06 août 2010
Géographes et scientifiques
- Une énigme qui continue à faire suer géographes et scientifiques. (Hélène Clément, dans Le Devoir du 31 juillet 2010.)
La géographie étant une science, je dirais que les géographes sont des scientifiques :
Une énigme qui continue à faire suer géographes et autres scientifiques.
* * * * *
- Et pas piqué des verts non plus est le trio de canard.
On écrit pas piqué des vers (ou pas piqué des hannetons).
Line Gingras
Québec
« Prince Edward, ce voisin champêtre » : http://www.ledevoir.com/loisirs/voyage/293527/prince-edward-ce-voisin-champetre
00:12 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
31 juillet 2010
Interdits
- À ces derniers, l'accès au dossier est interdit, comme leur sont interdits la formulation d'un recours ainsi que la requête pour un acte supplémentaire. (Serge Truffaut, dans Le Devoir du 26 juillet 2010.)
Les deux sujets, formulation et requête, sont féminins :
À ces derniers, l'accès au dossier est interdit, comme leur sont interdites la formulation d'un recours et la requête pour un acte supplémentaire.
Je remplacerais ainsi que par et, plus léger.
* * * * *
- Comme l'a noté un caricaturiste, il [Philippe Courroye] est bel et bien une « Courroye de transmission. »
Le passage entre guillemets ne formant pas une phrase complète, le point doit se placer après le guillemet fermant :
Comme l'a noté un caricaturiste, il est bel et bien une « Courroye de transmission ».
Line Gingras
Québec
« L'affaire Bettencourt – L'embaumeur » : http://www.ledevoir.com/international/europe/293193/l-affaire-bettencourt-l-embaumeur
02:33 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
28 juillet 2010
Au meilleur de sa connaissance
Au meilleur de ma connaissance; to the best of my knowledge; anglicisme; calque de l'anglais.
- Le prédécesseur de Munir Sheikh à la barre de Statistique Canada, Ivan Fellegi, a déclaré lors de son témoignage mardi qu'au meilleur de sa connaissance, personne n'avait jamais été emprisonné au pays pour cette raison. (Hugo de Grandpré, dans La Presse du 27 juillet 2010.)
Selon le Multidictionnaire, le Colpron et une capsule de la série Le français au micro, de Radio-Canada, l'expression au meilleur de ma connaissance est le calque de l'anglais to the best of my knowledge. En français, cette idée est rendue généralement de l'une ou l'autre des façons suivantes : d'après ce que je sais, autant que je sache, à ma connaissance, pour autant que je sache. La phrase à l'étude aurait pu se lire :
Le prédécesseur de Munir Sheikh à la barre de Statistique Canada, Ivan Fellegi, a déclaré lors de son témoignage, mardi, qu'à sa connaissance personne n'avait jamais été emprisonné au pays pour cette raison.
Line Gingras
Québec
« Recensement : Munir Sheikh explique sa démission » : http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-canadienne/201007/27/01-4301679-recensement-munir-sheikh-explique-sa-demission.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B4_manchettes_231_accueil_POS2
07:10 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Tags : langue française, anglicisme, journalisme, presse
25 juillet 2010
Regretter que
Regretter que + indicatif; regretter que + subjonctif; regretter que, choix du mode; grammaire française.
- L'opérateur non identifié de Blogetry.com a pour sa part regretté que ses services eurent été coupés « sans notification ni explication ». (AFP, dans Cyberpresse, 21 juillet 2010.)
D'après le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain, regretter que doit être suivi du subjonctif :
Nous regrettons qu'il ne puisse venir. (Petit Robert.)
Il ne fallait donc pas employer le passé antérieur de l'indicatif dans la phrase à l'étude, mais le passé du subjonctif :
L'opérateur non identifié de Blogetry.com a pour sa part regretté que ses services aient été coupés...
Line Gingras
Québec
« Une plateforme de blogues fermée aux États-Unis » : http://technaute.cyberpresse.ca/nouvelles/internet/201007/21/01-4300113-une-plateforme-de-blogues-fermee-aux-etats-unis.php
06:38 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Commentaires (0)
24 juillet 2010
Et bien
Et bien ou eh bien; locution interjective; interjection; orthographe.
- Il n'y a pas là le moindre trésor architectural ni la moindre œuvre d'art. Rien qui ait une véritable valeur patrimoniale, comme on dit dans les ministères. Simplement des constructions qui évoquent le passé encore récent de ces anciens quartiers ouvriers [...] Et bien, ces petits ateliers sans valeur sont classés. (Christian Rioux, dans Le Devoir du 23 juillet 2010.)
Comme le fait observer Marie-Éva de Villers, la locution interjective (qui peut être « suivie d'une virgule ou d'un point d'exclamation ou d'interrogation ») ne s'écrit pas et bien, mais eh bien :
Eh bien, c'est à cette heure-ci que vous arrivez? (Multidictionnaire.)
J'ai fait la guerre, moi, Monsieur; je suis un homme dur; eh bien, j'ai pleuré. (Larbaud, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Il aurait fallu lire :
Eh bien, ces petits ateliers sans valeur sont classés.
Line Gingras
Québec
« L'église des pauvres » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/293072/l-eglise-des-pauvres
03:37 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
23 juillet 2010
Décidemment
Décidemment ou décidément; orthographe.
- Décidemment, les préjugés sur la conduite automobile des femmes ont la vie dure. (Pierre-Marc Durivage, dans L'auto blogue, 22 juillet 2010.)
Décidément.
Line Gingras
Québec
« Femmes au volant : tenaces, les préjugés! » : http://blogues.cyberpresse.ca/monvolant/auto/2010/07/22/femmes-au-volant-tenaces-les-prejuges/
04:26 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, orthographe, journalisme, médias
15 juillet 2010
Mettre le cap vers Gatineau
Mettre le cap vers ou mettre le cap sur; grammaire française; syntaxe du français; choix de la préposition.
- ... la flamme des Jeux du Québec a mis le cap vers Gatineau, hier après-midi, à deux semaines et demie des cérémonies d'ouverture. (Martin Comtois, dans Le Droit du 12 juillet 2010.)
D'après ce que je vois dans le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé (consultés à l'article « cap »), on ne met pas le cap vers, mais sur :
Mettre le cap sur l'Europe. (Multidictionnaire.)
Pour qu'il embrasse sa mère chez l'oncle Baptiste, et qu'ensuite il mette le cap sur Paris. (Daudet, dans le Lexis.)
Il n'est que temps de redresser la route, et vite, pendant l'éclaircie, la Sèvre met le cap sur Brest, ne sifflant plus, se hâtant, avec un grand espoir d'arriver. (Loti, dans le Trésor.)
De midi à quatre heures, Rodolphe mit tour à tour le cap sur toutes les maisons de connaissance... (Murger, dans le Trésor.)
Il faudrait donc écrire :
... la flamme des Jeux du Québec a mis le cap sur Gatineau...
Line Gingras
Québec
« La flamme met le cap vers Gatineau » : http://www.cyberpresse.ca/le-droit/dossiers/gatineau-2010/201007/12/01-4297671-la-flamme-met-le-cap-vers-gatineau.php?utm_source=BulletinCBP_Droit&utm_medium=email
08:06 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
14 juillet 2010
Pourvu qu'ils cuisinaient habilement leurs invités
Pourvu que + indicatif; pourvu que + subjonctif; pourvu que + indicatif ou subjonctif; grammaire française.
- ... le téléspectateur se fichait complètement des opinions de ses chefs d'antenne, pourvu qu'ils cuisinaient habilement leurs invités. (Hugo Dumas, dans La Presse du 8 juillet 2010.)
D'après les ouvrages que j'ai consultés (Petit Robert, Lexis, Multidictionnaire, Hanse-Blampain, Trésor de la langue française informatisé), la locution conjonctive pourvu que est toujours suivie d'un subjonctif :
Oh! pourvu que je tienne jusqu'à l'aube. (Daudet, dans le Petit Robert.)
Que tous meurent, pourvu que je vive éternellement même tout seul. (Ionesco, dans le Lexis.)
Pourvu que la loi soit sauve, la vertu l'est aussi. (Rolland, dans le Trésor.)
Je proposerais donc :
... le téléspectateur se fichait complètement des opinions de ses chefs d'antenne, pourvu qu'ils cuisinent* habilement leurs invités.
* Dans un registre littéraire, on pourrait choisir l'imparfait du subjonctif, cuisinassent.
Line Gingras
Québec
« King Larry! » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/hugo-dumas/201007/07/01-4296424-king-larry.php
07:45 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
06 juillet 2010
Ils ont été pris de cours
Pris de cours, pris de court; prendre de cours, prendre de court; prendre quelqu'un de cours, prendre quelqu'un de court; orthographe.
- Compte tenu de ces expériences, il est inconcevable que les responsables de la sécurité pour le G20 aient été pris de cours par la nécessité de détenir des centaines de personnes. (André Pratte, dans La Presse du 3 juillet 2010.)
On écrit prendre (quelqu'un) de court, être pris de court :
Il a été pris de court et n'a rien répondu. (Petit Robert.)
En principe, l'interne doit tout savoir et ne jamais être pris de court. S'il y a de la casse, c'est sa faute. (Léon Daudet, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Line Gingras
Québec
« Inadmissible » : http://www.cyberpresse.ca/place-publique/editorialistes/andre-pratte/201007/02/01-4295132-inadmissible.php
02:46 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
05 juillet 2010
La Bulgarie contre Bizance
Bizance ou Byzance; orthographe.
- Pour la Bulgarie, née dans les années 600 après J.-C., ce sont des luttes contre Bizance*, une conversion massive au christianisme... (Lio Kiefer, dans Le Devoir du 3 juillet 2010.)
L'empire byzantin (ce mot n'est pas visé par les rectifications de l'orthographe) avait pour capitale Constantinople; la ville s'était appelée Byzance avant de recevoir son nouveau nom en l'honneur de l'empereur Constantin.
Line Gingras
Québec
* Lundi 5 juillet, 21 h 19 : Je constate que la faute a été corrigée. Bravo à l'équipe du Devoir.
« Le pays à l'eau de rose » : http://www.ledevoir.com/loisirs/voyage/291904/le-pays-a-l-eau-de-rose
03:25 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
03 juillet 2010
À porté de main
À porté de main, à porté de la main; à portée de main, à portée de la main; orthographe.
- À l'heure où le Québec se gargarise de mondialisation, de conquête des « marchés » culturels et de mobilité de la main-d'œuvre, sait-il qu'il a, chez lui, tout près et à porté de main*, deux écrivains [Gabrielle Roy et Victor-Lévy Beaulieu] qui ne font pas semblant et qui sont, eux, vraiment universels? (Christian Rioux, dans Le Devoir du 2 juillet 2010.)
On écrit à portée de main, à portée de la main... :
C'était une corde à portée de main pour un homme qui se noyait. (Balzac, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Il avait toujours sur son lit, sur sa table, à portée de sa main, du papier à musique. (Rolland, dans le Trésor.)
L'élan d'une imagination vive vers un univers poétique à portée de la main. (Mounier, dans le Trésor.)
D'après les résultats d'une recherche Google, la faute serait fréquente.
Line Gingras
Québec
* Lundi 5 juillet, 21 h 25 : Je constate que la faute a été corrigée. Bravo à l'équipe du Devoir.
« Pot-pourri » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/291855/pot-pourri
02:38 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
02 juillet 2010
Il juge inadmissible les menaces de Sarkozy
Juger, verbe attributif.
- Le Parti socialiste est aussi monté au créneau. Son ancien premier secrétaire, François Hollande, juge « inadmissible » les menaces du chef d'État. (Marc Thibodeau, dans La Presse du 17 juin 2010.)
Il juge que ces menaces sont inadmissibles.
Il juge ces menaces inadmissibles.
Il juge inadmissibles ces menaces.
Il les juge inadmissibles.
Dans la phrase à l'étude, le verbe juger introduit un attribut du complément d'objet direct :
Son ancien premier secrétaire, François Hollande, juge « inadmissibles » les menaces du chef d'État.
Line Gingras
Québec
« Nicolas Sarkozy, maître du Monde? » : http://www.cyberpresse.ca/international/correspondants/201006/17/01-4290824-nicolas-sarkozy-maitre-du-monde.php
08:49 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, grammaire, journalisme, presse
01 juillet 2010
Le test d'ivressomètre
Ivressomètre ou alcootest.
- Prévenue de la situation, la SQ lui a fait passer le test d'ivressomètre_qui ont révélés des taux des 216 et 208 milligrammes d'alcool par cent millilitres de sang. (Claude Savary, dans Le Nouvelliste du 29 juin 2010.)
Selon Marie-Éva de Villers, ivressomètre est une impropriété; on devrait dire alcootest. Camil Chouinard explique en effet que l'alcootest (le mot désigne à la fois l'épreuve et l'appareil utilisé) permet de vérifier non pas le degré d'ivresse, « mais plutôt celui d'alcool dans le sang ». Je trouve d'ailleurs alcootest dans le Petit Robert, mais non ivressomètre.
Quatre autres fautes dans cette phrase – pourtant moins longue qu'un jour sans vin, d'après une estimation au pifomètre. Je me contenterai de les corriger :
Prévenue de la situation, la SQ lui a fait passer l'alcootest,_qui a révélé des taux de 216 et 208 milligrammes d'alcool par cent millilitres de sang.
Line Gingras
Québec
« Condamné 22 fois pour conduite en état d'ébriété » : http://www.cyberpresse.ca/le-nouvelliste/actualites/201006/29/01-4294028-condamne-22-fois-pour-conduite-en-etat-debriete.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B2_insolite_266_accueil_POS1
05:27 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
28 juin 2010
Aucun comparatif possible
Comparatif ou comparaison.
- Au final, les manifestations de Toronto n'auront pas atteint l'ampleur — ni en nombre, ni en dégâts — de celles du Sommet des Amériques de Québec, en 2001. Aucun comparatif possible non plus avec la rencontre de l'OMC à Seattle, en 1999. (Guillaume Bourgault-Côté, dans Le Devoir du 28 juin 2010.)
D'après ce que je vois dans le Petit Robert, le Lexis, le Multidictionnaire et le Trésor de la langue française informatisé, le nom masculin comparatif est uniquement un terme de grammaire : il s'agit du « second degré dans la signification des adjectifs et de certains adverbes » (Petit Robert); on parle du comparatif de supériorité (plus), d'égalité (aussi), d'infériorité (moins).
Rien ne s'oppose, me semble-t-il, à ce que l'on emploie simplement le mot comparaison dans la phrase à l'étude; il n'est utilisé nulle part ailleurs dans l'article :
Aucune comparaison possible non plus avec la rencontre de l'OMC à Seattle, en 1999.
Line Gingras
Québec
« Sécurité : trop cher pour rien, selon Sarkozy » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/291690/securite-trop-cher-pour-rien-selon-sarkozy
06:27 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
27 juin 2010
Pas personne
- En ce sens, la transaction n'étonnera pas personne. (Marc Antoine Godin, dans La Presse du 17 juin 2010.)
Le pronom personne ne s'emploie jamais avec pas (voir le Multidictionnaire ou le Hanse-Blampain) :
En ce sens, la transaction n'étonnera personne.
Line Gingras
Québec
« Halak prend le chemin de St-Louis »
(Cet article n'existe plus tel quel dans le site de Cyberpresse.)
03:37 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Tags : langue française, grammaire, journalisme, presse
26 juin 2010
Une voix juste comme un métronome
- Le chanteur a 70 ans et il ne l'est fait pas. (Marc André Joanisse, dans Le Droit du 24 juin 2010.)
Le chanteur ne fait pas ses 70 ans. Il ne les fait pas.
- On a toujours apprécié Smokey Robinson pour la douceur et la délicatesse de sa voix. Une voix juste comme un métronome et avec des intonations s'apparentant à celle de Michael Jackson...
Euh... Une voix juste comme un diapason, peut-être? (Un métronome sert à marquer la mesure.)
J'aurai sans doute l'occasion de revenir sur cet article.
Line Gingras
Québec
« Généreux, et à la hauteur de son immense talent » : http://www.cyberpresse.ca/le-droit/arts/201006/24/01-4293040-genereux-et-a-la-hauteur-de-son-immense-talent.php
06:02 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, grammaire, journalisme, presse
22 juin 2010
L'une des tentacules du Parti
Une tentacule, un tentacule; la tentacule, le tentacule; genre de tentacule; tentacule, masculin ou féminin.
- ... dans ce pays où le droit de grève n'existe pas et où les syndicats, loin de défendre les ouvriers, ne sont que l'une des tentacules du Parti... (Lysiane Gagnon, dans La Presse du 19 juin 2010.)
D'après le Petit Robert, le Lexis, le Trésor de la langue française informatisé, le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain, tentacule est un nom masculin :
Les tentacules visqueux de la pieuvre. (Multidictionnaire.)
Le Trésor fait observer que beaucoup d'auteurs considèrent ce mot comme féminin; il convient cependant d'écrire :
... les syndicats, loin de défendre les ouvriers, ne sont que l'un des tentacules du Parti...
Line Gingras
Québec
« La révolte des fourmis » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/lysiane-gagnon/201006/17/01-4291080-la-revolte-des-fourmis.php
10:32 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Tags : langue française, grammaire, journalisme, presse
21 juin 2010
À petits feux
À petits feux ou à petit feu.
- Ils adorent la nature, mais leur mode de vie la tue à petits feux. (Gil Courtemanche, dans Le Devoir du 19 juin 2010.)
Le Petit Robert, le Lexis, le Multidictionnaire et le Trésor de la langue française informatisé, consultés à l'article « feu », donnent seulement la graphie à petit feu :
Le chagrin le fait mourir à petit feu. (Petit Robert.)
C'est toi, Louis! ton dîner est tout prêt dans la cuisine, mon enfant. J'ai laissé la soupe à petit feu. (Duhamel, dans le Trésor.)
Alors, c'est cela, je me laisserai mourir à petit feu, élégamment, au milieu de mes amis pâles d'émoi. (Miomandre, dans le Trésor.)
J'écrirais donc :
Ils adorent la nature, mais leur mode de vie la tue à petit feu.
* * * * *
-
Il faut dire qu'en Louisiane ou au Mississippi, chaque famille de pêcheur à une belle-famille qui travaille dans le pétrole.
À mon avis, on a voulu parler de familles entières ou presque : pour chaque famille de pêcheurs, une autre travaille dans le pétrole.
* * * * *
-
Ce sont les victimes de la marée noire qui montent les premiers aux barricades...
Ce sont les victimes de la marée noire qui montent les premières aux barricades...
Line Gingras
Québec
« Un romancier américain » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/291215/un-romancier-americain
04:27 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, grammaire, journalisme, presse
18 juin 2010
Emportez vos vuvuzelas
Emporter et apporter.
- ... le pilote de la Suisse, Ottmar Hitzfeld, a pour sa part décidé d'inviter des partisans sud-africains à assister au dernier entraînement de son équipe.
C'est que Hitzfeld était convaincu que ceux-ci allaient emporter leurs vuvuzelas, et il voulait que ses joueurs s'habituent à communiquer entre eux au milieu du vacarme qu'émettent les trompettes. (Jean Dion, dans Le Devoir du 16 juin 2010.)
On dirait :
Les partisans étaient tellement déçus qu'ils ont quitté le stade avant la fin du match, sans emporter leurs vuvuzelas.
Demande à tes amis d'apporter leurs vuvuzelas lorsqu'ils viendront au carnaval.
Il fallait écrire :
C'est que Hitzfeld était convaincu que ceux-ci allaient apporter leurs vuvuzelas, et il voulait que ses joueurs s'habituent à communiquer entre eux au milieu du vacarme qu'émettent les trompettes.
Line Gingras
Québec
« Ça sent la Coupe – Presque tout nul » : http://www.ledevoir.com/sports/soccer/290977/ca-sent-la-coupe-presque-tout-nul
05:18 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
16 juin 2010
Ça nous rend esclave de l'automobile
Rendre, verbe attributif; attribut du complément d'objet direct; grammaire française; orthographe d'accord.
- « La tendance dans l'industrie, c'est de quitter les centres de village pour s'implanter aux abords des grands axes routiers, se désole M. Derouin. C'est laid, ça nous rend esclave de l'automobile... » (Simon Diotte, dans La Presse du 15 juin 2010.)
On écrit :
La pollution rend ses enfants malades.
La pollution les rend malades.
La pollution nous rend malades.
Dans ces exemples, le verbe rendre introduit un attribut du complément d'objet direct; il en va de même dans la phrase à l'étude :
C'est laid, ça nous rend esclaves de l'automobile...
* * * * *
-
... face à la concurrence des grandes surfaces qui se multiplient dans les Laurentides et qui asphyxies peut à peu les rues principales des villages.
... et qui asphyxient peu à peu...
-
... grâce à une exposition qui lui est consacrée au Centre d'exposition de Val-David, situé juste en face l'épicerie.
... juste en face de l'épicerie.
-
Les amateurs d'art se donnent également rendez-vous aux Jardins du Précambien, un parcours en forêt de 3 km...
-
Jardins du Précambien : www.jardinsduprecambrien.com
Il s'agit évidemment des Jardins du Précambrien.
Line Gingras
Québec
« Une immense fresque pour sauver l'épicerie locale » : http://www.cyberpresse.ca/voyage/quebec/201006/15/01-4290038-une-immense-fresque-pour-sauver-lepicerie-locale.php
05:14 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
14 juin 2010
Un mandat au long court
Au long court; au long cours; orthographe.
- La longueur du mandat ainsi que le nombre de semaines de présence de Yannick Nézet-Séguin seront dévoilés aujourd'hui, mais il y a fort à parier que, quelle que soit la durée initiale, le mandat du chef québécois sera au long court. (Christophe Huss, dans Le Devoir du 14 juin 2010.)
Je crois que l'on a voulu comparer le mandat du chef d'orchestre à la mission d'un capitaine au long cours*.
* À 18 h 16, je constate que la faute a été corrigée. Bravo!
Line Gingras
Québec
« Musique classique – Yannick Nézet-Séguin à Philadelphie! » : http://www.ledevoir.com/culture/musique/290808/musique-classique-yannick-nezet-seguin-a-philadelphie
05:13 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse