10 novembre 2006
Accord du verbe avec le sujet inversé
«Cette anecdote fait écho au rôle effacé que semble__ jouer les six femmes ministres du cabinet Harper.» (Manon Cornellier.)
Ce n'est pas le rôle qui semble jouer les femmes, mais les femmes qui semblent jouer un rôle.
«... l'autre secrétaire parlementaire du premier ministre, Jason Kenney, occupe tout le devant de la scène quand vient le temps de s'occuper des vraies choses.»
Je proposerais : ... tient tout le devant de la scène...
Line Gingras
Québec
«Femmes en retrait» : http://www.ledevoir.com/2006/11/08/122366.html
06:50 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, orthographe
09 novembre 2006
Reprocher quelqu'un quelque chose
«Ce que M. Bouchard aurait davantage raison de reprocher M. Parizeau, c'est d'avoir autant tardé à lui céder les commandes en 1995.» (Michel David.)
On dit en anglais to reproach someone (for something); en français, toutefois, on reproche quelque chose à quelqu'un :
Pendant quatre ans, les combattants de «14» reprochèrent à ceux de 40 d'avoir perdu la guerre. (Sartre, dans le Petit Robert.)
... on ne doit pas battre un enfant, ni lui reprocher son père, qu'il n'a pas choisi. (France, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Je reproche à Manet son élégance... (Green, dans le Trésor.)
Line Gingras
Québec
«Faits pour se détester» : http://www.ledevoir.com/2006/10/24/121175.html?338
03:00 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, anglicisme
08 novembre 2006
Un minorité en Amérique du nord
«Peut-on être contre la concertation des communautés francophones du Canada pour assurer la survie du français en Amérique du nord?» (Bernard Descôteaux.)
«... à titre de seul État francophone d'Amérique du nord.»
«... assumer sa responsabilité en tant que seul État francophone en Amérique du nord...»
Selon Marie-Éva de Villers, les points cardinaux «s'écrivent avec une majuscule initiale lorsqu'ils servent à désigner spécifiquement un lieu géographique» : l'Amérique du Nord.
Le guide du rédacteur et Le français au bureau confirment cet usage et donnent les exemples suivants : l'Afrique du Sud, l'Europe de l'Est, l'Europe de l'Ouest, l'Amérique du Nord.
* * * * *
«... les minorités francophones des autres provinces seront dès lors considérés comme des "canards boiteux", sans avenir.»
Sans doute les minorités comprennent-elles des hommes aussi bien que des femmes; il reste que minorité est un nom féminin, et que l'adjectif ou le participe passé qui s'y rapporte doit donc s'accorder au féminin :
... les minorités francophones des autres provinces seront dès lors considérées...
Line Gingras
Québec
«Une francophonie solidaire» : http://www.ledevoir.com/2006/11/08/122359.html
04:43 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, orthographe
07 novembre 2006
Les éléments d'une énumération
«Si le document est adopté, QS [Québec solidaire] prendra les engagement_ suivants lors de la prochaine campagne électorale :
- embauche...;
- augmentation progressive...;
- hausse graduellement des prestations d'aide sociale...;
- financement d'un chantier...;
- rendrait les médicaments gratuits pour les prestataires d'aide sociale;
- réduction progressive...;
- modification de la Charte...» (Antoine Robitaille.)
Tous les éléments de cette énumération, sauf un, ont pour noyau un substantif; il serait possible, et souhaitable, d'obtenir une présentation uniforme :
... gratuité des médicaments pour les prestataires d'aide sociale...
Je constate aussi que deux éléments ont pour noyau un substantif modifié par un adjectif - augmentation progressive, réduction progressive -, alors qu'un autre élément est centré sur un substantif modifié par un adverbe : hausse graduellement des prestations... En règle générale, cependant, l'adverbe ne modifie pas un nom, mais plutôt un verbe, un adjectif ou un autre adverbe; il faudrait donc écrire : ... hausse graduelle des prestations...
Line Gingras
Québec
«Nationalisations et taxes au programme de Québec solidaire» : http://www.ledevoir.com/2006/11/07/122316.html
04:45 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, syntaxe, journalisme, presse
06 novembre 2006
Craindre que + indicatif ou subjonctif?
«Et on craint que beaucoup d’électeurs qui s’identifient à la droite religieuse n’iront pas voter cette année, en partie à cause de sandales à caractère sexuel impliquant des républicains.» (Michel C. Auger.)
D'après le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain, craindre que doit être suivi du subjonctif :
Et on craint que beaucoup d'électeurs [...] n'aillent pas voter cette année...
* * * * *
Ces «sandales» à caractère sexuel, c'est réservé aux piédérastes?
Line Gingras
Québec
«La dernière campagne de George W. Bush» : http://www.cyberpresse.ca/article/20061105/CPBLOGUES07/61...
01:35 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, coquilles, blog de journaliste
03 novembre 2006
Lui tint à peu près ce language
«Face aux gaffes de Michael Ignatieff et de John Kerry, on comprend presque pourquoi les politiciens se réfugient dans la langue de bois, le seul language connu sur terre qui permette à quelqu'un de ne rien dire tout en ayant l'air intelligent.» (Lise Ravary.)
On écrit language en anglais, mais langage en français.
Line Gingras
Québec
«Toute vérité n'est pas bonne à dire» : http://forums.chatelaine.qc.ca/advansis/?mod=for&act=...
01:40 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, anglicisme, blog de journaliste
31 octobre 2006
Tribunaux d'applications et sujet fantôme
«... il ne devrait pas sortir avant 2021 à moins de bénéficier d’une suspension de peine prévue par la loi Kouchner et qui lui ont à ce jour toutes été refusées par les tribunaux d’applications des peines.» (S.A., de nouvelobs.com.)
Les tribunaux d'application des peines s'occupent, j'imagine, de l'application des peines; il paraît donc logique de laisser application au singulier. Une recherche Google confirme cet usage.
* * * * *
De toute évidence, le pronom relatif qui, sujet de ont été refusées, devrait avoir un antécédent pluriel; d'un autre côté, on ne peut sans doute pas bénéficier de plusieurs suspensions de peine à la fois. Je proposerais :
... il ne devrait pas sortir avant 2021, à moins de bénéficier d’une suspension de peine prévue par la loi Kouchner; à ce jour, toutes ses demandes ont été refusées par les tribunaux d’application des peines.
Line Gingras
Québec
«Le premier blog d'un détenu français» : http://permanent.nouvelobs.com/societe/20060220.OBS7300.h...
21:54 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, orthographe
26 octobre 2006
À quelle antenne logez-vous?
«À vous maintenant [...] de nous dire à quelle antenne vous logez dans ce dossier.» (Denis Beaudin, responsable du Mouvement Sauvons nos Églises.)
Voilà une antenne légèrement défectueuse : je crois que l'auteur a voulu parler d'enseigne, car il ne saurait être question non plus d'une antienne, ni ancienne ni nouvelle, à mon avis.
Cependant, d'après ce que je vois dans le Petit Robert, le Lexis, le Multidictionnaire et le Trésor de la langue française informatisé, l'expression être logé à telle enseigne, ou loger, être logé à la même enseigne que quelqu'un, évoque l'idée qu'on se trouve dans une situation fâcheuse, dans l'embarras.
On aurait pu s'en tenir à un tour non imagé :
... quel est votre point de vue concernant ce dossier.
... ce que vous pensez de ce dossier.
C'est moins vivant?
Moins divertissant, je vous le concède.
Line Gingras
Québec
«Lettres : Les églises frissonnent déjà» : http://www.ledevoir.com/2006/10/16/120507.html
02:39 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : langue française, presse, journal, médias
24 octobre 2006
Deux fautes d'accord
«Ce n'est pas tellement la substance des politiques du gouvernement conservateur qui me surprennent, que le ton - dirai-je l'arrogance? - avec lesquels il les présente.» (Michel Vastel.)
Qu'est-ce qui surprend? Ce ne sont pas les politiques du gouvernement conservateur, du moins pas d'après la structure de la phrase, mais c'est plutôt la substance de ces politiques. Substance est le noyau du syntagme la substance des politiques du gouvernement conservateur; à ce noyau se rattache le complément politiques du gouvernement conservateur, qui a lui-même pour noyau politiques.
Pour que politiques (au lieu de substance) soit l'antécédent du pronom relatif qui, sujet du verbe surprendre, il aurait fallu écrire :
Ce ne sont pas tellement les politiques du gouvernement conservateur qui me surprennent...
* * * * *
Et comment sont-elles présentées, ces politiques? Sur un certain ton - avec arrogance, en fait. L'arrogance ne s'ajoute pas au ton, mais le précise; c'est un élément accessoire, placé entre tirets et donc isolé du reste de la phrase. Le pronom relatif lequel s'accorde uniquement avec le ton, et doit par conséquent demeurer au masculin singulier.
Line Gingras
Québec
«Mais qu'arrive-t-il à Stephen Harper?» : http://forums.lactualite.com/advansis/?mod=for&act=di...
07:10 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, orthographe, blog de journaliste
23 octobre 2006
Perpétrer une lignée
«Sans description claire, les techniciens du centre de recherche et de conservation des semences ont difficilement pu sélectionner les graines des melons possédant la charpente et le charme du melon de Montréal pour perpétrer correctement cette lignée...» (Fabien Deglise.)
Perpétuer la lignée du melon de Montréal, ce ne serait pas un crime.
Line Gingras
Québec
«Le melon de Montréal ne fait plus le poids» : http://www.ledevoir.com/2006/10/11/120171.html
00:00 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, coquilles, journalisme, médias
22 octobre 2006
Tous pour un
«"Confiant_ et compétent_ quand il_ gère__ un programme sans surprise, Harper et les quelques conseillers en qui il a confiance perdent tous leurs moyens et leur boussole politique quand l'idéologie entre en collision avec le consensus général."» (Manon Cornellier citant James Travers, du Toronto Star.)
Monsieur Harper et ses conseillers perdent tous leurs moyens dans certaines circonstances, selon le journaliste du Toronto Star; dans d'autres circonstances, c'est-à-dire lorsqu'ils gèrent un programme sans surprise, ils se montrent confiants et compétents. La conjonction de coordination qui unit Harper et les quelques conseillers en qui il a confiance fait des deux sujets un tout indissociable : le pronom sujet de la proposition subordonnée (quand il gère un programme sans surprise) ne peut pas représenter un de ces sujets à l'exclusion de l'autre; les adjectifs confiant et compétent, épithètes détachées, se rapportent aux deux sujets coordonnés, et doivent se mettre au pluriel.
Pour que la première partie de la phrase s'applique uniquement à monsieur Harper, il faudrait la structurer de façon plus claire :
Harper est compétent et plein d'assurance quand il gère un programme sans surprise; cependant, lui et les quelques conseillers en qui il a confiance perdent tous leurs moyens...
Harper est compétent et sûr de lui quand il gère un programme sans surprise; cependant, le premier ministre et les quelques conseillers en qui il a confiance perdent tous leurs moyens...
Line Gingras
Québec
«Revue de presse - Une bouffée d'air frais?» : http://www.ledevoir.com/2006/10/14/120436.html
03:39 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
21 octobre 2006
L'inspiration qu'il lui inspirera
«Ne serait-ce que pour l'inspiration qu'il lui inspirera, il devrait être le premier à souhaiter aujourd'hui la bienvenue à l'Assemblée nationale au chef péquiste.» (Bernard Descôteaux.)
S'il y a un jeu de mots, je ne l'ai pas saisi.
«Ces prochains mois, lui et son collègu_, ministre des Finance_, auront tout intérêt à repenser cette stratégie.»
Cette phrase n'a donc pas été relue?
Line Gingras
Québec
«Dernier droit» : http://www.ledevoir.com/2006/10/17/120601.html
00:00 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
13 octobre 2006
Démocratie canadienne
«Plusieurs de ces résolutions tranchent par leur fermeté. Ainsi, une de celles-ci exhorte le Parti libéral du Canada à s'autoréglementer pour que 52 % de ses députés élus soient des femmes d'ici trois élections.» (Hélène Buzzetti.)
Il y a donc des députés qui ne sont pas élus, au Canada? en plus des sénateurs? À mon sens, on a voulu parler des candidats élus, ou tout simplement des députés.
Line Gingras
Québec
«Les libéraux du Québec veulent défendre la parité des sexes aux Communes» : http://www.ledevoir.com/2006/10/12/120254.html
00:00 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, presse, journalisme, médias
11 octobre 2006
Comme comme
«Elle [la loi] élargit dangereusement la définition du suspect susceptible d'être considéré comme ce qu'elle désignera dorénavant comme un "ennemi combattant illégal".» (Guy Taillefer.)
... comme ce qu'elle désignera dorénavant sous la dénomination d'«ennemi combattant illégal».
... comme ce qu'elle désignera dorénavant sous le terme d'«ennemi combattant illégal».
Line Gingras
Québec
«Bush les mains libres» : http://www.ledevoir.com/2006/10/02/119513.html
04:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, journalisme, médias, presse
08 octobre 2006
Gruppo!
Personne n'est intervenu; un peu tard les regards se croisent, incrédules, interrogateurs, courroucés, amusés... : quelqu'un a vu un groupe, au cours de la dernière demi-heure?
Dans le p'tit rang croche, cela s'appelait avoir du front tout le tour de la tête. (L'expression demeure très employée au Québec, dans un registre familier; c'est le p'tit rang croche qui justifie l'imparfait.)
* * * * *
«... l'ajout, en 2003, de l'orientation sexuelle sur la liste des groupes protégés contre la propagande haineuse n'a pas entraîné l'interdiction de la Bible ou du Coran...» (Josée Boileau.)
Eh! non, l'orientation sexuelle n'est pas un groupe. Cela dit, doit-on comprendre que la propagande haineuse est autorisée dans certains cas, ou à l'endroit de certains groupes?
Line Gingras
Québec
«Intolérance» : http://www.ledevoir.com/2006/10/06/119877.html
02:00 Publié dans Le billet du dimanche, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : journalisme, presse, médias, langue française
06 octobre 2006
L'adoption à la Charte
«J'évoquais alors le rôle qu'avaient joué dans la définition du Québec actuel l'adoption et les modifications faites à la Charte de la langue française.» (Michel Venne.)
Bien entendu, on n'écrirait pas l'adoption à la Charte de la langue française - c'est la préposition de qui convient. Je proposerais :
... l'adoption de la Charte de la langue française et les modifications qui y avaient été apportées.
* * * * *
«... Pierre Elliott Trudeau a amener les Canadiens à redéfinir leur pays.»
... a amené...
Line Gingras
Québec
«Relire Larose» : http://www.ledevoir.com/2006/10/02/119519.html
03:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, syntaxe, grammaire, presse
04 octobre 2006
Rencontre
«Après la rencontre, Bob Rae refuse de rencontrer les journalistes en compagnie de son visiteur.» (Mario Cardinal, journaliste, auteur et ancien ombudsman de Radio-Canada.)
Après l'entrevue ou Après l'entretien...
Line Gingras
Québec
«Bob Rae et le Québec» : http://www.ledevoir.com/cgi-bin/ledevoirredir.cgi?http://...
00:00 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française
02 octobre 2006
Leur inspiration, idéologie et tactiques
«Elles trouvent leur inspiration, idéologie et tactiques sur les quelque 5000 sites Internet islamistes, ajoute le journal de la capitale américaine.» (Le Devoir.)
Un adjectif ou déterminant possessif singulier ne peut se rapporter à trois noms coordonnés désignant des réalités distinctes - à plus forte raison lorsqu'un de ces noms est au pluriel. Mais il ne suffirait pas de mettre leur au pluriel pour que la phrase soit correcte, puisque le déterminant possessif, comme l'article, «se répète normalement devant les noms d'une série» (Hanse et Blampain) :
Elles trouvent leur inspiration, leur idéologie et leurs tactiques...
Bien entendu, en anglais on n'a employé l'adjectif their, d'ailleurs invariable, que devant le premier nom :
... their inspiration, ideology and tactics...
Tout s'explique...
* * * * *
«Il présentait alors la guerre en Irak comme "le front principal de la guerre comme le terrorisme"...»
On nous parle assez souvent de la guerre contre le terrorisme...
Line Gingras
Québec
«Irak : un rapport secret écorche la logique Bush» : http://www.ledevoir.com/2006/09/25/119009.html
10:10 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, syntaxe, grammaire, anglicisme
30 septembre 2006
Que sont la francophonie et la défense du français devenus?
«Finies, les déclarations d'amour de notre langue, même parmi les souverainistes. Clos aussi, le discours sur l'importance de la bien parler et de l'écrire correctement. En ce sens, la francophonie et la défense du français sont devenus off, pour parler le langage des définisseurs de tendances.» (Denise Bombardier.)
Un tel passage méritait une relecture plus attentive.
Line Gingras
Québec
«Qu'ossa donne?» : http://www.ledevoir.com/2006/09/30/119434.html?338
00:34 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, coquilles
28 septembre 2006
Pour ne pas que
«Le Parti qui avait perdu le pouvoir [...] devait être capable de démontrer qu’il avait changé. Qu’il prenait les questions d’éthique suffisamment au sérieux pour ne pas que des problèmes de ce genre dominer sa course au leadership.» (Michel C. Auger.)
Selon Hanse et Blampain, la construction pour ne pas que relève de la langue populaire. Elle n'a donc pas sa place, à mon avis, dans un texte sérieux où rien ne semble justifier que l'on s'écarte nettement du registre soutenu. Je proposerais plutôt :
... pour que des problèmes de ce genre ne dominent pas sa course au leadership.
... pour empêcher que des problèmes de ce genre (ne) dominent sa course au leadership.
... pour ne pas laisser des problèmes de ce genre dominer sa course au leadership.
* * * * *
Bien entendu, dans le passage à l'étude, c'est dominent qu'il aurait fallu écrire. Et le nom parti aurait dû prendre la minuscule. Il est question du parti qui avait perdu le pouvoir; ce n'est pas une appellation officielle, mais un terme générique dont le sens est précisé par une relative déterminative, c'est-à-dire considérée comme essentielle au sens de la phrase (et par conséquent non encadrée de virgules).
Que penser enfin de l'expression course au leadership? Nous verrons cela une prochaine fois.
Line Gingras
Québec
«Ces morts qui votent» : http://www.cyberpresse.ca/apps/pbcs.dll/section?Category=...
02:30 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, coquilles, orthographe, blog de journaliste
26 septembre 2006
À leur défense - de qui, de quoi?
«M. Dion s'en prend surtout à l'excuse qu'offre aujourd'hui M. Ignatieff, à savoir qu'il avait été témoin des abus du régime irakien envers la communauté kurde et qu'il s'était promis de toujours se porter à leur défense.» (Hélène Buzzetti.)
Si l'on interprétait cette phrase d'après la façon dont elle est construite - et n'est-ce pas ce que l'on devrait faire, en principe? -, on commettrait un contresens; l'adjectif ou déterminant possessif leur a normalement, en effet, un antécédent pluriel :
L'enfant a fini ses devoirs.
Les enfants ont fini leurs devoirs.
Nous savons que monsieur Ignatieff ne se serait jamais porté à la défense des abus du régime irakien; cependant, nous le savons en dépit de ce que semble affirmer la phrase à l'étude, où le déterminant possessif leur renvoie grammaticalement à un pluriel, des abus, mais se rattache en fait à un singulier évoquant un grand nombre de personnes, la communauté kurde. Pour éviter toute ambiguïté, on aurait pu écrire :
... et qu'il s'était promis de toujours se porter à la défense de cette dernière ou à la défense de cette minorité.
Line Gingras
Québec
«Entretien au Devoir - Dion fustige Ignatieff le naïf» : http://www.ledevoir.com/2006/09/26/119073.html
03:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Langue française, syntaxe, grammaire