Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

08 novembre 2006

Un minorité en Amérique du nord

Point cardinal : majuscule ou minuscule dans les noms géographiques ou toponymes; accord d'un adjectif ou d'un participe passé avec le nom minorité; grammaire française; orthographe.

«Peut-on être contre la concertation des communautés francophones du Canada pour assurer la survie du français en Amérique du nord?» (Bernard Descôteaux.)

«... à titre de seul État francophone d'Amérique du nord.» 

«... assumer sa responsabilité en tant que seul État francophone en Amérique du nord...»

Selon Marie-Éva de Villers, les points cardinaux «s'écrivent avec une majuscule initiale lorsqu'ils servent à désigner spécifiquement un lieu géographique» : l'Amérique du Nord.

Le guide du rédacteur et Le français au bureau confirment cet usage et donnent les exemples suivants : l'Afrique du Sud, l'Europe de l'Est, l'Europe de l'Ouest, l'Amérique du Nord.

* * * * *

«... les minorités francophones des autres provinces seront dès lors considérés comme des "canards boiteux", sans avenir.»

Sans doute les minorités comprennent-elles des hommes aussi bien que des femmes; il reste que minorité est un nom féminin, et que l'adjectif ou le participe passé qui s'y rapporte doit donc s'accorder au féminin :

... les minorités francophones des autres provinces seront dès lors considérées...

Line Gingras
Québec

«Une francophonie solidaire» : http://www.ledevoir.com/2006/11/08/122359.html

07 novembre 2006

Les éléments d'une énumération

Énumération; présentation des éléments d'une énumération.

«Si le document est adopté, QS [Québec solidaire] prendra les engagement_ suivants lors de la prochaine campagne électorale :

- embauche...;

- augmentation progressive...;

- hausse graduellement des prestations d'aide sociale...;

- financement d'un chantier...;

- rendrait les médicaments gratuits pour les prestataires d'aide sociale;

- réduction progressive...;

- modification de la Charte...» (Antoine Robitaille.)

Tous les éléments de cette énumération, sauf un, ont pour noyau un substantif; il serait possible, et souhaitable, d'obtenir une présentation uniforme :

... gratuité des médicaments pour les prestataires d'aide sociale...

Je constate aussi que deux éléments ont pour noyau un substantif modifié par un adjectif - augmentation progressive, réduction progressive -, alors qu'un autre élément est centré sur un substantif modifié par un adverbe : hausse graduellement des prestations... En règle générale, cependant, l'adverbe ne modifie pas un nom, mais plutôt un verbe, un adjectif ou un autre adverbe; il faudrait donc écrire : ... hausse graduelle des prestations...

Line Gingras
Québec

«Nationalisations et taxes au programme de Québec solidaire» : http://www.ledevoir.com/2006/11/07/122316.html

06 novembre 2006

Craindre que + indicatif ou subjonctif?

Craindre que + indicatif; craindre que + subjonctif; craindre que, choix du mode; grammaire française; syntaxe du français.

«Et on craint que beaucoup d’électeurs qui s’identifient à la droite religieuse n’iront pas voter cette année, en partie à cause de sandales à caractère sexuel impliquant des républicains.» (Michel C. Auger.)

D'après le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain, craindre que doit être suivi du subjonctif :

Et on craint que beaucoup d'électeurs [...] n'aillent pas voter cette année...

* * * * *

Ces «sandales» à caractère sexuel, c'est réservé aux piédérastes?

Line Gingras
Québec

«La dernière campagne de George W. Bush» : http://www.cyberpresse.ca/article/20061105/CPBLOGUES07/61...

05 novembre 2006

Intriguant ou intrigant?

Intriguant ou intrigant; adjectif ou participe présent; grammaire française; syntaxe du français; orthographe.

«Cela n'avait rien de surprenant de son vivant [il est question de Pierre Elliott Trudeau], lors du choix de John Turner ou de Jean Chrétien par exemple, mais six ans après son décès, cela devient intriguant.» (Michel Vastel.)

L'adjectif intrigant est admis comme québécisme, dans le Multidictionnaire, au sens de «mystérieux, bizarre». Marie-Éva de Villers signale qu'il faut le distinguer du participe présent intriguant :

Les employés intriguant pour être promus sont souvent déçus.

Line Gingras
Québec

«La "Trudeaustalgia"...» : http://forums.lactualite.com/advansis/?mod=for&act=di...

04 novembre 2006

Attendons avant de s'alarmer

Le pronom réfléchi se; grammaire française; syntaxe du français.

«Faut-il s'inquiéter de nouveaux délais et de coûts qui pourraient grimper en flèche? Attendons avant de s'alarmer.» (Bernard Descôteaux.)

Selon Grevisse (Le bon usage, douzième édition, paragraphe 631 c, remarque 3 et paragraphe 746, remarque), l'emploi du pronom réfléchi de la troisième personne (se) devant un gérondif ou un infinitif, alors que le sujet implicite est de la première ou de la deuxième personne, relève surtout de la langue populaire, où il est assez fréquent :

Nous étions toujours à se disputer.

Il y a des journées où nous faisons un quart de lieue et en se donnant un mal de chien. (Flaubert.)

Colin émet un avis semblable, tandis que Girodet donne cette construction pour fautive. Il me paraîtrait souhaitable, dans un éditorial, d'adopter une langue soutenue :

Attendons avant de nous alarmer.

Line Gingras
Québec

«Encore le CHUM» : http://www.ledevoir.com/2006/11/04/122157.html

03 novembre 2006

Lui tint à peu près ce language

Language ou langage; anglicisme; orthographe.

«Face aux gaffes de Michael Ignatieff et de John Kerry, on comprend presque pourquoi les politiciens se réfugient dans la langue de bois, le seul language connu sur terre qui permette à quelqu'un de ne rien dire tout en ayant l'air intelligent.» (Lise Ravary.)

On écrit language en anglais, mais langage en français.

Line Gingras
Québec

«Toute vérité n'est pas bonne à dire» : http://forums.chatelaine.qc.ca/advansis/?mod=for&act=...

02 novembre 2006

Sans trop d'encombres

Sans trop d'encombres; sans trop d'encombre; sans encombres; sans encombre; usage; orthographe.

«Conséquemment, une modification a été apportée au mécanisme d'aide qui avait permis au Portugal ou à l'Irlande d'entrer dans l'Union sans trop d'encombres.» (Serge Truffaut.)

D'après ce que j'ai vu dans les onze ouvrages consultés, le nom encombre (de genre masculin, précise le Trésor de la langue française informatisé) ne se rencontre plus guère que dans la locution adverbiale sans encombre, où il est toujours au singulier :

Il venait de subir sans encombre son dernier examen. (Flaubert, dans le Petit Robert.)

J'atteignis sans encombre le plus haut étage du château. (France, dans le Lexis.)

Je suis très content que tout le monde soit rentré sans encombre. (Giono, dans le Colin.)

Le Trésor signale que la locution peut s'utiliser avec un adjectif :

Je suis arrivé ici hier au soir, sans autre encombre que d'avoir perdu mes clefs. (Mérimée.)

Cet emploi me semble proche de celui que l'on faisait du substantif dans la langue classique, et que l'on trouve, selon le Trésor, chez quelques auteurs du dix-neuvième et même du vingtième siècle :

Nous marchâmes [...] à travers les encombres de toutes sortes... (Fabre.)

La réunion s'acheva sans trop d'encombre. (Gide.)

Le tour sans trop d'encombre(s) ne me paraît donc pas à recommander, mais pas vraiment à condamner non plus. Dans la phrase à l'étude, on aurait pu le remplacer par sans trop de difficulté(s).

Line Gingras
Québec

«Fragile Hongrie» : http://www.ledevoir.com/2006/10/26/121303.html

01 novembre 2006

Plus en détails

En détails; plus en détails; en détail; plus en détail; orthographe d'usage.

«On espère pouvoir vous en parler plus en détails avec l'auteur à ce moment-là.» (Michel Bélair.)

 La locution adverbiale en détail figure dans sept des onze ouvrages que j'ai consultés :

Expliquez-moi cela en détail. (Lexis.)

... et ce nous est, dès lors, un devoir impérieux de parler d'elle le plus au long et le plus en détail possible. (Verlaine, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

Je ne l'ai vue nulle part avec un s; le Colin et le Thomas précisent d'ailleurs qu'elle s'écrit toujours au singulier.

Line Gingras
Québec

«Théâtre - Wajdi est en ville!» : http://www.ledevoir.com/2006/10/31/121694.html

31 octobre 2006

Tribunaux d'applications et sujet fantôme

«... il ne devrait pas sortir avant 2021 à moins de bénéficier d’une suspension de peine prévue par la loi Kouchner et qui lui ont à ce jour toutes été refusées par les tribunaux d’applications des peines.» (S.A., de nouvelobs.com.)

Les tribunaux d'application des peines s'occupent, j'imagine, de l'application des peines; il paraît donc logique de laisser application au singulier. Une recherche Google confirme cet usage.

* * * * *

De toute évidence, le pronom relatif qui, sujet de ont été refusées, devrait avoir un antécédent pluriel; d'un autre côté, on ne peut sans doute pas bénéficier de plusieurs suspensions de peine à la fois. Je proposerais :

... il ne devrait pas sortir avant 2021, à moins de bénéficier d’une suspension de peine prévue par la loi Kouchner; à ce jour, toutes ses demandes ont été refusées par les tribunaux d’application des peines.

Line Gingras
Québec

«Le premier blog d'un détenu français» : http://permanent.nouvelobs.com/societe/20060220.OBS7300.h...

30 octobre 2006

«C'est... que» et l'attribut du complément d'objet direct

C'est... que; attribut du complément d'objet direct; grammaire française; syntaxe du français; orthographe d'accord. 

«Mais quand on y réfléchit bien, c'est entouré_ de leurs enfants et de leurs petits-enfants qu'on souhaiterait aussi voir les vieillards qui aujourd'hui n'ont plus qu'un animal de compagnie (quand cela leur est permis) pour causer de la vie et de ses angoisses.» (Denise Bombardier.)

La présence du tour c'est... que, servant à une mise en relief, ne doit pas nous tromper : l'adjectif entouré est attribut du complément d'objet direct. On souhaiterait voir les vieillards entourés de leurs enfants...

Vous n'êtes pas convaincu? Imaginons la même construction, mais avec des adjectifs dont la prononciation ferait sentir l'accord :

Cependant, c'est heureuses et bien portantes qu'on souhaiterait voir ces femmes qui ont tant travaillé pour élever leur famille.

Sans la mise en relief, par ailleurs parfaitement correcte, la phrase à l'étude se lirait comme suit :

Mais quand on y réfléchit bien, on souhaiterait aussi voir entourés de leurs enfants et de leurs petits-enfants les vieillards qui aujourd'hui n'ont plus...

Line Gingras
Québec

«Jeunes et seuls» : http://www.ledevoir.com/2006/10/28/121504.html

28 octobre 2006

Ils se sont déplus

Se déplaire; accord du participe passé du verbe pronominal; verbe accidentellement pronominal; grammaire française; orthographe d'accord.

«Il est vrai qu'ils cultivent leur animosité depuis de longues années. Ils semblent même s'être déplus au premier coup d'œil.» (Michel David.)

Se déplaire est un verbe accidentellement pronominal, c'est-à-dire qui ne s'utilise pas toujours à la forme pronominale. Et le pronom réfléchi se, ici, ne sert pas seulement à marquer la forme pronominale, mais désigne les deux hommes (Lucien Bouchard et Jacques Parizeau) représentés par le sujet ils.

En pareil cas, le participe passé s'accorde avec le complément d'objet direct, pourvu que celui-ci précède le verbe. Se déplaire, cependant, ne s'emploie jamais avec un complément d'objet direct : on ne déplaît pas quelque chose ni quelqu'un, mais à quelqu'un; messieurs Bouchard et Parizeau déplaisent, paraît-il, l'un à l'autre.

Le participe passé doit donc rester invariable :

Ils semblent même s'être déplu au premier coup d'œil.

Line Gingras
Québec

«Faits pour se détester» : http://www.ledevoir.com/2006/10/24/121175.html?338

27 octobre 2006

Jamais on écrit «vingt-et-un»

Jamais et la négation; vingt-et-un ou vingt et un; trait d'union; grammaire; orthographe; syntaxe du français. 

«... donner la parole à une de ces personnes que l’on _entend pratiquement jamais et qui vivent la prison, non seulement de l’intérieur mais aussi quotidiennement et, en l’occurrence, depuis vingt-et-une années.» (S.A., de nouvelobs.com.)

Jamais, au sens négatif, doit normalement s'employer avec la négation (ne ou sans), même si l'on omet souvent le ne dans la langue parlée familière :

... une de ces personnes que l'on n'entend pratiquement jamais...
Il aime ses enfants, sans jamais le leur dire.

* * * * *

Les adjectifs numéraux vingt et un, trente et un, quarante et un, cinquante et un, soixante et un et soixante et onze, de même que leurs dérivés en unième, onzième, s'écrivent sans trait d'union :

... en l'occurrence, depuis vingt et une années.
Reportez-vous à la page quarante et un.
Je te le dis pour la trois cent cinquante et unième fois.

Line Gingras
Québec

«Le premier blog d'un détenu français» : http://permanent.nouvelobs.com/societe/20060220.OBS7300.h...

26 octobre 2006

À quelle antenne logez-vous?

Loger à telle enseigne; antenne et enseigne; paronymes.
«À vous maintenant [...] de nous dire à quelle antenne vous logez dans ce dossier.» (Denis Beaudin, responsable du Mouvement Sauvons nos Églises.)

Voilà une antenne légèrement défectueuse : je crois que l'auteur a voulu parler d'enseigne, car il ne saurait être question non plus d'une antienne, ni ancienne ni nouvelle, à mon avis.

Cependant, d'après ce que je vois dans le Petit Robert, le Lexis, le Multidictionnaire et le Trésor de la langue française informatisé, l'expression être logé à telle enseigne, ou loger, être logé à la même enseigne que quelqu'un, évoque l'idée qu'on se trouve dans une situation fâcheuse, dans l'embarras.

On aurait pu s'en tenir à un tour non imagé :

... quel est votre point de vue concernant ce dossier.
... ce que vous pensez de ce dossier.

C'est moins vivant?

Moins divertissant, je vous le concède.

Line Gingras
Québec

«Lettres : Les églises frissonnent déjà» : http://www.ledevoir.com/2006/10/16/120507.html

25 octobre 2006

Quelques ou quelque

Quelque, adverbe ou déterminant indéfini; quelque devant un nombre; grammaire française; orthographe d'accord.

«Selon une étude datant de 2005, plus de 126 milliards de dollars sont envoyés chaque année par les quelques 3,7 millions d’Africains de la diaspora vers le continent...» (Site de BAZZO.TV.)

Employé devant un nombre, au sens d'environ, quelque est adverbe, et par conséquent invariable : ... les quelque 3,7 millions d'Africains de la diaspora...

Quelque serait toutefois adjectif ou déterminant indéfini, et se mettrait donc au pluriel, s'il précédait immédiatement un substantif : ... les quelques millions d'Africains de la diaspora...

Line Gingras
Québec

«Tout le monde en parle PAS...» : http://bazzo.tv/frequence.aspx?id=45

24 octobre 2006

Deux fautes d'accord

Accord du verbe avec un pronom relatif ayant pour antécédent un nom accompagné de son complément; accord de lequel avec son antécédent; précision entre tirets; grammaire française; syntaxe du français; orthographe d'accord. 
«Ce n'est pas tellement la substance des politiques du gouvernement conservateur qui me surprennent, que le ton - dirai-je l'arrogance? - avec lesquels il les présente.» (Michel Vastel.)

Qu'est-ce qui surprend? Ce ne sont pas les politiques du gouvernement conservateur, du moins pas d'après la structure de la phrase, mais c'est plutôt la substance de ces politiques. Substance est le noyau du syntagme la substance des politiques du gouvernement conservateur; à ce noyau se rattache le complément politiques du gouvernement conservateur, qui a lui-même pour noyau politiques.

Pour que politiques (au lieu de substance) soit l'antécédent du pronom relatif qui, sujet du verbe surprendre, il aurait fallu écrire :

Ce ne sont pas tellement les politiques du gouvernement conservateur qui me surprennent...

* * * * *

Et comment sont-elles présentées, ces politiques? Sur un certain ton - avec arrogance, en fait. L'arrogance ne s'ajoute pas au ton, mais le précise; c'est un élément accessoire, placé entre tirets et donc isolé du reste de la phrase. Le pronom relatif lequel s'accorde uniquement avec le ton, et doit par conséquent demeurer au masculin singulier.

Line Gingras
Québec

«Mais qu'arrive-t-il à Stephen Harper?» : http://forums.lactualite.com/advansis/?mod=for&act=di...

23 octobre 2006

Perpétrer une lignée

Perpétrer une lignée; perpétuer une lignée; paronymes.

«Sans description claire, les techniciens du centre de recherche et de conservation des semences ont difficilement pu sélectionner les graines des melons possédant la charpente et le charme du melon de Montréal pour perpétrer correctement cette lignée...» (Fabien Deglise.)

Perpétuer la lignée du melon de Montréal, ce ne serait pas un crime.

Line Gingras
Québec

«Le melon de Montréal ne fait plus le poids» : http://www.ledevoir.com/2006/10/11/120171.html

22 octobre 2006

Tous pour un

Accord avec le sujet de la proposition principale; grammaire française; syntaxe du français; orthographe d'accord.

«"Confiant_ et compétent_ quand il_ gère__ un programme sans surprise, Harper et les quelques conseillers en qui il a confiance perdent tous leurs moyens et leur boussole politique quand l'idéologie entre en collision avec le consensus général."» (Manon Cornellier citant James Travers, du Toronto Star.)

Monsieur Harper et ses conseillers perdent tous leurs moyens dans certaines circonstances, selon le journaliste du Toronto Star; dans d'autres circonstances, c'est-à-dire lorsqu'ils gèrent un programme sans surprise, ils se montrent confiants et compétents. La conjonction de coordination qui unit Harper et les quelques conseillers en qui il a confiance fait des deux sujets un tout indissociable : le pronom sujet de la proposition subordonnée (quand il gère un programme sans surprise) ne peut pas représenter un de ces sujets à l'exclusion de l'autre; les adjectifs confiant et compétent, épithètes détachées, se rapportent aux deux sujets coordonnés, et doivent se mettre au pluriel.

Pour que la première partie de la phrase s'applique uniquement à monsieur Harper, il faudrait la structurer de façon plus claire :

Harper est compétent et plein d'assurance quand il gère un programme sans surprise; cependant, lui et les quelques conseillers en qui il a confiance perdent tous leurs moyens...

Harper est compétent et sûr de lui quand il gère un programme sans surprise; cependant, le premier ministre et les quelques conseillers en qui il a confiance perdent tous leurs moyens...

Line Gingras
Québec

«Revue de presse - Une bouffée d'air frais?» : http://www.ledevoir.com/2006/10/14/120436.html

21 octobre 2006

L'inspiration qu'il lui inspirera

«Ne serait-ce que pour l'inspiration qu'il lui inspirera, il devrait être le premier à souhaiter aujourd'hui la bienvenue à l'Assemblée nationale au chef péquiste.» (Bernard Descôteaux.)

S'il y a un jeu de mots, je ne l'ai pas saisi.

«Ces prochains mois, lui et son collègu_, ministre des Finance_, auront tout intérêt à repenser cette stratégie.»

Cette phrase n'a donc pas été relue?

Line Gingras
Québec

«Dernier droit» : http://www.ledevoir.com/2006/10/17/120601.html

20 octobre 2006

Exiger à quelqu'un

Exiger à, exiger de; exiger à ou de; exiger quelque chose à quelqu'un; exiger quelque chose de quelqu'un; grammaire française; syntaxe du français.

«... arrêtez d'exiger des "miracles" aux églises.» (Denis Beaudin, responsable du Mouvement Sauvons nos Églises.)

Le verbe exiger construit son complément second au moyen de la préposition de : on exige quelque chose de quelqu'un :

Celui qui exige beaucoup de lui-même se sent naturellement porté à beaucoup exiger d'autrui. (Gide, dans le Petit Robert.)

Exiger peut toutefois, dans bien des cas, être remplacé par réclamer, dont le complément second s'introduit souvent par la préposition à :

Elle réclame une indemnité à la compagnie. (Petit Robert.)

Dans la phrase qui nous occupe, on aurait pu écrire à mon avis :

... arrêtez de réclamer des «miracles» aux églises.
... arrêtez de demander des «miracles» aux églises.
... arrêtez d'exiger des «miracles» des églises.

La dernière formulation me paraît cependant moins heureuse, pour des raisons d'euphonie.

Line Gingras
Québec

«Lettres : Les églises frissonnent déjà» : http://www.ledevoir.com/2006/10/16/120507.html

19 octobre 2006

Une baisse draconienne

Draconien, draconienne; une baisse draconienne; usage.

«"Je ne pense pas que c'était le temps de faire ça parce que les entreprises souffrent actuellement" en raison de leurs exportations en dollars américains, qui ont connu une baisse draconienne, a-t-il* fait remarquer.» (Antoine Robitaille.)

Draconien se dit de ce qui est «d'une sévérité excessive, d'une rigueur extrême» (Trésor de la langue française informatisé). D'après ce que je vois dans les treize ouvrages consultés, cet adjectif s'applique à des mesures, des règlements, des lois, des réformes :

Les mesures n'étaient pas draconiennes et l'on semblait avoir beaucoup sacrifié au désir de ne pas inquiéter l'opinion publique. (Camus, dans le Lexis.)

Le journal est bridé, muselé par des lois draconiennes... (Goncourt, dans le Trésor.)

Si draconien soit-il, un règlement trouve toujours des accommodements. (Bazin, dans le Trésor.)

On peut donc parler, comme le propose le Colpron, de réductions draconiennes de crédits, mais il faut comprendre qu'il s'agit là de mesures budgétaires. La baisse draconienne des exportations dont il est question dans la phrase à l'étude me semble de nature différente : ce n'est pas une baisse que les entreprises ont décidée, planifiée, mais une baisse que l'on constate. L'idée de sévérité, de rigueur ne s'applique pas ici.

Il aurait mieux valu dire, à mon avis, que les exportations ont connu une baisse considérable, ou très importante.

Line Gingras
Québec

* François Legault, critique péquiste en matière de finances.

«Bouchard s'invite à la rentrée parlementaire» : http://www.ledevoir.com/2006/10/18/120712.html

18 octobre 2006

Accommoder les besoins

Accommoder les besoins; calque de l'anglais; archaïsme.

«... ceux qui, tel le candidat à la direction du PLC, Michael Ignatieff, "désirent un changement véritable au sein de la fédération canadienne [pour] accommoder les besoins particuliers du Québec".» (Antoine Robitaille citant Philippe Paquette, président du groupe Uni.ca.)

D'après ce que je vois dans le Petit Robert, le Lexis, le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain, accommoder s'emploie comme verbe transitif, dans la langue moderne, au sens de «préparer (des aliments) pour la consommation» (Petit Robert) :

Accommoder une salade. (Lexis.)

Le Trésor de la langue française informatisé donne pour vieillie son utilisation au sens de «traiter quelqu'un avantageusement» :

... si vous avez quelque chose de prêt, je crois que mon éditeur serait coulant et vous accommoderait. (Hugo.)

Des ouvrages canadiens - le Multidictionnaire, le Dagenais et le Colpron - signalent toutefois comme anglicisme un emploi pour le moins très voisin, au sens de «rendre service», «aider», «satisfaire»; plutôt que Je voudrais bien vous accommoder, on recommande de dire : Je voudrais bien vous rendre service ou vous être utile ou vous être agréable.

Il est certain qu'en anglais, to accommodate someone, to accommodate their needs sont des tours très vivants, que l'on évite de traduire de façon littérale. Dans la phrase à l'étude, il aurait fallu écrire :

... [pour] répondre aux besoins particuliers du Québec.

Line Gingras
Québec

«Des fédéralistes prédisent qu'ils vont perdre le prochain référendum» : http://www.ledevoir.com/2006/09/28/119251.html
«Le Canada anglais refuse de comprendre» : http://www.uni.ca/editorials/englishcanada_f.php