19 mars 2007
À grands renforts de
« Débat de mots sinon d’idées, à grands renforts de répétitions. » (Hélène Matteau.)
Doit-on écrire à grands renforts de ou à grand renfort de?
Le Petit Robert, le Multidictionnaire et le Lexis, à l'article « renfort », reçoivent uniquement la graphie à grand renfort de :
S'exprimer à grand renfort de gestes. (Petit Robert.)
À grand renfort de paroles. (Multidictionnaire.)
Obtenir une place à grand renfort de protections. (Lexis.)
Je me rhabillais de mon mieux, à grand renfort d'épingles. (Beaumarchais, dans le Petit Robert.)
Le Trésor de la langue française informatisé, toutefois, admet clairement le pluriel comme le singulier :
Mener campagne à grand renfort d'affiches.
Organiser quelque chose à grand(s) renfort(s) de publicité.
C'est précisément ce que j'ai dit dans ma dissertation de ce matin, et fait valoir à grand renfort de citations... (Gide.)
Si j'avais le pouvoir absolu, à coup sûr j'enverrais M. Oudot et compagnie travailler aux fortifications, à grands renforts de coups de pied. (Flaubert.)
Line Gingras
Québec
« Zérostars » : http://forums.chatelaine.qc.ca/advansis/?mod=for&act=...
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17 février 2007
Concluons
« Pourtant, tout porte aujourd'hui à croire qu'ils ont laissé les jeunes courir à la mort sans réagir. Si telle devait être la conclusion de l'enquête, on pourrait en conclure que la colère des jeunes de Clichy-sous-Bois était finalement justifiée. » (Christian Rioux.)
... on pourrait penser...
... on pourrait estimer...
Line Gingras
Québec
« Le loup et l'agneau » : http://www.ledevoir.com/2007/02/16/131351.html
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12 février 2007
Pas de kirpan à l'école
« Ces normes interdisent notamment à tout homme de lapider à mort une femme, ou encore que les visages soient cachés, sauf lors de la fête de l'Halloween. Elles stipulent également que les enfants ne devraient pas être en possession d'armes à feu à l'école, incluant le kirpan sikh. » (PC.)
Le kirpan n'est pas une arme à feu.
Line Gingras
Québec
« Une délégation de femmes musulmanes s'est rendue dimanche à Hérouxville » : http://www.ledevoir.com/nouvelles-en-continu.html#ID:4228...
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09 février 2007
Empêché, invariable?
« Ce qui ne nous a pas empêché_ de l’entendre dire... » (Site Web de BAZZO.TV.)
Le participe passé du verbe empêcher, employé avec l'auxiliaire avoir, s'accorde suivant la règle générale - avec le complément d'objet direct, s'il est placé devant le verbe.
Ce qui n'a pas empêché qui? - Nous : empêchés.
Line Gingras
Québec
« Ti-Coq.TV » : http://bazzo.tv/frequence.aspx?id=239
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08 février 2007
Tirer en tirant
« À Montréal, la réaction au code de conduite d'Hérouxville est généralement allée de la consternation à l'éclat de rire, mais M. Dumont a très bien vu les dividendes politiques qu'il pouvait tirer en tirant profit des inquiétudes du Québec profond. » (Michel David.)
... en exploitant les inquiétudes...
« Ce n'est pas pour rien qu'il a pris les devants lors de l'élection suivante en suivant un plan de campagne préparé de longue date où chaque événement quotidien était prévu. » (Manon Cornellier.)
... en se conformant à un plan de campagne...
Line Gingras
Québec
« Perspectives - Fracture politique » : http://www.ledevoir.com/2007/01/30/129180.html
« Dion, version PC » : http://www.ledevoir.com/2007/01/31/129311.html
23:50 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, journalisme, médias, presse
30 janvier 2007
Déboulonner un piédestal
« À compter d'aujourd'hui, John Baird - un ancien membre des gouvernements de Mike Harris - est en mission commandée pour déboulonner le piédestal vert du chef libéral. » (Chantal Hébert.)
D'après ce que je lis dans le Petit Robert, le Lexis, le Multidictionnaire et le Trésor de la langue française informatisé, on déboulonne une statue ou, au sens figuré, une personne dont on détruit le prestige ou à qui l'on fait perdre sa situation, sa position :
Déboulonner un dictateur. (Multidictionnaire.)
Il s'est fait déboulonner de son poste de ministre. (Lexis.)
[Un] journal humoristique ultra, créé pour déboulonner Jules Ferry. (Gide, dans le Petit Robert.)
Je n'ai pas trouvé déboulonner un piédestal; par contre, on peut tomber, descendre, dégringoler de son piédestal (Petit Robert), entre autres :
Je ne crois pas qu'un poète ait jamais été précipité plus brutalement de son piédestal que le fut Anna de Noailles. (Mauriac, dans le Lexis.)
Il fit le tour de la maison pour [...] montrer [...] aux domestiques [...] comme Henriette était renversée de son piédestal. (Duranty, dans le Trésor.)
Il m'arrivait [...] de faire trébucher de son piédestal, d'un trait méchant, quelqu'une de ses idoles aristocratiques. (Gracq, dans le Trésor.)
Dans la phrase qui nous occupe, on aurait pu écrire, à mon avis :
... est en mission commandée pour faire tomber [ou pour faire dégringoler] de son piédestal vert le chef libéral.
Line Gingras
Québec
« L'anglais de Dion, le français de Baird » : http://www.ledevoir.com/2007/01/29/129054.html
05:28 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
28 janvier 2007
Trois cent millions
« Pour l’Islam, tout a commencé à La Mecque, en Arabie saoudite, où est situé le territoire sacré d’un milliard trois cent_ millions de musulmans. » (Site Web de BAZZO.TV.)
Le déterminant numéral cent* prend la marque du pluriel lorsqu'il est multiplié et qu'il n'est pas suivi par un autre déterminant numéral... :
Je te l'ai dit six mille six cents fois.
Des participants, j'en ai compté au moins deux cents.
En fait, il y en avait deux cent vingt-six.
Il a gagné mille cent dollars.
... sauf s'il est employé comme numéral ordinal, au sens de « centième » :
Allez à la page quatre cent.
Il portait le numéro deux cent.
Multiplié par un autre nombre et suivi de millier, million, milliard, il prend la marque du pluriel parce que ce sont des noms, à distinguer du numéral mille :
Il gagne cinq cent mille dollars par année.
Sa voiture n'a quand même pas deux cent mille milles?
Vous avez roulé deux cents milles? [Mesure de distance.]
Il doit bien y avoir huit cents milliards de brins d'herbe dans ce pré.
Un milliard trois cents millions de musulmans.
* La même règle s'applique à vingt.
Line Gingras
Québec
« Entrevue » : http://bazzo.tv/frequence.aspx?id=257
16:35 | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, médias
27 janvier 2007
De temps à autres
« ... la permission d'aller à Cordoue pour voir son orthodontiste de temps à autres! » (Lise Ravary.)
D'après ce que je trouve dans le Petit Robert, le Lexis, le Jouette, le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain, à l'article « temps », la locution adverbiale s'écrit de temps à autre :
Il est agréable d'aller au cinéma de temps à autre. (Multidictionnaire.)
De temps à autre, je lançais un cri. (Pagnol, dans le Lexis.)
Line Gingras
Québec
« Tout ça pour ça » : http://forums.chatelaine.qc.ca/advansis/?mod=for&act=...
05:38 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : langue française, orthographe, médias
24 janvier 2007
Renouveller ou renouveler?
« Je vous pardonne parce que c'est le début de l'année. Mais tentez tout de même d'essayer de renouveller votre stock de préjugés. » (Michel Vastel.)
Renouveler prend deux l devant un e muet, mais un seul dans les autres cas (pour répondre à la question de Ti-Ron, je souligne le e muet suivant le double l, dans les exemples ci-dessous) :
Il faut que je renouvelle ma provision d'huile de lavande.
Nous nous renouvelons constamment; c'est indispensable pour conserver notre public.
À leurs noces d'or, ils renouvelleront leurs vœux.
Vous allez prendre l'avion pour les États-Unis? N'oubliez pas de renouveler votre passeport.
Line Gingras
Québec
« Coucou, me revoilà! » : http://forums.lactualite.com/advansis/?mod=for&act=di...
06:30 | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, médias, blog de journaliste
23 janvier 2007
En quittant l'abbé Pierre
« Là-dessus, le vieil homme avait demandé à se reposer. Nous avions fermé lumière et rideau en partant. » (Guillaume Bourgault-Côté.)
Beau récit d'une rencontre avec l'abbé Pierre :
« L'homme qui attendait la mort en souriant » : http://www.ledevoir.com/2007/01/23/128346.html
13:54 Publié dans Bien dit | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Écriture, journalisme, presse, médias
19 janvier 2007
Pour qu'on voit bien...
« Jean Dion, à force de remonter le col de son veston pour qu’on voit bien qu’il avait froid, a envoyé valser son micro-cravate. » (Site Web de BAZZO.TV.)
La locution conjonctive pour que doit être suivie du subjonctif :
Pour qu'il n'y ait pas de jaloux, je donnerai à tous la même chose. (Hanse-Blampain.)
Pour que Dieu nous réponde, adressons-nous à lui. (Musset, dans le Petit Robert.)
Il remontait le col de son veston pour qu'on se rende compte qu'il avait froid.
Au présent de l'indicatif, le verbe voir s'écrit voit à la troisième personne du singulier. Au subjonctif, cependant, il fait voie :
... pour qu'on voie bien qu'il avait froid...
Line Gingras
Québec
« Ti-Coq.TV » : http://bazzo.tv/frequence.aspx?id=239
04:29 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, médias
05 janvier 2007
Entre la poire et le dessert
« Ne me demandez pas pourquoi, entre la poire et le dessert, j'ai évoqué Monsieur Jourdain et sa célèbre propension à faire de la prose sans le savoir. » (Christian Rioux.)
Je soupçonne qu'on a voulu employer la locution entre la poire et le fromage, qui signifie « à la fin du repas, quand les propos deviennent moins sérieux » (Petit Robert), « au dessert, quand les propos sont plus libres » (Multidictionnaire) :
L'histoire continue et dit que le maréchal Molitor (...) invita son curé à dîner, et (...) entre la poire et le fromage il lui raconta naïvement les conseils qui lui avaient été donnés. (Delécluze, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Line Gingras
Québec
« Monsieur Jourdain » : http://www.ledevoir.com/2007/01/05/126455.html
03:44 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
02 janvier 2007
Adversité
« En lui confiant le poste de chef adjoint, M. Dion prend modèle sur le comportement adopté par Jean Chrétien envers Paul Martin au lendemain du congrès qui l'avait élu chef en 1990. Néanmoins, l'adversité entre les deux hommes devait persister et même s'accentuer. » (Bernard Descôteaux.)
Adversité s'emploie dans la langue littéraire, au sens de « Sort contraire, circonstances malheureuses (deuil, revers de fortune, etc.) s'imposant comme une épreuve à subir ou à surmonter » (Trésor de la langue française informatisé) :
Il est possible d'être homme même dans l'adversité. (Sartre, dans le Petit Robert.)
J'ai su payer par des années d'adversité quelques erreurs de jeunesse. (Cendrars, dans le Lexis.)
Je suis fait ainsi : l'infortune me séduit, l'adversité m'attire. (Sandeau, dans le Trésor.)
Mais je constate [...] que dans l'adversité, ou du moins dans les grandes circonstances de la vie, chacun de nous trouve dans l'Église son plus parfait bien-être. (Barrès, dans le Trésor.)
D'après les résultats de mes recherches, ce nom, synonyme de « malheur », « malchance », « infortune », ne s'applique pas à la situation de personnes qui s'opposent comme adversaires. Dans la phrase à l'étude, on aurait pu parler de rivalité ou d'antagonisme.
Line Gingras
Québec
« Des premiers pas incertains » : http://www.ledevoir.com/2006/12/22/125660.html
04:40 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
28 décembre 2006
Où il est question du satellite Corot
« N'empêche que la France et ses partenaires sont fiers de cette belle "récupération" d'un instrument qui, au départ, avait une tout autre vocation. Ils sont d'autant plus fiers qu'ils auront été les premiers à lancer Corot, avant que les États-Uniens ne puissent lancer leur dernier-né, Kepler, dont le lancement est prévu en 2008. » (Lisa-Marie Gervais.)
La France et ses partenaires auront été les premiers à lancer Corot - faut-il comprendre qu'il y aura d'autres lancements du même satellite, effectués par d'autres pays? Je crois qu'on a voulu dire plutôt :
... Ils sont d'autant plus fiers qu'ils auront devancé les États-Unis, dont le dernier-né, Kepler, doit être lancé en 2008.
Line Gingras
Québec
« Le satellite Corot à la chasse aux exoplanètes » : http://www.ledevoir.com/2006/12/28/125989.html
03:50 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
19 décembre 2006
Imposer son veto
« En imposant son veto à une résolution libano-égyptienne... » (Christian Rioux.)
Quelques paragraphes plus bas :
« Selon Stephen Harper, si le Canada a opposé son veto... »
Je lis dans le Dictionnaire historique de la langue française que veto est un mot latin introduit en français en 1718. Selon le Multidictionnaire, il signifie « je m'oppose ». On le trouve dans l'expression mettre son veto à quelque chose (souvent une loi, une décision) :
Habitué à ce que mon père ne mît son veto à aucun de mes actes. (Radiguet, dans le Colin.)
On le rencontre aussi, mais cela semble beaucoup plus rare, dans mettre son veto sur, frapper de son veto :
Enjolras, malgré les murmures, mit son veto sur les quinze bouteilles, et afin que personne n'y touchât et qu'elles fussent comme sacrées, il les fit placer sous la table où gisait le père Mabeuf. (Hugo, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Vous pouvez donc l'inviter, j'autorise, mais je frappe de mon veto tous les autres noms que vous me proposez. (Proust, dans le Trésor.)
Le tour opposer son veto a déjà été condamné parce que pléonastique. Il est cependant devenu très courant; le Petit Robert, le Lexis et le Trésor l'admettent, au moins dans la langue familière. Même Colin et Girodet le tiennent pour correct :
Afin de donner sans retard aux peuples menacés un moyen d'opposer leur veto radical à la politique périlleuse des gouvernements. (Martin du Gard, dans le Lexis.)
Aux États-Unis [...] le Président peut opposer son veto à une loi adoptée par le Congrès... (Avril-Gicquel, dans le Trésor.)
Aucun des onze ouvrages consultés - à l'article « veto » - ne reçoit imposer son veto.
Line Gingras
Québec
« Sommet de la Francophonie - Harper provoque un coup de théâtre » : http://www.ledevoir.com/2006/09/30/119492.html
06:00 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
12 décembre 2006
Maladie extrêmeme
« Jusqu'au début de la présente année, le très-extrêmemement-malade Pinochet s'est employé à frauder. » (Serge Truffaut.)
Dommage : l'ironie serait plus efficace, en ce qui me concerne, s'il n'y avait pas une syllabe de trop.
Line Gingras
Québec
« Sans peine » : http://www.ledevoir.com/2006/12/12/124635.html
02:22 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : coquilles, journalisme, presse, médias
08 décembre 2006
Entente commune et prémisse de départ
« L'union civile et le mariage se ressemblent à plusieurs égards, sauf que l'union civile requiert l'âge minimal de 18 ans et que, pour la dissoudre dans le cas où il n'y a pas d'enfant, une entente commune devant notaire suffit. » (Lisa-Marie Gervais.)
Je vois mal comment une entente pourrait être conclue par une seule personne.
* * * * *
« Cette prémisse de départ l'a menée à étudier les déplacements à travers le Québec... »
Une prémisse, d'après le Petit Robert et le Multidictionnaire, c'est le début d'un exposé, une « affirmation dont on tire une conclusion »; la locution de départ semble donc superflue.
Line Gingras
Québec
« Courtepointe multiculturelle » : http://www.ledevoir.com/2006/12/08/124404.html
01:15 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
05 décembre 2006
À toute hâte
« Des conférences de presse ont finalement été organisées, à toute hâte, en fin de journée. » (Hélène Buzzetti, avec la collaboration de Robert Dutrisac.)
D'après le Hanse-Blampain, on peut agir en hâte, en toute hâte, à la hâte; c'est ce que confirment les autres ouvrages consultés :
À la hâte
Ce travail a été fait à la hâte. (Multidictionnaire.)
Tout le monde signe [...] à la hâte, la plupart sans lire. (Michelet, dans le Petit Robert.)
Ne croyez pas que le portefeuille de la guerre puisse être donné à la hâte, sans réflexion. (France, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
En hâte, en toute hâte
Les artistes venaient boire en hâte une limonade. (Troyat, dans le Lexis.)
Le médecin, mandé en hâte de Corbigny, venait de sortir. (Bazin, dans le Trésor.)
Venez en toute hâte! (Petit Robert.)
Je n'ai vu nulle part l'expression à toute hâte, qui me paraît incorrecte.
Line Gingras
Québec
« Une "nation" de pure laine? » : http://www.ledevoir.com/2006/11/28/123745.html
04:10 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
02 décembre 2006
À la suite... s'ensuivit
« À la suite de cette décision s'ensuivit une répartition des rôles entre eux. Passons sur les détails pour mieux souligner que c'est Blair qui, avant Bush, a conjugué, à l'automne 2002, son argumentation avec les armes de destruction massive. » (Serge Truffaut.)
À la suite de cette décision s'est effectuée...
Line Gingras
Québec
« Le désastre de Blair » : http://www.ledevoir.com/2006/11/21/123231.html
00:05 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
01 décembre 2006
À saveur de condoms rouges
« ... on vous suggère des bobettes Bob Rae, des petites culottes mangeables à saveur d’érable et de condoms rouges... » (Site de BAZZO.TV.)
Affriolantes suggestions. Ces petites culottes, cependant... Ce n'est pas que je m'y connaisse beaucoup en petites culottes mangeables, mais vous ne leur trouvez pas un drôle de goût? À l'érable, je veux bien, pourvu que la saveur soit naturelle; mais au condom rouge...
Pourquoi pas au cordon bleu?
Et pourtant, pourtant, il en faut si peu pour me faire plaisir :
... on vous suggère des bobettes Bob Rae, des petites culottes mangeables à saveur d’érable et des condoms rouges...
Un article indéfini, pas une préposition. C'est tout ce que je demande.
Line Gingras
Québec
Émission du jeudi 30 novembre : http://bazzo.tv/emission.aspx?dt=20061130
00:05 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, médias
20 novembre 2006
Quelque part le long de la ligne
«Dans Here Be dragons (2004), Peter C. Newman, une des voix les plus respectées du Canada anglais, à l'époque rédacteur en chef du Toronto Star, raconte comment, manipulé par Trudeau et son entrepreneur de basses œuvres, il fut amené à répercuter la fable du gouvernement provisoire pour justifier l'envoi de la troupe au Québec. [Ma traduction :] "Quelque part le long de la ligne, la discussion pleine de sérénité du comité éditorial du Devoir fut transformée en un coup d'État projeté."» (Louis Hamelin, écrivain.)
[Je précise que c'est monsieur Hamelin qui est l'auteur de la traduction incluant l'expression à l'étude.]
De quoi est-il question ici? d'un match de hockey? de la finale de la coupe Grey? Qu'est-ce que c'est que cette ligne? la ligne de chemin de fer? la ligne de parti?
Bon, je plaisante. Mais si je vous dis que l'article porte sur les événements d'octobre 1970, vous ne serez guère plus avancé..., sauf si vous avez l'habitude de passer de l'anglais au français : je ne connais pas l'ouvrage de monsieur Newman et je n'ai pas vu la phrase anglaise, mais ce que je crois deviner derrière ce tour étrange, quelque part le long de la ligne, c'est l'expression somewhere along the line - qui devrait se traduire ici, me semble-t-il, par «à un certain moment», «à un moment donné». (Voir le Guide anglais-français de la traduction, de René Meertens, ou le Robert & Collins Super Senior, à l'article «line».)
On comprendrait mieux, non?
Line Gingras
Québec
«La série de la CBC sur le FLQ - La guerre, yes mon colonel» : http://www.ledevoir.com/2006/11/20/123214.html
03:11 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, traduction, presse, médias