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25 décembre 2012

Embarassant

Embarassant, embarrassant; orthographe.

  • Ce pardon pontifical met fin à un chapitre embarassant et douloureux pour le Vatican.
    (PC dans le site du Devoir, le 22 décembre 2012 à 9 h 30.)

On écrit embarrassant :

C'est une situation, une affaire embarrassante. (Petit Robert.)

Le mot n'est pas visé par les rectifications de l'orthographe.

* * * * *

Joyeux Noël à tous!

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Le pape a accordé son pardon à son ancien majordome Paolo Gabriele » : http://www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religion/36703...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

21 décembre 2012

Il s'est morfondu en excuses

Se morfondre en excuses; se confondre en excuses; paronymes.

  • Il s'est morfondu en excuses, sûrement sincères, mais le mal était fait.
    (Philippe Cantin, dans La Presse du 19 décembre 2012.)

Le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Hanse-Blampain, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, consultés aux articles « morfondre », « excuse » et « confondre », ne donnent pas se morfondre en excuses, mais plutôt se confondre en excuses, c'est-à-dire multiplier les excuses :

Il est supposé détenir quelque fragment de vérité. C'est assez : on le honnit et l'infortuné ne songe qu'à se confondre en excuses. (Clemenceau dans le Trésor, à l'article « excuse ».)

Ils soulevèrent le banc, et le vieux culbuta, au milieu des éclats de rire. Christophe [...] vit le vieux, qui se ramassait péniblement, et, au lieu de se plaindre, se confondait en excuses. (Rolland dans le Trésor, à l'article « ramasser ».)

D'après Marie-Éva de Villers, se morfondre signifie « attendre longtemps en s'ennuyant » :

Elle s'est morfondue pendant trois jours dans cet endroit perdu.

Il fallait écrire :

Il s'est confondu en excuses, sûrement sincères, mais le mal était fait.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« L'année Twitter » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/philippe-cantin/...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

18 décembre 2012

Cheveux coupés courts

Coupés courts, coupés court; court, adjectif ou adverbe; grammaire française; orthographe.

  • C'est ainsi qu'un matin, j'ai vu arriver Muhammad avec les cheveux coupés très courts.
    (Rima Elkouri, dans La Presse du 12 décembre 2011.)

Court est adverbe et donc invariable dans la phrase à l'étude, comme on peut s'en assurer en consultant le Petit Robert ou le Multidictionnaire, à l'article « court ». C'est qu'il ne se rapporte pas à cheveux, mais modifie plutôt le participe coupés :

Avoir les cheveux coupés court. (Petit Robert.)

C'est ainsi qu'un matin, j'ai vu arriver Muhammad avec les cheveux coupés très court.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Pop-corn Tahrir » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/rima-elkouri/20111...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

13 décembre 2012

Il n'y a pas de contrat de signer

  • En campagne électorale, les conservateurs s’en sont tenus à leur chiffre original, affirmant, en plus, qu’ils ne pouvaient résilier le contrat sans en payer le prix. Ce qui était faux. Il n’y a toujours pas de contrat de signer à ce jour.
    (Manon Cornellier, dans Le Devoir du 12 décembre 2012.)

Placé devant un verbe, de n'appelle pas toujours l'infinitif :

Il n'y a toujours pas de contrat de conclu [et non pas de conclure] à ce jour.

En campagne électorale, les conservateurs s’en sont tenus à leur chiffre original, affirmant, en plus, qu’ils ne pouvaient résilier le contrat sans en payer le prix. Ce qui était faux. Il n’y a toujours pas de contrat de signé à ce jour.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Le chasseur devenu bateau » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/366183/le-chasse...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

10 décembre 2012

Mal nous en pris

Mal nous en pris, mal nous en a pris, mal nous en prit; grammaire; orthographe.

  • Mais à la suite des témoignages de ses voisins, mal nous en pris de constater que Bain n’était pas si fou que cela.
    (Pierre Desjardins, philosophe, dans Le Devoir du 7 décembre 2012.)

On écrit mal nous en a pris, au passé composé, mais mal nous en prit, au passé simple :

Mais à la suite des témoignages de ses voisins, mal nous en prit de constater que Bain n’était pas si fou que cela.

Mais à la suite des témoignages de ses voisins, mal nous en a pris de constater que Bain n’était pas si fou que cela.

Cela dit, l'expression rend l'idée que les conséquences ont été fâcheuses pour nous (consulter au besoin le Petit Robert à l'article « mal » [adverbe]); je ne vois pourtant pas ce qu'il pourrait y avoir de fâcheux à constater un fait, et le contexte ne l'indique pas non plus. Monsieur Desjardins a peut-être voulu dire :

Mais à la suite des témoignages de ses voisins, il nous a bien fallu constater que Bain n’était pas si fou que cela.

Mais à la suite des témoignages de ses voisins, nous avons dû constater que Bain n’était pas si fou que cela.

Mais à la suite des témoignages de ses voisins, force nous a été de constater que Bain n’était pas si fou que cela.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Pour mieux comprendre Richard Henry Bain » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/365795/pour-mieu...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

09 décembre 2012

Il ne le lui permettrait pas nulle part

Nulle part et pas; grammaire française; négation.

  • L’ancien astronaute et actuel député Marc Garneau ne nuirait pas au PLC, note-t-on, mais il ne lui permettrait pas de faire de gain notable nulle part.
    (Guillaume Bourgault-Côté, dans Le Devoir du 8 décembre 2012.)

Comme le fait observer le Hanse-Blampain, nul, employé devant le nom comme adjectif ou déterminant indéfini, « se construit avec ne seul ou avec sans ». Il fallait omettre le pas :

L’ancien astronaute et actuel député Marc Garneau ne nuirait pas au PLC, note‑t‑on, mais il ne lui permettrait de faire de gain notable nulle part.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Sondage Léger Marketing-Le Devoir-The Gazette – Trudeau sauverait les libéraux » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/365954/trudeau-s...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

08 décembre 2012

Ç'a m'a débloquée

Ç'a ou ça; homonymes; orthographe.

  • « J'ai été incapable de refuser. J'ai dit oui et ç'a m'a débloquée. »
    (Hugo Dumas citant Christiane Charette, dans La Presse du 6 décembre 2012.)

La forme ç'a équivaut à cela a; personne ne dirait ni n'écrirait, cependant : Cela a m'a débloquée. C'est plutôt le pronom ça que madame Charette a employé :

« J'ai été incapable de refuser. J'ai dit oui et ça m'a débloquée. »

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Les bobos a allumé Christiane Charette » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/hugo-dumas/20121...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

27 novembre 2012

FPJQ

  • En plus, les journalistes de la grande tour montréalaise ont remporté cinq des huit prix Judith-Jasmin remis lors du dernier congrès de la Fédération des journalistes professionnelles du Québec.
    (Stéphane Baillargeon, dans Le Devoir du 26 novembre 2012.)

La Fédération professionnelle des journalistes du Québec* (FPJQ) réunit des hommes et des femmes; son président, Brian Myles, est d'ailleurs journaliste au Devoir : http://www.fpjq.org/.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

* Le 27 novembre à 19 h 10, je vois qu'on a mis « Fédération des journalistes professionnels du Québec ». Le 28 novembre à 22 h 25, je constate que la correction a été apportée.

« Médias – C’est pas juste de la TV » : http://www.ledevoir.com/societe/medias/364863/medias-c-es...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

25 novembre 2012

Elle se revête d'une carapace

Elle revêt, elle revête; il se revêt, il se revête; revêtir ou se revêtir à la troisième personne du singulier du présent de l'indicatif; grammaire française; conjugaison.

  • « Toute personne, malgré la carapace dont elle se revête ou paraît se revêtir, a une sensibilité. »
    (Le juge Georges Taschereau cité par François Bourque, dans La Presse du 15 novembre 2012; texte mis à jour à 8 h 51.)

Le verbe revêtir (se revêtir à la forme pronominale) fait revêt à la troisième personne du singulier du présent de l'indicatif :

Cet événement revêt une importance considérable. (Petit Robert.)

[...] le diable, qui revêt, comme on sait, les formes les plus diverses. (France, dans le Petit Robert.)

À peine est-elle rassurée par cette présence humaine que le paysage se métamorphose et se revêt de splendeur, comme dans les rêves. (Béguin dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « métamorphoser ».)

Il fallait écrire :

« Toute personne, malgré la carapace dont elle se revêt ou paraît se revêtir, a une sensibilité. »

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« L'intolérance à l'injure » : http://www.lapresse.ca/le-soleil/opinions/chroniqueurs/20...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

24 novembre 2012

Agent de changes

Agent de changes, agent de change; orthographe.

  • [...] une biographie passionnante de cet ancien agent de changes de Wall Street [...]
    (André Lavoie, dans Le Devoir du 10 novembre 2012.)

Le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, consultés aux articles « change » et « agent », donnent seulement la graphie agent de change, sans « s » à change :

Les agents de change sont à la fois des officiers ministériels et des commerçants. (Lexis.)

Officier ministériel nommé par arrêté ministériel, sur présentation de la chambre syndicale des agents de change [...] (Barr. 1967, dans le Trésor.)

Il fallait écrire :

[...] une biographie passionnante de cet ancien agent de change de Wall Street [...]

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Le bruit tragique des glaçons » : http://www.ledevoir.com/culture/cinema/363494/le-bruit-tr...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

20 novembre 2012

Recueil de chroniques publié dans « Le Devoir »

Concouraient ou concourraient; concourait ou concourrait; concourir à la troisième personne du conditionnel présent et de l'imparfait de l'indicatif; grammaire française; orthographe; conjugaisons.

  • Lise Payette a reçu dimanche, au Salon du livre de Montréal, le prix Pierre-Vadeboncœur de l’essai pour Le mal du pays (Lux éditeur), un recueil des chroniques qu’elle a publié dans les pages du Devoir depuis 2007.
    (Catherine Lalonde, dans Le Devoir du 19 novembre 2012.)

Lise Payette a publié des chroniques dans les pages du Devoir; c'est chez Lux éditeur qu'elle a fait paraître le recueil de ces chroniques. Il fallait donc écrire :

[...] un recueil des chroniques qu’elle a publiées* dans les pages du Devoir depuis 2007.

  • La compétition était toutefois serrée entre les trois livres finalistes. Concourraient aussi, également chez Lux éditeur [...]

On écrirait correctement concourraient, avec deux r, à la troisième personne du pluriel du conditionnel présent; à l'imparfait de l'indicatif, toutefois, on écrit concouraient*, avec un seul r.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

* Le 25 novembre à 23 h 10, je vois que la correction a été apportée.

« Prix Vadeboncœur – Lise Payette primée pour son recueil de chroniques » : http://www.ledevoir.com/culture/livres/364325/lise-payett...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

17 novembre 2012

« Soit » au sens de « c'est-à-dire »

Soit au sens de c'est-à-dire; accord de soit au sens de c'est-à-dire; grammaire française; orthographe.

  • L'opposition libérale a écrit à M. Chagnon pour s'opposer au retrait de l'unifolié. « Cette proposition est choquante et totalement inacceptable. Je vous rappelle qu'au cours de deux exercices démocratiques, soient les référendums de 1980 et de 1995, la majorité de la population québécoise s'est prononcée en faveur du maintien du Québec dans la fédération canadienne », s'offusque le whip de l'opposition libérale, Laurent Lessard.
    (Paul Journet, dans La Presse du 16 novembre 2012.)

Au sens de « c'est-à-dire », « à savoir », soit est conjonction et donc invariable, d'après ce que je vois dans le Petit Robert et le Multidictionnaire. Il faudrait écrire :

[...] Je vous rappelle qu'au cours de deux exercices démocratiques, soit les référendums de 1980 et de 1995, la majorité de la population québécoise [...]

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Harper ne veut pas alimenter la guerre de drapeaux mais boude Québec » : http://www.lapresse.ca/actualites/quebec-canada/national/...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

12 novembre 2012

Dans les jours précédents le 11 novembre

Précédent ou précédant; participe présent ou adjectif verbal; grammaire française; syntaxe; orthographe.

  • Le sondage a également démontré que 82 % des répondants vont porter un coquelicot dans les jours précédents le 11 novembre cette année.
    (PC dans le site du Devoir, le 11 novembre 2012 à 10 h 29.)

On écrit précédent ou précédant, j'ai déjà eu l'occasion d'en parler, selon que le mot est adjectif ou participe présent. Rappelons comment on fait la distinction :

Le participe présent est un verbe; on observe ainsi, dans la phrase à l'étude, que précédant s'emploie avec un complément d'objet direct : les jours qui précèdent quoi? le 11 novembre.

L'adjectif s'accorde avec le nom auquel il se rapporte; on se rend compte, si l'on remplace les jours par les journées ou les semaines, que l'on écrirait bien les semaines précédentes, les journées précédentes, sans complément (on aurait affaire à l'adjectif), mais jamais les journées précédentes le 11 novembre, les semaines précédentes le 11 novembre.

Il fallait donc ici le participe présent :

Le sondage a également démontré que 82 % des répondants vont porter un coquelicot dans les jours précédant le 11 novembre cette année.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Stephen Harper souligne le Jour du Souvenir à Hong-Kong » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/363716/stephen-h...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

10 novembre 2012

Elles vont de paire

Aller de paire ou aller de pair; orthographe.

  • Inégalités sociales vont trop souvent de paire* avec inégalités scolaires
    (Chapeau d'un article de Lisa-Marie Gervais, dans Le Devoir du 10 novembre 2012.)

Même si les deux font la paire, elles vont de pair :

Le courage peut aller de pair avec la prudence. (Petit Robert.)

Ces deux programmes vont de pair. (Multidictionnaire.)

Je ne sache point d'aventure qui aille de pair avec la vôtre. (Marivaux, dans le Lexis.)

Il faut que je m'habille. Je ne veux pas aller de pair avec vos belles dames, mais il ne faut pas être ridicule. (Picard, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

Il fallait écrire :

Inégalités sociales vont trop souvent de pair avec inégalités scolaires

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

* Le 11 novembre à 22 h, je vois que la faute a été corrigée.

« Scolarisés et analphabètes » : http://www.ledevoir.com/societe/education/363657/scolaris...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

08 novembre 2012

Le plus long qu'il n'ait jamais fait

Jamais et la négation; jamais et ne; grammaire française; syntaxe.

  • Le premier ministre Stephen Harper a entrepris cette semaine un voyage de six jours en Inde, le plus long qu’il n’ait jamais fait dans un seul pays.
    (Manon Cornellier, dans Le Devoir du 7 novembre 2012.)

Lorsque jamais est employé dans un sens positif, pour dire « en un temps quelconque », « un jour », il ne s'accompagne pas du ne explétif :

La plus jolie musique que j'aie jamais entendue. (Multidictionnaire.)

La plus belle chose que j'aie jamais vue. (Petit Robert.)

C'est l'épi le plus dur qui soit jamais monté. (Péguy, dans le Lexis.)

Il a l'air en pleine forme et ses derniers articles sont parmi les meilleurs qu'il ait jamais écrits. (Beauvoir, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

Si nous passions jamais une semaine ensemble, nous ne pourrions plus nous séparer. (Bousquet, dans le Trésor.)

Je ne sais pas si dans sa vie cette fille-là a jamais dit un mot de vérité. (Mérimée, dans le Lexis.)

Il fallait écrire :

Le premier ministre Stephen Harper a entrepris cette semaine un voyage de six jours en Inde, le plus long qu’il ait jamais fait dans un seul pays.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« L'Inde hésite encore » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/363326/l-inde-he...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

06 novembre 2012

Jurer sur ses grands dieux

Jurer sur ses grands dieux, jurer ses grands dieux.

  • [...] vu la réaction outrée de l'opposition, qui jure sur ses grands dieux ne pouvoir voter pour le plan de match de Pauline Marois.
    (Vincent Marissal, dans La Presse du 1er novembre 2012.)

Je trouve plutôt l'expression jurer ses grands dieux (sans préposition), qui veut dire « affirmer avec force », selon le Petit Robert :

Il jura ses grands dieux qu'il n'était pas au courant. (Lexis.)

[Elle] jura ses grands dieux qu'elle ne savait rien. (Bosco, dans le Petit Robert.)

Sylvain Kohn jura ses grands dieux qu'il n'inviterait plus personne. (Rolland, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

[...] l'aubergiste de Rouen jurait ses grands dieux que le jeune homme, couché tout de suite après son dîner, était seulement sorti de sa chambre le lendemain, vers sept heures. (Zola, dans le Trésor.)

Bernard éprouvait beaucoup de dédain pour ces Azévédo : « Ils jurent leurs grands dieux qu'ils ne sont pas d'origine juive. » (Mauriac dans le Trésor, à l'article « grand ».)

Il fallait écrire :

[...] vu la réaction outrée de l'opposition, qui jure ses grands dieux ne pouvoir voter pour le plan de match de Pauline Marois.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Un discours d'"ouverture"? » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/vincent-marissal...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

05 novembre 2012

Parer au plus pressant

Parer au plus pressant; parer au plus pressé.

  • L’instinct de survie et la nécessité de parer au plus pressant le ramènent à la réalité et l’aident à dissiper ses idées noires.
    (Jeanne Corriveau, dans Le Devoir du 3 novembre 2012.)

« Régler les problèmes les plus pressants, les plus graves », c'est parer au plus pressé, selon le Multidictionnaire. J'ai consulté aussi (aux articles « parer » et « pressant ») le Petit Robert, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, qui donnent un avis semblable :

Je suis toujours sur le qui-vive, ne connaissant pas mes appareils, redoutant une surprise, il faut parer au plus pressé, prévoir l'incident qui peut surgir. (Peisson, dans le Trésor.)

Pour le reste, l'on pare au plus pressé, et peu importent, après tout, les moyens. (Paulhan, dans le Trésor.)

Il faudrait écrire :

L’instinct de survie et la nécessité de parer au plus pressé le ramènent à la réalité et l’aident à dissiper ses idées noires.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« De sans-abri à député » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/363...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

31 octobre 2012

Décourager les électeurs à aller voter

Décourager quelqu'un à faire quelque chose; décourager quelqu'un de faire quelque chose; grammaire française; syntaxe; choix de la préposition.

  • Une enquête d’Élections Canada a permis d’établir le lien entre l’Albertaine RackNine et des appels trompeurs visiblement destinés à décourager les électeurs libéraux à aller voter.
    (PC dans le site du Devoir, le 23 février 2012 à 13 h 34.)

On décourage quelqu'un de faire quelque chose :

Vous m'avez découragé de travailler. (Petit Robert.)

Pierre nous a découragés d'aller visiter cette exposition. (Multidictionnaire.)

Tu redoutais de voir Michel prendre le large. Tu le voulais dans tes jupes. Tu voulais qu'il quitte la roulotte le moins possible. Et tu l'as découragé de chercher une situation. (Cocteau dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « large ».)

Il fallait écrire :

[...] décourager les électeurs libéraux d'aller voter.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Appels frauduleux : la firme en cause est liée aux conservateurs » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/343453/appels-fr...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

29 octobre 2012

Elles se doutaient qu'il ait pris le chemin de Montréal

Se douter que + indicatif ou subjonctif; choix du mode après se douter que; grammaire française; syntaxe.

  • Les autorités se doutaient qu'il ait pris le chemin de la métropole québécoise après sa fugue.
    (Claude Plante, dans La Tribune du 28 août 2012.)

D'après ce que je vois dans les dictionnaires courants, se douter que est suivi normalement de l'indicatif ou du conditionnel :

Je me doute qu'il s'est trompé. (Hanse-Blampain.)

Elle ne s'était pas doutée qu'on l'observait. (Hanse-Blampain.)

Il ne se doutait pas que tout avait été organisé. (Multidictionnaire.)

Vous ne vous doutiez pas que nous étions au courant. (Lexis.)

Il ne se doutait pas qu'on l'avait vu. (Trésor de la langue française informatisé.)

[...] il ne se doutait pas qu'un jour, on les prendrait si fort au sérieux. (Massis, dans le Trésor.)

Nous ne nous doutions pas que si peu de temps après nous aurions à supporter ensemble une si grande épreuve. (Romains, dans le Petit Robert.)

Le Hanse-Blampain donne ces précisions : « Se douter que ne marque pas le doute et se rapproche de croire. Aussi est-il suivi de l'indicatif ou du conditionnel à la forme affirmative et, rarement [c'est moi qui souligne], du subjonctif à la forme négative ou interrogative. »

Il fallait écrire :

Les autorités se doutaient qu'il avait pris le chemin de la métropole québécoise après sa fugue.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Le psychiatrisé retrouvé à Montréal » : http://www.lapresse.ca/la-tribune/faits-divers/201208/28/...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.

28 octobre 2012

Courrez la chance de gagner...

Courrez, courez; le verbe courir à l'impératif; orthographe.

Un salon de coiffure m'a envoyé une invitation qui a fait chou blanc en ce qui me concerne : Courrez la chance de gagner...

On écrit vous courrez au futur simple : En réservant tôt, vous courrez la chance de gagner...

À l'impératif, toutefois, il faut un seul r : Courez, courez vite si vous le pouvez... (Guy Béart.)

L'annonce aurait dû se lire : Courez la chance de gagner...

Un grand classique!

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

21 octobre 2012

Bactérie mangeuse de chaire

Chaire ou chair; homonymes; orthographe.

  • Le dernier miracle attribué à Kateri Tekakwitha est celui de la survie d'un jeune garçon [...] la bactérie mangeuse de chaire est entrée par sa lèvre et s'est propagée dans son corps.
    (PC dans le site du Devoir, le 20 octobre 2012.)

Le contexte religieux peut faire penser à la chaire d'un prédicateur, c'est-à-dire à la tribune d'où il fait son sermon, mais on doit écrire bactérie mangeuse de chair.

Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec

« Plusieurs délégations du Canada pour la canonisation de Kateri Tekakwitha » : http://www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religion/36196...

Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.