03 mars 2007
À l'effet que
« Irrité par les commentaires de l'animateur de radio de Saguenay, Louis Champagne, à l'effet que le Parti québécois pourrait être considéré par certains électeurs comme un "parti de tapettes"... » (Fabien Deglise.)
D'après le Multidictionnaire, le Chouinard, le Colpron et le Dagenais, l'expression à l'effet que est un calque de l'anglais to the effect that. On peut la remplacer par diverses tournures, selon le contexte - notamment selon lequel, voulant que, laissant entendre que.
* * * * *
« Selon lui, l'épithète "rarement utilisé au Québec prête à confusion..." »
Épithète, m'apprend le Petit Robert, a été un nom masculin jusqu'au dix-septième siècle; mais c'est aujourd'hui un nom féminin : utilisée.
* * * * *
« ... McKay a tenu à rappeler hier que les "préjugés haineux et l'ignorance" n'avait pas leur place dans une campagne électorale. »
« Le choix de l'adjectif dénote aussi une certaines hypocrisie... »
Les citations qui précèdent sont tirées d'un billet d'environ deux cents mots.
Line Gingras
Québec
« Les Verts deviennent rouges devant les attaques homophobes » : http://www.ledevoir.com/politique/blogues/elections2007/2...
03:25 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, anglicisme, journalisme
01 mars 2007
Subir une chirurgie
À la suite de mon billet d'hier, Dominique a demandé si l'emploi de chirurgie, au sens d'opération chirurgicale, ne devrait pas choquer.
Marie-Éva de Villers signale en effet que le terme chirurgie désigne une spécialité médicale, et non pas l'un ou l'autre des « actes pratiqués dans les différentes disciplines chirurgicales ». Selon Camil Chouinard, l'emploi de chirurgie au sens d'intervention, d'opération chirurgicale est attribuable à l'influence de l'anglais. Il est absent, d'ailleurs, des dictionnaires généraux que j'ai consultés, soit le Petit Robert, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé.
On subit une intervention, une opération (chirurgicale).
Line Gingras
Québec
06:15 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : langue française, anglicisme, journalisme, presse
28 février 2007
Attendre pour une chirurgie
« Les 4671 enfants qui, hier à Montréal, attendaient pour une chirurgie*... » (Robert Dutrisac et Kathleen Lévesque.)
Aucun des ouvrages que j'ai consultés n'admet attendre pour suivi d'un nom (ou d'un pronom) désignant la chose ou la personne que l'on attend. Dans la langue courante, on attend quelqu'un, quelque chose :
Attendre sous un abri la fin de l'orage. (Petit Robert.)
Attendre une lettre, un coup de fil. (Petit Robert.)
Elle attend l'autobus. (Multidictionnaire.)
Attendre un bébé, attendre un heureux événement. (Hanse-Blampain.)
Alix et Isis attendaient avec lui l'arrivée du conférencier. (Vian, dans le Lexis.)
Attendre la rentrée des classes. (Trésor de la langue française informatisé.)
Attendre un miracle. (Trésor.)
Va... moi aussi j'ai cru qu'il fallait passer des nuits blanches à attendre l'inspiration. (Martin du Gard, dans le Trésor.)
La construction à l'étude me semble calquée sur l'anglais to wait for somebody, something.
Line Gingras
Québec
* Dominique demande, dans un commentaire, si l'emploi de « chirurgie », au sens d'« opération chirurgicale », ne devrait pas choquer. J'ai bien peur que oui...; mais nous verrons cela demain.
« Couillard accusé de négligence » : http://www.ledevoir.com/2007/02/23/132222.html
03:25 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, anglicisme, journalisme
06 février 2007
Appeler une assemblée
« Comme le Parti québécois, le PLQ [Parti libéral du Québec] a 94 assemblées d’investiture "faites ou appelées". » (Antoine Robitaille.)
Le Chouinard, le Colpron et le Multidictionnaire condamnent comme anglicisme le tour appeler une assemblée (ou appeler une réunion).
D'après ce que je lis dans ces ouvrages et dans le Meertens, on convoque une assemblée, une réunion, une conférence; on fixe une réunion (Multidictionnaire); on organise une rencontre (Multidictionnaire), une conférence de presse (Meertens).
Je proposerais :
Comme le Parti québécois, le PLQ a déjà tenu ou convoqué 94 assemblées d'investiture.
Line Gingras
Québec
« Charest exaspère ses adversaires » : http://www.ledevoir.com/2007/02/06/130089.html?fe=174&...
05:00 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, anglicisme, calque, journalisme
31 décembre 2006
Soumettre que
« ... on peut soumettre que le commentaire est, comment dire, légèrement exagéré. » (Jean Dion.)
D'après le Trésor de la langue française informatisé, soumettre peut signifier notamment « Présenter à l'avis, au jugement, à la décision (de quelqu'un dont on reconnaît l'autorité) » :
Cette question a été soumise au comité. (Multidictionnaire.)
[Flaubert] se prit d'affection pour moi. J'osai lui soumettre quelques essais. (Maupassant, dans le Petit Robert.)
Vous comprendrez que je ne puisse envisager de soumettre l'« Espoir » à votre censure. (Beauvoir, dans le Lexis.)
Aucun des sept ouvrages qui m'ont été utiles, toutefois, ne reçoit ce verbe, suivi d'une proposition conjonctive introduite par que, au sens de « faire observer », « affirmer », « soutenir », que possède l'anglais to submit (voir le Meertens et le Robert & Collins Super Senior pour d'autres équivalents). Le Colpron signale comme fautifs les exemples suivants :
Le comité a soumis que la question demandait une étude sérieuse (= a allégué, est d'avis).
Je soumets que l'accusé n'avait pas d'intentions délictueuses (= prétends).
Line Gingras
Québec
« Du gros hockey » : http://www.ledevoir.com/2006/12/30/126094.html
01:52 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, anglicisme
18 décembre 2006
Urger quelqu'un à...
« Elle aussi urge le premier ministre Harper à agir. » (Hugo de Grandpré.)
Selon le Petit Robert, le Lexis, le Multidictionnaire, le Hanse-Blampain et le Trésor de la langue française informatisé, urger, qui appartient au registre familier, est un verbe intransitif - il n'a donc jamais de complément d'objet direct. Le Trésor précise qu'il ne se rencontre qu'à la troisième personne, à la forme impersonnelle :
Ça urge! Appelez les pompiers! (Multidictionnaire.)
Rien n'urgeait. (Hanse-Blampain.)
Ce n'urge point avant samedi. (Jarry, dans le Petit Robert.)
C'est pas le moment de parler comme ça, ça urge l'histoire de la gosse. (Queneau.)
Mon vieux Jean [...] il urge (non, voyons!) il est urgent que je rompe avec Isabelle. (Larbaud.)
Dans la phrase à l'étude, nous avons affaire de toute évidence au calque de l'anglais to urge someone to do something; l'idée peut se rendre par engager, exhorter, inciter, encourager quelqu'un à faire quelque chose. (Voir le Meertens pour d'autres équivalents.)
Line Gingras
Québec
« Maher Arar "toujours dangereux" » : http://www.cyberpresse.ca/article/20061216/CPACTUALITES/6...
05:25 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, anglicisme, journalisme
06 décembre 2006
Cohérent avec
« "Tout ce qu'il m'a dit est cohérent avec ce que j'ai lu dans le rapport" de la commission d'enquête, a ajouté le ministre. » (Hélène Buzzetti, avec l'agence Presse Canadienne; le ministre cité est Stockwell Day.)
Cohérent « se dit de quelque chose dont tous les éléments se tiennent et s'harmonisent ou s'organisent logiquement ». (Lexis.) D'après ce que je vois dans les onze ouvrages consultés, cet adjectif n'admet pas de complément introduit par la préposition avec :
Ce texte est très cohérent. (Multidictionnaire.)
Programme cohérent. (Petit Robert.)
Il était là, dans l'impossibilité de penser, de rassembler, de mettre bout à bout deux idées cohérentes. (Simon, dans le Lexis.)
Qu'on regroupe les éléments épars dans le roman : on reconstitue cette doctrine comme un ensemble parfaitement cohérent, où s'unissent en un faisceau homogène les principes d'un naturalisme intégral. (Faral, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Sur vingt ou trente kilomètres de front, une série d'équipes invisibles, distantes, et pourtant cohérentes et fraternelles, travaillaient solidairement, dans le calme, avec promptitude et précision... (Ambrière, dans le Trésor.)
Le tour être cohérent avec se rencontre toutefois assez fréquemment, comme le montre une recherche Google; je ne serais pas étonnée que la construction anglaise to be consistent with y soit pour quelque chose. Cependant, selon mon Robert & Collins Super Senior, consistent with se rend par compatible avec, en accord avec; et je trouve dans le Meertens un bon nombre d'équivalents de to be consistent with, dont (bien) cadrer avec, concorder avec, bien correspondre à, être conforme à, mais l'expression être cohérent avec ne figure pas parmi les possibilités.
Si l'on pouvait reformuler la phrase à l'étude, je proposerais :
Tout ce qu'il m'a dit concorde avec ce que j'ai lu dans le rapport...
Tout ce qu'il m'a dit correspond à ce que j'ai lu dans le rapport...
Line Gingras
Québec
« Arar : Zaccardelli change sa version » : http://www.ledevoir.com/2006/12/05/124202.html
04:15 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, syntaxe, anglicisme, journalisme
09 novembre 2006
Reprocher quelqu'un quelque chose
«Ce que M. Bouchard aurait davantage raison de reprocher M. Parizeau, c'est d'avoir autant tardé à lui céder les commandes en 1995.» (Michel David.)
On dit en anglais to reproach someone (for something); en français, toutefois, on reproche quelque chose à quelqu'un :
Pendant quatre ans, les combattants de «14» reprochèrent à ceux de 40 d'avoir perdu la guerre. (Sartre, dans le Petit Robert.)
... on ne doit pas battre un enfant, ni lui reprocher son père, qu'il n'a pas choisi. (France, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Je reproche à Manet son élégance... (Green, dans le Trésor.)
Line Gingras
Québec
«Faits pour se détester» : http://www.ledevoir.com/2006/10/24/121175.html?338
03:00 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, anglicisme
03 novembre 2006
Lui tint à peu près ce language
«Face aux gaffes de Michael Ignatieff et de John Kerry, on comprend presque pourquoi les politiciens se réfugient dans la langue de bois, le seul language connu sur terre qui permette à quelqu'un de ne rien dire tout en ayant l'air intelligent.» (Lise Ravary.)
On écrit language en anglais, mais langage en français.
Line Gingras
Québec
«Toute vérité n'est pas bonne à dire» : http://forums.chatelaine.qc.ca/advansis/?mod=for&act=...
01:40 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, anglicisme, blog de journaliste
18 octobre 2006
Accommoder les besoins
«... ceux qui, tel le candidat à la direction du PLC, Michael Ignatieff, "désirent un changement véritable au sein de la fédération canadienne [pour] accommoder les besoins particuliers du Québec".» (Antoine Robitaille citant Philippe Paquette, président du groupe Uni.ca.)
D'après ce que je vois dans le Petit Robert, le Lexis, le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain, accommoder s'emploie comme verbe transitif, dans la langue moderne, au sens de «préparer (des aliments) pour la consommation» (Petit Robert) :
Accommoder une salade. (Lexis.)
Le Trésor de la langue française informatisé donne pour vieillie son utilisation au sens de «traiter quelqu'un avantageusement» :
... si vous avez quelque chose de prêt, je crois que mon éditeur serait coulant et vous accommoderait. (Hugo.)
Des ouvrages canadiens - le Multidictionnaire, le Dagenais et le Colpron - signalent toutefois comme anglicisme un emploi pour le moins très voisin, au sens de «rendre service», «aider», «satisfaire»; plutôt que Je voudrais bien vous accommoder, on recommande de dire : Je voudrais bien vous rendre service ou vous être utile ou vous être agréable.
Il est certain qu'en anglais, to accommodate someone, to accommodate their needs sont des tours très vivants, que l'on évite de traduire de façon littérale. Dans la phrase à l'étude, il aurait fallu écrire :
... [pour] répondre aux besoins particuliers du Québec.
Line Gingras
Québec
«Des fédéralistes prédisent qu'ils vont perdre le prochain référendum» : http://www.ledevoir.com/2006/09/28/119251.html
«Le Canada anglais refuse de comprendre» : http://www.uni.ca/editorials/englishcanada_f.php
03:50 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, anglicisme, archaïsme, journal
15 octobre 2006
En autant que
«Au Moyen-Âge, prétend-on, le bon peuple aimait bien la Sainte Inquisition en autant qu'il n'en était pas lui-même la victime.» (Victor-Lévy Beaulieu, écrivain.)
D'après ce que je vois dans le Multidictionnaire, le Colpron et le Dagenais, en autant que est le calque de l'anglais inasmuch as, insofar as (je trouve également les graphies in as much as, in so far as); il faudrait le remplacer par dans la mesure où, pour autant que, pourvu que.
Plus particulièrement, le Multidictionnaire, le Colpron et le Chouinard signalent, comme calque de as far as I am concerned, le tour très fréquent en autant que je suis concerné; il conviendrait d'employer plutôt en ce qui me concerne, quant à moi, pour ma part.
Et le Hanse-Blampain donne en autant que je le sache pour une expression non française utilisée au Québec à la place de pour autant que je le sache.
De fait, je ne trouve en autant que ni dans le Petit Robert (2007), ni dans le Lexis, ni dans le Trésor de la langue française informatisé.
On aurait pu écrire :
... le bon peuple aimait bien la Sainte Inquisition pour autant qu'il n'en était pas lui-même la victime.
... le bon peuple aimait bien la Sainte Inquisition dans la mesure où il n'en était pas lui-même la victime.
Line Gingras
Québec
«Du fascisme» : http://www.cyberpresse.ca/article/20060930/CPOPINIONS/609...
16:15 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : langue française, anglicisme, presse, médias
09 octobre 2006
Suspects terroristes
«À la même époque, des agents du FBI et de la CIA procédaient à des enlèvements de suspects terroristes...» (Gil Courtemanche.)
L'adjectif épithète qualifie le nom auquel il se rapporte. Et l'apposition, selon Brunot, «sert en réalité de qualification, comme un adjectif» (Petit Robert, à l'article «apposition».) Dans la phrase qui nous intéresse, suspects est un nom; terroristes peut être considéré, à mon avis, soit comme un adjectif épithète qui se rapporte au nom suspects, soit comme un nom en apposition.
Or, si on parlait, dans un contexte différent, de suspects terrifiés, on affirmerait que les suspects étaient terrifiés; si on disait suspects peu bavards, suspects malades, suspects étudiants, suspects citoyens des États-Unis, on avancerait que les suspects étaient peu bavards, malades, étudiants, citoyens des États-Unis. Comment peut-on écrire, dans ce cas, suspects terroristes? Une personne que l'on soupçonne seulement d'être un terroriste ne saurait, à mon sens, être présentée comme un terroriste. Cette expression ne me paraît pas cohérente.
Les gens que l'on a enlevés étaient des terroristes présumés, des personnes que l'on soupçonnait d'être des terroristes. Je crois deviner, cependant, d'où viennent les suspects terroristes : d'après Google, on trouve dans Internet plus de 900 000 occurrences de l'anglais terrorist suspects.
Line Gingras
Québec
«La tyrannie légalisée» : http://www.ledevoir.com/cgi-bin/ledevoirredir.cgi?http://...
05:40 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, anglicisme, journalisme, médias
05 octobre 2006
Le premier ne sera pas le seul
«L'ancien premier Pierre-Marc Johnson présidera bel et bien la Commission d'enquête sur l'affaissement du viaduc de la Concorde survenu samedi dernier, mais ô surprise! il sera secondé par deux ingénieurs connus, MM. Roger Nicolet et Armand Couture.» (Jean-Robert Sansfaçon.)
«... Prime Minister Stephen Harper and Quebec Premier Jean Charest signed an agreement...» (Communiqué.)
En anglais, les premiers ministres provinciaux portent le titre de Premier, qui les distingue du Prime Minister, le premier ministre du Canada. Cet usage n'est pas admis en français : je lis dans le Petit Robert (2007) que premier s'utilise comme nom afin de désigner le premier ministre de Grande-Bretagne, mais que cet emploi, déjà considéré comme un anglicisme, est abusif pour d'autres pays.
Line Gingras
Québec
«Un départ raté» : http://www.ledevoir.com/2006/10/04/119715.html
http://www.pm.gc.ca/eng/media.asp?id=1151
00:55 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : langue française, anglicisme, journalisme, médias
02 octobre 2006
Leur inspiration, idéologie et tactiques
«Elles trouvent leur inspiration, idéologie et tactiques sur les quelque 5000 sites Internet islamistes, ajoute le journal de la capitale américaine.» (Le Devoir.)
Un adjectif ou déterminant possessif singulier ne peut se rapporter à trois noms coordonnés désignant des réalités distinctes - à plus forte raison lorsqu'un de ces noms est au pluriel. Mais il ne suffirait pas de mettre leur au pluriel pour que la phrase soit correcte, puisque le déterminant possessif, comme l'article, «se répète normalement devant les noms d'une série» (Hanse et Blampain) :
Elles trouvent leur inspiration, leur idéologie et leurs tactiques...
Bien entendu, en anglais on n'a employé l'adjectif their, d'ailleurs invariable, que devant le premier nom :
... their inspiration, ideology and tactics...
Tout s'explique...
* * * * *
«Il présentait alors la guerre en Irak comme "le front principal de la guerre comme le terrorisme"...»
On nous parle assez souvent de la guerre contre le terrorisme...
Line Gingras
Québec
«Irak : un rapport secret écorche la logique Bush» : http://www.ledevoir.com/2006/09/25/119009.html
10:10 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, syntaxe, grammaire, anglicisme
22 septembre 2006
Sa proposition pour + infinitif
«"... Il doit surtout nous expliquer comment sa proposition pour affaiblir nos lois sur les armes à feu protégera mieux les Canadiens", a lancé Bill Graham.» (Alec Castonguay.) [J'ignore si monsieur Graham s'est exprimé en français ou s'il s'agit d'une traduction.]
«Autre ironie de l'histoire, quand l'"inventeur" du Web [...] soumet à son patron sa proposition pour mieux gérer le flot d'informations...» (Jean-Luc Nothias.)
Je ne pense pas qu'il soit bien français d'introduire au moyen d'un pour l'infinitif complément du nom proposition. Cependant, sur les seize ouvrages que j'ai consultés là-dessus, trois seulement m'ont été utiles. Dans les trois cas, le complément est amené par la préposition de.
Le Petit Robert donne simplement cet exemple :
Elle a accepté sa proposition de venir.
Dans le Trésor de la langue française informatisé, les exemples suivants illustrent de manière explicite l'emploi du mot proposition avec un infinitif complément :
Ta proposition d'aller faire visite à cette dame n'avait pas le sens commun. (Flaubert.)
La proposition de constituer «les États-Unis d'Europe». (Ginestet.)
Enfin, le Robert & Collins Super Senior rend proposal to do... par proposition, suggestion de faire...
La construction proposition pour + infinitif me paraît donc un calque de l'anglais :
President George W. Bush discusses his proposal to reform Social Security with University of Louisville students... (Communiqué de la Maison-Blanche; légende de photo.)
Je rendrais his proposal to reform... par sa proposition visant à réformer... ou par son projet de réforme...
En ce qui concerne les deux phrases à l'étude, je les modifierais, s'il était possible, de la façon suivante :
Il doit surtout nous expliquer comment sa proposition d'affaiblir nos lois sur les armes à feu protégera mieux les Canadiens.
... sa proposition visant à mieux gérer le flot d'informations...
Line Gingras
Québec
«L'Opposition se déchaîne aux Communes» : http://www.ledevoir.com/2006/09/19/118389.html
«Comment Internet fonctionne-t-il?» : http://www.lefigaro.fr/sciences/20060322.FIG000000074_comment_internet_fonctionne_t_il_.html
«President Discusses Strengthening Social Security in Kentucky» : http://www.whitehouse.gov/news/releases/2005/03/images/20050310-5_w8n6278-515h.html
00:45 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : anglicisme, syntaxe, langue française, traduction
15 septembre 2006
Des témoignages à être confirmés
«En revanche, selon des témoignages qui restent à être confirmés...» (Jean-Robert Sansfaçon.)
On emploie souvent la préposition à suivie d’un verbe à l’infinitif pour exprimer l’idée qu’une chose doit être faite. Il faut se servir alors d’un infinitif actif :
Maison à vendre.
Brochure à distribuer.
Médicament à prendre avant les repas.
Cela reste à prouver.
Travaux à faire par tous les participants.
En anglais, on rend la même idée par un infinitif à la forme passive : To be confirmed.
Line GingrasQuébec
«Drame à Dawson» : http://www.ledevoir.com/cgi-bin/ledevoirredir.cgi?http://www.ledevoir.com/2006/09/14/118081.html
03:15 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, anglicisme