26 octobre 2007
Un pays, les Polonais?
« Enfin! Les Polonais viennent de fermer la parenthèse sur deux ans de pouvoir exercé par les jumeaux Kaczynski, les Le Pen locaux. Signe du ras-le-bol qu'éprouvaient les résidants de ce pays à l'endroit de la politique défendue par ce duo, ils ont fréquenté les bureaux en si grand nombre qu'ils ont établi un record de participation. » (Serge Truffaut.)
Que désigne « ce pays »? Il serait souhaitable que cette mention renvoie à la Pologne, et non pas aux Polonais. Par ailleurs, j'incline à croire qu'il faut être citoyen d'un pays, et non pas seulement résidant, pour voter aux élections législatives. Le Petit Robert (2007) semble me donner raison : les législatives sont les « élections des députés par les citoyens ». On aurait pu écrire :
Enfin! La Pologne vient de fermer la parenthèse [...] Signe du ras-le-bol qu'éprouvaient les citoyens de ce pays...
Line Gingras
Québec
« Sages Polonais » : http://www.ledevoir.com/2007/10/23/161526.html
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23 octobre 2007
Groupes de défenses des sans-abri
« ... il a rencontré divers intervenants dont des groupes de défenses des sans-abri... » (PC.)
Il est question de groupes qui prennent la défense des sans-abri. Le singulier s'impose donc : groupes de défense des sans-abri.
Line Gingras
Québec
« Logement - Le Canada est trop riche pour ne pas s'occuper de ses pauvres, dit l'ONU » : http://www.ledevoir.com/2007/10/23/161579.html
06:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
21 octobre 2007
Quoiqu'il arrive ou quoi qu'il arrive
« Allons, quoiqu’il arrive à ce gouvernement [le gouvernement conservateur de Stephen Harper], la campagne à la direction du Parti libéral du Canada est bien lancée… » (Michel Vastel.)
Quoique, en un seul mot, est une conjonction synonyme de bien que :
Quoiqu'il arrive à ce gouvernement de commettre des erreurs, on votera de nouveau pour lui.
Pour dire « quelle que soit la chose que ou qui » (Hanse-Blampain), il faut employer la locution pronominale quoi que, en deux mots :
Allons, quoi qu'il arrive à ce gouvernement, la campagne à la direction du Parti libéral du Canada est bien lancée...
* * * * *
« Hier soir, dans les couloirs du Parlement, le consensus était à un sursis d’au moins quelques mois pour le gouvernement. Oserai-je dire qu’il me mérite? »
Je ne crois pas qu'un gouvernement puisse mériter - ou ne pas mériter - monsieur Vastel.
Line Gingras
Québec
« Qui veut renverser un verre à moitié plein? » : http://blogues.lactualite.com/vastel/?p=50#comments
01:41 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
20 octobre 2007
Accuser d'accuser
« Nos députés ne peuvent pas accuser un des leurs de "tromper la population" ni de "tromper les Québécois" ni même de "tromper cette Chambre". Ou encore d’accuser quelqu’un "d’omettre sciemment de dire la vérité" ou de "sciemment induire en erreur". » (Patrick Lagacé, dans La Presse.)
Nos députés ne peuvent pas accuser un des leurs d'accuser? Je pense qu'on a voulu dire, plutôt :
Nos députés ne peuvent pas accuser un des leurs de « tromper la population » [...] Ni accuser quelqu'un « d'omettre sciemment de dire la vérité »...
Nos députés ne peuvent pas accuser un des leurs de « tromper la population » [...] Ils ne peuvent pas non plus accuser quelqu'un « d'omettre sciemment de dire la vérité »...
Line Gingras
Québec
« Le mot "bullshit" n'est pas encore à l'index » : http://www.cyberpresse.ca/article/20071018/CPOPINIONS05/7...
05:05 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : langue française, syntaxe, journalisme, presse
18 octobre 2007
Faire l'affaire
« Cela rendait caduque la promesse faite par Jean Chrétien aux Québécois à la veille du référendum, ce qui, dans le fond, faisait son affaire, explique-t-il. Une résolution aux Communes ferait donc l'affaire, à moins de frais politiques. » (Vincent Marissal, dans La Presse.)
L'expression faire l'affaire est correcte, mais il vaut quand même mieux s'en servir avec modération. Je pense qu'on aurait pu la remplacer dans les deux cas :
... ce qui, dans le fond, lui convenait, explique-t-il. Une résolution aux Communes suffirait donc, à moins de frais politiques.
... ce qui, dans le fond, lui convenait, explique-t-il. On se contenterait donc d'une résolution aux Communes, à moins de frais politiques.
Line Gingras
Québec
« Citer Voltaire, suivre Machiavel » : http://www.cyberpresse.ca/article/20071015/CPOPINIONS05/7...
02:00 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
11 octobre 2007
La poignée de députés présent
« Si ceux qui se reconnaissent en Kasparov et Politkovskaïa - appelons-les les "authentiques libéraux russes" - parvenaient ne serait-ce qu'à maintenir la poignée de députés actuellement présent à la Douma sous cette étiquette (une dizaine sur 450), ce serait déjà un grand succès! » (François Brousseau.)
Je mettrais le masculin pluriel - présents - de préférence au féminin singulier, en raison de l'étiquette « authentiques libéraux russes », qui me semble s'appliquer aux députés plutôt qu'au collectif poignée. C'est discutable. Mais quoi qu'il en soit, je ne vois pas comment on pourrait justifier le masculin singulier.
« ... la nouvelle autocratie russe qu'il a créé en huit ans au Kremlin. »
Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct, si celui-ci précède le verbe. Il a créé quoi? la nouvelle autocratie russe : créée.
Line Gingras
Québec
« Le chat russe sort du sac » : http://www.ledevoir.com/2007/10/09/159868.html
08:37 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
08 octobre 2007
Essouflé, il a failli percuté l'embarcadaire
« L'aventurier a accosté à un embarcadaire de Greenwich... » (Agence France-Presse.)
On écrit abécédaire, mais embarcadère.
« "Je suis bouleversé. Je ne peux pas le croire... 13 ans, c'a été un long voyage. C'a été toute ma vie", a-t-il lancé sur la télévision Sky News, essouflé et visiblement épuisé. "C'a été vraiment dur au début", s'est souvenu l'aventurier à la barbe nourrie. »
Ç'a été, ça prend - ç'aurait pris - une cédille.
Essoufflé, avec deux f.
« Il s'est aussi échoué sur un récif aux Antilles, a failli percuté une baleine... »
Il a failli mourir, a failli avoir un accident, a failli percuter une baleine.
Line Gingras
Québec
« 13 ans de tour du monde à la seule force de ses muscles » : http://www.cyberpresse.ca/article/20071006/CPACTUALITES/7...
07:21 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
07 octobre 2007
Rien avoir ou rien à voir
« ... je m'y suis précipité de mon plein gré pour des raisons qui n'ont rien avoir avec Jeanson... » (Pierre Foglia.)
Ne rien avoir, c'est ne rien posséder :
Leur plus grande ambition dans la vie, c'était de ne rien avoir.
Le tour peut aussi être suivi d'un infinitif précédé de la préposition à :
Elle voudrait ne rien avoir à faire.
Quel drame de ne rien avoir à dire!
Dans la phrase qui nous intéresse, il fallait écrire pour des raisons qui n'ont rien à voir avec..., c'est-à-dire pour des raisons qui ne concernent pas... :
Il ne faut pas oublier, reprenait Villard, qu'en Belgique les industriels travaillent. - Non! - Si! - On ne sait pas... - Ça n'a rien à voir avec nous. (Van der Meersch, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Sa colère n'avait rien à voir avec ce qui s'était passé la veille.
Line Gingras
Québec
« La haine » : http://www.cyberpresse.ca/article/20071006/CPOPINIONS05/7...
04:05 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
05 octobre 2007
Sans le sous
« En 1951, sans le sous, l'Italien fraîchement débarqué à Montréal ne parle ni anglais ni français... » (Isabelle Paré.)
Sans le sou :
J'ai épousé une fille sans le sou. (Renard, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Les petits, les humbles, les sans le sou de ce monde. (Mirbeau, dans le Trésor.) [D'après ce que je vois dans le Petit Robert et le Multidictionnaire, on écrit plutôt, aujourd'hui, les sans-le-sou; le substantif prend des traits d'union.]
« L'affiche rose bonbon illustre un sexe de femmes en forme de serrure, surmonté d'un nombril arborant une moustache. »
Un sexe de femme. Ne pas confondre avec de la confiture de fraises.
Line Gingras
Québec
« Cure de Jouvence pour Vittorio » : http://www.ledevoir.com/2007/09/29/158792.html
06:39 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
04 octobre 2007
Reconnaître son tort
« Reconnaître sa responsabilité, c'est reconnaître son tort, présenter ses excuses et réparer. » (Yves Boisvert, dans La Presse.)
« Si tu veux faire un effort / Je reconnaîtrai mes torts... » (Dis-moi ce qui ne va pas, chanson de J. Demarny, J. Claudric et E. Macias.)
Je trouve reconnaître ses torts dans le Petit Robert et le Trésor de la langue française informatisé (aux articles « tort » et « reconnaître »), de même que dans le Lexis et le Multidictionnaire (à l'article « reconnaître »). L'expression reconnaître son tort, d'après ce que je peux voir, n'est enregistrée que par le Trésor; elle figure seulement à l'article « reconnaître », dans les notes relatives à l'étymologie et à l'histoire.
Je pense donc qu'il convient d'employer, dans la langue moderne, le tour reconnaître ses torts; celui-ci se rencontre d'ailleurs dans trois autres articles du Trésor :
Il n'y a pas de honte à reconnaître ses torts. (À l'article « honte ».)
... reconnaître ses torts et se repentir. (À l'article « mea(-)culpa ».)
... il était tout prêt à reconnaître ses torts. (Beauvoir, à l'article « rompre ».)
* * * * *
« Mais aucun autre arrondissement, même les plus populeux, n'arrive... »
Le singulier aucun autre ne saurait comprendre un pluriel; on peut cependant l'inclure dans un pluriel :
Mais aucun autre arrondissement, même parmi les plus populeux, n'arrive...
Line Gingras
Québec
« J'offre le scotch si vous gagnez » : http://www.cyberpresse.ca/article/20071003/CPOPINIONS05/7...
« Dis-moi ce qui ne va pas » : http://gauterdo.com/ref/dd/dis-moi.ce.qui.html
05:21 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : langue française, syntaxe, journalisme, presse
02 octobre 2007
Les cents pas, faire les cents pas
« Elle faisait les cents pas devant le condos, inquiète pour son chat qui se trouvait toujours à l'intérieur. » (Catherine Handfield, dans La Presse.)
Cent, déterminant ou adjectif numéral cardinal, prend un s uniquement lorsqu'il est multiplié par un autre nombre et qu'il se trouve à la fin du déterminant numéral :
Il y avait quatre cents personnes à leur dernier concert.
Ils étaient plus de huit cents à vouloir lui serrer la main.
La prochaine ville est à deux cent quatre-vingt-cinq kilomètres.
Ce phénomène se reproduit tous les cent ans.
Notons au passage que cent reste invariable lorsqu'il exprime le rang; il est alors employé comme adjectif ou déterminant numéral ordinal, au sens de centième :
Ouvrez votre manuel à la page trois cent.
Cela se passait dans les années mille huit cent.
* * * * *
Condo est admis dans le Petit Robert (2007) comme abréviation de condominium, terme d'usage courant au Canada pour désigner un « immeuble en copropriété ». On écrit condos au pluriel, mais condo au singulier.
Line Gingras
Québec
« Un immeuble menace de s'effondrer sur Papineau » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070928/CPACTUALITES/7...
04:37 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
29 septembre 2007
Ériger un bâtiment, ériger une maison
« Peu après avoir acheté le terrain en 1992, M. Blanchet et Mme Marois ont construit leur manoir. Hier, Mme Marois a précisé que même si sept acres de terres publiques se trouvent sur son domaine, aucun bâtiment ni a été érigé. » (Ariane Lacoursière, dans La Presse.)
Ni? Bien entendu, c'est n'y qu'on a voulu dire : aucun bâtiment n'a été « érigé » là, aucun bâtiment n'y a été « érigé ».
Ériger, d'après le Petit Robert, c'est « construire avec solennité ». Marie-Éva de Villers signale en effet que l'on érige un monument, une statue, une église, mais que l'« on construit un barrage, un pont, un complexe immobilier, on ne les érige pas ». Je proposerais donc, de manière à éviter la répétition du verbe construire :
... même s'il y a sur son domaine sept acres de terres publiques, aucun bâtiment ne s'y trouve.
* * * * *
« Une entente signée entre M. Walsh et M. Blanchet convenait d'ailleurs de leur entente. »
Un document signé par M. Walsh et M. Blanchet faisait d'ailleurs foi de leur entente.
On pourrait employer aussi le verbe confirmer (Un document [...] confirmait d'ailleurs leur entente), s'il n'était déjà utilisé quelques lignes plus haut.
Line Gingras
Québec
« Pauline Marois se fâche... et s'explique » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070928/CPACTUALITES/7...
00:00 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
25 septembre 2007
Augmenter à cinquante-six disgressions
« ... la candidate avait largement dépassé la majorité de 1663 voix obtenue par Rosaire Bertrand en mars 2007, augmentant cette majorité à 4225 voix. » (Robert Dutrisac.)
Le verbe augmenter marque la progression, et non pas l'aboutissement; on peut dire, par exemple, que la température a augmenté de deux degrés si elle est passée de vingt-cinq à vingt-sept, mais non qu'elle a augmenté à vingt-sept degrés. Je proposerais :
... portant cette majorité à 4225 voix.
* * * * *
« Mais il semble que ces disgressions immobilières aient eu peu d'influence sur le vote des Charlevoisiens. »
Disgression ne se trouve pas dans le Petit Robert, dans le Lexis ni dans le Trésor de la langue française informatisé; on dit et on écrit disgrâce, mais digression.
* * * * *
« "... nous n'en sommes pas là", avait-t-elle déclaré. »
Le t intercalaire, ou t euphonique, est employé pour... l'euphonie - pour que la prononciation soit plus harmonieuse. On l'ajoute donc après les lettres a, e ou c, mais jamais après un t ni un d :
A-t-on jamais vu chose pareille? fit-il.
Aime-t-elle le caviar?
Vainc-t-il déjà toute sa famille aux échecs?
Votre poule pond-elle vraiment trois fois par jour?
Nous n'en sommes pas là, avait-elle déclaré.
* * * * *
« Elle donne au Parti québécois une cinquième victoire dans ce comté, représenté depuis 1994 par Rosaire Bertrand qui lui avait cédé la place pour prendre sa retraite. »
La proposition relative qui lui avait cédé la place n'apporte pas une information dont on aurait besoin pour distinguer entre deux personnes du nom de Rosaire Bertrand; elle donne plutôt une explication, utile mais accessoire. Il s'agit donc d'une relative non pas déterminative, mais explicative, que l'on fait normalement précéder de la virgule :
... représenté depuis 1994 par Rosaire Bertrand, qui lui avait cédé la place...
* * * * *
« ... Pauline Marois avait dû ouvrir les portes de son chalet, sis à Saint-Iréné... »
Le village s'appelle Saint-Irénée.
* * * * *
« ... une dizaine de députés s'étaient déplacé... »
Déplacés.
« ... l'autre partie était construite sur des terres agricoles dont le zonage avait été modifiée de façon irrégulière. »
Modifié.
« Cette élection partielle fut une lutte à deux puisque Jean Charest avait décidé que le Parti libéral du Québec ne présenterait pas de candidat contre Mme Marois. En 2007, le candidat libéral est arrivé troisième, derrière le péquiste et l'adéquiste, et rien n'indiquerait que le PLQ aurait pu améliorer ce score. »
... rien n'indiquait...
« L'équipe de Mme Marois considérait que cette élection n'était pas sans risque pour la chef péquiste puisque le vote combiné des adéquistes et les libéraux avait atteint 65 % en mars 2007. »
... le vote combiné des adéquistes et des libéraux...
« En toute fin de campagne, Pauline Marois a dû faire face à autre controverse. »
... à une autre controverse.
« Mais dans les deux MRC plus à l'est [...], la tendance est différence. »
... la tendance est différente.
Line Gingras
Québec
« Marois : victoire éclatante » : http://www.ledevoir.com/2007/09/25/158188.html
05:15 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
22 septembre 2007
De tout évidence
« En 2007, à Montréal, le mot carême n'avait de tout évidence rien à voir avec jeûne, et tout avec abstinence. » (Rafaële Germain, dans La Presse.)
Dans la locution adverbiale de toute évidence, tout est adjectif et se rapporte au nom évidence, avec lequel il s'accorde :
De toute évidence, il nous a menti. (Petit Robert.)
Line Gingras
Québec
« Quarante jours sans sexe? » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070914/CPOPINIONS05/7...
09:20 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
21 septembre 2007
À répétition
« La colère populaire ne s'était pas exprimée avec autant d'ampleur depuis 1988, alors que le régime d'alors [...] avait fait l'unanimité de la rue contre lui. » (Guy Taillefer.)
... depuis 1988; le régime d'alors...
« Suivent ensuite les résultats aux examens de lecture à 15 ans (15 %) et les méthodes de travail (11 %). » (Clairandrée Cauchy.)
Suivent les résultats aux examens...
Viennent ensuite les résultats aux examens...
« Le Parti conservateur transférait des dizaines de milliers de dollars à des candidats qui avaient peu de chances de dépenser la totalité des dépenses électorales auxquelles ils avaient droit. » (Manon Cornellier.)
... qui avaient peu de chances de faire la totalité des dépenses...
« Les modes d'écoute sont multiples et non limitatifs : chacun pourra s'exprimer comme bon lui semble. Tout semble en place pour une bonne conduite et un travail efficace. » (Marie-Andrée Chouinard.)
... comme bon lui semble. Tout paraît en place...
Line Gingras
Québec
« La révolte des moines » : http://www.ledevoir.com/2007/09/21/157731.html
« Statistique Canada - Il y a plus de filles que de gars à l'université... » : http://www.ledevoir.com/2007/09/21/157721.html
« Risquer d'être jugé » : http://www.ledevoir.com/2007/09/05/155574.html
« Passion vs raison » : http://www.ledevoir.com/2007/08/16/153498.html
06:00 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
20 septembre 2007
Où Ségolène Royal et Stephen Harper se rencontrent
« La dernière journée de Ségolène Royal en terre québécoise sera marqué aujourd'hui par des rencontres avec des syndicalistes et par un rassemblement de partisans à l'Union française. » (Claude Lévesque.)
Le participe passé employé avec l'auxiliaire être, à la forme passive, s'accorde en genre et en nombre avec le sujet du verbe. Qu'est-ce qui sera marqué par des rencontres? La dernière journée : sera marquée.
Autre exemple :
« L'intervention canadienne en Afghanistan et l'indifférence de Stephen Harper en matière de protection de l'environnement, qui auraient dû indigner les Québécois autant que le plan B de M. Dion, semblent être considérés comme des péchés véniels. » (Michel David.)
Le groupe sujet est ici nettement plus long, et inclut une subordonnée relative explicative, entre virgules comme il se doit, équivalant à une parenthèse; cela ne doit pas nous empêcher de trouver le ou les éléments qui constituent le noyau du groupe, et commandent donc l'accord. Qu'est-ce qui semble être considéré comme des péchés véniels? L'intervention... et l'indifférence... : semblent être considérées.
Line Gingras
Québec
« À l'Université de Montréal - Ségolène fait un tabac » : http://www.ledevoir.com/2007/09/20/157574.html
« Panne de désir » : http://www.ledevoir.com/2007/09/20/157575.html?fe=2064&am...
02:25 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
19 septembre 2007
Sujet inversé
« Il a ajouté qu'il serait grand temps de connaître la date précise à laquelle se tiendra ce vote dont parle les conservateurs. » (Lisa-Marie Gervais.)
Ce n'est pas le vote qui parle, mais les conservateurs : ... ce vote dont parlent les conservateurs.
« Pour tirer leurs conclusions, les analystes ont mesuré l'âge auquel se produisait cinq "transitions"... » (Même journaliste, autre article.)
Encore un sujet inversé : ... l'âge auquel se produisaient cinq «transitions»...
Line Gingras
Québec
« Fin de la mission canadienne en Afghanistan? » : http://www.ledevoir.com/2007/09/04/155498.html
« Majeurs, vaccinés, mais pas encore "adultes" » : http://www.ledevoir.com/2007/09/19/157437.html
07:03 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
18 septembre 2007
Le Québec reconnue en tant que nation
« Aujourd'hui, les choses ont évolué, il y a une motion qui a été votée sur le Québec reconnue en tant que nation. » (Ségolène Royal, citée par Antoine Robitaille.)
Ce n'est pas la motion qui a été reconnue en tant que nation, mais le Québec : reconnu.
* * * * *
« "Mais qui peut s'arroger le droit de juger de cette façon-là?", s'est-elle indignée, entourée d'une meute de journalistes en pleine salle du conseil municipal de Québec (elle sortait d'une brève rencontre avec le maire suppléant de Québec, Jacques Joli-Cœur.) »
Le point final ne peut pas s'utiliser à l'intérieur de la parenthèse si le premier mot que renferme cette dernière commence par une minuscule :
... en pleine salle du conseil municipal de Québec (elle sortait d'une brève rencontre avec le maire suppléant de Québec, Jacques Joli-Cœur).
On pourrait écrire également :
... en pleine salle du conseil municipal de Québec. (Elle sortait d'une brève rencontre avec le maire suppléant de Québec, Jacques Joli-Cœur.)
Dans ce cas-ci, la parenthèse est précédée d'une phrase complète, se terminant par un point.
* * * * *
« La politicienne française dit avoir été désolée d'apprendre au surplus_ dans le livre de M. Jospin, que certains "éléphants"... »
La politicienne a été désolée d'apprendre que certains « éléphants »... Normalement, on ne met pas de virgule entre le verbe et son complément d'objet direct. Mais si un complément circonstanciel vient s'intercaler entre les deux, on l'encadre au moyen de deux virgules, sauf, éventuellement, s'il est très court (on peut dans ce cas se passer de virgules) :
La politicienne française dit avoir été désolée d'apprendre au surplus, dans le livre de M. Jospin, que certains « éléphants »...
La politicienne française dit avoir été désolée d'apprendre au surplus que certains « éléphants »...
* * * * *
« Après l'avoir entendue traiter l'ancien premier ministre de raciste, cité Jésus et s'être comparée à Jeanne D'arc... »
On l'a entendue citer Jésus, reprendre les paroles de Jésus.
L'infinitif passé avoir entendue étant suivi - ou devant être suivi - des infinitifs présents traiter et citer, à la forme active, il me semble que le troisième verbe coordonné, le pronominal se comparer, devrait s'employer au même temps :
Après l'avoir entendue traiter l'ancien premier ministre de raciste, citer Jésus et se comparer à Jeanne d'Arc...
Le Petit Robert des noms propres et le Petit Larousse illustré donnent la graphie Jeanne d'Arc.
* * * * *
« Elle a déploré hier un certain retard pris par la France dans l'organisation d'un de ses cadeaux et a promis "d'en parler" à Jean-Pierre Raffarin, ancien premier ministre français et président du Comité français d'organisation du 400e. »
Je n'ai rien contre l'organisation, mais on pourrait varier un peu; je suggérerais :
Elle a déploré hier un certain retard pris par la France dans la préparation d'un de ses cadeaux...
* * * * *
« Après avoir rencontré les journaliste_, la politicienne s'est rendue au bureau de Mario Dumont... »
« M. Dumont a le projet de se rendre en France au début de l'Année... »
Je ne vois pas ce qui pourrait justifier la majuscule.
Comme les deux phrases se suivent, je proposerais d'écrire que M. Dumont a le projet d'aller en France...
Line Gingras
Québec
« À Québec, Ségolène Royal riposte au brûlot de Lionel Jospin » : http://www.ledevoir.com/2007/09/18/157312.html?fe=2041&am...
08:07 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
Faire amande honorable
« ... chacun, à la fin de son reportage, fait amande honorable en avouant craindre l'autre... » (Jean-Jacques Stréliski.)
J'aime bien les amandes, mais c'est leur faire trop d'honneur que de les dire honorables. « Reconnaître ses torts, demander pardon » (Petit Robert), c'est faire amende honorable.
Line Gingras
Québec
« Question d'images - La photo et le cadre » : http://www.ledevoir.com/2007/09/17/157096.html
01:50 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
17 septembre 2007
L'ambiguïté, rien d'autre
« L'"ambiguïté" de certains articles concernant "les terres et les ressources" pourraient aller à l'encontre de la loi constitutionnelle et de la charte. » (Gil Courtemanche.)
Qu'est-ce qui pourrait aller à l'encontre de la loi...? Pas les terres et les ressources, pas certains articles, mais l'« ambiguïté » de certains articles concernant « les terres et les ressources ». Le noyau du groupe sujet, qui commande l'accord du verbe, c'est ambiguïté : pourrait.
Line Gingras
Québec
« La trahison de Harper » : http://www.ledevoir.com/2007/09/15/156869.html
05:57 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
16 septembre 2007
Maillon faible
« Les Québécois, ce peuple de "nous", frileux, fermé, insécurisé, est le maillon faible de la suprématie blanche aux yeux de ceux qui nous disent "vous" sans que cela soit un signe de vouvoiement. » (Denise Bombardier.)
Le syntagme entre virgules - ce peuple de "nous", frileux, fermé, insécurisé - est en apposition à Les Québécois; sorte de parenthèse, il fournit une précision utile, mais accessoire par rapport au message central de la phrase : Les Québécois sont le maillon faible de la suprématie blanche.
« Le mot "Québécois" est devenu un mot indéchiffrable sans autre point de repère que géographique, qu'on devrait désormais mettre entre guillemets en agitant les deux doigts de chaque main - l'index et le majeur - comme le font tant de gens ici de façon clownesque. »
Les? comme s'il n'y avait que ceux-là? Je proposerais :
... en agitant deux doigts de chaque main - l'index et le majeur...
... en agitant l'index et le majeur de chaque main...
« Pour satisfaire tout le monde, il serait plus sage de se définir en tant qu'immigrant de longue date, du XVIIe siècle jusqu'à aujourd'hui à vrai dire, Blancs mais en cherchant dans notre généalogie des ancêtres plus foncés ou plus bridés, catholiques mais, Dieu merci, repentis, homme et femme à la fois, la non-différenciation étant l'avenir de l'humanité. »
Nous sommes Blancs, catholiques et repentis au pluriel, donc immigrants avec un s - hommes et femmes à la fois, aussi.
« Le délire nous guette avec cette commission. »
De quelle commission s'agit-il? On en parle cinq paragraphes plus haut; c'est beaucoup trop loin pour que l'on puisse utiliser le démonstratif, qui sert à montrer :
Le délire nous guette avec la Commission sur les accommodements raisonnables.
« Ce sont nos assises mêmes qui risquent l'effritement en ouvrant la porte au multiculturalisme désintégrateur. »
À première vue, à cause de la façon dont la phrase est construite, on croirait que ce sont nos assises qui ouvrent la porte au multiculturalisme désintégrateur. C'est que le gérondif, en ouvrant, devrait avoir normalement comme sujet (implicite) celui du verbe risquer, dont il est complément circonstanciel. (Voir à ce propos Le bon usage, douzième édition, paragraphe 328.) Comment régler le problème? Je suggérerais :
Nous risquons de voir s'effriter nos assises mêmes en ouvrant la porte au multiculturalisme désintégrateur.
Ce sont nos assises mêmes qui risquent l'effritement si nous ouvrons la porte au multiculturalisme désintégrateur.
Line Gingras
Québec
« Mea-culpa pour les Blancs » : http://www.ledevoir.com/2007/09/08/156062.html
04:45 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, orthographe, journalisme