12 novembre 2006
Repère des Hell's Angels
«Mais il me semble qu'une famille de juifs hassidiques, même parmi les plus fermés, sont de meilleur voisinage qu'un repère de Hell's Angels.» (Lise Ravary.)
Aurait-on besoin de repères pour reconnaître un repaire de Hells Angels*?
Line Gingras
Québec
«L'accomodement [sic] raisonnable et le Y» : http://forums.chatelaine.qc.ca/advansis/?mod=for&act=...
* Il s'agit de la graphie officielle : http://www.hells-angels.com/faq.htm (en anglais)
03:45 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, blog de journaliste
10 novembre 2006
Accord du verbe avec le sujet inversé
«Cette anecdote fait écho au rôle effacé que semble__ jouer les six femmes ministres du cabinet Harper.» (Manon Cornellier.)
Ce n'est pas le rôle qui semble jouer les femmes, mais les femmes qui semblent jouer un rôle.
«... l'autre secrétaire parlementaire du premier ministre, Jason Kenney, occupe tout le devant de la scène quand vient le temps de s'occuper des vraies choses.»
Je proposerais : ... tient tout le devant de la scène...
Line Gingras
Québec
«Femmes en retrait» : http://www.ledevoir.com/2006/11/08/122366.html
06:50 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, orthographe
08 novembre 2006
Un minorité en Amérique du nord
«Peut-on être contre la concertation des communautés francophones du Canada pour assurer la survie du français en Amérique du nord?» (Bernard Descôteaux.)
«... à titre de seul État francophone d'Amérique du nord.»
«... assumer sa responsabilité en tant que seul État francophone en Amérique du nord...»
Selon Marie-Éva de Villers, les points cardinaux «s'écrivent avec une majuscule initiale lorsqu'ils servent à désigner spécifiquement un lieu géographique» : l'Amérique du Nord.
Le guide du rédacteur et Le français au bureau confirment cet usage et donnent les exemples suivants : l'Afrique du Sud, l'Europe de l'Est, l'Europe de l'Ouest, l'Amérique du Nord.
* * * * *
«... les minorités francophones des autres provinces seront dès lors considérés comme des "canards boiteux", sans avenir.»
Sans doute les minorités comprennent-elles des hommes aussi bien que des femmes; il reste que minorité est un nom féminin, et que l'adjectif ou le participe passé qui s'y rapporte doit donc s'accorder au féminin :
... les minorités francophones des autres provinces seront dès lors considérées...
Line Gingras
Québec
«Une francophonie solidaire» : http://www.ledevoir.com/2006/11/08/122359.html
04:43 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, orthographe
05 novembre 2006
Intriguant ou intrigant?
«Cela n'avait rien de surprenant de son vivant [il est question de Pierre Elliott Trudeau], lors du choix de John Turner ou de Jean Chrétien par exemple, mais six ans après son décès, cela devient intriguant.» (Michel Vastel.)
L'adjectif intrigant est admis comme québécisme, dans le Multidictionnaire, au sens de «mystérieux, bizarre». Marie-Éva de Villers signale qu'il faut le distinguer du participe présent intriguant :
Les employés intriguant pour être promus sont souvent déçus.
Line Gingras
Québec
«La "Trudeaustalgia"...» : http://forums.lactualite.com/advansis/?mod=for&act=di...
02:15 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, orthographe, blog de journaliste
03 novembre 2006
Lui tint à peu près ce language
«Face aux gaffes de Michael Ignatieff et de John Kerry, on comprend presque pourquoi les politiciens se réfugient dans la langue de bois, le seul language connu sur terre qui permette à quelqu'un de ne rien dire tout en ayant l'air intelligent.» (Lise Ravary.)
On écrit language en anglais, mais langage en français.
Line Gingras
Québec
«Toute vérité n'est pas bonne à dire» : http://forums.chatelaine.qc.ca/advansis/?mod=for&act=...
01:40 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, anglicisme, blog de journaliste
02 novembre 2006
Sans trop d'encombres
«Conséquemment, une modification a été apportée au mécanisme d'aide qui avait permis au Portugal ou à l'Irlande d'entrer dans l'Union sans trop d'encombres.» (Serge Truffaut.)
D'après ce que j'ai vu dans les onze ouvrages consultés, le nom encombre (de genre masculin, précise le Trésor de la langue française informatisé) ne se rencontre plus guère que dans la locution adverbiale sans encombre, où il est toujours au singulier :
Il venait de subir sans encombre son dernier examen. (Flaubert, dans le Petit Robert.)
J'atteignis sans encombre le plus haut étage du château. (France, dans le Lexis.)
Je suis très content que tout le monde soit rentré sans encombre. (Giono, dans le Colin.)
Le Trésor signale que la locution peut s'utiliser avec un adjectif :
Je suis arrivé ici hier au soir, sans autre encombre que d'avoir perdu mes clefs. (Mérimée.)
Cet emploi me semble proche de celui que l'on faisait du substantif dans la langue classique, et que l'on trouve, selon le Trésor, chez quelques auteurs du dix-neuvième et même du vingtième siècle :
Nous marchâmes [...] à travers les encombres de toutes sortes... (Fabre.)
La réunion s'acheva sans trop d'encombre. (Gide.)
Le tour sans trop d'encombre(s) ne me paraît donc pas à recommander, mais pas vraiment à condamner non plus. Dans la phrase à l'étude, on aurait pu le remplacer par sans trop de difficulté(s).
Line Gingras
Québec
«Fragile Hongrie» : http://www.ledevoir.com/2006/10/26/121303.html
04:43 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
01 novembre 2006
Plus en détails
«On espère pouvoir vous en parler plus en détails avec l'auteur à ce moment-là.» (Michel Bélair.)
La locution adverbiale en détail figure dans sept des onze ouvrages que j'ai consultés :
Expliquez-moi cela en détail. (Lexis.)
... et ce nous est, dès lors, un devoir impérieux de parler d'elle le plus au long et le plus en détail possible. (Verlaine, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Je ne l'ai vue nulle part avec un s; le Colin et le Thomas précisent d'ailleurs qu'elle s'écrit toujours au singulier.
Line Gingras
Québec
«Théâtre - Wajdi est en ville!» : http://www.ledevoir.com/2006/10/31/121694.html
03:02 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
31 octobre 2006
Tribunaux d'applications et sujet fantôme
«... il ne devrait pas sortir avant 2021 à moins de bénéficier d’une suspension de peine prévue par la loi Kouchner et qui lui ont à ce jour toutes été refusées par les tribunaux d’applications des peines.» (S.A., de nouvelobs.com.)
Les tribunaux d'application des peines s'occupent, j'imagine, de l'application des peines; il paraît donc logique de laisser application au singulier. Une recherche Google confirme cet usage.
* * * * *
De toute évidence, le pronom relatif qui, sujet de ont été refusées, devrait avoir un antécédent pluriel; d'un autre côté, on ne peut sans doute pas bénéficier de plusieurs suspensions de peine à la fois. Je proposerais :
... il ne devrait pas sortir avant 2021, à moins de bénéficier d’une suspension de peine prévue par la loi Kouchner; à ce jour, toutes ses demandes ont été refusées par les tribunaux d’application des peines.
Line Gingras
Québec
«Le premier blog d'un détenu français» : http://permanent.nouvelobs.com/societe/20060220.OBS7300.h...
21:54 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, orthographe
30 octobre 2006
«C'est... que» et l'attribut du complément d'objet direct
«Mais quand on y réfléchit bien, c'est entouré_ de leurs enfants et de leurs petits-enfants qu'on souhaiterait aussi voir les vieillards qui aujourd'hui n'ont plus qu'un animal de compagnie (quand cela leur est permis) pour causer de la vie et de ses angoisses.» (Denise Bombardier.)
La présence du tour c'est... que, servant à une mise en relief, ne doit pas nous tromper : l'adjectif entouré est attribut du complément d'objet direct. On souhaiterait voir les vieillards entourés de leurs enfants...
Vous n'êtes pas convaincu? Imaginons la même construction, mais avec des adjectifs dont la prononciation ferait sentir l'accord :
Cependant, c'est heureuses et bien portantes qu'on souhaiterait voir ces femmes qui ont tant travaillé pour élever leur famille.
Sans la mise en relief, par ailleurs parfaitement correcte, la phrase à l'étude se lirait comme suit :
Mais quand on y réfléchit bien, on souhaiterait aussi voir entourés de leurs enfants et de leurs petits-enfants les vieillards qui aujourd'hui n'ont plus...
Line Gingras
Québec
«Jeunes et seuls» : http://www.ledevoir.com/2006/10/28/121504.html
23:55 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, orthographe
28 octobre 2006
Ils se sont déplus
«Il est vrai qu'ils cultivent leur animosité depuis de longues années. Ils semblent même s'être déplus au premier coup d'œil.» (Michel David.)
Se déplaire est un verbe accidentellement pronominal, c'est-à-dire qui ne s'utilise pas toujours à la forme pronominale. Et le pronom réfléchi se, ici, ne sert pas seulement à marquer la forme pronominale, mais désigne les deux hommes (Lucien Bouchard et Jacques Parizeau) représentés par le sujet ils.
En pareil cas, le participe passé s'accorde avec le complément d'objet direct, pourvu que celui-ci précède le verbe. Se déplaire, cependant, ne s'emploie jamais avec un complément d'objet direct : on ne déplaît pas quelque chose ni quelqu'un, mais à quelqu'un; messieurs Bouchard et Parizeau déplaisent, paraît-il, l'un à l'autre.
Le participe passé doit donc rester invariable :
Ils semblent même s'être déplu au premier coup d'œil.
Line Gingras
Québec
«Faits pour se détester» : http://www.ledevoir.com/2006/10/24/121175.html?338
22:35 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
27 octobre 2006
Jamais on écrit «vingt-et-un»
«... donner la parole à une de ces personnes que l’on _entend pratiquement jamais et qui vivent la prison, non seulement de l’intérieur mais aussi quotidiennement et, en l’occurrence, depuis vingt-et-une années.» (S.A., de nouvelobs.com.)
Jamais, au sens négatif, doit normalement s'employer avec la négation (ne ou sans), même si l'on omet souvent le ne dans la langue parlée familière :
... une de ces personnes que l'on n'entend pratiquement jamais...
Il aime ses enfants, sans jamais le leur dire.
* * * * *
Les adjectifs numéraux vingt et un, trente et un, quarante et un, cinquante et un, soixante et un et soixante et onze, de même que leurs dérivés en unième, onzième, s'écrivent sans trait d'union :
... en l'occurrence, depuis vingt et une années.
Reportez-vous à la page quarante et un.
Je te le dis pour la trois cent cinquante et unième fois.
Line Gingras
Québec
«Le premier blog d'un détenu français» : http://permanent.nouvelobs.com/societe/20060220.OBS7300.h...
22:32 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, orthographe
25 octobre 2006
Quelques ou quelque
«Selon une étude datant de 2005, plus de 126 milliards de dollars sont envoyés chaque année par les quelques 3,7 millions d’Africains de la diaspora vers le continent...» (Site de BAZZO.TV.)
Employé devant un nombre, au sens d'environ, quelque est adverbe, et par conséquent invariable : ... les quelque 3,7 millions d'Africains de la diaspora...
Quelque serait toutefois adjectif ou déterminant indéfini, et se mettrait donc au pluriel, s'il précédait immédiatement un substantif : ... les quelques millions d'Africains de la diaspora...
Line Gingras
Québec
«Tout le monde en parle PAS...» : http://bazzo.tv/frequence.aspx?id=45
02:50 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, médias
24 octobre 2006
Deux fautes d'accord
«Ce n'est pas tellement la substance des politiques du gouvernement conservateur qui me surprennent, que le ton - dirai-je l'arrogance? - avec lesquels il les présente.» (Michel Vastel.)
Qu'est-ce qui surprend? Ce ne sont pas les politiques du gouvernement conservateur, du moins pas d'après la structure de la phrase, mais c'est plutôt la substance de ces politiques. Substance est le noyau du syntagme la substance des politiques du gouvernement conservateur; à ce noyau se rattache le complément politiques du gouvernement conservateur, qui a lui-même pour noyau politiques.
Pour que politiques (au lieu de substance) soit l'antécédent du pronom relatif qui, sujet du verbe surprendre, il aurait fallu écrire :
Ce ne sont pas tellement les politiques du gouvernement conservateur qui me surprennent...
* * * * *
Et comment sont-elles présentées, ces politiques? Sur un certain ton - avec arrogance, en fait. L'arrogance ne s'ajoute pas au ton, mais le précise; c'est un élément accessoire, placé entre tirets et donc isolé du reste de la phrase. Le pronom relatif lequel s'accorde uniquement avec le ton, et doit par conséquent demeurer au masculin singulier.
Line Gingras
Québec
«Mais qu'arrive-t-il à Stephen Harper?» : http://forums.lactualite.com/advansis/?mod=for&act=di...
07:10 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, orthographe, blog de journaliste
17 octobre 2006
Quelque chose qu'ils n'ont pas faite
«... "il doit maintenant faire quelque chose que les libéraux n'ont pas faite : livrer la marchandise".» (Manon Cornellier citant Don Martin, chroniqueur du National Post.)
Il arrive que l'on doive considérer quelque chose comme deux mots distincts - un substantif féminin précédé d'un adjectif indéfini. D'après ce que je vois dans le Hanse-Blampain, ou bien l'expression est suivie immédiatement d'un adjectif épithète (qui pourrait toutefois être accompagné d'un adverbe), ou bien elle est placée devant une proposition relative dont le verbe est au subjonctif; dans ce dernier cas, le tour marque la concession («quelle que soit la chose que») :
Il y a toujours quelque chose urgente à faire.
Quelque chose que je lui aie dite, il s'obstine.
En général, cependant, quelque chose forme un tout, que j'appellerais avec Hanse et Blampain une locution pronominale indéfinie; l'expression est alors du masculin singulier, et c'est donc au masculin singulier que doit se mettre l'adjectif ou le participe qui s'y rapporte :
Quelque chose de gris, qu'on peut à peine appeler le jour, montait dans les vitres. (Bernanos, dans le Lexis.)
Quelque chose de beau, de bon, d'ennuyeux, d'urgent, d'étonnant, d'impressionnant, de bienveillant, de malheureux.
Il se rappelle quelque chose que j'ai dit. (Hanse-Blampain.)
Quelque chose me paraît obscur dans son explication. (Lexis.)
Dans la phrase à l'étude, il aurait fallu écrire :
... il doit maintenant faire quelque chose que les libéraux n'ont pas fait...
Line Gingras
Québec
«Revue de presse - Une bouffée d'air frais?» : http://www.ledevoir.com/2006/10/14/120436.html
04:30 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, presse
10 octobre 2006
Redoubler d'effort
«Surtout, il redouble d'effort_ pour naître au monde...» (Gérald Larose, président du Conseil de la souveraineté.)
Le Petit Robert et le Lexis, à l'article «redoubler», signalent, comme relevant de l'acception «accroître beaucoup» (Lexis), la construction redoubler ses efforts :
Le vent redouble ses efforts. (La Fontaine.)
Marie-Éva de Villers fait cependant observer que dans ce sens («montrer encore plus de»), redoubler «se construit avec la préposition de». Effectivement, selon les résultats d'une recherche Google, il serait beaucoup plus courant, aujourd'hui, d'employer le tour redoubler d'efforts (137 000 occurrences, contre 736). Celui-ci, absent du Petit Robert, du Lexis et du Multidictionnaire, figure dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article «redoubler»; noter le pluriel à efforts.
Line Gingras
Québec
«Michaëlle Jean a raison» : http://www.ledevoir.com/2006/09/28/119269.html
05:55 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : langue française, orthographe, presse, médias
03 octobre 2006
De craintes de représailles
«... c'est une victoire du terrorisme quand l'Opéra de Berlin, de craintes de représailles, retire de son affiche un opéra de Mozart.» (Gil Courtemanche.)
D'après ce que j'ai vu dans les cinq ouvrages généraux que j'ai consultés, le nom crainte s'emploie dans les locutions prépositives de crainte de et par crainte de; on le trouve aussi dans les locutions conjonctives de crainte que et par crainte que :
Par crainte des représailles. (Petit Robert et Trésor de la langue française informatisé.)
Par crainte de laisser échapper des bêtises. (Zola, dans le Trésor.)
Il marche lentement, de crainte de tomber. (Lexis.)
Il n'ose partir de crainte qu'elle ne vienne pendant ce temps. (Multidictionnaire.)
Il se taisait, (de) crainte / dans la crainte / par crainte de les importuner. (D'après le Hanse-Blampain.)
De crainte du feu. (Zola, dans le Trésor.)
Selon tous les exemples que j'ai rencontrés, crainte s'écrit au singulier dans ces expressions.
Line Gingras
Québec
«La tyrannie légalisée» : http://www.ledevoir.com/cgi-bin/ledevoirredir.cgi?http://www.ledevoir.com/2006/09/30/119484.html?338
05:30 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : langue française, orthographe
30 septembre 2006
Que sont la francophonie et la défense du français devenus?
«Finies, les déclarations d'amour de notre langue, même parmi les souverainistes. Clos aussi, le discours sur l'importance de la bien parler et de l'écrire correctement. En ce sens, la francophonie et la défense du français sont devenus off, pour parler le langage des définisseurs de tendances.» (Denise Bombardier.)
Un tel passage méritait une relecture plus attentive.
Line Gingras
Québec
«Qu'ossa donne?» : http://www.ledevoir.com/2006/09/30/119434.html?338
00:34 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, coquilles
28 septembre 2006
Pour ne pas que
«Le Parti qui avait perdu le pouvoir [...] devait être capable de démontrer qu’il avait changé. Qu’il prenait les questions d’éthique suffisamment au sérieux pour ne pas que des problèmes de ce genre dominer sa course au leadership.» (Michel C. Auger.)
Selon Hanse et Blampain, la construction pour ne pas que relève de la langue populaire. Elle n'a donc pas sa place, à mon avis, dans un texte sérieux où rien ne semble justifier que l'on s'écarte nettement du registre soutenu. Je proposerais plutôt :
... pour que des problèmes de ce genre ne dominent pas sa course au leadership.
... pour empêcher que des problèmes de ce genre (ne) dominent sa course au leadership.
... pour ne pas laisser des problèmes de ce genre dominer sa course au leadership.
* * * * *
Bien entendu, dans le passage à l'étude, c'est dominent qu'il aurait fallu écrire. Et le nom parti aurait dû prendre la minuscule. Il est question du parti qui avait perdu le pouvoir; ce n'est pas une appellation officielle, mais un terme générique dont le sens est précisé par une relative déterminative, c'est-à-dire considérée comme essentielle au sens de la phrase (et par conséquent non encadrée de virgules).
Que penser enfin de l'expression course au leadership? Nous verrons cela une prochaine fois.
Line Gingras
Québec
«Ces morts qui votent» : http://www.cyberpresse.ca/apps/pbcs.dll/section?Category=...
02:30 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, coquilles, orthographe, blog de journaliste
27 septembre 2006
Quelque soit
«... quelque soit le chef que choisiront les libéraux...» (Michel C. Auger.)
Placé immédiatement devant le verbe être, quel que, selon Marie-Éva de Villers, est un «déterminant relatif» qui s'écrit en deux mots; quel remplit alors la fonction d'attribut et s'accorde en genre et en nombre avec le sujet du verbe :
Quelles que soient vos préoccupations, il vous faut agir rapidement. (Multidictionnaire.)
Quel que soit celui qui vous a dit cela. (Hanse-Blampain.)
Il fallait donc écrire :
... quel que soit le chef que choisiront les libéraux...
Hanse et Blampain ajoutent que «pouvoir, devoir ou un pronom personnel peuvent précéder» le verbe être :
Quels que puissent être les commentaires, elle en tiendra compte. (Multidictionnaire.)
Quels qu'en doivent être les résultats. (Hanse-Blampain.)
Quel qu'il soit, le coupable sera puni. (Hanse-Blampain.)
Quel que exprimant la concession ou l'opposition, le verbe qui suit doit se mettre au subjonctif.
Line Gingras
Québec
«Ces morts qui votent» : http://www.cyberpresse.ca/apps/pbcs.dll/section?Category=...
13:50 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, syntaxe, grammaire, orthographe, blog de journaliste
25 septembre 2006
Une petite phrase
Ils commencent à parler et révéler l'étendue de l'horreur qu'ils ont laissé_ derrière eux. (Michel Vastel.)
Les prépositions à, de et en se répètent normalement : Ils commencent à parler et à révéler...
À mon sens il convient d'autant plus de séparer les deux infinitifs, ici, qu'ils ne se construisent pas de la même façon : parler est un verbe intransitif, alors que révéler a un complément d'objet direct, l'étendue de l'horreur.
* * * * *
Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde en genre et en nombre avec le complément d'objet direct, si celui-ci précède le verbe. Ils ont laissé quoi? l'horreur : ... l'horreur qu'ils ont laissée...
Line GingrasQuébec
«La trêve est brisée au Liban» : http://forums.lactualite.com/advansis/?mod=for&act=di...
08:00 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : langue française, syntaxe, grammaire, orthographe, blog de journaliste
23 septembre 2006
Initiatives jugés efficaces
«... ces initiatives étant jugés "efficaces".» (Alec Castonguay.)
Le participe passé employé avec l'auxiliaire être s'accorde en genre et en nombre avec le sujet du verbe : jugées.
Line Gingras
Québec
«Gaz à effet de serre - Ottawa a aboli deux mesures efficaces» : http://www.ledevoir.com/2006/09/23/118923.html
03:59 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : langue française, grammaire, orthographe