19 juillet 2007
Se tirer d'affaires
« ... les pays d'Asie qui se tirent le mieux d'affaires (la Malaisie et la Chine) sont ceux-là mêmes qui décident de se passer de son aide... » (Éric Desrosiers.)
Le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Hanse-Blampain, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, consultés à l'article « affaire » ou à l'article « tirer », donnent tous l'expression tirer d'affaire ou se tirer d'affaire :
Nous l'avons tiré d'affaire : il est hors de danger. (Multidictionnaire.)
J'avais certaines habiletés dans mon sac, moyennant quoi l'on se tire toujours d'affaire. (Gide, dans le Lexis.)
Mais, reprit Amélie, diplomate ou forçat, l'abbé Carlos te désignera quelqu'un pour te tirer d'affaire. (Balzac, dans le Trésor.)
Marie-Éva de Villers fait observer : « Dans cette expression, le nom affaire est au singulier. »
* * * * *
Quand les cartes sont tirées...
Un après-midi de pluie, dans la maison verte à flanc de colline. Je regarde pousser les pissenlits. Notre fille engagée, Diane, s'assoit à table avec grand-maman, un jeu de cartes. Voici le valet de cœur - son amoureux -, voici une femme brune. « Une femme brune? » Diane est blonde.
Pendant qu'elle cherche qui ça peut être, grand-maman me fait un clin d'œil.
Line Gingras
Québec
« Perspectives - Petits pépins » : http://www.ledevoir.com/2007/07/09/149822.html
01:40 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
16 juillet 2007
Allons!
« ... les promeneurs de pistes cyclabes... » (Pierre Foglia.)
Cyclables.
« ... dans les circonstance particulières... »
« ... dans l'étape de jeudi, les deux grands favoris, Andreas Klöden et Alexandre Vinokourov_ ont lourdement chuté. »
Il faut deux virgules pour encadrer les noms des cyclistes, qui constituent une apposition détachée - une sorte de parenthèse précisant quels sont les grands favoris.
« ... cela veux dire que son équipe... »
Veut.
« Au fait, Vallet vous a-t-il dit qu'il avait déjà porté le maillot à pois du meileur grimpeur? »
« ... permettre au Kazakh Alexandre Vinolourov de gagner le Tour de France. »
Le nom est orthographié six fois Vinokourov.
« En fait Klöden pourrait gagner ce Tour un doigt dans le nez et l'autre dans le cul, mais il ne __ fera pas tant que... »
Il ne le fera pas.
Tant pis, je vais me répéter : une bonne relecture n'aurait pas été superflue.
Line Gingras
Québec
« Le Tour n'est pas commencé » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070715/CPSPORTS09/707...
00:25 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
14 juillet 2007
Peut faire mieux
« L'aide offerte par le FMI s'avère aussi lente que totalement inadaptée. Prisonnière de son dogmatisme économique, il s'entête à réclamer... » (Éric Desrosiers.)
L'aide n'est pas prisonnière de son dogmatisme économique; c'est le FMI [Fonds monétaire international], représenté par le pronom il, qui en est prisonnier.
« Ces derniers retrouveront quand même assez rapidement le chemin de la croissance, mais avec moins vigueur qu'auparavant. »« ... l'on ne veut plus jamais être aussi vulnérable aux magouilles des spéculateurs et aux humeurs des marchés financiers, ni d'avoir à s'abaisser à quémander l'aide du FMI. »
... l'on ne veut plus jamais être [...] ni avoir...
« Dans le sud et l'est de l'Asie, on a aussi décidé aussi de se constituer des réserves... »
« Ces réserves atteignent aujourd'hui un niveau astronomique qui dépasse de beaucoup les besoins de créances aussi bien publiques et que privées. »
« Les réserves de devises étrangères de l'ensemble des pays en voie de développement de la région sont en effet passé 250 milliards, en 1997, 2500 milliards aujourd'hui. »
... sont en effet passées de 250 milliards, en 1997, à 2500 milliards aujourd'hui.
Ai-je besoin de le dire? Une bonne relecture n'aurait pas été superflue.
Line Gingras
Québec
« Perspectives - Petits pépins » : http://www.ledevoir.com/2007/07/09/149822.html
03:33 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, grammaire, journalisme
13 juillet 2007
Tout désignée
« ... cette ville est tout désignée pour Yohan... » (Isabelle Légaré, dans Le Nouvelliste.)
Tout, adverbe employé au sens de « tout à fait », « entièrement », est d'ordinaire invariable (voir mon billet du 8 juillet); cependant, il varie « devant un mot féminin commençant par une consonne » (Le bon usage, douzième édition, paragraphe 955), à l'exception du h muet :
Je l'ai trouvée tout habillée. (Duras.)
Mais n'te promène donc pas toute nue. (Titre d'un vaudeville de Feydeau.)
... cette intarissable adolescence qui continuait à passer, toute hérissée de drapeaux rouges. (Malraux.)
[Citations tirées du Bon usage.]
Il fallait donc écrire :
... cette ville est toute désignée pour Yohan...
Line Gingras
Québec
« Qui prend emploi prend pays » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070712/CPNOUVELLISTE/...
23:55 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
12 juillet 2007
Champs ou champ, au singulier?
« On entre finalement dans le champs des principes premiers, dit-il, des principes éthiques, moraux, intellectuels. » (Stéphane Baillargeon, citant Norman Cornett.)
Au singulier, on écrit toujours champ, sans s :
Voici défini le champ d'une seconde enquête. (Caillois, dans le Petit Robert.)
Et ce désir séculaire, cette possession sans cesse reculée, expliquait son amour pour son champ, sa passion de la terre... (Zola, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
La faute est fréquente, ainsi que le montre une recherche Google.
Line Gingras
Québec
« Le prof Cornett ignore toujours pourquoi il n'enseigne plus » : http://www.ledevoir.com/2007/07/13/150305.html?fe=1490&am...
23:55 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
08 juillet 2007
Toute aussi déçue
« La procureure de la Couronne, Me Sarah-Julie Chicoine, a affirmé [...] être toute aussi déçue que son collègue. » (Le Journal de Québec.)
Tout est adverbe dans la phrase à l'étude; employé au sens de « tout à fait », « entièrement », il renforce un autre adverbe, aussi, et doit donc rester invariable : la procureure était tout aussi déçue que son collègue.
Il pourrait arriver, cependant, que tout soit variable, même placé devant aussi :
Elles étaient toutes aussi déçues que moi.
Dans ce dernier exemple, toutes est pronom indéfini : Toutes, sans exception, étaient aussi déçues que moi.
Line Gingras
Québec
« 15 mois dans la collectivité au lieu de l'Afghanistan » : http://www.canoe.com/infos/societe/archives/2007/07/20070...
23:55 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
06 juillet 2007
Nous même
« La prochaine fois, on reste chez nous et on fait la vaisselle nous même. » (Renée Laurin.)
L'adjectif indéfini même se joint au pronom personnel par un trait d'union, et prend la marque du pluriel si le pronom désigne plusieurs personnes : nous-mêmes.
Line Gingras
Québec
« Enfants interdits sur les terrasses » : http://www.blogue.canoe.com/2007/07/04/enfants_interdits_sur_les_terrasses
23:55 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, grammaire, journalisme
05 juillet 2007
Droits de douanes
« Le Brésil et l'Inde ont proposé de diminuer de 20 % leurs droits de douanes sur les produits industriels... » (Éric Desrosiers.)
J'ai consulté le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, aux articles « droit » et « douane ».
Le Multidictionnaire ne donne pas l'expression à l'étude. Dans le Trésor, toutefois, je trouve droit de douane; dans le Petit Robert et le Lexis, droits de douane :
Droits de douane à l'importation. (Petit Robert.)
Régime suspensif du paiement des droits de douane. (Petit Robert.)
Une convention qui règle les droits de douane. (Lexis.)
Line Gingras
Québec
« Perspectives - Dernière chance » : http://www.ledevoir.com/2007/06/26/148524.html
23:55 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
03 juillet 2007
Faire parti
« Britanniques et Allemands ne demanderaient pas mieux dans le camp européens, mais les Français, les Espagnols ou encore les Portugais ne les laisseront pas faire. Le Brésil de son côté fait indiscutablement parti du groupe des pays en voie de développement... » (Éric Desrosiers.)
Dans la locution verbale faire partie, le verbe faire est le seul élément variable :
Il faisait partie de la noblesse de robe.
Ces entreprises font partie des signataires.
Nos soldats feront partie du contingent.
Line Gingras
Québec
« Perspectives - Dernière chance » : http://www.ledevoir.com/2007/06/26/148524.html
19:42 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
02 juillet 2007
Quand et quant
« Devant une telle ambiguïté, le primat s'est lui-même montré perplexe quand à la direction qu'il donnera à l'Église du Canada. » (Jean-Claude Leclerc.)
On n'écrit pas de la même façon la conjonction voisine de lorsque - quand - et le premier élément de la locution prépositive synonyme de pour ce qui est de, relativement à - quant (à) :
... le primat s'est lui-même montré perplexe quant à la direction qu'il donnera à l'Église du Canada.
Notez bien, toutefois, que l'on peut trouver quand suivi de la préposition à :
J'aimerais bien la voir quand à son réveil elle est encore un peu perdue.
Comment veux-tu que je te laisse rentrer avec ce danger public, quand au surplus il vient de boire six bières d'affilée?
Line Gingras
Québec
« Crise chez les anglicans - La dispute sur l'homosexualité divise l'Église » : http://www.ledevoir.com/2007/06/26/148511.html
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
01 juillet 2007
Quantités de
« Ils disposent de quantités d'éléments matériels pour tenter de retrouver les auteurs de ces attentats ratés et doivent également visionner des centaines d'heures d'images de vidéo-surveillance provenant des caméras de contrôle. » (Le Soir en ligne, d'après AFP.)
Suivant ce que je vois dans le Petit Robert, le Lexis, le Multidictionnaire, le Berthier-Colignon, le Girodet et le Thomas, l'expression quantité de commande le pluriel, mais s'écrit elle-même au singulier :
Quantité de gens restent assez fortunés. (Gide, dans le Petit Robert.)
Quantité de branches sont tombées. (Multidictionnaire.)
Line Gingras
Québec
« Niveau d'alerte maximum en Grande-Bretagne » : http://www.lesoir.be/actualite/monde/niveau-d-alerte-maxi...
20:05 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
30 juin 2007
C'est moi qui
« Ce n’est pas moi qui l’écrit... » (Richard Hétu.)
Ce n'est pas moi non plus.
Le verbe ayant pour sujet le pronom relatif qui s'accorde avec l'antécédent du relatif, c'est-à-dire avec le nom ou le pronom que le relatif représente - dans le cas qui nous occupe, le pronom moi, première personne du singulier :
Ce n'est pas moi qui l'écris.
* * * * *
Note du 1er juillet : Je viens de me rendre compte que monsieur Hétu s'est corrigé; c'est tout à son honneur.
Line GingrasQuébec
« J'aime Paris » : http://blogues.cyberpresse.ca/hetu/?p=70411626
05:10 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
25 juin 2007
Elle s'est demandée
« ... la ministre des Finances [...] s'est demandée si les partis d'opposition avaient "un sens des responsabilités", compte tenu du coût d'une élection. » (Antoine Robitaille et Robert Dutrisac.)
Se demander est un verbe accidentellement pronominal, c'est-à-dire qui ne s'emploie pas toujours à la forme pronominale; et c'est un pronominal réfléchi, du fait que le sujet et le pronom réfléchi désignent la même personne. Avec quoi s'accorde le participe passé, en pareil cas? Pas avec le sujet, mais avec le complément direct, s'il précède le verbe. La ministre a demandé qui ou quoi? Elle a demandé si les partis d'opposition avaient « un sens des responsabilités »... Le complément direct est placé après le verbe (et en outre c'est une proposition) : le participe passé doit rester invariable.
Quant au pronom réfléchi, s', il répond à la question à qui? - et ne commande donc pas l'accord.
Line Gingras
Québec
« L'opposition rejette le budget » : http://www.ledevoir.com/2007/05/25/144738.html
06:37 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
23 juin 2007
Construction du gérondif
« C'est en reconnaissant l'apport indéniable des aînés qu'ils se sentiront davantage membre à part entière de cette société qu'ils ont façonnée durant tant d'années. » (Marguerite Blais, ministre responsable des Aînés.)
Se sentir étant un verbe attributif (ils se sentiront = ils auront le sentiment d'être), membre doit s'accorder avec le sujet, ils : ... ils se sentiront davantage membres à part entière...
* * * * *
La phrase à l'étude serait mieux structurée si le gérondif, en reconnaissant, avait pour sujet (implicite) celui du verbe dont il est complément circonstanciel. (Voir à ce propos Le bon usage, douzième édition, paragraphe 328.) Comment faire en sorte que les aînés se sentent davantage membres à part entière de la société? En reconnaissant leur apport indéniable, d'après la ministre. Je suggérerais donc :
C'est en reconnaissant l'apport indéniable des aînés qu'on les amènera à se sentir davantage membres à part entière...
C'est en reconnaissant l'apport indéniable des aînés qu'on leur permettra de se sentir davantage membres à part entière...
Line Gingras
Québec
« Les conditions de vie des aînés » : http://www.ledevoir.com/2007/06/22/148144.html?fe=1330&am...
00:00 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, orthographe
22 juin 2007
Trop vieilles, les personnes âgées?
« Mon mandat est de créer les conditions favorisant l'engagement et la valorisation des personnes aînées et de protéger celles qui sont en perte d'autonomie. » (Marguerite Blais, ministre responsable des Aînés.)« Les conditions de vie des personnes aînées constituent à la fois un enjeu de société et une responsabilité qui nous interpelle tous. »
Madame Blais utilise huit fois, dans son texte, le nom aînés - ce qui ne l'empêche pas d'employer le terme personnes aînées dans les deux phrases ci-dessus. Sans doute faut-il la féliciter pour ce louable souci de varier le vocabulaire, mais pourquoi se prive-t-elle de l'expression personnes âgées? Serait-ce une maladie honteuse d'avancer en âge?
Je m'étonne, devant cette manifestation de pudeur extrême, que la ministre ose évoquer une réalité aussi pénible que la perte d'autonomie.
Line Gingras
Québec
« Les conditions de vie des aînés » : http://www.ledevoir.com/2007/06/22/148144.html?fe=1330&am...
07:50 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, politique
18 juin 2007
Ah! lala
« Déposé en vertu du chapitre 11 du traité de libre-échange permettant aux investisseurs de poursuivre les États nationaux s'ils s'estiment lésés, la plainte était agrémentée d'une demande de réparation de 160 millions. Elle avait été déposée en 2000... » (Éric Desrosiers.)
Qu'est-ce qui avait été déposé? Pas le chapitre 11; pas le traité; pas le libre-échange, mais la plainte : Déposée en vertu du chapitre 11...
Il serait souhaitable d'éviter la répétition, au début de la deuxième phrase : Elle avait été présentée en 2000...
« Le géant américain en avait également contre le programme fédéral d'aide aux éditeurs canadiens qui obligent ces derniers à livrer leurs produits par l'intermédiaire du service public. »
Le programme vient en aide aux éditeurs canadiens qui obligent les éditeurs canadiens...? C'est ce que laisse entendre l'accord du verbe à la troisième personne du pluriel, mais ce n'est pas ce qu'on a voulu dire.
« ... ceux qui ont peur du chapitre 11 de l'ALENA et des quelques 2400 autres traités bilatéraux sur l'investissement... »
Employé devant un nombre, au sens d'environ, quelque est adverbe - et donc invariable.
« Des 46 plaintes déposée depuis 1994... »
On est allé un peu vite, non?
Line Gingras
Québec
« Perspectives - Le retour du chapitre 11 » : http://www.ledevoir.com/2007/06/18/147702.html
04:40 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
16 juin 2007
Problèmes d'orthographe
« ... des digues ridicules qui n'ont, tout au plus, que l'efficacité des ouvrages de boues que les enfants érigent après la pluie. » (Jean-François Nadeau.)
Le matériau de construction s'emploie au singulier :
Hutte de boue séchée. (Petit Robert.)
Une petite cabane faite de boue séchée, mêlée à de la paille. (Lexis.)
« Là comme ailleurs, la reconstruction est le fait pour l'essentiel d'efforts et d'initiatives venues strictement du secteur privé. »
« Ce désert urbain, où vivait Fats Domino et un certain nombre de musiciens... »
« Regardez la lettre qu'elle vient de m'écrire! Lisez-là! »
On écrit lisez celle-là, lisez jusque-là, signez là (à cet endroit précis) : là est adverbe de lieu. Mais lisez-la, signez-la (lisez cette lettre, signez cette lettre) : la est pronom personnel.
Line Gingras
Québec
« Dans le ventre de La Nouvelle-Orléans » : http://www.ledevoir.com/2007/05/12/143260.html
05:20 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
14 juin 2007
Le tour de rein de Mitterand
« ... et dans la salle d’attente, bien rare si je ne salue pas un voisin, la dernière fois c’était le vieux Sherman qui s’était fait un tour de rein en pelletant son fumier. » (Pierre Foglia.)
Les dictionnaires généraux, à l'article « rein », consignent tour de reins.
« Le seul président de gauche que la France s’est donné en 50 ans ce fut Mitterand et vous savez pourquoi? Parce qu’il était de droite. »
« Elle a survécu à De Gaulle, elle a surtout survécu à Mitterand, elle survivra aussi à Ségolène. »
Le Petit Larousse illustré et le Petit Robert des noms propres donnent de Gaulle et Mitterrand.
Line Gingras
Québec
« Mes hôpitaux » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070612/CPOPINIONS05/7...
07:07 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
09 juin 2007
Il eut été impossible...
« En revanche, l'engagement des États-Unis à négocier dans le cadre de l'ONU marque un pas important, car il eut été impossible de convaincre les pays émergents... » (Jean-Robert Sansfaçon.)
Car il eut été impossible signifie car il aurait été impossible; c'est dire que nous avons affaire à un conditionnel passé deuxième forme : eût été.
On écrirait cependant, sans accent circonflexe sur le u :
Quand il eut passé la douane, il poussa un soupir de soulagement.
Le verbe est au passé antérieur de l'indicatif.
Line Gingras
Québec
« Les petits pas » : http://www.ledevoir.com/2007/06/09/146789.html
23:55 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
02 juin 2007
N'ont menées
« Les quelques rencontres tenues entre la police et Cho n’ont menées à aucune action précise. » (Guillaume Bourgault-Côté.)
Employé avec l'auxiliaire avoir, le participe passé s'accorde avec le complément d'objet direct, si ce dernier précède le verbe. Les rencontres n'ont mené qui, n'ont mené quoi? Pas de réponse - pas de complément d'objet direct, pas d'accord. Par contre :
Les quelques rencontres qu'ont menées les policiers...
Les policiers ont mené quoi? Des rencontres; le participe passé s'accorde en genre et en nombre avec le complément d'objet direct, placé devant le verbe.
Les quelques rencontres qui ont été menées par la police...
Le verbe mener n'est pas conjugué ici avec l'auxiliaire avoir : il est employé à la forme passive, avec l'auxiliaire être au passé composé; le participe s'accorde donc en genre et en nombre avec le sujet du verbe.
Line Gingras
Québec
« Le tueur de Virginia Tech a tourné une vidéo entre les deux attaques » : http://www.ledevoir.com/2007/04/19/140044.html?fe=805&...
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
30 mai 2007
Se déclarer, verbe attributif
« ... 39 % des Québécois se déclarent favorable à cette option... » (Antoine Robitaille.)
Se déclarer est un verbe attributif - l'équivalent de déclarer être. L'adjectif favorable est donc attribut du sujet, Québécois, avec lequel il s'accorde en genre et en nombre :
... 39 % des Québécois se déclarent favorables à cette option...
* * * * *
Je dois apporter une précision, en réponse à une question qu'a posée amusem (voir les commentaires) : d'après le Hanse-Blampain, on pourrait dire aussi que le sujet du verbe est l'expression de pourcentage, 39 %; l'attribut pourrait donc s'accorder avec 39 %, que l'on tient pour un masculin pluriel. Cela ne change rien dans la phrase qui nous intéresse, étant donné que le complément de l'expression de pourcentage, des Québécois, est également un masculin pluriel; mais cet accord me paraîtrait étrange dans la phrase ... 39 % des Québécoises se déclarent heureuses [heureux?] de cette décision.
Par ailleurs, il serait admis d'employer le singulier dans la phrase suivante :
... 1 % des Québécois se déclare favorable à cette option...
L'accord avec le complément, au pluriel, me paraît toutefois plus courant.
Line Gingras
Québec
« Les libéraux relégués au 3e rang » : http://www.ledevoir.com/2007/05/28/145118.html
23:55 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme