée...
Line Gingras
Québec
« Le désastre de Blair » : http://www.ledevoir.com/2006/11/21/123231.html
00:05 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
29 novembre 2006
Le sujet inaperçu
«... dans les élans rupestres de Par les bois et les prés de Bohême, dont les effets de bourgeonnement donnés par le fugato des cordes passe__ hélas inaperçu_.» (Christophe Huss.)
D'après la façon dont la phrase est construite, ce n'est pas le fugato qui passe inaperçu, ni le bourgeonnement, mais plutôt les effets de bourgeonnement :
... dont les effets de bourgeonnement donnés par le fugato des cordes passent hélas inaperçus.
Line Gingras
Québec
«Concerts classiques - Une précieuse rareté» : http://www.ledevoir.com/2006/11/28/123747.html
01:49 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
27 novembre 2006
Un de leur collègue...
«... cinq ministres représentant les intérêts des chiites et un de leur_ collègue_ défendant ceux des chrétiens proches du président Émile Laoud ont démissionné.» (Serge Truffaut.)
... et un de leurs collègues...
* * * * *
«Dans les jours qui viennent, il faut s'attendre à ce que les relations entre les uns et les autres se tendent davantage. Car tous entendent descendre dans la rue pour manifester...»
... il faut s'attendre à ce que les relations entre les uns et les autres deviennent encore plus difficiles. Car tous ont l'intention de descendre dans la rue pour manifester...
Line Gingras
Québec
«Le coup de force» : http://www.ledevoir.com/2006/11/18/123110.html
02:20 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
26 novembre 2006
Aucun et pas
«À Bangkok, il n'y a pas d'attente pour aucun examen médical...» (Benoit Legault.)
D'après ce que je lis dans le Multidictionnaire et dans le Hanse-Blampain, il faut éviter d'employer l'adverbe pas ou point dans la même proposition que l'adjectif ou le pronom aucun. J'écrirais donc :
À Bangkok, il n'y a d'attente pour aucun examen médical...
À Bangkok, il n'y a pas d'attente / il n'y a aucune attente / il n'y a jamais d'attente pour les examens médicaux...
Line Gingras
Québec
«Thaïlande - Bangkok, panacée du tourisme médical» : http://www.ledevoir.com/2006/11/25/123367.html
02:40 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
25 novembre 2006
Quelle qu'en sera la durée
«... tout au long de son mandat, quelle qu'en sera la durée.» (Hélène Buzzetti.)
Quel que, déterminant relatif en deux mots, marque la concession ou l'opposition; il doit donc être suivi du subjonctif :
... quelle qu'en soit / quelle qu'en puisse être la durée.
J'ai vérifié cette information dans le Multidictionnaire et dans le Hanse-Blampain.
Line Gingras
Québec
«Graham appelle à l'unité du parti» : http://www.ledevoir.com/2006/11/25/123543.html
04:03 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
23 novembre 2006
Appel d'offre ou appel d'offres
«... l'appel d'offre_ devrait se faire au cours des prochains jours.» (Antoine Robitaille.)
«Par ailleurs, le ministre Béchard a dit hier que l'appel d'offres que l'État doit lancer - à partir d'un projet récréotouristique défini par la région - devrait se faire "dans les prochains jours".»
L'appel d'offres étant un appel à la concurrence, on ne sera pas surpris d'apprendre que, d'après le Multidictionnaire et le Grand dictionnaire terminologique, le nom offre s'écrit toujours au pluriel dans cette expression.
Line Gingras
Québec
«Mont-Orford - Béchard tente de sauver la saison de ski» : http://www.ledevoir.com/2006/11/22/123324.html
«Mont-Orford - Le syndicat gâche le triomphe de Béchard» : http://www.ledevoir.com/2006/11/23/123425.html
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
22 novembre 2006
Outre que + subjonctif
«Outre qu'elle soit de date récente (1989), en effet, cette règle n'est pas inscrite dans la loi, encore moins dans un texte constitutionnel.» (Jean-Claude Leclerc.)
D'après le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain, la locution conjonctive outre que doit être suivie de l'indicatif ou du conditionnel :
Outre qu'il est incompétent, il est désagréable. (Multidictionnaire.)
Outre qu'il était trop âgé, il n'avait pas les qualités requises. (Hanse-Blampain.)
Outre qu'il serait mal accueilli, il n'est pas qualifié pour nous représenter. (Hanse-Blampain.)
Il faudrait donc écrire :
Outre qu'elle est de date récente...
Line Gingras
Québec
«La sélection des juges - Un enjeu si fondamental mérite un vote de confiance aux Communes» : http://www.ledevoir.com/2006/11/20/123163.html
03:45 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
21 novembre 2006
Leur légitimité à revendiquer...
«M. Landry cherche d'abord à convaincre les Québécois de leur parfaite légitimité à revendiquer la reconnaissance de leur nation dans tous les sens du terme.» (Michel David.)
On parlait encore, il n'y a pas si longtemps, de la légitimité d'un enfant; il n'est plus guère question aujourd'hui, toutefois, que de la légitimité de quelque chose. Pas étonnant que je n'aie rien vu, dans les cinq ouvrages consultés, qui autorise la construction la légitimité de quelqu'un à faire quelque chose, sa légitimité à faire quelque chose :
Légitimité d'une conviction, d'une revendication. (Petit Robert.)
La légitimité de ses droits. (Lexis.)
La légitimité du pouvoir établi. (Lexis.)
Étienne parlementait toujours, cherchant à convaincre Deneulin de la légitimité de leur action révolutionnaire. (Zola, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
... Christophe n'avait pas l'esprit assez rassis pour admettre la légitimité de sa défaite. (Rolland, dans le Trésor.)
La phrase à l'étude appellerait donc une légère reformulation :
M. Landry cherche d'abord à convaincre les Québécois qu'il leur est parfaitement légitime de revendiquer la reconnaissance de leur nation dans tous les sens du terme.
Line Gingras
Québec
«Merci, M. Ignatieff» : http://www.ledevoir.com/cgi-bin/ledevoirredir.cgi?http://...
04:40 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
19 novembre 2006
La vision qu'elle avait fait sienne...
«Telle était la vision qu'avait fait_ sienne Laure Gaudreault en 1961...» (Normand Thériault.)
Les deux éléments de l'expression faire sien sont variables :
Les opinions qu'il a faites siennes. (Multidictionnaire, à l'article «sien».)
Dans la phrase à l'étude, le participe passé du verbe faire, comme le pronom possessif, doit s'accorder en genre et en nombre avec le complément d'objet direct, vision :
Telle était la vision qu'avait faite sienne Laure Gaudreault en 1961...
Line Gingras
Québec
«Toujours au poste» : http://www.ledevoir.com/2006/11/18/123042.html
02:25 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
17 novembre 2006
Trouver un moment de soulever...
«... il est difficile de trouver un moment plus inopportun de soulever des questions constitutionnelles.» (Norman Spector.)
Vous ressentez un malaise devant cet emploi de la préposition de devant l'infinitif soulever? Il vous semble que c'est plutôt pour qu'il faudrait utiliser? Je suis bien de votre avis. Mais tâchons de voir pourquoi nous apporterions cette correction.
On peut très bien faire suivre moment d'un complément déterminatif introduit par de :
Se ménager un moment de répit. [L'expression de répit, sans article, équivaut à un adjectif qualificatif.]
Ce n'est pas le moment de lire. [C'est le moment de faire autre chose.]
Le moment était venu de lui téléphoner pour lui apprendre la nouvelle. [Qu'est-ce qui était venu? le moment de lui téléphoner.]
Il était enfin arrivé, le moment de soulever des questions constitutionnelles. [Il y a longtemps qu'on attendait ce moment précis, celui de soulever des questions.]
On écrirait cependant :
Elle n'a jamais un moment pour sa fille. [Pour sa fille est complément circonstanciel - de destination, je dirais - du verbe avoir.]
Je n'ai pas un moment pour lire. [Pour lire est aussi complément circonstanciel du verbe avoir.]
Il ne trouve jamais un moment / le moment propice pour me téléphoner. [Pour me téléphoner est complément circonstanciel du verbe trouver : il ne trouve jamais un moment ou le moment propice pour quoi faire? pour me téléphoner.]
Le moment n'est pas bien choisi pour aller à l'épicerie. [On a choisi ou on pensait choisir un moment donné pour quoi faire? pour aller à l'épicerie.]
... et enfin :
... il est difficile de trouver un moment plus inopportun pour soulever des questions constitutionnelles. [Il s'agit de trouver un moment pour quoi faire? pour soulever des questions constitutionnelles. Le complément ne se rattache pas au nom, mais au verbe, ce qui explique l'emploi de la préposition pour, indiquant le but.]
... il ne sera jamais arrivé, le moment opportun pour soulever des questions constitutionnelles. [Moment est déjà caractérisé par l'adjectif opportun. Il ne sera jamais arrivé, le moment que l'on jugerait opportun pour quoi faire? pour soulever des questions constitutionnelles. Comparer avec Il ne sera jamais arrivé, le moment de soulever des questions constitutionnelles.]
* * * * *
«... les chefs politiques sont désormais tenus de tenir un référendum...»
... les chefs politiques sont désormais forcés/obligés de tenir un référendum...
... les chefs politiques doivent désormais tenir un référendum...
Line Gingras
Québec
«Ignatieff aurait dû savoir» : http://www.ledevoir.com/2006/11/16/122953.html
04:56 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
16 novembre 2006
-Ment -ment -ment, c'est pesant!
«Les universités québécoises ont renoué ces deux dernières années avec les déficits. Les problèmes de sous-financement les affectent lourdement dans leur fonctionnement.» (Bernard Descôteaux.)
Sans doute n'est-il pas indispensable d'éliminer les trois finales en -ment qui... alourdissent la deuxième phrase, mais on le pourrait :
Elles sont loin de disposer des sommes nécessaires pour bien fonctionner.
Line Gingras
Québec
«Crise universitaire» : http://www.ledevoir.com/2006/11/17/122998.html
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias