23 juin 2009
Merci de bien vouloir accepter le français
- La jeune génération accepte de plus en plus de travailler, d'échanger en français et d'accepter le français comme langue commune notamment. (Marco Bélair-Cirino.)
La jeune génération accepte [...] d'accepter? J'espère ne pas me montrer trop exigeante en la priant d'adopter le français comme langue commune.
Line Gingras
Québec
« Sondage – Le français à Montréal : 90 % des francophones sont inquiets » : http://www.ledevoir.com/2009/06/22/256166.html
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22 juin 2009
Tout n'est pas permis
- Permettre de ficher quiconque se retrouve en détention va nettement trop loin à ses yeux. Il note qu'il s'agit d'un « pouvoir extraordinaire » qui n'est permis, pour l'instant, que dans les cas de terrorisme. L'élargir comme le propose le gouvernement pourrait aller jusqu'à permettre, soutient-il, de ficher une personne arrêtée en état d'ébriété. (Manon Cornellier.)
J'essaierais d'éviter la répétition :
Permettre de ficher quiconque se retrouve en détention va nettement trop loin à ses yeux. Il note qu'il s'agit d'un « pouvoir extraordinaire » qui n'est accordé, pour l'instant, que dans les cas de terrorisme. L'élargir comme le propose le gouvernement pourrait aller jusqu'à autoriser, soutient-il, à ficher une personne arrêtée en état d'ébriété.
Line Gingras
Québec
« Encore une petite vite » : http://www.ledevoir.com/2009/05/27/252313.html
02:48 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
21 juin 2009
Car se faisant...
Se faisant ou ce faisant; se ou ce; grammaire française; syntaxe du français.
- Comme le tribunal a prononcé une ordonnance interdisant aux médias de publier le nom de la victime, on ne peut révéler non plus l'identité du père. Car se faisant, l'enfant serait automatiquement identifié. (Matthieu Boivin, dans Le Soleil.)
On n'a pas affaire ici au pronom réfléchi, qui indiquerait la forme pronominale, mais au pronom démonstratif ce : le journaliste a voulu dire « Car si l'on faisait cela... ».
Line Gingras
Québec
« Dénonciation d'un père violent : "Je me disais que c'était impossible..." » : http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/justice-et-faits-divers/200905/27/01-860486-denonciation-dun-pere-violent-je-me-disais-que-cetait-impossible-je-ny-croyais-pas-tout-simplement.php
02:19 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
20 juin 2009
À l'intérieur desquels ils peuvent y glisser...
Y; pronom adverbial y et complément circonstanciel; grammaire française; syntaxe du français.
- Deux globes juxtaposés, à l'intérieur desquels ils peuvent y glisser leur tête, permettent de voir... (Étienne Plamondon-Émond.)
Ils peuvent glisser leur tête où? À l'intérieur de deux globes juxtaposés. Le pronom adverbial « y » est superflu :
Deux globes juxtaposés, à l'intérieur desquels ils peuvent glisser leur tête, permettent de voir...
Line Gingras
Québec
« Les enfants font la cour aux insectes » : http://www.ledevoir.com/2009/06/19/255671.html
01:24 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
19 juin 2009
Jugé être mûr
Juger être + attribut; jugé être + attribut; juger, verbe attributif; grammaire française; syntaxe du français.
- ... mais ils restent discrets, le fruit n'étant pas jugé être encore mûr. (Hélène Buzzetti.)
Juger, employé au sens de considérer comme, estimer, est un verbe attributif; on n'a donc pas à le faire suivre du verbe être à l'infinitif :
Elle juge ce contrôle indispensable. (Petit Robert.)
Il avait pu apprécier les plus célèbres professeurs, et il les jugeait des ânes. (Maupassant, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Paul se jugeait discret, il n'était que cachottier. (Radiguet, dans le Trésor.)
... M. de Norpois [...] aurait quitté Berlin où il ne jugeait plus sa présence utile. (Proust, dans le Trésor.)
Il suffisait d'écrire :
... mais ils restent discrets, le fruit n'étant pas jugé encore mûr.
Line Gingras
Québec
« Le Sénat songe à l'indépendance » : http://www.ledevoir.com/2009/05/28/252490.html
06:20 | Lien permanent | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
18 juin 2009
Cette réticence d'admettre les faits
Réticence de + infinitif; réticence à + infinitif; réticent de + infinitif; réticent à + infinitif; grammaire française; syntaxe du français.
- Et puis, dans les moments difficiles, cette réticence d'admettre les faits les plus évidents. (Yves Boisvert, dans La Presse.)
D'après l'exemple que donne le Petit Robert, réticence s'emploie avec à devant un infinitif :
Réticence à signer une pétition.
Marie-Éva de Villers fait d'ailleurs observer que l'adjectif réticent se construit avec la préposition à :
Elle n'a pas été réticente à nous informer. (Multidictionnaire.)
Il est réticent à s'engager. (Hanse-Blampain.)
Réticent à se confier. (Petit Robert.)
Être réticent à faire quelque chose. (Trésor de la langue française informatisé.)
Je n'ai pas trouvé d'exemple utile dans le Lexis.
Il fallait écrire, à mon avis :
Et puis, dans les moments difficiles, cette réticence à admettre les faits les plus évidents.
Line Gingras
Québec
« La volonté de ne pas savoir » : http://www.cyberpresse.ca/opinions/chroniqueurs/yves-boisvert/200905/22/01-858730-la-volonte-de-ne-pas-savoir.php
06:40 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
16 juin 2009
Sautes d'humeurs
Sautes d'humeurs; sautes d'humeur; orthographe.
- Les nombreux reportages faisant état de son agressivité, de ses sautes d'humeurs et de quelques jurons qu'elle aurait prononcés se sont multipliés, dévoilant un peu plus le côté sombre du conte de fées. (Nathalie Collard, dans La Presse.)
D'après le Petit Robert, le Lexis et le Multidictionnaire (consultés à l'article « saute »), on écrit sautes d'humeur. Je trouve aussi les exemples suivants dans le Trésor de la langue française informatisé :
Depuis quelques mois, nous remarquons chez la princesse des sautes d'humeur [...] des colères qui crèvent sur n'importe qui, à propos de n'importe quoi. (Goncourt, à l'article « saute ».)
Jacques, surpris, l'examina affectueusement. Les sautes d'humeur de l'Autrichien le trouvaient toujours plein d'indulgence. (Martin du Gard, à l'article « humeur ».)
Line Gingras
Québec
« Le rêve est fini » : http://www.cyberpresse.ca/opinions/editorialistes/nathalie-collard/200906/01/01-861723-le-reve-est-fini.php
06:11 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
15 juin 2009
Par le biais de
Par le biais de; par le billet de.
- Le Québec, par le billet de son Assemblée nationale, s'y oppose farouchement. (Lise Payette.)
Par le billet de? Madame Payette a sans doute voulu dire par le biais de. Je lis dans le Petit Robert, cependant, que biais désigne un « moyen détourné, artificieux d'atteindre un but ». Marie-Éva de Villers signale de fait que par le biais de signifie « par le moyen détourné de »; cette locution, précise-t-elle, « ne devrait pas s'employer au sens neutre » :
Par le biais d'accointances politiques. (Petit Robert.)
Ils ont obtenu cette subvention par le biais de leurs relations haut placées. (Multidictionnaire.)
Camil Chouinard formule un avis semblable à ce que l'on trouve dans le Petit Robert. Dans la phrase qui nous occupe, je suggérerais par l'intermédiaire de, par le truchement de.
Line Gingras
Québec
Voir aussi cet article de la Banque de dépannage linguistique, qui apporte des précisions très intéressantes : http://66.46.185.79/bdl/gabarit_bdl.asp?Th=2&t1=&...
« L'ère des convictions molles » : http://www.ledevoir.com/2009/06/12/254633.html
01:38 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
31 mai 2009
Elle est la première a occupé le poste
- Elle est la première femme a occupé le poste depuis sa création... (Stéphane Baillargeon, dans Sismographe.)
On n'est pas le premier a fait quelque chose, mais à faire quelque chose :
Elle est la première femme à obtenir cette récompense.
Elle est la première à reconnaître ses torts.
Elle est la première à vouloir s'engager.
Elle est la première femme à occuper le poste...
Line Gingras
Québec
« Des poètes officiels » : http://carnetsdudevoir.com/index.php/sismographe/C114/
02:14 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
27 mai 2009
Un avantage festif?
- Il existe évidemment d'autres méthodes de mobilisation qui permettent de souder une équipe [...] mais l'utilisation des percussions, selon Louis Bellemare, offre un net avantage, outre celui d'être festif. (Pierre Vallée.)
Qu'est-ce qui est festif? Je ne crois pas que ce soit l'avantage, mais l'utilisation des percussions :
... l'utilisation des percussions, selon Louis Bellemare, offre un net avantage, outre celui d'être festive.
On écrirait de même :
Cette concurrente jouit d'un net avantage, outre celui d'être particulièrement talentueuse.
Line Gingras
Québec
« Mobilisation – Des tambours pour faire l'appel des troupes » : http://www.ledevoir.com/2009/05/16/250706.html
18:03 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
22 mai 2009
Encourager que
Encourager que; grammaire française; syntaxe du français.
- « On encourage, là où c'est possible, qu'on fasse d'autres choix », a-t-elle dit. (PC, citant la ministre Line Beauchamp.)
Dans les dictionnaires que j'ai sous la main, je trouve les constructions encourager quelqu'un, quelque chose; encourager quelqu'un à quelque chose, à faire quelque chose; encourager quelqu'un dans quelque chose; encourager quelqu'un pour qu'il fasse quelque chose :
Association, personne qui encourage les artistes, la culture. (Petit Robert.)
Encourager un projet, une œuvre. (Lexis.)
Encourager quelqu'un au travail. (Petit Robert.)
Ses parents l'encouragent à poursuivre ses études. (Multidictionnaire.)
La même réserve qui m'interdit d'encourager votre fils dans telle ou telle voie mondaine m'interdit également de l'en détourner. (Bloy, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Aucun des ouvrages consultés n'admet toutefois le verbe encourager suivi d'une proposition complément d'objet direct introduite par la conjonction que. La phrase à l'étude me paraît donc incorrecte. On aurait pu dire :
On encourage, là où c'est possible, à faire d'autres choix.
Line Gingras
Québec
« Beauchamp ne veut pas retirer les bouteilles d'eau des édifices publics » : http://www.ledevoir.com/2009/03/06/237560.html
02:44 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe
21 mai 2009
La voie qui crie dans le désert
- « Nous avons tous une voie intérieure en nous, mais il y a trop de bruit, de panique, de distraction, il faut baisser le volume. » (Carl Honoré, cité par Clairandrée Cauchy.)
S'il faut baisser le volume, j'imagine que c'est pour entendre la voix intérieure (en nous, cela va de soi), celle qui nous indique la voie à suivre.
Line Gingras
Québec
« L'entrevue – Éloge de la candeur » : http://www.ledevoir.com/2009/05/19/251083.html
06:19 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
19 mai 2009
Un fan et ses idoles
- Virtuellement, le réseau offre la possibilité de pépier directement avec Martha Stewart, Anderson Cooper ou Oprah Winfrey, en assumant qu'ils rédigent eux-mêmes leurs courts messages. (Hugo Dumas, dans La Presse.)
Assumer que, employé au sens de supposer que, est tenu pour un anglicisme. J'ai déjà écrit un billet sur la question.
- Un fan, un vrai, adore connaître les moindres détails de la vie de ses idoles, ce qu'il grignote (des Doritos?) dans le bus de tournée, ce qu'il commande au bar de l'hôtel (vodka-soda, vraiment?).
Le fan s'identifierait-il à ses idoles au point de ne plus faire la distinction entre elles et lui?
Line Gingras
Québec
« Twit, twittons, Twitter » : http://www.cyberpresse.ca/opinions/chroniqueurs/hugo-dumas/200905/16/01-857166-twit-twittons-twitter.php
00:45 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, anglicismes, journalisme, presse
17 mai 2009
Le rapport rapporte
- ... elles ont soutenu avoir dû faire du travail ménager à la maison et à la clinique de chiropratique du frère de Mme Dhalla et d'avoir fait des heures supplémentaires non payées. (Manon Cornellier.)
Les deux propositions infinitives sont compléments d'objet direct du verbe soutenir, et doivent donc se construire de la même façon :
... elles ont soutenu avoir dû faire du travail ménager [...] et avoir fait des heures supplémentaires non payées.
- Le NPD a exprimé son désaccord, alors que les libéraux et les bloquistes se sont dissociés de quelques recommandations. Au bout du compte, cependant, tous ces députés ont décidé d'un commun accord de reprendre le travail et de chercher des solutions.
On pouvait éviter la répétition :
... Au bout du compte, cependant, tous ces députés se sont entendus pour reprendre le travail et chercher des solutions.
- Le rapport rapporte une liste de problèmes vécus par les travailleurs temporaires étrangers, comme le paiement de salaires inférieurs à ceux prévus, le non-paiement des heures supplémentaires, l'imposition de longues heures de travail sans pauses, des milieux de vie inadéquats, la confiscation des passeports et d'autres documents appartenant aux travailleurs, le refus de soins médicaux, et ainsi de suite.
Le rapport signale de nombreux problèmes vécus par les travailleurs temporaires étrangers, comme le paiement de salaires inférieurs [...] et le refus de soins médicaux.
Le rapport dresse la liste des problèmes vécus par les travailleurs temporaires étrangers : paiement de salaires inférieurs...
Line Gingras
Québec
« Détournement de comité » : http://www.ledevoir.com/2009/05/13/250150.html
17:19 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
09 mai 2009
Rapatrier au pays
Rapatrier au pays; rapatriement au pays; pléonasme.
- Au lieu d'aider cet homme à émerger de son cauchemar, le gouvernement le fait durer. Il a pourtant, en mai dernier, nolisé aux frais des contribuables un avion privé pour rapatrier au pays l'Ontarienne Brenda Martin, reconnue coupable de fraude au Mexique, ce dont elle se dit innocente. (Manon Cornellier.)
- Hormis un évident manque de volonté, que reste-t-il au Canada pour justifier son refus de rapatrier au pays un de ses citoyens? (Marie-Andrée Chouinard.)
Le Petit Robert définit le verbe rapatrier de la façon suivante : « Assurer légalement le retour de (une personne) sur le territoire du pays auquel elle appartient par sa nationalité. » La formulation rapatrier au pays doit donc être considérée comme un pléonasme. Je ne la trouve d'ailleurs pas dans les dictionnaires généraux que j'ai sous la main, consultés à l'article « rapatrier » :
C'est au consul qu'il appartient d'aller extraire de geôle un marin en goguette, ou de rapatrier un de ses ressortissants tombé dans l'indigence. (Chazelle, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Dans les passages à l'étude, il suffisait d'écrire :
... pour rapatrier l'Ontarienne Brenda Martin...
Hormis un évident manque de volonté, que reste-t-il au Canada pour justifier son refus de rapatrier un de ses citoyens?
Line Gingras
Québec
« À quoi joue le gouvernement? » : http://www.ledevoir.com/2009/04/01/243065.html
« Canadien coincé au Soudan – Mauvaise foi » : http://www.ledevoir.com/2009/05/08/249396.html
02:13 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
07 mai 2009
Relevons le relevé
- La majorité des sujets qu'il mentionne relèvent de la compétence des provinces.
Dans son discours de samedi, il ne l'a jamais relevé. (Manon Cornellier.)
Les deux phrases se suivent, même si l'on a changé de paragraphe. J'essaierais donc d'éviter la répétition :
... Dans son discours de samedi, il ne l'a jamais signalé.
... Dans son discours de samedi, il l'a passé sous silence.
Line Gingras
Québec
« Le test du réel » : http://www.ledevoir.com/2009/05/06/249101.html
01:03 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
06 mai 2009
Fond de bibliothèque
Fond, fonds; homonymes; orthographe.
- En signant une entente avec Google, les bibliothèques perdent le droit de partager leur fond avec d'autres bibliothèques.
- Si le monopole de Google peut paraître attrayant aujourd'hui, il pourrait demain se monnayer au prix fort. Sans compter ce qu'il adviendrait de ce précieux fond en cas de rachat ou de faillite. (Christian Rioux.)
L'orthographe établit une distinction entre un fonds de bibliothèque et un fond de tiroir :
La bibliothèque Ambrosienne a un fonds provenant du monastère de Bobbio. (Lexis.)
Line Gingras
Québec
« Big Google » : http://www.ledevoir.com/2009/03/06/237567.html
01:53 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
30 avril 2009
Ils se sont faits mal? Elles se sont faites mal?
Se faire mal, accord ou invariabilité du participe passé; grammaire française; orthographe d'accord.
Franleo aimerait savoir s'il faut écrire ils se sont faits mal, elles se sont faites mal, ou laisser le participe passé invariable.
Le Hanse-Blampain donne un exemple utile, à l'article « faire » : Elle s'est fait mal au doigt.
Je dirais que le participe passé du verbe pronominal, dans la locution se faire mal, ne peut pas s'accorder avec le sujet ni avec le pronom réfléchi (se) parce que ce dernier n'est pas agglutiné au verbe (comme dans ils se sont souvenus de notre mésaventure) et ne remplit pas non plus la fonction de complément d'objet direct (comme dans elle s'est lavée à la rivière), mais répond à la question à qui.
Line Gingras
Québec
05:26 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe
29 avril 2009
Le pronom « en » et l'accord du participe passé
Pronom en; accord du participe passé employé avec l'auxiliaire avoir; grammaire française; orthographe d'accord.
Papistache m'a demandé s'il est vrai qu'on n'accorde jamais le participe passé avec le pronom « en ». J'ai consulté à ce sujet Le bon usage (douzième édition) et le Hanse-Blampain (quatrième édition). Grevisse nous dit, au paragraphe 910 : « Quand l'objet direct est le pronom personnel en, le participe reste d'ordinaire invariable » :
Des gens pareils, je n'en ai vu que dans les tableaux vénitiens. (Tharaud.)
J'en avais tant eu depuis, des élèves. (Morand.)
« Cependant, ajoute-t-il un peu plus loin, la règle n'est pas toujours appliquée, et il n'est pas rare qu'on traite en comme un autre pronom personnel et qu'on lui attribue le genre et le nombre du nom représenté » :
La peur a détruit plus de choses en ce monde que la joie n'en a créées. (Morand.)
Des gens comme nous en avons tant connus. (Péguy.)
Hanse et Blampain signalent également l'hésitation de l'usage (des auteurs font l'accord parce qu'ils ne considèrent pas le pronom en comme un « neutre » partitif), tout en concluant que « l'invariabilité du participe est correcte dans tous les cas »; certains grammairiens, estiment-ils, « proposent des distinctions que rien ne justifie ».
L'accord était autrefois facultatif, selon Grevisse.
Line Gingras
Québec
03:29 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe
26 avril 2009
Appris, féminin pluriel
Appris au féminin pluriel; appris, apprises; accord du participe passé employé avec l'auxiliaire avoir; grammaire française; orthographe d'accord.
- ... les techniques de relaxation de la méditation transcendantale, que les Beatles ont appris de son fondateur... (AFP.)
Les Beatles ont appris quoi? des techniques. Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct, si celui-ci est placé devant le verbe :
... les techniques de relaxation de la méditation transcendantale, que les Beatles ont apprises...
Line Gingras
Québec
« Paul McCartney et Ringo Starr réunis sur scène à New York » : http://www.cyberpresse.ca/arts/spectacles/musique/200904/05/01-843771-paul-mccartney-et-ringo-starr-reunis-sur-scene-a-new-york.php
05:22 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
22 avril 2009
La troisième, dont deux...
Numéral ordinal; grammaire française; syntaxe du français.
- Peu avant la troisième visite de Barack Obama en Irak, dont deux avant son assermentation, l'explosion d'une voiture piégée a tué neuf personnes dans un quartier chiite de Bagdad. (Amélie Daoust-Boisvert.)
Le pronom relatif dont renvoie à un ensemble dont on extrait une partie; cet ensemble ne peut être exprimé par un déterminant (ou adjectif) numéral ordinal, qui marque le rang et désigne donc un seul élément. On dit deux des trois, et non deux de la troisième.
Dans un contexte différent, on pourrait écrire : Barack Obama a fait trois visites en Irak, dont deux avant son assermentation.
En ce qui concerne la phrase qui nous occupe, je proposerais plutôt :
Peu avant la troisième visite de Barack Obama en Irak, les deux premières ayant eu lieu avant son assermentation, l'explosion d'une voiture piégée a tué neuf personnes dans un quartier chiite de Bagdad.
Line Gingras
Québec
« Appel d'Obama à la réconciliation » : http://www.ledevoir.com/2009/04/08/244497.html
06:17 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme