31 janvier 2007
Fosses sceptiques
« Vidange des fosses sceptiques. » (Site Web de la municipalité d'Hérouxville.)
On veut parler de fosses septiques.
La municipalité d'Hérouxville, localité de quelque 1300 habitants située près de Grand-Mère, en Mauricie, vient de se doter d'un code de conduite* : le maire et les conseillers veulent faire savoir aux nouveaux arrivants de quelle façon ils doivent s'attendre à vivre s'ils décident de s'établir chez eux. Qu'on se le tienne pour dit :
... nous considérons comme hors norme [...] le fait de tuer les femmes par lapidation sur la place publique ou en les faisant brûler vives...
Je constate qu'il est aussi très mal vu, dans cette paisible collectivité du centre du Québec, de brûler les femmes avec de l'acide ou de les exciser.
Le conseiller André Drouin a déclaré au journaliste Simon Durivage, de Radio-Canada : « On en veut des immigrants, c'est écrit noir sur blanc dans le papier! On en a même un ici, on en a même un. Et il est heureux comme un pape! »
Les sceptiques - peut-être même les fausses sceptiques - seront confondus.
* Tous les passages du document ne sont pas de la même eau; vous en jugerez à la lecture.
Line Gingras
Québec
« Services aux citoyens » : http://municipalite.herouxville.qc.ca/services.htm
Normes de la municipalité d'Hérouxville : http://municipalite.herouxville.qc.ca/normes.pdf
« Hérouxville - Dans l'œil du cyclone » : http://www.radio-canada.ca/regions/mauricie/2007/01/29/00...
00:50 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : langue française, orthographe, Québec, société
30 janvier 2007
Déboulonner un piédestal
« À compter d'aujourd'hui, John Baird - un ancien membre des gouvernements de Mike Harris - est en mission commandée pour déboulonner le piédestal vert du chef libéral. » (Chantal Hébert.)
D'après ce que je lis dans le Petit Robert, le Lexis, le Multidictionnaire et le Trésor de la langue française informatisé, on déboulonne une statue ou, au sens figuré, une personne dont on détruit le prestige ou à qui l'on fait perdre sa situation, sa position :
Déboulonner un dictateur. (Multidictionnaire.)
Il s'est fait déboulonner de son poste de ministre. (Lexis.)
[Un] journal humoristique ultra, créé pour déboulonner Jules Ferry. (Gide, dans le Petit Robert.)
Je n'ai pas trouvé déboulonner un piédestal; par contre, on peut tomber, descendre, dégringoler de son piédestal (Petit Robert), entre autres :
Je ne crois pas qu'un poète ait jamais été précipité plus brutalement de son piédestal que le fut Anna de Noailles. (Mauriac, dans le Lexis.)
Il fit le tour de la maison pour [...] montrer [...] aux domestiques [...] comme Henriette était renversée de son piédestal. (Duranty, dans le Trésor.)
Il m'arrivait [...] de faire trébucher de son piédestal, d'un trait méchant, quelqu'une de ses idoles aristocratiques. (Gracq, dans le Trésor.)
Dans la phrase qui nous occupe, on aurait pu écrire, à mon avis :
... est en mission commandée pour faire tomber [ou pour faire dégringoler] de son piédestal vert le chef libéral.
Line Gingras
Québec
« L'anglais de Dion, le français de Baird » : http://www.ledevoir.com/2007/01/29/129054.html
05:28 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
29 janvier 2007
Imbriqué - Souvenirs imbriqués à ou dans?
« À l'anniversaire réapparaissent souvent quelques vieux amis perdus de vue mais dont les souvenirs personnels sont intimement imbriqués aux nôtres. » (Denise Bombardier.)
L'adjectif ou participe passé imbriqué, d'après ce que je peux voir, s'emploie avec la préposition dans :
Événements imbriqués les uns dans les autres. (Petit Robert.)
Des activités imbriquées les unes dans les autres, qui se chevauchent. (Multidictionnaire.)
Tel sentiment, telle passion qu'il éprouva, mais qui furent, dans la réalité, mêlés à beaucoup d'autres, imbriqués dans un ensemble... (Mauriac, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
La nouvelle physique, expliquent-ils, ne conçoit plus l'idée de matière que mêlée à celle d'énergie, l'idée de temps qu'imbriquée dans celle d'espace... (Benda, dans le Trésor.)Line Gingras
Québec
« Autour d'un anniversaire » : http://www.ledevoir.com/2007/01/20/128052.html
06:00 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
28 janvier 2007
Trois cent millions
« Pour l’Islam, tout a commencé à La Mecque, en Arabie saoudite, où est situé le territoire sacré d’un milliard trois cent_ millions de musulmans. » (Site Web de BAZZO.TV.)
Le déterminant numéral cent* prend la marque du pluriel lorsqu'il est multiplié et qu'il n'est pas suivi par un autre déterminant numéral... :
Je te l'ai dit six mille six cents fois.
Des participants, j'en ai compté au moins deux cents.
En fait, il y en avait deux cent vingt-six.
Il a gagné mille cent dollars.
... sauf s'il est employé comme numéral ordinal, au sens de « centième » :
Allez à la page quatre cent.
Il portait le numéro deux cent.
Multiplié par un autre nombre et suivi de millier, million, milliard, il prend la marque du pluriel parce que ce sont des noms, à distinguer du numéral mille :
Il gagne cinq cent mille dollars par année.
Sa voiture n'a quand même pas deux cent mille milles?
Vous avez roulé deux cents milles? [Mesure de distance.]
Il doit bien y avoir huit cents milliards de brins d'herbe dans ce pré.
Un milliard trois cents millions de musulmans.
* La même règle s'applique à vingt.
Line Gingras
Québec
« Entrevue » : http://bazzo.tv/frequence.aspx?id=257
16:35 | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, médias
27 janvier 2007
De temps à autres
« ... la permission d'aller à Cordoue pour voir son orthodontiste de temps à autres! » (Lise Ravary.)
D'après ce que je trouve dans le Petit Robert, le Lexis, le Jouette, le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain, à l'article « temps », la locution adverbiale s'écrit de temps à autre :
Il est agréable d'aller au cinéma de temps à autre. (Multidictionnaire.)
De temps à autre, je lançais un cri. (Pagnol, dans le Lexis.)
Line Gingras
Québec
« Tout ça pour ça » : http://forums.chatelaine.qc.ca/advansis/?mod=for&act=...
05:38 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : langue française, orthographe, médias
26 janvier 2007
Chic, adjectif
Des endroits chics ou des endroits chic?
Une lectrice m'interroge sur l'accord de chic : cet adjectif doit-il s'écrire avec ou sans s au pluriel?
D'après le Petit Robert, chic est invariable :
Les gens chic.
D'après le Lexis, chic est invariable en genre seulement :
Voilà une parole chic.
Deux messieurs chics conversaient au salon.
Marie-Éva de Villers signale cette divergence de vues entre les maisons Robert et Larousse; elle ajoute que « Grevisse ne tranche pas ». De son côté elle fait accorder l'adjectif au pluriel :
Des voitures très chics.
Hanse et Blampain estiment que « l'adjectif est normalement invariable en genre et en nombre »; ils affirment cependant que « l'accord en nombre se généralise » :
Des femmes chic; des femmes chics.
Je lis dans Le bon usage que chic a déjà eu un féminin, chique, « aujourd'hui disparu devant chic »; selon Grevisse, il s'écrit souvent chics au pluriel (masculin ou féminin), « quoique l'invariabilité en nombre conserve des partisans » :
Vous avez de chics clients. (Duras, dans le Lexis.)
Elles se rendaient compte que les toilettes qu'elles avaient crues chics étaient précisément proscrites par les personnes qui l'étaient. (Proust, dans le Lexis.)
Elle m'écrivait de chics lettres. (Léautaud, dans Le bon usage.)
La Rue des Liqueurs, [...] l'une des plus chic. (Queneau, dans Le bon usage.)
Des poules chic. (Peisson, dans Le bon usage.)
Je crois donc que l'on peut laisser l'adjectif invariable ou le faire accorder en nombre, au choix.
Line Gingras
Québec
02:42 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : langue française, grammaire, orthographe.
25 janvier 2007
Demi - Cinq semaines et demi
« La livraison des hélicoptères qui remplaceront les vieux Sea Kings canadiens accuse un retard d'au moins cinq semaines et demi_ en raison d'une grève... » (PC.)
Employé après un nom dans l'expression et demi, l'adjectif demi s'accorde en genre :
Leur réunion a duré trois jours et demi.
Je raffole des clémentines; j'en voudrais une cagette et demie.
Il me faudrait bien quatre éternités et demie pour venir à bout de ce travail.
Dans un autre ordre d'idées, une recherche Google m'incite à croire que les hélicoptères portent le nom de Sea King, sans s.
Line Gingras
Québec
« En bref - Retard dans la livraison » : http://www.ledevoir.com/2007/01/24/128458.html
10:51 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
24 janvier 2007
Renouveller ou renouveler?
« Je vous pardonne parce que c'est le début de l'année. Mais tentez tout de même d'essayer de renouveller votre stock de préjugés. » (Michel Vastel.)
Renouveler prend deux l devant un e muet, mais un seul dans les autres cas (pour répondre à la question de Ti-Ron, je souligne le e muet suivant le double l, dans les exemples ci-dessous) :
Il faut que je renouvelle ma provision d'huile de lavande.
Nous nous renouvelons constamment; c'est indispensable pour conserver notre public.
À leurs noces d'or, ils renouvelleront leurs vœux.
Vous allez prendre l'avion pour les États-Unis? N'oubliez pas de renouveler votre passeport.
Line Gingras
Québec
« Coucou, me revoilà! » : http://forums.lactualite.com/advansis/?mod=for&act=di...
06:30 | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, médias, blog de journaliste
23 janvier 2007
Un bourbier et une guerre
« Au bourbier irakien, s'ajouterai__t peu à peu un bourbier iranien et une guerre régionale. » (François Brousseau.)
Qu'est-ce qui s'ajouterait? un bourbier iranien et une guerre régionale. Les sujets sont inversés, mais ils commandent quand même l'accord du verbe :
... s'ajouteraient peu à peu un bourbier iranien et une guerre régionale.
Line Gingras
Québec
« L'Iran pluraliste » : http://www.ledevoir.com/2007/01/22/128231.html
04:20 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, orthographe, journalisme
22 janvier 2007
Le refus de ne pas signer
« Les facteurs évoqués pour expliquer cette première chinoise sont au nombre de deux. Un, tout le monde s'accorde sur le fait que le refus répété de l'administration Bush de ne pas signer un traité interdisant ce type d'opérations, combiné à son ambition plus ample ou ferme à cet égard que celle de Clinton, a convaincu Pékin de se lancer dans la partie. Deux... » (Serge Truffaut.)
Refuser de ne pas signer, c'est tenir à signer... Je crois qu'on a voulu dire, plutôt :
... le refus répété de l'administration Bush de signer un traité interdisant ce type d'opérations...
Line Gingras
Québec
« La réduction chinoise » : http://www.ledevoir.com/2007/01/22/128208.html
02:50 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : langue française, syntaxe, journalisme, presse
21 janvier 2007
Anticipation du complément d'objet direct
« Avec ces quelques mots, les journaux Sun l'ont fait_, la nuance, dès le départ. » (Manon Cornellier.)
Afin de souligner une opposition entre les journaux Sun et le Journal de Montréal, on s'est servi du pronom l' pour anticiper le complément d'objet direct, nuance, de manière à le mettre en relief. Le participe passé aurait dû s'accorder avec ce pronom, qui précède le verbe :
... les journaux Sun l'ont faite, la nuance...
Line Gingras
Québec
« Le racisme en spectacle » : http://www.ledevoir.com/2007/01/20/128044.html
10:00 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, syntaxe, grammaire, orthographe, journalisme
20 janvier 2007
Ce slogan a conforté... quoi?
« C'est cette conviction des uns et cette inquiétude des autres qu'a d'ailleurs conforté__ ce slogan plutôt maladroit : "Tout est possible!" » (Christian Rioux.)
Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde, on le sait, avec le complément d'objet direct, si ce complément est placé devant le verbe. Ce slogan a conforté quoi? la conviction et l'inquiétude : confortées.
Line Gingras
Québec
« Tout est possible » : http://www.ledevoir.com/2007/01/19/127935.html
00:05 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
19 janvier 2007
Pour qu'on voit bien...
« Jean Dion, à force de remonter le col de son veston pour qu’on voit bien qu’il avait froid, a envoyé valser son micro-cravate. » (Site Web de BAZZO.TV.)
La locution conjonctive pour que doit être suivie du subjonctif :
Pour qu'il n'y ait pas de jaloux, je donnerai à tous la même chose. (Hanse-Blampain.)
Pour que Dieu nous réponde, adressons-nous à lui. (Musset, dans le Petit Robert.)
Il remontait le col de son veston pour qu'on se rende compte qu'il avait froid.
Au présent de l'indicatif, le verbe voir s'écrit voit à la troisième personne du singulier. Au subjonctif, cependant, il fait voie :
... pour qu'on voie bien qu'il avait froid...
Line Gingras
Québec
« Ti-Coq.TV » : http://bazzo.tv/frequence.aspx?id=239
04:29 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, médias
18 janvier 2007
Les revenus ou les ressources?
« Le Québec a des alliés. Comme lui, le Manitoba, le Nouveau-Brunswick et l'Île-du Prince-Édouard veulent voir les revenus des ressources naturelles non renouvelables prises en considération dans le calcul des paiements de péréquation. » (Manon Cornellier.)
Qu'est-ce qui sera pris en considération, si le Québec et ses alliés ont gain de cause? les revenus des ressources naturelles non renouvelables. Le noyau de ce groupe, complément d'objet direct du verbe voir, c'est revenus; à cet élément principal se rattache le complément déterminatif ressources naturelles non renouvelables. Il fallait donc mettre le participe passé, qui s'accorde avec les revenus à titre d'attribut du complément d'objet direct, au masculin pluriel : pris en considération.
Line Gingras
Québec
« Le cube Rubik de la péréquation » : http://www.ledevoir.com/2007/01/17/127670.html
01:21 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, orthographe, journalisme
17 janvier 2007
Et le catholicisme?
« Si l'héritage québécois - le christianisme, le protestantisme, le judaïsme et les sp_ritualités amérindiennes - occupera une large part du programme, l'ouverture à la diversité religieuse sera aussi au menu. » (Marie-Andrée Chouinard.)
On s'étonne d'abord, si on est mal réveillé : comment le catholicisme peut-il être exclu de l'héritage religieux des Québécois? Mais on se rend bien compte, l'instant d'après, qu'il est compris dans le christianisme - comme devrait l'être le protestantisme, cela va de soi.
Line Gingras
Québec
« Culture religieuse : un grand défi attend l'école » : http://www.ledevoir.com/2007/01/16/127578.html
04:40 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, religion, journalisme, presse
16 janvier 2007
Elle s'est rendu à l'hôpital
« Janine Huard affirme qu'elle était une jeune mère de quatre enfants et souffrait d'une légère dépression post-partum quand elle s'est rendu_ à un hôpital psychiatrique de Montréal, il y a plus de 50 ans. » (PC.)
Employé au sens d'aller, le verbe se rendre est un pronominal subjectif - un verbe accidentellement pronominal (rendre n'étant pas toujours employé à la forme pronominale) qui fait corps avec le pronom réfléchi, lequel n'est donc pas analysable séparément.
Et que dire du participe passé d'un pronominal subjectif? Faut-il le faire accorder? - Oui, avec le sujet du verbe :
... quand elle s'est rendue à un hôpital...
Line Gingras
Québec
« Les victimes canadiennes d'un programme de la CIA veulent poursuivre Ottawa » : http://www.ledevoir.com/2007/01/08/126752.html
08:24 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
15 janvier 2007
Rendre public
« Mardi, M. O'Connor a rendu public la deuxième portion de son rapport, dans lequel il recommande une surveillance accrue de la GRC. » (Hugo de Grandpré.)
Rendre public ne forme pas une expression invariable; ainsi, le deuxième élément est un adjectif attribut, qui s'accorde en genre et en nombre avec le sujet ou avec le complément d'objet direct, selon le cas :
Ses erreurs de jeunesse ont été rendues publiques.
L'adjectif s'accorde avec le sujet du verbe, tout comme le participe passé rendues, employé avec l'auxiliaire être.
Un politicien doit-il s'attendre à ce que soient rendues publiques ses erreurs de jeunesse?
Le sujet du verbe est inversé, ce qui ne change rien au fait qu'il commande l'accord de l'adjectif attribut, tout comme celui du participe passé employé avec l'auxiliaire être.
Les adversaires de ce politicien ont rendu publiques ses erreurs de jeunesse.
Le participe passé, employé avec l'auxiliaire avoir, reste invariable parce que le complément d'objet direct, ses erreurs de jeunesse, est placé après le verbe. L'adjectif publiques s'accorde cependant, parce qu'il est attribut du complément d'objet direct.
Quelle influence auront sur les électeurs les erreurs de jeunesse de ce politicien, que ses adversaires ont rendues publiques?
Le participe passé rendues, employé avec l'auxiliaire avoir, s'accorde cette fois avec le complément d'objet direct (le pronom relatif que, remplaçant les erreurs de jeunesse de ce politicien), parce que ce complément est placé devant le verbe. L'adjectif publiques, attribut du complément d'objet direct, s'accorde également avec celui-ci, bien entendu.
Dans la phrase à l'étude, il fallait faire accorder l'adjectif :
Mardi, M. O'Connor a rendu publique la deuxième portion de son rapport...
Line Gingras
Québec
« Maher Arar "toujours dangereux" » : http://www.cyberpresse.ca/article/20061216/CPACTUALITES/6...
08:19 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, orthographe, journalisme
14 janvier 2007
Nul part
« "Ce serait difficile de faire un suivi, si les livres qui sortent ne sont plus indiqués nul__ part, on ne pourrait plus les retracer", explique le chef de division pour la bibliothèque_ Denis Chouinard. » (Le Devoir.)
La locution adverbiale s'écrit nulle part :
Ne faisons rien et n'allons nulle part, tout simplement. (Cioran, dans le Petit Robert.)
Notons au passage qu'il faudrait une virgule devant le nom propre; le syntagme le chef de division pour la bibliothèque ne pouvant désigner qu'une seule personne, l'information qui suit, si pertinente qu'elle soit, n'est pas indispensable au sens de la phrase.
Line Gingras
Québec
« En bref - Chaos à la biblio » : http://www.ledevoir.com/2007/01/13/127308.html
00:25 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, grammaire, journalisme
13 janvier 2007
Elle s'est vue refuser...
« Une jeune écolière britannique s'est vue refuser le droit de porter en pendentif un crucifix pendant les cours, rapporte samedi le Daily Mail. » (Agence France-Presse.)
Le participe passé du verbe se voir, suivi de l'infinitif, s'accorde en genre et en nombre avec le sujet si celui-ci fait l'action marquée par l'infinitif :
Cette nuit-là, elle s'est vue traverser le Grand Canal à la nage. Quel cauchemar!
Dans la phrase à l'étude, la jeune écolière ne refuse pas de porter un crucifix : on le lui interdit. Le participe passé doit donc rester invariable :
Une jeune écolière britannique s'est vu refuser le droit de porter...
Line Gingras
Québec
« Une écolière se voit interdire le port du crucifix » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070112/CPMONDE/701122...
13:45 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
12 janvier 2007
Discordance pronominale
« Les spécialistes se sont cependant engagés hier à ne pas mettre en péril "la diplomation" des étudiants en médecine, comme le lui a ordonné vendredi le CSE [Conseil des services essentiels], mais sans préciser quand reprendront les stages cliniques présentement suspendus. » (Alexandre Shields.)
... comme le leur a ordonné...
Line Gingras
Québec
« Les médecins spécialistes ripostent » : http://www.ledevoir.com/2006/12/11/124607.html
05:10 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
11 janvier 2007
Qu'attend-t-on?
« Les politiciens veulent bien inciter, encourager, mais interdire? réglementer? Grands dieux, non! Alors, qu'attend-t-on? » (Josée Boileau.)
D'après le Hanse-Blampain, que j'ai consulté à l'article « t », le t euphonique, suivi d'un trait d'union, « n'intervient jamais après d » :
La camionneuse a-t-elle tenu sa résolution?
Notre amie joue-t-elle de la harpe tous les jours?
L'argument du premier ministre vous convainc-t-il?
André entend-il toutes les notes fausses?
Votre poule pond-elle vraiment des œufs d'or?
Il aurait fallu écrire :
Alors, qu'attend-on?
Line Gingras
Québec
« Vieille recette » : http://www.ledevoir.com/2007/01/10/126904.html
03:55 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme