16 juin 2011
On s'en rend conte, c'est passé dû
Passé dû; anglicisme; calque de l'anglais.
- Le résultat, c'est un genre musical particulièrement ampoulé, remarquablement pompier, invariablement quétaine, complètement passé dû.
(Alain Dubuc, dans La Presse du 15 juin 2011.)
L'utilisation de passé dû, calque de past due, me semble ici un trait d'humour. Normalement, dans le contexte, on aurait écrit dépassé, démodé...
- L'aventure était condamnée au ridicule. Et on s'en rend conte dès la première ligne, celle du titre : Ô Kébek.
Ridicule, en effet :
Et on s'en rend compte dès la première ligne...
Line Gingras
Québec
« Pôvre Kébek » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/alain-dubuc/201106...
17:13 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
14 juin 2011
Derrières des portes closes
- Derrières des portes closes, toutefois, les militants vont batailler ferme [...]
(Hélène Buzzetti, dans Le Devoir du 10 juin 2011.)
On ne se propose pas d'admirer les derrières des portes closes; derrière est employé comme préposition, donc invariable :
Derrière des portes closes, toutefois, les militants vont batailler ferme [...]
- « C'est à nous de revoir nos façons de faire, pour être capable de rejoindre les Québécois dans leur cœur, dans leurs valeurs. »
[Madame Buzzetti cite l'ancien ministre Jean-Pierre Blackburn.]
Nous est le sujet implicite du verbe être; c'est avec ce sujet que doit s'accorder l'attribut, capables :
C'est à nous de revoir nos façons de faire, pour être capables de rejoindre les Québécois dans leur cœur, dans leurs valeurs.
Line Gingras
Québec
« Ouverture du congrès – Le PC savoure sa victoire » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/325166/ouverture...
03:44 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
13 juin 2011
Concurence et chiffre d'affaire
Chiffre d'affaire, chiffre d'affaires; concurence, concurrence; orthographe.
- S'ils choississent de ne pas aller sur lieux, on les accuse d'être indifférents aux malheurs des électeurs.
(Jean-Simon Gagné, dans Le Soleil du 26 mai 2011.)
S'ils choisissent de ne pas aller sur les lieux...
- [...] que les Forces canadiennes puissent représenter une concurence déloyale pour les entreprises privées spécialisées dans le nettoyage.
On écrit concurrence, avec deux r.
- Et de quoi s'inquiète M. le ministre? De la santé publique? Du moral des gens? Non, M. le clairvoyant s'inquiète du chiffre d'affaire des entreprises qui procéderont au nettoyage.
Comme le fait observer Marie-Éva de Villers, le nom affaire se met au pluriel dans l'expression chiffre d'affaires. (J'ai trouvé confirmation de cet avis dans le Petit Robert, aux articles « chiffre » et « affaire ».) Il fallait écrire :
Non, M. le clairvoyant s'inquiète du chiffre d'affaires des entreprises qui procéderont au nettoyage.
Line Gingras
Québec
« Le supplice de la goutte » : http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/opinions/chroniqueurs...
05:32 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
11 juin 2011
Un gouvernement qui insatisfait la population
Insatisfaire.
- « Cela fait 25 ans que je fais le métier, je n'ai jamais vu un gouvernement qui insatisfait la population aussi longtemps », affirme Jean-Marc Léger.
(M. Léger est cité par Marco Bélair-Cirino, dans Le Devoir du 11 juin 2011.)
Je n'ai pas trouvé le verbe insatisfaire dans les dictionnaires que j'ai sous la main (j'ai consulté le Petit Robert 2007, le Lexis, le Multidictionnaire, le Hanse-Blampain, le Colin, le Girodet, le Berthier-Colignon et le Trésor de la langue française informatisé.) Je proposerais :
Cela fait 25 ans que je fais le métier, je n'ai jamais vu un gouvernement qui mécontente la population aussi longtemps.
Line Gingras
Québec
« Sondage Léger Marketing-Le Devoir – Les Québécois veulent Legault » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/325319/sondage-l...
02:24 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
10 juin 2011
Présager de quelque chose
Présager de quelque chose ou présager quelque chose; grammaire française; syntaxe du français.
- Il se pourrait au contraire que les affrontements qu'on y découvre aujourd'hui présagent de ceux que nous vivrons bientôt.
(Christian Rioux, dans Le Devoir du 18 février 2011.)
Une personne peut présager quelque chose (complément d'objet direct) de quelque chose (complément d'origine ou de cause) :
Je ne présage rien de bon de son silence prolongé. (Girodet.)
Cependant, comme le fait observer Colin, lorsque présager a un seul complément, celui-ci est toujours un complément d'objet direct :
La réduction des stocks [...] laisse présager un redémarrage de la production. (Multidictionnaire.)
Un calme trop plat ne présageait rien de bon. (Gracq, dans le Lexis.)
Les blés ont été ruinés par la chaleur, les pommes de terre manquent, tout présage un hiver calamiteux pour les pauvres. (Guérin, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Un ciel bourré de nues ardoisées, qui présageaient une tempête de flocons plus épais. (Colette, dans le Trésor.)
[...] une victoire de première grandeur qui présageait la fin de la guerre. (Romains, dans le Trésor.)
Il fallait écrire :
Il se pourrait au contraire que les affrontements qu'on y découvre aujourd'hui présagent de ceux que nous vivrons bientôt.
Line Gingras
Québec
« Des "affaires ben laides" » : http://www.ledevoir.com/international/europe/317052/des-a...
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04:40 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
09 juin 2011
Elle ne s'en est pas aperçu?
Elle s'est aperçu, elle s'est aperçue; elles se sont aperçu, elles se sont aperçues; ils se sont aperçu, ils se sont aperçus; nous nous sommes aperçu, nous nous sommes aperçus; s'apercevoir, accord du participe passé du verbe pronominal; grammaire française; orthographe d'accord.
- De deux choses l'une : ou bien je ne m'en suis pas aperçu ou bien, pire encore, j'en suis consciente, mais j'ai décidé de protéger Amir.
(Françoise David, présidente de Québec solidaire, dans Le Devoir du 8 juin 2011.)
Le participe passé du verbe s'apercevoir, nous dit Marie-Éva de Villers, « s'accorde toujours en genre et en nombre avec le sujet » :
Ils se sont aperçus de leur erreur.
Elle s'est aperçue dans la glace. (Petit Robert.)
Nous nous sommes aperçus dans la rue. (Petit Robert.)
Il fallait écrire :
De deux choses l'une : ou bien je ne m'en suis pas aperçue ou bien, pire encore, j'en suis consciente, mais j'ai décidé de protéger Amir.
Line Gingras
Québec
« Lettres – Réponse à la chronique de Denise Bombardier » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/324965/lettres-r...
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06:07 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
07 juin 2011
Un atmosphère irrespirable
- « L’atmosphère était devenu irrespirable », a soutenu Lisette Lapointe.
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 6 juin 2011.)
Atmosphère est un nom féminin. Comme le participe passé employé avec l'auxiliaire être s'accorde en genre et en nombre avec le sujet du verbe, il fallait écrire :
« L’atmosphère était devenue irrespirable », a soutenu Lisette Lapointe.
Line Gingras
Québec
« Crise au PQ : trois députés quittent le parti » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/324888/crise-au-...
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02:01 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
06 juin 2011
Monsieur Bolduc confit...
- « Si les journalistes se réveillent pour entendre un attaché de presse, ça lui donne tout un rôle », confit Hubert Bolduc.
(Michel Corbeil, dans Le Soleil du 23 avril 2011.)
Monsieur Bolduc ne prépare pas des fruits confits; il n'a pas non plus, je pense, la mine confite :
La crème des hommes : doux, paterne, même un peu confit. (Gide, dans le Petit Robert.)
Il semblerait plutôt (d'après le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, consultés à l'article « confier ») qu'il ait dit quelque chose en confidence à un journaliste :
« Si les journalistes se réveillent pour entendre un attaché de presse, ça lui donne tout un rôle », confie Hubert Bolduc.
Je comprendrais, si le verbe confier était correctement employé, que l'intéressé ait un air quelque peu déconfit.
Line Gingras
Québec
« La méthode Dimitri Soudas » : http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/dossiers/elections-fe...
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07:21 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
04 juin 2011
Qu'elle avait été la réponse
Qu'elle ou quelle.
- À une journaliste qui insistait pour savoir qu'elle avait été la réponse à cette demande, elle a répondu [...]
(Robert Dutrisac, dans Le Devoir du 4 juin 2011.)
La journaliste aurait voulu savoir quelle réponse on avait faite à la demande; nous avons donc affaire à l'adjectif interrogatif, comme dans les exemples suivants, tirés du Petit Robert :
Quelle est donc cette jeune fille qui chante? (Musset.)
Quel est le but de la vie? (Maurois.)
Il fallait écrire :
À une journaliste qui insistait pour savoir quelle avait été la réponse à cette demande, elle a répondu [...]
Line Gingras
Québec
« Amphithéâtre de Québec – Risque d'implosion au PQ » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/324818/amphithea...
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23:55 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
03 juin 2011
Alcools de circonstances
De circonstances ou de circonstance; orthographe.
- Pour ce qui est des repas, l'entrée au saumon et la salade de mesclun avec vinaigrette balsamique étaient très corrects.
(Lio Kiefer dans son blogue, 29 mai 2011.)
L'entrée et la salade étaient très correctes :
Pour ce qui est des repas, l'entrée au saumon et la salade de mesclun avec vinaigrette balsamique étaient très correctes.
- [...] une crème glacée à la vanille de Tahiti, qui avait du quitter la Polynésie [...]
[...] une crème glacée à la vanille de Tahiti, qui avait dû quitter la Polynésie [...]
- Champagne sympa et porto velouté sont aussi du progarmme. Sinon, bar ouvert avec alcools de circonstances.
La locution de circonstance, qui signifie « qui est fait ou est utile pour une occasion particulière » (Petit Robert), est donnée pour invariable dans le Trésor de la langue française informatisé :
En cette période de départ en vacances, les conseils de prudence sont de circonstance. (Lexis.)
Mais il n'y a, à tout prendre, que des œuvres de circonstance, car toutes dépendent du lieu et du moment où elles furent créées. (France, dans le Trésor.)
Tout chez lui [Mallarmé] procédait de quelque principe sublime et réfléchi. Actes, geste, propos, même très familiers; même ses inventions futiles, les riens très gracieux, les petits vers de circonstance. (Valéry dans le Trésor, à l'article « vers ».)
Il fallait écrire :
Champagne sympa et porto velouté sont aussi du programme. Sinon, bar ouvert avec alcools de circonstance.
Line Gingras
Québec
« Belgique : histoire de langues... » : http://www.ledevoir.com/opinion/blogues/voyager-avec-lio-...
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23:55 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
31 mai 2011
À quelques heures prêt
Prêt ou près; orthographe.
- « [...] que cet homme, au faîte de sa puissance et qui était annoncé vainqueur contre Sarkozy ait, au tout dernier moment, à quelques heures prêt, tout bousillé et dans le pire des cadres, aux États-Unis, où on ne badine vraiment pas avec ces choses, à juste titre d'ailleurs. »
(Stéphane Baillargeon citant Philippe Martinat, dans Le Devoir du 28 mai 2011.)
Monsieur Martinat, qui s'exprimait oralement, ne parlait pas d'un degré de préparation, mais d'un écart temporel. S'il était question d'une femme, on n'écrirait certainement pas :
[...] que cette femme, au faîte de sa puissance [...] ait, au tout dernier moment, à quelques heures prête, tout bousillé et dans le pire des cadres...
Pour indiquer un écart, une différence, ce n'est pas l'adjectif prêt que l'on emploie, mais plutôt l'adverbe près, comme dans les exemples suivants, tirés du Petit Robert :
[J'aime] les choses classées au millimètre près, cela me donne une autorité géométrique. (Rolin.)
Il a échoué à deux points près.
Moi, Legrain, je n'en suis pas à une femme près. (Duhamel.)
Il fallait écrire :
[...] que cet homme, au faîte de sa puissance et qui était annoncé vainqueur contre Sarkozy ait, au tout dernier moment, à quelques heures près, tout bousillé et dans le pire des cadres...
Line Gingras
Québec
« Docteur Strauss et Mister Kahn » : http://www.ledevoir.com/societe/medias/324286/docteur-str...
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04:49 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
29 mai 2011
Éloges personnelles
Éloge, masculin ou féminin; genre du nom éloge; grammaire française.
- [...] les condoléances d'étrangers ont fait place aux éloges, plus personnelles, des proches du jeune Eric.
(Steve Rennie, PC, dans Cyberpresse, 27 mai 2011.)
Au pluriel comme au singulier, éloge est un nom masculin :
Des éloges bien mérités. (Multidictionnaire.)
Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur. (Beaumarchais, dans le Petit Robert.)
[...] les condoléances d'étrangers ont fait place aux éloges, plus personnels, des proches du jeune Eric.
Line Gingras
Québec
« Explosion à l'école Mother Theresa : les proches de la victime lui rendent hommage » : http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/justic...
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16:22 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
28 mai 2011
Ils se sont attirés une réponse immédiate
- Les avocats se sont attirés une réponse immédiate du bureau du procureur [...]
(Paola Messana, AFP, dans Cyberpresse, le 26 mai 2011.)
Lorsque le verbe pronominal a un complément d'objet direct (c.o.d.), c'est avec ce complément, s'il précède le verbe, que s'accorde le participe passé, comme si ce dernier était employé avec l'auxiliaire avoir. Si le c.o.d. est placé après le verbe, le participe passé reste invariable.
Les avocats ont attiré quoi? une réponse immédiate. Le c.o.d. étant placé après le verbe, le participe passé ne s'accorde pas :
Les avocats se sont attiré une réponse immédiate...
On écrirait par contre :
La réponse que les avocats se sont attirée...
Line Gingras
Québec
« Le ton monte entre les avocats de DSK et le procureur » : http://www.cyberpresse.ca/international/dossiers/laffaire...
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01:30 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
26 mai 2011
Le gouvernement a insisté de mobiliser...
Insister de faire quelque chose; insister de + verbe à l'infinitif; grammaire française; syntaxe.
- Pour sa part, le gouvernement français a exhorté ses citoyens à quitter Tokyo et à se réfugier dans le sud de l'archipel ou à rentrer en France, insistant auprès d'Air France de mobiliser des avions en Asie à cet effet.
(Marco Bélair-Cirino, dans Le Devoir du 17 mars 2011.)
Les dictionnaires que j'ai consultés (Petit Robert, Multidictionnaire, Hanse-Blampain, Lexis, Trésor de la langue française informatisé) n'admettent pas la construction insister de + verbe à l'infinitif, mais plutôt insister pour faire quelque chose, insister pour que l'on fasse quelque chose, insister pour qu'une chose soit faite :
Enfin on partit. Il insista pour se mettre à côté du chauffeur. (Montherlant, dans le Trésor.)
Elle a beaucoup insisté pour que je vienne. (Adamov, dans le Lexis.)
J'insistais près du maréchal Haig pour que la marche sur Bray fût poursuivie avec énergie. (Foch, dans le Trésor.)
On pouvait écrire :
Pour sa part, le gouvernement français a exhorté ses citoyens à quitter Tokyo et à se réfugier dans le sud de l'archipel ou à rentrer en France, insistant auprès d'Air France pour que soient mobilisés des avions en Asie à cet effet.
Line Gingras
Québec
« La patience des Japonais s'épuise » : http://www.ledevoir.com/international/asie/318966/la-pati...
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06:05 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
25 mai 2011
Des haut-parleur
- Cette immigration québécoise sera longtemps soutenue par divers haut-parleur montréalais, y compris par un journal comme Le Devoir.
(Jean-François Nadeau, dans Le Devoir du 25 mai 2011.)
D'après le Petit Robert (2007), le Multidictionnaire, le Hanse-Blampain, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, on écrit un haut-parleur, des haut-parleurs :
Des haut-parleurs diffusaient une musique continue, lointaine. (Le Clézio, dans le Lexis.)
[...] tendant l'oreille aux bribes de paroles déformées que déversent les haut-parleurs. (Butor, dans le Trésor.)
Lyon ou Paris, l'une ou l'autre villes de confluents, postes d'écoute de notre avenir, haut-parleurs de notre histoire. (Morand, dans le Trésor.)
Ce mot est visé par les rectifications de l'orthographe; cependant, si le Conseil supérieur de la langue française préconise la soudure, il ne propose pas l'invariabilité : un hautparleur, des hautparleurs.
On pouvait écrire :
Cette immigration québécoise sera longtemps soutenue par divers haut-parleurs montréalais, y compris par un journal comme Le Devoir.
Cette immigration québécoise sera longtemps soutenue par divers hautparleurs montréalais, y compris par un journal comme Le Devoir.
Line Gingras
Québec
« Hearst, la petite française du Nord ontarien » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/323...
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06:37 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
18 mai 2011
Aucun d'eux n'ont agressé leurs partenaires
- Vrai que ce sont des hommes à femmes, mais aucun d’eux à ce que je sache n’ont agressé leurs partenaires. VGE et Sylvia Kristel, Mitterand et Dalida, Clinton et Monica, ce furent des aventures.
(Stéphane Laporte dans son blogue, 16 mai 2011.)
Le noyau du groupe sujet aucun d'eux, c'est aucun :
Vrai que ce sont des hommes à femmes, mais aucun d'eux, à ce que je sache, n'a agressé ses partenaires.
L'homme politique s'appelait François Mitterrand, avec deux r.
* * * * *
- DSK n’aurait pas séduit l’employée de l’hôtel Sofitel de New-York, il l’aurait agressé.
Le gentilé New-Yorkais désigne les habitants de New York; le nom de la ville s'écrit sans trait d'union. (J'ai consulté le Multidictionnaire.)
Le participe passé utilisé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct, si celui-ci précède le verbe. DSK aurait agressé qui? une employée : il l'aurait agressée.
Line Gingras
Québec
« La différence entre séducteur et agresseur » : http://blogues.cyberpresse.ca/laporte/2011/05/16/la-diffe...
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02:27 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
16 mai 2011
La foule descent dans les rues
Il descent, il descend; elle descent, elle descend; un puit, un puits; grammaire française; orthographe.
- En ce mois de juillet 2010, le messager est suivi à la trace pendant plusieurs jours, jusqu'à Abbottabad, avant de disparaître derrière les murs de bétons d'une vaste résidence.
(Judith Lachapelle, dans La Presse du 7 mai 2011.)
Les murs sont en bétons.
* * * * *
- Pendant quelques 25 minutes, les dirigeants américains ignorent ce qui se passe à l'autre bout du monde.
Quelque, devant un nombre, est adverbe et invariable :
Pendant quelques 25 minutes...
* * * * *
- 2 mai 2011, Abbottabad, pakistan
La journaliste a oublié la majuscule à Pakistan.
* * * * *
- Les voisins se sont fait dire que l'oncle de la famille posséde un hôtel à Dubaï [...]
On écrit posséder, mais je possède, tu possèdes, elle possède.
* * * * *
- Des vaches et un bœuf sont gardés dans la partie sud du complexe, non loin d'un puit et de la maison du gardien.
Il faut mettre un s à puits, au singulier comme au pluriel.
* * * * *
- Aussitôt, dans les rues de New York, la foule descent dans les rues [...]
Le verbe descendre fait descend à la troisième personne du singulier du présent de l'indicatif :
Aussitôt, à New York, la foule descend dans les rues...
Line Gingras
Québec
« Treize ans de traque » : http://www.cyberpresse.ca/international/dossiers/ben-lade...
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17:26 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
14 mai 2011
Une idée jugée à cet aune
Un aune, une aune; aune, masculin ou féminin; genre du nom aune.
- Chaque congrès ou assemblée était perçu comme un affrontement entre les deux camps et chaque idée, jugée à cet aune.
(Manon Cornellier, dans Le Devoir du 11 mai 2011.)
Aune, nom féminin, désignait autrefois une mesure de longueur. À cette acception se rattache l'emploi figuré qui est fait du mot aujourd'hui, dans des expressions comme mesurer à son aune, mesurer à l'aune de, signifiant que l'on juge « d'après ses propres critères, ses préjugés » (Dictionnaire des expressions et locutions figurées de la maison Robert).
Le Petit Robert et le Lexis donnent aussi aune ou aulne, nom masculin; il s'agit d'un « arbre d'Europe qui croît dans les lieux humides » (Petit Robert).
Il fallait écrire :
Chaque congrès ou assemblée était perçu comme un affrontement entre les deux camps et chaque idée, jugée à cette aune.
Line Gingras
Québec
« Le poids du passé » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/323054/le-poids-...
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23:55 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
13 mai 2011
Courants d'idée
Courant d'idée, courant d'idées; courants d'idée, courants d'idées; orthographe.
- M. Golberg précise que les deux courants d'idée — terrorisme et séparatisme — ne sont pas aussi « maléfique » l'une que l'autre [...]
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 13 mai 2011.)
J'ai trouvé la graphie courant d'idées dans le Petit Robert, aux articles « courant » et « idée ». Le Trésor de la langue française informatisé ne donne cette expression ni à l'un ni à l'autre article; l'ouvrage contient cependant vingt-trois occurrences de courant d'idées, et cinq de courants d'idées, même s'il ne propose aucun exemple avec idée au singulier :
Mais de temps en temps je parvenais, en faisant passer tel ou tel courant d'idées au travers de mon chagrin, à renouveler, à aérer un peu l'atmosphère viciée de mon cœur. (Proust, à l'article « aérer ».)
L'éternité a duré une minute. Un autre courant d'idées vous emporte [...] (Baudelaire, à l'article « éternité ».)
Je n'ai pas vu l'expression dans les sept autres ouvrages consultés (Lexis, Multidictionnaire, Hanse-Blampain, Colin, Girodet, Berthier-Colignon, Jouette).
Il fallait écrire :
M. Goldberg précise que les deux courants d'idées — terrorisme et séparatisme — ne sont pas aussi « maléfiques » l'un que l'autre [...]
Ce sont bien entendu les deux courants qui sont plus ou moins « maléfiques », et que l'on compare l'un à l'autre.
Observation ajoutée le 14 mai 2011 : Il s'agit de monsieur Goldberg, en fait.
Line Gingras
Québec
« Plainte au Conseil de presse contre le NDG Free Press » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/323245/plainte-a...
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18:37 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
10 mai 2011
Au temps de Jésus
- Ma réponse fut rapide : Oui ma pt'ite dame, au temps de Jésus, les bateaux existaient et la langouste courrait sous les coraux.
(Lio Kiefer dans son blogue, le 9 mai 2011.)
L'apostrophe marque l'élision du premier e de petite; elle est donc mal placée.
On écrit courrait à la troisième personne du singulier du conditionnel présent; à l'imparfait de l'indicatif, toutefois, le verbe prend un seul r :
Cet athlète courrait plus vite s'il ne courait pas les bars la veille des compétitions.
Ma réponse fut rapide : Oui ma p'tite dame, au temps de Jésus, les bateaux existaient et la langouste courait sous les coraux.
Line Gingras
Québec
« Quand Jésus rencontre Pince Pilate... » : http://www.ledevoir.com/opinion/blogues/voyager-avec-lio-...
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05:12 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
08 mai 2011
La loi sur la loi
- Pour Mallick, l'américanisation de ce qu'on appela à une époque le Dominion sera consommée entre autres par la loi omnibus sur la loi et l'ordre qu'entend déposer bientôt le nouveau gouvernement, laquelle conduira à la création de grandes prisons. Mais aussi sur nombre de projets qui se trouvent dans les cartons des conservateurs, dont l'achat les avions de chasse F-35 de Lockheed Martin.
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 7 mai 2011.)
Madame Mallick fait état d'un « omnibus law and order bill », autrement dit d'un projet de loi omnibus (ou projet de loi d'ensemble) sur l'ordre public; on peut consulter à ce propos Termium et le Grand dictionnaire terminologique. Je suis d'avis en outre que l'on dépose un projet de loi, et non pas une loi.
Dans la deuxième phrase à l'étude, on a employé la préposition sur là où il faudrait par. Je doute fort, en effet, que la future loi omnibus porte à la fois sur diverses composantes de l'ordre public et sur de nombreux projets qui se trouvent dans les cartons des conservateurs; on a voulu dire plutôt, me semble-t-il, que l'américanisation du Canada sera consommée entre autres par l'adoption d'une loi omnibus sur l'ordre public et par la mise en œuvre de certains projets, dont l'achat d'avions de chasse. Je proposerais donc :
Pour Mallick, l'américanisation de ce qu'on appela à une époque le Dominion sera consommée entre autres par la loi omnibus sur l'ordre public qu'entend faire adopter bientôt le nouveau gouvernement, laquelle conduira à la création de grandes prisons. Mais aussi par nombre de projets qui se trouvent dans les cartons des conservateurs, dont l'achat des avions de chasse F-35 de Lockheed Martin.
Line Gingras
Québec
« Américanisation du Canada : la nouvelle majorité conservatrice relance le débat » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/322873/americani...
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23:55 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias