09 août 2007
Dénoter
« "À mon sens, l'élément le plus important de cette étude, c'est qu'on ne dénote aucun avantage à utiliser ce genre de vidéos. On voit même que cela peut nuire à l'apprentissage des jeunes enfants", précise le professeur Frederick Zimmerman, de l'Université de Washington (UW). » (Louise-Maude Rioux Soucy.)
D'après ce que je vois dans les dictionnaires généraux que j'ai sous la main, dénoter ne veut pas dire « noter », « remarquer », « déceler », mais plutôt « indiquer, désigner par quelque caractéristique » (Petit Robert), « être le signe de quelque chose » (Trésor de la langue française informatisé). Dans la langue courante, le sujet désigne une chose :
Les traces qui dénotent le passage de quelque chose ou de quelqu'un. (Trésor.)
Les frissons qui dénotent la fièvre. (Trésor.)
Son attitude dénote un certain courage. (Petit Robert.)
Des aquarelles qui dénotent un grand talent. (Multidictionnaire.)
[Toutes ces peintures] dénotaient de la façon la plus évidente, pour un œil exercé, la plus belle période de l'art égyptien. (Gautier, dans le Petit Robert.)
La journaliste (je présume que les propos de monsieur Zimmerman ont été traduits) aurait pu écrire :
... l'élément le plus important de cette étude, c'est qu'on ne remarque aucun avantage à utiliser ce genre de vidéos.
... l'élément le plus important de cette étude, c'est qu'elle ne signale aucun avantage à utiliser ce genre de vidéos.
Line Gingras
Québec
« La télé éducative au berceau, un leurre? » : http://www.ledevoir.com/2007/08/08/152750.html
20:30 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
07 août 2007
Négligence excusable?
« Les machines, qui ne sont pas tout à fait des guichets bancaires puisqu’ils ne permettent pas___ retirer de billets... » (Tristan Péloquin.)
Le pronom ils ne remplace pas guichets bancaires, puisque ces guichets, justement, permettent de retirer des billets; il renvoie plutôt à machines, féminin pluriel.
Et le verbe permettre, suivi d'un infinitif complément, s'emploie avec la préposition de.
Tout le monde le sait? Oui, tout le monde le sait - enfin, je le suppose. Mais cela ne dispense personne de se relire; et les professionnels de l'écriture, à cet égard, doivent donner l'exemple. Dans le cas présent, la négligence ne peut s'excuser ni par l'urgence de la nouvelle, ni par la situation périlleuse où se trouverait le journaliste.
La forme du message doit correspondre au contenu.
J'apprécie le naturel, et plus qu'un soupçon de désinvolture à l'occasion; l'erreur est humaine, je ne le sais que trop; mais j'ai horreur du laisser-aller.
* * * * *
Note du 8 août 2007, à 2 h 40 : Monsieur Péloquin a remplacé le pronom ils par elles; apparemment il n'a pas cru bon d'introduire l'infinitif complément du verbe permettre au moyen de la préposition de, toutefois. Celle-ci est pourtant toujours utilisée en français correct, comme on s'en rendra compte en consultant, à l'article « permettre », le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Hanse-Blampain, le Lexis, le Trésor de la langue française informatisé, le Colin, le Girodet ou le Thomas.
Line Gingras
Québec
« Des guichets automatiques dans les églises. Alléluia! » : http://blogues.cyberpresse.ca/peloquin/?p=247
16:05 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : langue française, grammaire, journalisme, médias
03 août 2007
Le rôle de l'épouse
« ... le rôle de l’épouse d’un chef d’État ou de gouvernement est de veiller à la bonne tenue de la résidence officielle, au confort de ses invités, et à contribuer à une image positive de son époux!
"Cécilia, à vos chaudrons!" si vous voyez ce que je veux dire...
Je blague bien sûr... » (Michel Vastel.)
... le rôle de l'épouse [...] est de veiller [...] et de contribuer...
Enfin, si vous voyez ce que je veux dire...
Line Gingras
Québec
« Cécilia à vos chaudrons! » [Noter qu'il faudrait une virgule après « Cécilia », nom mis en apostrophe] : http://forums.lactualite.com/advansis/?mod=for&act=di...
20:59 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, syntaxe, journalisme, médias
01 août 2007
Vive la Lybie!
« Nicolas Sarkozy s'occupe de la Lybie, lui! » (Michel Vastel.)
Libye.
Sources : Le Petit Robert des noms propres, Le Petit Larousse illustré et L'état du monde. Une recherche Google montre que la faute est fréquente...
Line Gingras
Québec
« La stratégie militaire des États-Unis » : http://forums.lactualite.com/advansis/?mod=for&act=di...
23:42 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, médias
10 juillet 2007
À prime abord
« La procureure de la Couronne, Me Sarah-Julie Chicoine, a affirmé à prime abord... » (Le Journal de Québec.)
Je lis dans le Multidictionnaire, le Chouinard et le Hanse-Blampain qu'il faut employer de prime abord, et non à prime abord. Le Petit Robert, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, consultés aux articles « prime » et « abord », ne reçoivent en effet que la locution de prime abord :
Elle avait deviné de prime abord qu'ils avaient en commun bien des rancunes. (Green, dans le Petit Robert.)
Onimus (1867) fait état d'une expérience, assez embarrassante de prime abord, sur la prétendue génération spontanée des globules blancs... (J. Rostand, dans le Trésor.)
Line Gingras
Québec
« 15 mois dans la collectivité au lieu de l'Afghanistan » : http://www.canoe.com/infos/societe/archives/2007/07/20070...
23:55 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
28 juin 2007
Canada Pension Plan
« Par ailleurs, on sait peu de chose des motifs qui ont poussé la Caisse de dépôt et placement du Québec et Onex à se retirer à leur tour d'un des quatre autres consortiums en lice, celui dirigé par le Canada Pension Plan (CPP). » (Jean-Robert Sansfaçon.)
Les Canadiens qui travaillent dans une autre province que le Québec cotisent tous au Régime de pensions du Canada (RPC). Les deux appellations, l'anglaise et la française, sont officielles.
Line Gingras
Québec
« Pour qui sonne Bell? » : http://www.ledevoir.com/2007/06/27/148646.html
04:00 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
11 juin 2007
En emploi
« ... 76,6 % des femmes au Québec ayant un ou des enfants de moins de 6 ans sont en emploi, le taux le plus haut au Canada. » (Antoine Robitaille.)
La locution en emploi n'est pas critiquée dans les dictionnaires de difficultés du français au Canada (j'ai vu le Chouinard, le Dagenais et le Colpron), mais elle n'est pas admise non plus dans les dictionnaires généraux que j'ai sous la main. On peut être sans emploi, ou en chômage, mais pour décrire la situation contraire je proposerais avoir, occuper ou exercer un emploi.
Line Gingras
Québec
« Le CSF dénonce une politique de l'ADQ » : http://www.ledevoir.com/2007/06/08/146657.html
00:00 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
10 juin 2007
Absoudre quelqu'un de l'importance
« Bev Oda ne s'exprime jamais en français, ce qui n'a rien pour rehausser sa cote d'amour. La ministre a beau avoir vu cinq fois le film québécois C.R.A.Z.Y. et en avoir raffolé, cela ne vient pas l'absoudre de l'importance de pouvoir communiquer son coup de cœur à ses auteurs... dans leur langue! » (Marie-Andrée Chouinard.)
Absoudre quelqu'un, dans la langue courante, c'est l'excuser, lui pardonner :
Elle absout toujours ses enfants.
... je m'accusais généreusement d'une faute, ce qui à mes yeux m'absolvait presque... (Toepffer, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Si les circonstances peuvent absoudre quelqu'un d'une faute, elles ne sauraient excuser qui que ce soit de l'importance de parler français. Je proposerais :
... cela ne la dispense pas de pouvoir communiquer...
... elle n'en doit pas moins être capable de communiquer...
Line Gingras
Québec
« Festival de gaffes » : http://www.ledevoir.com/2007/05/29/145196.html
06:00 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
31 mai 2007
Prêter flanc ou prêter le flanc?
« Par son comportement et ses déclarations maladroites, M. Boisclair avait prêté flanc aux attaques de M. Charest. » (Michel David.)
Les dictionnaires généraux que j'ai sous la main consignent tous l'expression prêter le flanc (à). Cette locution appartient d'abord au langage militaire; prêter le flanc, c'est découvrir le flanc d'une troupe, l'exposer aux attaques de l'ennemi :
Il avait été asticoté par les avant-postes de Zobel pendant la petite heure où il avait prêté le flanc. (Giono, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Le tour s'emploie aussi dans la langue figurée; prêter le flanc à la critique, à des attaques, à la médisance, à la curiosité..., c'est y donner prise, s'y exposer :
Le directeur, en refusant de rencontrer les employés malgré la tournure des événements, a prêté le flanc à la critique.
Se laisser voir avec un grand désir non satisfait [...] c'est prêter le flanc à toutes les mauvaises plaisanteries possibles... (Stendhal, dans le Trésor.)
Le Petit Robert (2007), le Lexis (1977) et le Multidictionnaire (Marie-Éva de Villers, 2003) ne reçoivent que prêter le flanc, avec l'article. Le Trésor admet cependant prêter flanc, sans l'article; il donne un exemple de cette construction :
L'archevêque prêtait flanc du côté des mœurs. (Sainte-Beuve.)
Aucun des huit ouvrages de difficultés que j'ai consultés n'aborde la question.
Je pense qu'il vaut mieux employer prêter le flanc; l'omission de l'article ne me paraît pas un bien grand péché, mais une recherche Google semble confirmer qu'elle est peu courante.
Line Gingras
Québec
« Un sentiment d'urgence » : http://www.ledevoir.com/2007/05/17/143837.html
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25 mai 2007
Faire leur preuve
« Si elles avaient le choix, peut-être qu'elles finiraient par faire comme les hommes et qu'elles cesseraient de se croire obligées de faire leur preuve encore et encore. » (Lise Payette, dans Le Journal de Montréal.)
On dit d'une personne ou d'une chose qui a montré sa valeur ou ses capacités qu'elle a fait non pas sa preuve, mais ses preuves. De même, plusieurs personnes ou plusieurs choses ont fait leurs preuves :
Tous les chevaliers armés [...] ont fait leurs preuves au champ d'honneur...(Genlis, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Décentraliser. Il existe pour cela plusieurs méthodes qui ont fait leurs preuves. (Univers écon. et soc., dans le Trésor.)
Line Gingras
Québec
« Le petit chaperon rouge » : http://www.canoe.com/infos/chroniques/lisepayette/archive...
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24 mai 2007
Publicité honteuse
Vu aujourd'hui, à la page des blogues du réseau Canoë, cette publicité de la société Old Spice, en belles majuscules bien lisibles :
« Apprend-le, vit-le, mesure-le... »
J'ignore ce qu'il s'agit d'apprendre ou de vivre, je ne veux pas savoir ce qu'on incite à mesurer. Mais je signale qu'il fallait écrire : Apprends-le, vis-le, mesure-le.
Un sur trois.
Line Gingras
Québec
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19 mai 2007
Faible faiblesse, et pauvre en plus
« Si on a pu considérer le transport individuel en automobile comme un droit, c'est que pendant trop longtemps, la faiblesse de l'offre de transport collectif et de moyens alternatifs moins polluants a été si faible et si pauvre que l'automobile pouvait apparaître comme un mal nécessaire. » (Gil Courtemanche.)
... pendant trop longtemps, l'offre de transport collectif...
« Ces orientations et ces mesures relèvent en bonne partie des arrondissements, comme la création de quartiers verts et de zones piétonnes ou d'apaisement de la circulation dans les zones domiciliaires. »
... dans les secteurs domiciliaires.
Line Gingras
Québec
« Une ville verte » : http://www.ledevoir.com/2007/05/19/144193.html
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18 mai 2007
Excès ou accès?
« Le sous-ministre associé Bernard Turgeon a reconnu avoir été secoué par un excès de colère - il était "en calvaire!" - lorsqu'on l'a informé de cette transaction inhabituelle. » (Marie-Andrée Chouinard.)
Colère excessive?
Je crois plutôt que monsieur Turgeon a connu un accès de colère - un « mouvement intérieur violent et passager, provoqué par la colère » (Lexis) :
Il était sujet à des accès de jalousie.
Dans ses plus grands accès de joie, sa conversation restait monosyllabique. (Balzac.)
Line Gingras
Québec
« Encore des coupables! » : http://www.ledevoir.com/2007/05/18/144029.html
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17 mai 2007
Portant et portées
« Selon M. Fraser, 40 causes portant sur les droits linguistiques étaient portées devant les tribunaux au moment de l'annonce. » (Manon Cornellier.)
... 40 causes ayant pour objet les droits linguistiques...
... 40 causes concernant les droits linguistiques...
Line Gingras
Québec
« Un respect de façade » : http://www.ledevoir.com/2007/05/16/143713.html
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
06 mai 2007
Époustoufflant
« Un débat époustoufflant » (titre d'un billet de Michel Vastel).
Oui, je me doute bien qu'un bon débat peut essouffler, mais époustouflant s'écrit quand même avec un seul f :
Une nouvelle époustouflante. (Petit Robert.)
Cette photo est époustouflante. (Multidictionnaire.)
Line Gingras
Québec
http://forums.lactualite.com/advansis/?mod=for&act=dis&eid=1&so=1&sb=1&ps=0
02:59 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, médias
04 mai 2007
Le saint du saint
« Le metteur en scène du premier acte politique important qu'a accompli Eltsine a été nul autre que Mikhaïl Gorbatchev. C'est lui, en effet, qui l'a introduit au saint du saint du pouvoir soviétique. » (Serge Truffaut.)
Je trouve dans les dictionnaires généraux (Petit Robert, Lexis, Trésor de la langue française informatisé) et dans le Dictionnaire des expressions et locutions figurées l'expression le saint des saints (ou le Saint des Saints, le Saint des saints) : au sens propre, elle désigne la partie la plus sacrée du Temple de Jérusalem, qui renfermait l'arche d'alliance; au sens figuré, l'« endroit le plus retiré d'un édifice », le « service le plus secret ou le plus important d'une organisation, d'une entreprise ». (Trésor de la langue française informatisé.)
* * * * *
« Entouré de jeunes loups, littéralement, le maître du Kremlin allait menait la réforme du système en maniant l'improvisation... » (S.T.)
Line Gingras
Québec
« Moitié, moitié » : http://www.ledevoir.com/2007/04/25/140796.html
05:10 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
28 avril 2007
Victuailles
« Tout à côté, le marché ouvert Viktualmarket est l'endroit idéal pour acheter diverses victuailles (saucisses, fromages, fleurs, etc.) ou simplement faire le plein des sons et odeurs munichois. » (Frédérique Doyon.)
D'après le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, des victuailles, ça se mange. Alors, à moins de choisir exprès des fleurs comestibles, on achètera au marché, si on le souhaite, des victuailles et des fleurs.
Line Gingras
Québec
« Munich - Une ville en art » : http://www.ledevoir.com/2007/04/28/140909.html?fe=888&...
23:55 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
19 avril 2007
Comble du malheur
« Sans grand étonnement, la plus fine des débrouillardises ne peut pas renverser l'inéluctable : le montant octroyé ne suffit carrément pas à assurer le minimum vital.
« Comble du malheur, on pénalise [...] celui qui accepte, faute de mieux, la main qu'on lui tend. » (Marie-Andrée Chouinard.)
Je trouve dans les dictionnaires généraux l'expression le comble de - c'est-à-dire « le plus haut degré de », selon le Trésor de la langue française informatisé -, suivie d'un complément déterminé par l'article défini :
Le comble du ridicule, de la grossièreté, de la joie, de l'audace, de l'étonnement, de la félicité, de la fureur, de l'injustice. (D'après le Petit Robert, le Lexis et le Trésor.)
Elle est au comble du bonheur quand son copain lui écrit. (Multidictionnaire.)
Voilà le comble de la vulgarité. (Pagnol, dans le Lexis.)
Par contre, suivant le résultat de mes recherches, le complément amené par la locution pour comble de - c'est-à-dire « comme surcroît de », selon le Lexis - n'est jamais précédé de l'article :
Pour comble de malheur, de malchance, de disgrâce, d'ennui, d'ironie, d'horreur, de misère. (D'après le Petit Robert, le Lexis et le Trésor.)
Pour comble d'infortune [...] au deuil de mon amour venait se joindre le regret absurde des êtres et surtout des objets témoins de mon capricieux bonheur. (Milosz, dans le Trésor.)
Je n'ai pas rencontré comble de dans les douze ouvrages consultés; cependant l'ellipse de pour, peut-être familière, ne me choque pas.
Line Gingras
Québec
« Taxe à la solidarité » : http://www.ledevoir.com/2007/04/19/139992.html?fe=805&...
23:55 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
10 avril 2007
Sensé ou censé?
« Les grandes entreprises sont sensées accorder une part de leur budget à la formation. » (Victor-Lévy Beaulieu.)
On confond souvent les homonymes sensé et censé. D'après Marie-Éva de Villers, sensé veut dire « qui est plein de bon sens, raisonnable »; et censé, ou bien « réputé, présumé », ou bien « qui doit faire quelque chose, en principe » :
Sensé
Une décision sensée. (Multidictionnaire.)
Un homme, un projet sensé. (Hanse-Blampain.)
Des paroles sensées. (Petit Robert.)
Censé
Ils sont censés venir demain. (Multidictionnaire.)
Il est censé être en voyage. (Hanse-Blampain.)
Elle n'est pas censée le savoir. (Petit Robert.)
Nul n'est censé ignorer la loi.
Dans la phrase à l'étude, il fallait donc écrire :
Les grandes entreprises sont censées accorder une part de leur budget à la formation.
Line Gingras
Québec
« Sur le gaspillage » : http://www.ledevoir.com/2007/04/10/138838.html?fe=730&...
15:50 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, presse, médias
27 mars 2007
Tourner au ridicule
« L'idée? Tourner au ridicule le Directeur général des élections parce que les femmes voilées pourront théoriquement voter sans se dévoiler le visage. » (Pierre Cayouette.)
Le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé ne consignent, à l'article « ridicule », que la locution tourner (quelqu'un ou quelque chose) en ridicule :
Il se laisse tourner en ridicule devant toutes les femmes des notables. (Vailland, dans le Lexis.)
Je tâche d'y tourner le vice en ridicule... (La Fontaine, dans le Trésor.)
Line Gingras
Québec
« Niqab : on passe à un autre appel... » : http://forums.lactualite.com/advansis/?mod=for&act=di...
03:17 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
21 mars 2007
De d'autres
« Ce n'est pas l'avis de d'autres témoins... » (Antoine Robitaille.)
On s'abstient d'employer devant d'autres la préposition de :
La présence d'autres (et non *de d'autres) personnes. (Multidictionnaire.)
Je ne pense pas à eux, mais à d'autres. / Je ne parle pas d'eux, mais d'autres. (Hanse-Blampain.)
Selon Marie-Éva de Villers, c'est une question d'euphonie.
Line Gingras
Québec
« Robert Dutrisac, un héros » : http://www.ledevoir.com/politique/blogues/elections2007/2...
02:25 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : langue française, grammaire, journalisme, médias