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24 février 2011

Bien qu'il eut concédé...

Bien que + indicatif ou subjonctif; passé antérieur de l'indicatif ou plus-que-parfait du subjonctif; grammaire française; orthographe.

  • Mais bien que le Canadien eut concédé 19 tirs contre 8, il pouvait se rasséréner quelque peu en rentrant se réchauffer avec un déficit d'un seul but. Pendant l'entracte, on arrosait la glace à l'aide de bons vieux boyaux.
    (Jean Dion, dans Le Devoir du 21 février 2011.)

On écrit correctement eut concédé, au passé antérieur de l'indicatif :

Après que le Canadien eut concédé 19 tirs contre 8, il rentra se réchauffer avec un déficit d'un but.

Après bien que, cependant, la règle veut que l'on emploie le subjonctif, selon le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain. Il fallait donc utiliser le plus-que-parfait du subjonctif dans la phrase à l'étude (ou sinon le subjonctif passé, ait concédé), et mettre un accent circonflexe sur le u :

Mais bien que le Canadien eût concédé 19 tirs contre 8, il pouvait se rasséréner quelque peu en rentrant se réchauffer avec un déficit d'un seul but. Pendant l'entracte, on arrosait la glace à l'aide de bons vieux boyaux.

Line Gingras
Québec

« Le grand air ne sied pas au Canadien » : http://www.ledevoir.com/sports/hockey/317268/le-grand-air...

22 février 2011

Au niveau des élèves ayant subit de l'intimidation

Subit, subi; participe passé du verbe subir; au niveau de; grammaire; orthographe.

  • La proportion d'élèves ayant subit différentes formes d'intimidation a aussi diminué.
    (Isabelle Légaré, dans Le Nouvelliste du 17 février 2011.)

Le participe passé du verbe subir, c'est subi, sans t; il fait subie au féminin. Quant à subit, c'est la forme de la troisième personne du singulier du présent ou du passé simple de l'indicatif. (Ce pourrait être aussi l'adjectif subit, synonyme de soudain.)

Il fallait écrire :

La proportion d'élèves ayant subi différentes formes d'intimidation a aussi diminué.

Dans un autre contexte, on écrirait :

Les élèves ont parlé des différentes formes d'intimidation qu'ils avaient subies.

* * * * *

  • ... qui se réjouit plus particulièrement des résultats au niveau du tabagisme.
  • « Bien qu'à la baisse, la consommation de drogues est encore importante », a nuancé le Dr Grenier avant de mentionner qu'au niveau de l'alcool, 24 % des adolescents ont avoué avoir bu de manière « excessive et répétitive ».

La locution au niveau de, qu'elle soit employée au propre ou au figuré, doit en principe évoquer une idée de hauteur. Son utilisation au sens d'en ce qui concerne est fréquente, mais très souvent et vivement critiquée. Il faut la déconseiller.

On aurait pu écrire, par exemple :

... qui se réjouit plus particulièrement des résultats relatifs au tabagisme.

... avant de mentionner qu'en ce qui concerne l'alcool, 24 % des adolescents ont avoué avoir bu de manière « excessive et répétitive ».

... avant de mentionner que 24 % des adolescents ont avoué avoir abusé de l'alcool de manière répétitive.

Line Gingras
Québec

« Les jeunes vont bien... ou presque » : http://www.cyberpresse.ca/le-nouvelliste/actualites/201102/17/01-4371132-les-jeunes-vont-bien-ou-presque.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_actualites_442_section_POS1

21 février 2011

Preuve qu'on n'a guère avancée

  • Si l'Office de la langue française ne s'occupe pas de la qualité de la langue, qui donc le fera?

    C'est la question désespérante qui se posait, la semaine dernière, à la lecture d'une lettre collective que signaient, dans Le Devoir, neuf terminologues qui ont tous été à l'emploi de l'OLF.
    (Lysiane Gagnon, dans La Presse du 17 février 2011.)

L'organisme s'appelle aujourd'hui l'Office québécois de la langue française (OQLF), comme l'indiquent les auteurs de la lettre.

La locution à l'emploi de est condamnée comme anglicisme; j'en ai parlé ici. 

  • ... on retrouve évidemment la vieille querelle entre la norme et l'usage, entre ceux qui essaient d'améliorer la qualité de la langue et les linguistes qui s'inclinent devant n'importe quelle habitude populaire, et qui accusent les premiers d'« élitisme »... preuve qu'on n'a guère avancée depuis l'époque où les garçons qui essayaient de bien s'exprimer se faisaient traiter de « fifs ».

Madame Gagnon ne fait pas allusion à une preuve qu'on n'aurait pas apportée; elle veut dire, plutôt : Cela prouve qu'on n'a guère avancé. Le mot que, élidé en qu', n'est pas pronom relatif représentant preuve, mais conjonction de subordination; le verbe avancer n'est pas employé comme transitif, au sens de « mettre en avant, proposer comme vrai » (Petit Robert), mais comme intransitif, au sens de « progresser ». Comme il n'a pas de complément d'objet direct, son participe passé doit rester invariable :

... les linguistes qui s'inclinent devant n'importe quelle habitude populaire, et qui accusent les premiers d'« élitisme »..., preuve qu'on n'a guère avancé depuis l'époque où les garçons qui essayaient de bien s'exprimer se faisaient traiter de « fifs ».

Line Gingras
Québec

« Langue : le vrai danger » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/lysiane-gagnon/201102/16/01-4370968-langue-le-vrai-danger.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_lysiane-gagnon_3265_section_POS1

19 février 2011

Ne fusse qu'une seule fois

Fusse, fût-ce; grammaire; conjugaison du verbe être; orthographe.

  • Lorsqu’on écoute Yvon Deschamps, ne fusse qu’une seule fois, raconter ses monologues, ils se figent dans notre inconscient...
    (Luc Boulanger, dans Le Devoir du 19 février 2011.)

La forme fusse existe, mais elle correspond à la première personne du singulier de l'imparfait du subjonctif, et non pas à la troisième : que je fusse, que tu fusses, qu'il fût... :

Je ne peux rien vous promettre, fût-ce pour vous faire plaisir. (Petit Robert.)

On pouvait écrire :

Lorsqu’on écoute Yvon Deschamps, ne fût-ce qu'une seule fois...
Lorsqu’on écoute Yvon Deschamps, ne serait-ce qu’une seule fois...

Line Gingras
Québec

« Théâtre – Deschamps d’honneur » : http://www.ledevoir.com/culture/theatre/317167/theatre-de...

14 février 2011

Dans l'ordre et dans le désordre

  • Fort bien accueilli en mars 2009, le rapport du Groupe d'action sur la réussite et la persévérance scolaire dirigé par L. Jacques Ménard...
    (Lisa-Marie Gervais, dans Le Devoir du 14 février 2011.)
    

Il s'agit en fait du rapport du Groupe d'action sur la persévérance et la réussite scolaires* au Québec, ainsi que le montre une recherche Google (et comme on peut le voir sur la page couverture du rapport).

  • Près de six mois plus tard, la ministre de l'Éducation de l'époque, Michelle Courchesne, s'en était grandement inspirée pour élaborer son plan d'action pour la Persévérance scolaire...

Rien ne justifie la majuscule à persévérance.

  • Dans le même ordre d'idée...

On écrit dans le même ordre d'idées**, d'après le résultat des recherches que j'ai déjà effectuées sur la question.

Line Gingras
Québec

* À 15 h 28, je vois que l'on a mis la marque du pluriel à scolaires, mais que l'ordre des mots n'a pas été rétabli.
** La correction a été apportée.

« Persévérance scolaire – Une passerelle de la garderie à la maternelle » : http://www.ledevoir.com/societe/education/316757/perseverance-scolaire-une-passerelle-de-la-garderie-a-la-maternelle

06 février 2011

Les procès comme tel

Comme tel, variable ou invariable; grammaire française; orthographe.

  • La conférence préparatoire des procès pour pornographie infantile aura lieu le 21 avril, tandis que les procès comme tel se tiendront au début juin et à la fin juin.
    (Christiane Desjardins, dans La Presse du 4 février 2011.)

Comme tel n'est pas une locution invariable; dans cette expression, tel, adjectif indéfini, s'accorde avec le nom auquel il se rapporte (on peut voir à ce sujet le Multidictionnaire) :

... ces éclairs de haine que nous surprenons chez lui, dirigés contre la nature humaine comme telle... (Du Bos dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « morosité ».)

Il fallait écrire :

... tandis que les procès comme tels se tiendront au début juin et à la fin juin.

Line Gingras
Québec

« Jean-François Harrisson repart dans ses élucubrations » : http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/justice-et-faits-divers/201102/04/01-4367112-jean-francois-harrisson-repart-dans-ses-elucubrations.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_BO2_quebec_canada_178_accueil_POS1

03 février 2011

Voyageur courronné

Courronné ou couronné; courronner ou couronner.

  • Le Dr Gary Feldman a été courronné le voyageur le plus malchanceux du monde.
    (Légende d'une photo accompagnant un article de Valérie Simard, dans La Presse du 26 janvier 2011.)

Couronné.

Line Gingras
Québec

« Le touriste le plus malchanceux au monde » : http://www.cyberpresse.ca/voyage/nouvelles/201101/26/01-4363892-le-touriste-le-plus-malchanceux-au-monde.php

31 janvier 2011

Vous avez bien dit « le » granule?

Le granule, la granule; un granule, une granule; granule, masculin ou féminin; genre du nom granule.

  • Le granule sans effet, qu'on retrouve aussi en quantité appréciable dans les pharmacies du Québec, n'est pas la seule à appeler une énième mise à mort scientifique...
    (Fabien Deglise, dans Le Devoir du 22 janvier 2011.)

Souffrant d'un insupportable sentiment d'incertitude linguistique à la lecture de cette phrase, j'ai vite consulté mon Petit Robert : granule est-il masculin ou féminin? Réponse : masculin. Une pilule, mais un granule (« petit grain », à l'origine). Il fallait faire tous les accords en conséquence :

Le granule sans effet, qu'on retrouve aussi en quantité appréciable dans les pharmacies du Québec, n'est pas le seul à appeler une énième mise à mort scientifique...

Line Gingras
Québec

« Pour en finir avec l'astrologie et autres pseudo-sciences » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/315179/pour-en-finir-avec-l-astrologie-et-autres-pseudo-sciences

23 janvier 2011

Sa mère, flamande, parlait flamant

  • L'artiste a d'ailleurs la complexité qu'il faut pour donner à cette mission la profondeur et la pertinence qui depuis des années assure le succès de ces créations comiques tout en étant lettrées : « Ma mère est flamande et mon père est wallon, poursuit Coppens. Ma langue maternelle, c'était le français, mais ce n'était pas la langue de ma mère, qui parlait flamant avec sa mère au téléphone quand j'étais petit. »
    (Fabien Deglise, dans Le Devoir du 22 janvier 2011.)

À moins d'être un drôle d'oiseau, la mère de l'humoriste Bruno Coppens devait plutôt parler flamand :

L'artiste a d'ailleurs la complexité qu'il faut pour donner à cette mission la profondeur et la pertinence qui depuis des années assurent le succès de ces créations comiques tout en étant lettrées : « Ma mère est flamande et mon père est wallon, poursuit Coppens. Ma langue maternelle, c'était le français, mais ce n'était pas la langue de ma mère, qui parlait flamand avec sa mère au téléphone quand j'étais petit. »

Line Gingras
Québec

« Bruno Coppens – Les mots pour le rire » : http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/315140/bruno-coppens-les-mots-pour-le-rire

19 janvier 2011

Son nom a été reconnu coupable?

  • Reconnu coupable de divers crimes sexuels, le nom de Richard Bouillon a refait surface à maintes reprises tout au long de l'Affaire Surprenant.
    (Hugo Meunier, dans La Presse du 18 janvier 2011.)

On écrit l'affaire Dreyfus. (Voir le Petit Robert ou le Trésor de la langue française informatisé.)

Je conseillerais :

Le nom de Richard Bouillon, reconnu coupable de divers crimes sexuels, a refait surface à maintes reprises tout au long de l'affaire Surprenant.

Line Gingras
Québec

« Affaire Julie Surprenant : de nouvelles révélations » : http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/justice-et-faits-divers/201101/18/01-4361290-affaire-julie-surprenant-de-nouvelles-revelations.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_BO2_quebec_canada_178_accueil_POS4

18 janvier 2011

Rien n'interdit le Québec de se doter...

Interdire quelqu'un de faire quelque chose; interdire quelqu'un de + infinitif; interdire à quelqu'un de faire quelque chose; interdire à quelqu'un de + infinitif; grammaire française; syntaxe du français.

  • Légalement, rien n'interdit le Québec de se doter d'une constitution interne...
    (Michel David, dans Le Devoir du 15 janvier 2011.)

On interdit à quelqu'un de faire quelque chose :

Sa maman lui interdit de parler à des inconnus. (Multidictionnaire.)

Sa santé lui interdit de fumer. (Hanse-Blampain.)

Impossible d'interroger les femmes. Il leur avait interdit de répondre. (Vailland, dans le Lexis.)

Tantôt on permettait aux tribunaux de faire des règlements d'administration publique, ce qui était manifestement hors de leur ressort; tantôt on leur interdisait de juger de véritables procès, ce qui était les exclure de leur domaine propre. (Tocqueville, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

Il fallait écrire :

Légalement, rien n'interdit au Québec de se doter d'une constitution interne...

Légalement, rien n'empêche le Québec de se doter d'une constitution interne...

Line Gingras
Québec

« Les eaux dormantes » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/314735/les-eaux-dormantes

14 janvier 2011

À leur frais

  • Dans l'attente du plan d'urbanisme du gouvernement, les propriétaires privés n'osent pas démarrer la reconstruction à leur frais.
    (Lisa-Marie Gervais, dans Le Devoir du 12 janvier 2011.)

Le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain font observer que le nom frais, appliqué aux dépenses, s'emploie toujours au pluriel; je trouve confirmation de cet avis dans le Petit Robert, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé. Il fallait écrire :

Dans l'attente du plan d'urbanisme du gouvernement, les propriétaires privés n'osent pas démarrer la reconstruction à leurs frais.

* * * * *

  • Mais le réel problème vient davantage du manque de coordination sur le terrain entre les organisations internationales et les ONG, qui n'ont pas toute la même expérience.

Je crois comprendre que toutes ces organisations n'ont pas la même expérience, qu'elles n'ont pas toutes la même expérience :

Mais le réel problème vient davantage du manque de coordination sur le terrain entre les organisations internationales et les ONG, qui n'ont pas toutes la même expérience.

Line Gingras
Québec

« Tan an sispann an Ayiti – Tout reste à faire, un an après » : http://www.ledevoir.com/international/amerique-latine/314520/tan-an-sispann-an-ayiti-tout-reste-a-faire-un-an-apres

13 janvier 2011

Les milliards qu'ils ont empoché

  • ... les milliards qu'ont empoché ces financiers...
    (Lysiane Gagnon, dans La Presse du 11 janvier 2011.)

Empocher est un verbe transitif direct; c'est dire que la somme d'argent que l'on empoche est un complément d'objet direct (c.o.d.). Or, le participe passé employé avec avoir s'accorde en genre et en nombre avec le c.o.d., si celui-ci est placé devant le verbe. Comme ce ne sont pas les milliards qui ont empoché les financiers, mais les financiers qui ont empoché les milliards, il fallait écrire :

... les milliards qu'ont empochés ces financiers...

Line Gingras
Québec

« Les détails qui tuent » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/lysiane-gagnon/201101/05/01-4357478-les-details-qui-tuent.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_lysiane-gagnon_3265_section_POS1

12 janvier 2011

Il permettra de clarifier et permettre

  • Le Programme d'appui aux langues officielles (PADL) vient de lancer son nouveau site Web.
    (Paul Gaboury, dans Le Droit du 5 janvier 2011.)

Le programme s'appelle en fait Programme d'appui aux droits linguistiques.

  • Selon la directrice du programme, Geneviève Boudreau, le remaniement du site permettra de clarifier l'information juridique qui peut être complexe, et permettre que le processus de demande de financement soit facile à suivre et à comprendre.

Je proposerais :

Selon la directrice du programme, Geneviève Boudreau, le remaniement du site permettra de clarifier l'information juridique, qui peut être complexe, et rendra le processus de demande de financement plus facile à suivre et à comprendre. 

Line Gingras
Québec 

« Des informations vulgarisées sur le Web » : http://www.cyberpresse.ca/le-droit/actualites/fonction-publique/201101/05/01-4357517-des-informations-vulgarisees-sur-le-web.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_fonction-publique_86613_section_POS3

10 janvier 2011

Nombreux ont cru

Nombreux utilisé comme pronom; grammaire française.

  • Mais vous ne pouvez pas savoir à quel point ces synthèses ont représenté un défi pour nos journalistes [...] Nombreux ont cru ne pas y arriver, mais tous se sont surpris à se passionner pour ce plongeon dans notre mémoire collective.
    (Josée Boileau, dans Le Devoir du 10 janvier 2011.)

D'après ce que je vois dans le Petit Robert, le Lexis, le Multidictionnaire, le Hanse-Blampain et le Trésor de la langue française informatisé, nombreux est toujours adjectif – au contraire de plusieurs, qui s'emploie comme adjectif ou comme pronom :

D'autres dormaient dans des coins; plusieurs mangeaient. (Flaubert, dans le Petit Robert.)

De nombreuses familles ont protesté. (Petit Robert.)

Ils vinrent nombreux à notre appel. (Petit Robert.)
[Nombreux est ici attribut du sujet.]

Nombreux sont ceux qui... (Petit Robert.)
[Le sujet est inversé dans cette phrase, qui équivaut à : Ceux qui (...) sont nombreux.]

Il y avait de nombreux escaliers pour passer de terrasse en terrasse. (Giono, dans le Lexis.)

Ils étaient nombreux à attendre : des jeunes, des vieux, des hommes, des femmes, une vraie cohue. (Beauvoir, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

Comme l'équipe du Devoir n'est pas bien... nombreuse, il suffisait d'écrire à mon avis :

... Plusieurs ont cru ne pas y arriver...

Line Gingras
Québec

« Cent ans entre vous et nous » : http://www.ledevoir.com/societe/medias/314347/cent-ans-entre-vous-et-nous

09 janvier 2011

Elles font faces à des accusations

Ils font faces; elles font faces; nous faisons faces; faire face ou faire faces; orthographe.

  • Ces deux personnes font faces à des accusations liées aux stupédiants et à l'application des taxes sur les produits du tabac.
    (PC dans Cyberpresse, 8 janvier 2011.)

Dans la locution verbale faire face, face est toujours invariable :

Le long des murs, deux rangées de moines se font face, immobiles. (Green, dans le Petit Robert.)

Ils ont fait face aux épreuves avec courage. (Multidictionnaire.)

Il fallait écrire :

Ces deux personnes font face à des accusations liées aux stupéfiants et à l'application des taxes sur les produits du tabac.

Je signale par ailleurs que le titre de l'article, ci-dessous, contient également une faute d'orthographe : le gentilé, ou nom désignant les habitants d'un lieu, prend la majuscule. On aurait dû écrire : Deux Québécois...

Line Gingras
Québec

« Deux québécois âgés dans la soixantaine arrêtés dans les Maritimes » : http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/justice-et-faits-divers/201101/08/01-4358382-deux-quebecois-ages-dans-la-soixantaine-arretes-dans-les-maritimes.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_BO2_quebec_canada_178_accueil_POS3

03 janvier 2011

Il eut mieux fallu...

  • ... pour interdire la diffusion de l'annonce et des 5000 affiches que la SSJB-M en avait tiré.
    (Robert Dutrisac, dans Le Devoir du 9 octobre 2010.)

Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct, si celui-ci est placé devant le verbe. La Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal avait tiré quoi? 5000 affiches :

... pour interdire la diffusion de l'annonce et des 5000 affiches que la SSJB-M en avait tirées.

* * * * *

  • « Il eut mieux fallu parler d'une victoire de la liberté de parole », estime Me François Gendron.

Avec l'adverbe mieux, je suis d'avis que Me Gendron n'aurait pas dû employer le verbe falloir, mais plutôt le verbe valoir – au conditionnel passé, et non pas au passé antérieur de l'indicatif. Deux possibilités :

« Il eût mieux valu parler d'une victoire de la liberté de parole », estime Me François Gendron. [Conditionnel passé deuxième forme.]

« Il aurait mieux valu parler d'une victoire de la liberté de parole », estime Me François Gendron. [Conditionnel passé première forme.]

Line Gingras
Québec

« Quelques traîtres mots » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/297788/quelques-traitres-mots

01 janvier 2011

Fringue, fringue sur la rivière

Fringuant ou fringant; participe présent ou adjectif; grammaire française; orthographe.

  • Bernard Hopkins voudra prolonger le combat et provoquer des huées qui pourraient affecter son jeune et fringuant rival.
    (Ronald King, dans La Presse du 18 décembre 2010.)

Nous n'avons pas affaire ici au participe présent du verbe fringuer, mais à l'adjectif fringant – que l'on peut mettre au féminin ou remplacer par un autre adjectif :

Ces circonstances pourraient affecter sa jeune et fringante rivale.

... provoquer des huées qui pourraient affecter son jeune et fougueux rival.

Il fallait écrire :

Bernard Hopkins voudra prolonger le combat et provoquer des huées qui pourraient affecter son jeune et fringant rival.

Line Gingras
Québec

« Soirée désagréable en vue pour Jean Pascal... » : http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/ronald-king/201012/18/01-4353670-soiree-desagreable-en-vue-pour-jean-pascal.php

26 décembre 2010

La cédille devant quelles lettres?

  • « Ç'est beaucoup plus un casse-tête qu'autre chose... »
    (Jeanne Corriveau citant Lynn Gagnon, dans Le Devoir du 24 décembre 2010.)

La cédille indique que la lettre c doit être prononcée s, mais on l'utilise seulement devant les voyelles a, o, u :

« C'est beaucoup plus un casse-tête qu'autre chose... »

Line Gingras
Québec

« Les trésors cachés du maire Tremblay » : http://www.ledevoir.com/politique/montreal/313692/les-tresors-caches-du-maire-tremblay

25 décembre 2010

Dut-il y laisser sa peau

Passé simple ou imparfait du subjonctif; grammaire française; orthographe.

  • Restait la côte Gilmour, réputée impraticable l'hiver, mais il ne se laisserait pas arrêter pour si peu.

    Il la pelletterait, pouce par pouce, dut-il y laisser sa peau.

    Mais la neige des Champs-de-Bataille était durcie depuis longtemps et si lourde qu'il ne pût la soulever.
    (François Bourque, dans Le Soleil du 24 décembre 2010.)

Le héros de ce conte de Noël est résolu à pelleter la côte Gilmour, quand bien même il y laisserait sa peau. Nous avons donc affaire, dans la deuxième phrase ci-dessus, à un imparfait du subjonctif plutôt qu'à un passé simple de l'indicatif. Il fallait écrire :

Il la pelletterait, pouce par pouce, dût-il y laisser sa peau.

Dans la troisième phrase, par contre, ce n'est pas un imparfait du subjonctif que l'on aurait dû employer, mais un passé simple de l'indicatif, équivalent d'un passé composé dans la langue littéraire :

Mais la neige des Champs-de-Bataille était durcie depuis longtemps et si lourde qu'il ne put la soulever.

Joyeux Noël à tous!

Line Gingras
Québec

« L'arroseur de patinoire » : http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/opinions/chroniqueurs/201012/23/01-4355224-larroseur-de-patinoire.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_francois-bourque_3257_section_POS1

22 décembre 2010

Ils s'étaient appropriés des chandails

Ils se sont appropriés; elle s'est appropriée; elles se sont appropriées; accord du participe passé du verbe pronominal s'approprier; grammaire française; orthographe d'accord.

  • Lors des funérailles de Pat Burns, un ou des voleurs avaient fait éclater une vitre du véhicule de Line Gignac, conjointe du défunt, et s'étaient appropriés entre autres des chandails autographiés par des joueurs de la Ligue nationale.
    (Extrait de la légende d'une photo accompagnant un article de PC, dans La Tribune du 16 décembre 2010.)

Lorsque le verbe pronominal a un complément d'objet direct, c'est avec ce complément, s'il précède le verbe, que s'accorde le participe passé; si l'objet direct vient après le verbe, le participe reste invariable.

D'après les recherches que j'ai faites sur la question il y a tout juste cinq ans, on s'approprie quelque chose :

La famille s'est approprié cette terre en y plaçant ses morts. (Fustel de Coulanges, dans le Petit Robert.)

Ils se sont approprié le dépôt qui leur était confié. (Petit Robert.)

Les fillettes se sont approprié le ballon. (Multidictionnaire.)

La balle que les fillettes se sont appropriée. (Multidictionnaire.)

Il s'est approprié la découverte d'un autre. (Lexis.)

Les pouvoirs que le gouvernement s'est injustement appropriés. (Lexis.)

Dans le cas qui nous occupe, les voleurs s'étaient approprié des chandails.

Line Gingras
Québec

« 12 chandails volés lors des funérailles de Pat Burns retrouvés » : http://www.cyberpresse.ca/la-tribune/sports/201012/16/01-4353157-12-chandails-voles-lors-des-funerailles-de-pat-burns-retrouves.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_vous_suggere_4348633_article_POS4