25 septembre 2006
Une petite phrase
Ils commencent à parler et révéler l'étendue de l'horreur qu'ils ont laissé_ derrière eux. (Michel Vastel.)
Les prépositions à, de et en se répètent normalement : Ils commencent à parler et à révéler...
À mon sens il convient d'autant plus de séparer les deux infinitifs, ici, qu'ils ne se construisent pas de la même façon : parler est un verbe intransitif, alors que révéler a un complément d'objet direct, l'étendue de l'horreur.
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Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde en genre et en nombre avec le complément d'objet direct, si celui-ci précède le verbe. Ils ont laissé quoi? l'horreur : ... l'horreur qu'ils ont laissée...
Line GingrasQuébec
«La trêve est brisée au Liban» : http://forums.lactualite.com/advansis/?mod=for&act=di...
08:00 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : langue française, syntaxe, grammaire, orthographe, blog de journaliste
23 septembre 2006
Initiatives jugés efficaces
«... ces initiatives étant jugés "efficaces".» (Alec Castonguay.)
Le participe passé employé avec l'auxiliaire être s'accorde en genre et en nombre avec le sujet du verbe : jugées.
Line Gingras
Québec
«Gaz à effet de serre - Ottawa a aboli deux mesures efficaces» : http://www.ledevoir.com/2006/09/23/118923.html
03:59 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : langue française, grammaire, orthographe
Malgré eux
«... cette condescendance paternaliste que cultivent malgré eux toutes les sociétés majoritaires à l'endroit des minorités...» (Jean-Robert Sansfaçon.)
... malgré elles...
Line Gingras
Québec
«La "petite commotion"» : http://www.ledevoir.com/2006/09/22/118743.html
02:30 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire
21 septembre 2006
En guise de sympathie
«... les jeunes ont déplacé les montagnes de fleurs déposées en guise de sympathie...» (Marie-Andrée Chouinard.)
Les fleurs ne sont pas un sentiment, mais elles peuvent en être la marque :
... les montagnes de fleurs déposées en guise de témoignages de sympathie.
... les montagnes de fleurs déposées en témoignage de sympathie ou en témoignages de sympathie.
Line Gingras
Québec
«Douloureux retour sur les lieux du drame» : http://www.ledevoir.com/2006/09/19/118390.html
16:35 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : langue française, usage
19 septembre 2006
Un voyage de Tunisie
«M. Arar, un ingénieur d'Ottawa, revenait d'un voyage de Tunisie...» (Hélène Buzzetti.)
On peut dire soit que M. Arar revenait de Tunisie, soit qu'il revenait d'un voyage en Tunisie.
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«Après de multiples échanges avec les autorités canadiennes, il a été envoyé en Syrie, avec un arrêt en Jordanie, où M. Arar est resté incarcéré près d'un an.»
Je lis pourtant, plus haut : «Cette conclusion hâtive, sans aucun fondement de la part de la Gendarmerie royale du Canada, a conduit le Canadien jusque dans les geôles syriennes où il a croupi près d'un an.» De fait, c'est bien en Syrie, si je ne m'abuse, que M. Arar a été emprisonné. Ce qui crée la confusion, dans la phrase à l'étude, c'est que l'adverbe relatif où, placé juste après en Jordanie, a tout l'air de s'y rapporter. On aurait pu éviter le problème en mettant avec un arrêt en Jordanie entre parenthèses.
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«... un avis de guet aux frontières pour Maher Arar et son épouse, Monia Mazigh, dans lequel le couple est présenté comme "des extrêmistes islamistes soupconnés d'avoir des liens avec le mouvement terroriste al-Qaïda".»
Les deux fautes se trouvaient-elles dans le document officiel que l'on cite? En pareil cas, il aurait fallu le signaler par la mention sic, entre parenthèses ou entre crochets, qu'on aurait pu placer après le deuxième mot mal orthographié.
Line Gingras
Québec
«Arar blanchi, la GRC blâmée» : http://www.ledevoir.com/2006/09/19/118408.html
04:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : grammaire, syntaxe, langue française, coquilles
16 septembre 2006
Des gothiques auto-proclamés
«Que ce soit au Colorado, dans les Maritimes ou à Montréal, des gothiques auto-proclamés ont tué ou se préparaient à tuer...» (Antoine Robitaille.)
D'après ce que je vois dans le Multidictionnaire et dans le Petit Robert (2007), le préfixe auto-, lorsqu'il veut dire «de soi-même» ou «par soi-même», se colle au deuxième élément du mot, sauf lorsque celui-ci commence par un i : autonettoyant, autodétermination, autoélévateur, s'autoproclamer, auto-immunisation.
Il faut cependant un trait d'union, selon Marie-Éva de Villers, si l'on a affaire à la forme abrégée de automobile : auto-école, auto-stop. Mais n'allons pas trop vite : ainsi que Dominique l'a fait observer très justement dans son commentaire sur la première version du présent billet, l'usage varie là-dessus; ainsi, le Petit Robert n'admet pas seulement les formes auto-école, auto-stop et auto-stoppeur, mais aussi autoécole, autostop et autostoppeur; Hanse et Blampain préfèrent autocanon et automitrailleuse, mais reçoivent également auto-canon et auto-mitrailleuse. Ce que je conseille dans ces conditions? Abolissons les autocanons et les automitrailleuses, avec ou sans trait d'union. Et dans le doute, suivons les indications du Petit Robert.
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«Montrer, peut-être aussi, à leurs adeptes que les fameux courants gothiques plongent ses racines dans des philosophies anciennes...»
Bien entendu, il fallait écrire leurs racines.
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«Qui sait, peut-être que la rébellion et le désespoir adolescent_ n'attend___ que ça? Qu'on critique; qu'on entre en dialogue avec eux et leurs passions?»
Il me semble que la rébellion et le désespoir sont deux réalités suffisamment distinctes pour que l’adjectif et le verbe s’accordent au pluriel.
Est-il possible, par ailleurs, d’entrer en dialogue avec la rébellion et le désespoir? Peut-être bien... Mais ceux-ci peuvent-ils avoir des passions? On a voulu renvoyer aux adolescents, je pense; le problème, c’est que adolescents n’est pas employé ici comme nom, mais comme adjectif.
Line Gingras
Québec
«Perspectives : Le tabou gothique» : http://www.ledevoir.com/2006/09/16/118299.html?338
15:05 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, syntaxe
14 septembre 2006
Panacée universelle
«Remarquez, le scénario est éminemment classique : le tourisme considéré comme panacée universelle pour panser les plaies de secteurs moribonds, on a déjà vu ça.» (Diane Précourt.)
Je lis dans le Petit Robert qu'une panacée est un «remède universel». L'expression panacée universelle, très courante, est donc pléonastique, même si Balzac lui-même l'a employée :
Les savants prétendaient qu'il avait trouvé la panacée universelle.
Hanse et Blampain conseillent de l'éviter, mais signalent qu'elle se rencontre depuis longtemps «chez d'excellents auteurs».
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De toute évidence, on a voulu dire : Elle redoute comme la peste un envahissement de son pays par des hordes de bronzés visitant ce petit paradis, gorgés de son soleil mais la tête vide.«Pendant ce temps, une certaine intelligentsia martiniquaise observe du coin de l'oeil toute l'agitation autour de son industrie touristique. Elle redoute comme la peste un envahissement par des hordes de bronzés visitant ce petit paradis gorgés de son soleil mais la tête vide de son pays.»
Line Gingras
Québec
«Voyageries - Les démons du paradis» : http://www.ledevoir.com/2006/09/09/117531.html?338
02:05 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : langue française, usage, coquilles