23 février 2007
Négligeant ou négligent?
« La plupart du temps, le régisseur tranche... en exhortant le locataire négligeant à payer son loyer au début du mois. » (Katia Gagnon et Hugo Meunier.)
La graphie négligeant correspond au participe présent du verbe négliger :
Les jeunes femmes sont parties en voyage pour trois mois, négligeant de payer leur loyer.
L'adjectif s'écrit plutôt négligent; comment savoir si c'est à lui qu'on a affaire? De la même manière que dans l'exemple qui précède, il suffit de mettre au féminin le nom auquel négligent ou négligeant s'applique :
... en exhortant la locataire négligente à payer son loyer au début du mois.
L'adjectif négligent s'accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte; le participe présent négligeant, lui, reste invariable.
Et puisqu'il est question de négligence :
« Pendant cinq ans, Micheline di Pietro a tenté de se débarasser d'une locataire qui transformait sa maison en taudis. Ce sont finalement ses contants retards de paiement qui lui ont permis de l'évincer. » [Légende de la photo accompagnant l'article.]
Line Gingras
Québec
« Comment les Bougon manipulent la Régie » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070220/CPACTUALITES/7...
16:10 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, coquilles, journalisme
22 février 2007
Au deux tiers
« Dans une salle au_ deux tiers vide, Jean Charest a lancé sa campagne électorale mercredi soir dans sa circonscription de Sherbrooke. » (Martin Ouellet.)
D'après les exemples que j'ai relevés dans le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, l'article précédant l'expression deux tiers se met au pluriel :
Les deux premiers tiers du XIVe siècle. (Petit Robert.) [Il est vrai qu'on ne songerait pas ici à mettre l'article au singulier, à cause de l'adjectif premiers.]
Les deux tiers des participants ont voté pour cette candidate. (Multidictionnaire.)
Il a fait les deux tiers du travail. (Lexis.)
Aux deux tiers. Majorité des deux tiers. (Trésor.)
Line Gingras
Québec
« Charest lance sa campagne devant une foule éparse » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070221/CPACTUALITES02...
04:35 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
21 février 2007
Songer + infinitif
« En effet, voilà que cet homme de plus de 80 ans, songeant prolonger dans le temps ses basses œuvres... » (Serge Truffaut.)
D'après le Lexis, l'infinitif complément du verbe songer, dans la langue classique, pouvait être introduit par de :
Avant qu'il eût songé de poursuivre Isabelle... (Molière.)
Dans la langue moderne, suivant les résultats de mes recherches, il n'est jamais introduit par de ni construit directement, mais toujours précédé de la préposition à :
Il faut songer à partir. (Petit Robert.)
Les élèves songent à acheter un hamster pour la classe. (Multidictionnaire.)
Songez à dire cela. (Hanse-Blampain.)
Pas une seconde, je n'ai songé à vous retirer mon estime. (Troyat, dans le Lexis.)
J'ai songé à consacrer cette fortune à poursuivre l'assèchement des marécages. (Audiberti, dans le Lexis.)
Nul ne songe plus aujourd'hui à reprocher à Manet d'avoir peint des Manet. (Mauriac, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Il fallait donc écrire :
... cet homme de plus de 80 ans, songeant à prolonger...
Line Gingras
Québec
« Pays à la dérive » : http://www.ledevoir.com/2007/02/21/131926.html?fe=331&...
06:00 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
20 février 2007
Infimes infirmités?
« ... et par une attention particulière accordée aux régions, contexte électorale oblige. » (Robert Dutrisac.)
« À cet égard, Michel Audet jouit d'une marge de manœuvre inespéré_... » (R.D.)
« Une étude publiée ce mois-ci par Statistique Canada souligne que les contraintes financières sont pour une infirme partie (12 %) à l'origine de l'écart dans la fréquentation de l'université entre jeunes issus de familles à bas ou moyens revenus et familles à hauts revenus. » (Bernard Descôteaux.)
Il n'est pas question d'un écart entre jeunes et familles, comme l'absence de préposition dans et familles le laisse entendre, mais entre jeunes issus de familles à revenus faibles ou moyens et ceux qui viennent de familles à revenus élevés.
« ... cette question ne pouvait se réduire à cette seule dimension d'une contribution financière exigée aux étudiants. » (B.D.)
D'après le Petit Robert et le Hanse-Blampain, on exige quelque chose de quelqu'un.
Line Gingras
Québec
« Un budget comme coup d'envoi des élections » : http://www.ledevoir.com/2007/02/20/131801.html?fe=321&...
« Des hausses justes » : http://www.ledevoir.com/2007/02/20/131818.html?fe=321&...
04:15 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, syntaxe, journalisme
18 février 2007
Dissous ou dissout?
« Professeur aux HEC et essayiste de gauche bien connu, il avait pourtant brigué les suffrages à deux reprises pour l'Union des forces progressistes (UFP), parti qui s'est dissout dans Québec solidaire il y a un an. » (Antoine Robitaille.)
Quel est le participe passé du verbe dissoudre? Est-ce dissout ou dissous?
D'après Marie-Éva de Villers (2003), on écrit dissous au masculin, dissoute au féminin :
Le sucre s'est dissous dans l'eau.
La poudre s'est dissoute dans le lait.
Le Petit Robert (2007), à l'article « dissoudre », donne le même avis; cependant, si on consulte le tableau de conjugaison numéro 51, à la fin de l'ouvrage (dissoudre se conjugue comme absoudre), on lit ce qui suit : « Au participe passé, on écrirait mieux absout, dissout avec un t final, sur le modèle des féminins absoute, dissoute. »
Le Hanse-Blampain (1994 et 2000), à l'article « dissoudre », admet à la fois dissous, dissoute et dissout, dissoute. Les auteurs renvoient aux rectifications de l'orthographe proposées par le Conseil supérieur de la langue française.
Je crois donc que l'on peut écrire ou bien parti qui s'est dissous, suivant l'orthographe traditionnelle, ou bien parti qui s'est dissout, suivant la nouvelle graphie proposée - étant donné que celle-ci est consignée par Hanse et Blampain dans le corps de leur ouvrage. On peut s'attendre à ce que l'équipe du Petit Robert, dont la réflexion va dans le sens de la rectification proposée, reçoive la nouvelle graphie, à l'article « dissoudre », dans une prochaine édition.
Line Gingras
Québec
« Omar Aktouf ne sera candidat ni du PQ ni de Québec solidaire » : http://www.ledevoir.com/2007/02/16/131359.html?fe=292&...
23:55 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
17 février 2007
Concluons
« Pourtant, tout porte aujourd'hui à croire qu'ils ont laissé les jeunes courir à la mort sans réagir. Si telle devait être la conclusion de l'enquête, on pourrait en conclure que la colère des jeunes de Clichy-sous-Bois était finalement justifiée. » (Christian Rioux.)
... on pourrait penser...
... on pourrait estimer...
Line Gingras
Québec
« Le loup et l'agneau » : http://www.ledevoir.com/2007/02/16/131351.html
00:00 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
16 février 2007
Précédent ou précédant?
« Le gouvernement Charest s'est lancé le défi de déposer mardi, le jour précédent le déclenchement des élections, un budget qui n'aura pas l'air trop "électoraliste" mais qui comprendra notamment... » (Antoine Robitaille.)
On écrit précédent ou précédant, selon que le mot est adjectif ou participe présent. Comment faire la distinction?
Le participe présent est un verbe; c'est dire qu'il peut s'employer avec un complément, comme on l'observe dans la phrase à l'étude : le jour qui précède quoi? le déclenchement des élections, complément d'objet direct. L'adjectif, lui, s'accorde avec le nom auquel il se rapporte; on se rend compte, si l'on remplace le jour par la journée ou la semaine, que l'on écrirait bien la semaine précédente, sans complément (on aurait affaire à l'adjectif), mais jamais la journée précédente le déclenchement des élections. Dans ce dernier cas, il faut le participe présent :
Le gouvernement Charest s'est lancé le défi de déposer mardi, le jour précédant le déclenchement des élections...
Line Gingras
Québec
« 1,3 milliard de plus pour la santé » : http://www.ledevoir.com/2007/02/15/131229.html
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15 février 2007
Qui ça, « ils »?
« Pour le chef de l'Action démocratique du Québec, Mario Dumont, le choix de Bernard Drainville soulève des questions d'éthique. Ils soutiennent que M. Drainville pouvait avoir accès à de l'information privilégiée dont le Parti québécois pourrait maintenant bénéficier. » (Radio-Canada.)
Mario Dumont et le chef de l'Action démocratique du Québec, c'est une seule et même personne : Il soutient...
Line Gingras
Québec
« Bernard Drainville fait le saut en politique » : http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2007/02/07...
08:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
13 février 2007
Avec quoi s'accorde le verbe?
« ... tout ne fait pas l'affaire de tous dans les provinces de l'Ouest. Par exemple, les velléités du gouvernement de démanteler la Commission canadienne du blé, qui détient un monopole de commercialisation du grain, crée__ des remous. » (Hélène Buzzetti.)
Nous le savons tous, avec quoi s'accorde le verbe : avec son sujet, lequel n'est pas nécessairement le nom ou le pronom le plus proche. Qu'est-ce qui crée des remous? Les velléités, noyau du syntagme sujet les velléités du gouvernement de démanteler la Commission canadienne du blé, qui détient un monopole de commercialisation du grain. Il faut donc mettre le verbe à la troisième personne du pluriel : créent.
Line Gingras
Québec
« Bilan de l'an 1 - Avait-on raison d'avoir peur des bleus? » : http://www.ledevoir.com/2007/01/20/128106.html
03:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, orthographe, journalisme
12 février 2007
Pas de kirpan à l'école
« Ces normes interdisent notamment à tout homme de lapider à mort une femme, ou encore que les visages soient cachés, sauf lors de la fête de l'Halloween. Elles stipulent également que les enfants ne devraient pas être en possession d'armes à feu à l'école, incluant le kirpan sikh. » (PC.)
Le kirpan n'est pas une arme à feu.
Line Gingras
Québec
« Une délégation de femmes musulmanes s'est rendue dimanche à Hérouxville » : http://www.ledevoir.com/nouvelles-en-continu.html#ID:4228...
00:00 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
11 février 2007
Vraie ou faux?
« Le drame, en partie faux, en partie vraie, qui survient dans cette vieille paroisse de Montréal, n'a rien du fait divers. » (Jean-Claude Leclerc.)
Le drame n'est pas en partie fausse, on s'en est rendu compte; mais il est faux, en partie; il est vrai, en partie également.
Line Gingras
Québec
« Expulsion à l'Immaculée-Conception - L'Église catholique a-t-elle fait preuve d'un manque de bonté? » : http://www.ledevoir.com/2006/12/18/125201.html
04:45 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, orthographe, journalisme
10 février 2007
La place du complément et la clarté
« Les autres partis vont-ils vraiment vouloir avoir l'air de conspirer avec les réseaux de télévision pour exclure la seule femme à diriger un parti fédéral de l'exercice? » (Chantal Hébert.)
Cette phrase n'est pas incorrecte; il me semble toutefois qu'elle serait plus claire, à la première lecture, si on rapprochait « de l'exercice » du verbe qu'il complète :
... conspirer avec les réseaux de télévision pour exclure de l'exercice la seule femme à diriger un parti fédéral?
Line Gingras
Québec
« Le top 5 de 2006 » : http://www.ledevoir.com/2006/12/18/125247.html
04:00 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, syntaxe, journalisme, presse
08 février 2007
Tirer en tirant
« À Montréal, la réaction au code de conduite d'Hérouxville est généralement allée de la consternation à l'éclat de rire, mais M. Dumont a très bien vu les dividendes politiques qu'il pouvait tirer en tirant profit des inquiétudes du Québec profond. » (Michel David.)
... en exploitant les inquiétudes...
« Ce n'est pas pour rien qu'il a pris les devants lors de l'élection suivante en suivant un plan de campagne préparé de longue date où chaque événement quotidien était prévu. » (Manon Cornellier.)
... en se conformant à un plan de campagne...
Line Gingras
Québec
« Perspectives - Fracture politique » : http://www.ledevoir.com/2007/01/30/129180.html
« Dion, version PC » : http://www.ledevoir.com/2007/01/31/129311.html
23:50 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, journalisme, médias, presse
07 février 2007
Aller en élection, aller en élections
« Le chef bloquiste Gilles Duceppe s’est surpris que le premier ministre du Québec ne fasse plus du dépôt du budget fédéral une condition sine qua non pour aller en élection... » (Antoine Robitaille.)
Selon Marie-Éva de Villers, aller en élections est une impropriété. Ce tour est également tenu pour fautif par Camil Chouinard; il faudrait dire plutôt décréter des élections, déclencher des élections.
Line Gingras
Québec
« Charest exaspère ses adversaires » : http://www.ledevoir.com/2007/02/06/130089.html
04:50 | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : langue française, journalisme, presse, politique
06 février 2007
Appeler une assemblée
« Comme le Parti québécois, le PLQ [Parti libéral du Québec] a 94 assemblées d’investiture "faites ou appelées". » (Antoine Robitaille.)
Le Chouinard, le Colpron et le Multidictionnaire condamnent comme anglicisme le tour appeler une assemblée (ou appeler une réunion).
D'après ce que je lis dans ces ouvrages et dans le Meertens, on convoque une assemblée, une réunion, une conférence; on fixe une réunion (Multidictionnaire); on organise une rencontre (Multidictionnaire), une conférence de presse (Meertens).
Je proposerais :
Comme le Parti québécois, le PLQ a déjà tenu ou convoqué 94 assemblées d'investiture.
Line Gingras
Québec
« Charest exaspère ses adversaires » : http://www.ledevoir.com/2007/02/06/130089.html?fe=174&...
05:00 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, anglicisme, calque, journalisme
05 février 2007
Qu'est-ce qui frôle?
« Mais le coût de cette deuxième phase des travaux frôlent les 900 millions de dollars... » (Christian Rioux.)
Qu'est-ce qui frôle les 900 millions de dollars? le coût de cette deuxième phase des travaux. Le verbe doit s'accorder avec le noyau du syntagme sujet, le coût, qui a pour complément de cette deuxième phase; ce groupe est complété à son tour par des travaux.
Line Gingras
Québec
« Le nouveau tramway parisien fait fureur... et fait râler » : http://www.ledevoir.com/2006/12/21/125569.html
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04 février 2007
S'affronter avec quelqu'un
« Et soudain, on prend conscience que cette mère, avec laquelle on s'est tant affronté par la suite, que cette mère qui n'aimait pas cuisiner, nous aimait. » (Denise Bombardier.)
Aucun des onze ouvrages que j'ai consultés ne reçoit la construction s'affronter avec quelqu'un. On affronte quelqu'un; deux personnes ou deux groupes s'affrontent :
Voilà que s'affrontent deux puissances. (Barrès, dans le Petit Robert.)
Affronter courageusement ses adversaires. (Petit Robert.)
Les équipes se sont affrontées et le Canadien a gagné. (Multidictionnaire.)
Il y avait longtemps qu'il n'avait pas affronté le public. (Beauvoir, dans le Lexis.)
Elle affrontait son père, elle le bravait à travers ses larmes; elle se sentait plus forte de toute sa jeunesse, de toute sa cruelle jeunesse. (Bernanos, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Le Hanse-Blampain signale cependant s'affronter à quelque chose. D'après le Trésor, ce tour signifie « Se mettre face à, se heurter à quelque chose qui est ou paraît être dangereux ou difficile » :
... l'être cesse de s'affronter aux objets : il les a si bien absorbés dans sa conscience irrationnelle qu'il ne fait plus aucune différence entre un monde intérieur et un monde extérieur. (Béguin, dans le Trésor.)
Exceptionnellement, précise le Trésor, on trouve aussi s'affronter avec quelque chose :
[Jésus-Christ] est celui à qui tout est permis. Ne s'est-il donc pas affronté avec la mort? (Psichari.)
Dans la phrase à l'étude, il me semble qu'on aurait pu écrire :
Et soudain, on prend conscience que cette mère, que l'on a tant affrontée / à laquelle on s'est tant opposé / à laquelle on s'est tant heurté par la suite...
Line Gingras
Québec
« Autour d'un anniversaire » : http://www.ledevoir.com/2007/01/20/128052.html
07:00 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
03 février 2007
En l'occurence, les accomodements
« ... une autre folie autorisée par un fonctionnaire - le président de la Société de l'Assurance automobile du Québec en l'occur_ence... » (Michel Vastel.)
Comme le font observer Hanse et Blampain, occurrence s'écrit avec deux c et deux r. Par ailleurs, d'après ce que je vois dans le site Web, l'organisme porte le nom de Société de l'assurance automobile du Québec.
« ... il convoquerait tous les administrateurs publics, exigeant qu'ils répertorient sur le champ tous les accom_odements dont ils ont décidé en catimini... »
Depuis quelques semaines, au Québec, il est question partout d'accommodements... que je ne qualifierai pas.
Line Gingras
Québec
« Boisclair et les accomodements [sic] de toutes sortes » : http://forums.lactualite.com/advansis/?mod=for&act=di...
03:29 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, blog de journaliste
02 février 2007
Décourager quelqu'un à + infinitif
« ... et qu'on ne cherchait, pour le moment, qu'à décourager les électeurs, quelle que soit leur allégeance, à se tourner vers le Parti libéral. » (Manon Cornellier.)
D'après les exemples que j'ai trouvés dans le Petit Robert et dans le Multidictionnaire, on décourage quelqu'un de faire quelque chose :
Vous m'avez découragé de travailler.
Pierre nous a découragés d'aller visiter cette exposition.
J'ai consulté également le Hanse-Blampain, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé.
Line Gingras
Québec
05:09 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
01 février 2007
Hécatombe grammatical
« "Ya tu kk1 ki veut parler ak moa?" D'emblée suspect, le clavardage des ados n'a pas trop bonne presse au regard de la qualité de la langue. Pourtant, l'hécatombe orthographique et grammatical_ annoncé_ n'a pas (encore?) eu lieu. » (Frédérique Doyon.)
Hécatombe est un nom féminin :
Quatre-vingts pour cent de recalés à cet examen, quelle hécatombe! (Petit Robert.)
On avait fait une hécatombe dans la basse-cour. (Aragon, dans le Lexis.)
Line Gingras
Québec
« Le clavardage, massacre de la langue ou renaissance linguistique? » : http://www.ledevoir.com/2007/02/01/129491.html
01:55 | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : langue française, grammaire, journalisme, presse
30 janvier 2007
Déboulonner un piédestal
« À compter d'aujourd'hui, John Baird - un ancien membre des gouvernements de Mike Harris - est en mission commandée pour déboulonner le piédestal vert du chef libéral. » (Chantal Hébert.)
D'après ce que je lis dans le Petit Robert, le Lexis, le Multidictionnaire et le Trésor de la langue française informatisé, on déboulonne une statue ou, au sens figuré, une personne dont on détruit le prestige ou à qui l'on fait perdre sa situation, sa position :
Déboulonner un dictateur. (Multidictionnaire.)
Il s'est fait déboulonner de son poste de ministre. (Lexis.)
[Un] journal humoristique ultra, créé pour déboulonner Jules Ferry. (Gide, dans le Petit Robert.)
Je n'ai pas trouvé déboulonner un piédestal; par contre, on peut tomber, descendre, dégringoler de son piédestal (Petit Robert), entre autres :
Je ne crois pas qu'un poète ait jamais été précipité plus brutalement de son piédestal que le fut Anna de Noailles. (Mauriac, dans le Lexis.)
Il fit le tour de la maison pour [...] montrer [...] aux domestiques [...] comme Henriette était renversée de son piédestal. (Duranty, dans le Trésor.)
Il m'arrivait [...] de faire trébucher de son piédestal, d'un trait méchant, quelqu'une de ses idoles aristocratiques. (Gracq, dans le Trésor.)
Dans la phrase qui nous occupe, on aurait pu écrire, à mon avis :
... est en mission commandée pour faire tomber [ou pour faire dégringoler] de son piédestal vert le chef libéral.
Line Gingras
Québec
« L'anglais de Dion, le français de Baird » : http://www.ledevoir.com/2007/01/29/129054.html
05:28 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias