Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

16 novembre 2007

Un maillot de bain, ce n'est pas un vêtement?

Maillot de bain.

« À quelques reprises, des filles sont arrivées avec le maillot de bain islamique, une sorte de combinaison qui couvre bras, jambes et tête.

Généralement, elles optent plutôt pour des vêtements. » (Katia Gagnon, dans La Presse.)

Le maillot de bain est un vêtement (à plus forte raison, dirais-je, s'il s'agit du maillot de bain islamique) : il suffit de consulter le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Lexis ou le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « maillot », pour s'en convaincre. On pourrait dire, peut-être, que des élèves musulmanes optent plutôt pour des vêtements ordinaires.

Line Gingras
Québec

« À la piscine en hijab » : http://www.cyberpresse.ca/article/20071112/CPACTUALITES/7...

15 novembre 2007

À premier titre, au premier titre

À premier titre, au premier titre.

« L'idée que le principal intéressé les ait délibérément passés sous silence est troublante, à premier titre pour ceux qui lui ont toujours donné le bénéfice du doute. » (Chantal Hébert.)

Je dirais certainement au premier titre (comme au premier chef) plutôt que à premier titre (comme à juste titre, à double titre). Cependant, j'ai trouvé un seul exemple utile dans les dix ouvrages consultés :

Une philosophie qui pulvérise l'être en phénoménalités subjectives, la science en impressions fuyantes, desquelles on ne peut avec assurance rien nier ni rien affirmer, n'est-ce point là au premier titre ce que tout le monde appelle scepticisme? (G. Lyon, dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « phénoménal ».)

Line Gingras
Québec

« Le chapitre manquant » : http://www.ledevoir.com/2007/11/05/163194.html

14 novembre 2007

Livraison de l'école au populisme

Livraison, livrer.

« ... il faut reconnaître au président de la Centrale des syndicats du Québec, Réjean Parent, une lecture tout à fait juste lorsqu'il a dénoncé cette semaine la pénible livraison de l'école au populisme et à l'électoralisme. » (Marie-Andrée Chouinard.)

Le verbe livrer peut vouloir dire « Abandonner à l'action de quelque chose » (Trésor de la langue française informatisé) :

Votre précepte si vanté [...] livre le monde au désordre, à la tyrannie. (Volney, dans le Trésor.)

Livrer une ville au pillage, à l'émeute. (Lexis.)

C'est une acception que ne possède pas le substantif livraison, qui désigne plutôt l'action de remettre une personne ou une chose (par exemple une marchandise) à la disposition de quelqu'un :

Si les conditions du traité (toutes les conditions : désarmement, livraison des coupables, réparations) sont fidèlement observées. (Barrès, dans le Trésor.)

La livraison des marchandises, des otages. (Hanse-Blampain.)

Mlle Hortense préparait les colis pour la livraison. (Troyat, dans le Lexis.)

On aurait pu écrire :

... lorsqu'il a dénoncé cette semaine l'abandon de l'école au populisme et à l'électoralisme.

Line Gingras
Québec

« L'école en otage » : http://www.ledevoir.com/2007/11/10/163917.html

13 novembre 2007

Inquiet par ou inquiet de

Inquiet par ou inquiet de; inquiets par ou inquiets de; préposition; syntaxe.

« Évidemment inquiets par l'inertie des militaires pakistanais, des élus américains se sont rendus sur place. » (Serge Truffaut.)

D'après ce que je vois dans le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Hanse-Blampain, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, il n'est pas admis d'introduire le nom ou le pronom complément de l'adjectif inquiet, indiquant le motif de l'inquiétude, au moyen de la préposition par; on doit dire plutôt inquiet de quelqu'un ou quelque chose (ou dans certains cas inquiet pour, inquiet sur - cette dernière construction est cependant vieillie, selon le Trésor) :

Elle est inquiète de votre silence. (Petit Robert.)

Être inquiet du mauvais temps, des affaires de quelqu'un. (Trésor.)

J'allais chez Popelin, que je trouvais [...] très soucieux, très inquiet d'un vertige qu'il avait eu à déjeuner. (Goncourt, dans le Trésor.)

La pression du public de plus en plus inquiet des retombées radioactives. (Goldschmidt, dans le Trésor.)

Il est vrai qu'Eisenhower [...] inquiet du trouble qu'il percevait dans les esprits... (De Gaulle, dans le Trésor.)

On est toujours inquiet de moi et pour moi. (Amiel, dans le Trésor.)

Être inquiet pour l'avenir de son fils. (Lexis.)

Sophie est inquiète de l'avenir, pour lui, sur son sort. (Multidictionnaire.)

Line Gingras
Québec

« La rupture » : http://www.ledevoir.com/2007/11/06/163280.html

12 novembre 2007

Faire sa part

Faire sa partto do one's part; calque de l'anglais; anglicisme.

« Le milieu du travail devra aussi faire sa part. Sur ce point, le Dr Davignon montre directement du doigt l'organisation du travail qui, plutôt que d'aplanir les différences intergénérationnelles, les accentue. » (Louise-Maude Rioux Soucy.)

L'expression faire sa part est très souvent utilisée au Québec, au sens d'« apporter sa contribution ». Cependant, d'après le Multidictionnaire, le Chouinard et le Colpron, il s'agirait du calque de l'anglais to do one's part - que l'on pourrait éviter en disant plutôt collaborer, contribuer, participer, appuyer, fournir sa part (d'efforts), faire son devoir, y mettre du sien (voir aussi la Banque de dépannage linguistique) :

Toute la population doit *faire sa part* afin de préserver l'environnement = Toute la population doit fournir sa part d'efforts afin de préserver l'environnement / Toute la population doit contribuer à la préservation de l'environnement.

J'ai consulté le Petit Robert (2007), à l'article « part » : faire sa part ne s'y trouve pas. Le Hanse-Blampain, la Banque de dépannage linguistique et le Trésor de la langue française informatisé signalent par ailleurs faire sa part à quelque chose, « lui attribuer sa place, l'importance méritée » (Hanse-Blampain).

Line Gingras
Québec

« Étranger dans sa propre maison » : http://www.ledevoir.com/2007/10/27/162189.html

11 novembre 2007

La mort était due à, et non de

« Les spécialistes égyptiens avaient conclu en 2005 que la mort du jeune pharaon, décédé à l'âge de 19 ans, était due à une blessure à la jambe gauche [...] et non d'un coup reçu sur la nuque. » (AFP.)

Je verrais deux constructions possibles, qu'on ne saurait cependant amalgamer :

... la mort du jeune pharaon, décédé à l'âge de 19 ans, était due à une blessure à la jambe gauche [...] et non à un coup reçu sur la nuque.

... le jeune pharaon, décédé à l'âge de 19 ans, était mort des suites d'une blessure à la jambe gauche [...] et non d'un coup reçu sur la nuque.

Line Gingras
Québec

« Toutankhamon dévoile enfin son visage » : http://www.ledevoir.com/2007/11/05/163164.html

10 novembre 2007

La voie de + infinitif

La voie de + infinitif; la voie de + verbe à l'infinitif; syntaxe du français.

« Ces motions de censure constituent en fait la voie normale pour l’opposition d’exprimer son désaccord. » (Denis Lessard, dans La Presse.)

Dans la langue classique, le nom voie, utilisé au sens de moyen, pouvait être suivi d'un infinitif complément introduit par la préposition de :

Ses ennemis n'oubliaient rien pour lui ôter toutes les voies de se remettre bien avec son père. (Saint-Réal, dans le Lexis.)

Les dictionnaires généraux que j'ai consultés (Petit Robert, Lexis et Trésor de la langue française informatisé) ne reçoivent pas cet emploi dans la langue moderne; je ne le trouve pas non plus dans le Multidictionnaire ni dans le Hanse-Blampain. Le résultat que l'on recherche, auquel la voie choisie doit conduire, est plutôt indiqué par un nom complément :

Voie des découvertes, des honneurs, des richesses, de la sagesse, du progrès, de la civilisation. (Trésor.)

La phrase à l'étude pourrait se lire comme suit :

Ces motions de censure constituent en fait la voie normale par laquelle l'opposition peut exprimer son désaccord.

Ces motions de censure constituent en fait la façon normale, pour l'opposition, d'exprimer son désaccord.

Line Gingras
Québec

« Le coup de poker de Mario Dumont » : http://www.cyberpresse.ca/article/20071108/CPACTUALITES/7...

09 novembre 2007

Pour ce faire

Pour ce faire; ville ou Ville; expression de la cause, expression du but; syntaxe; orthographe.

« Comme la plupart des autres candidats en lice en 2007, M. Bellemare se dit très préoccupé par "l'augmentation effrénée des dépenses de la ville", notamment la masse salariale. Pour ce faire, il entend mener lui-même les négociations... » (Isabelle Porter.)

L'expression pour ce faire renvoie à une intention, un projet, un but dont il vient d'être question. De quoi s'agit-il donc, ici? La phrase précédente exprime seulement une inquiétude; ce n'est pas un but, mais une raison d'agir. Il faudrait donc soit la présenter comme telle, soit préciser l'objectif qu'on se donne : veut-on freiner l'augmentation des dépenses? stopper cette augmentation? ou même réduire les dépenses? Je proposerais, selon le cas :

... C'est pourquoi il entend...
... Pour cette raison, il entend...

... Pour ralentir cette augmentation, il entend...
... Pour y mettre un terme, il entend...
... En vue de réduire les dépenses, il entend...

* * * * * 

D'après le Multidictionnaire et Le français au bureau, on écrit ville avec une majuscule lorsque ce nom désigne l'administration municipale :

La Ville a accepté de financer ces travaux.

Line Gingras
Québec

« Élection à Québec - Bellemare adopte la méthode Boucher » : http://www.ledevoir.com/2007/11/08/163538.html

08 novembre 2007

Jusqu'à alors

Jusqu'à alors ou jusqu'alors.

« Pour le premier ministre Matti Vanhanen, "la tuerie a profondément entamé le sentiment de sécurité" qui prévalait jusqu'à alors dans la société finlandaise. » (Agence France-Presse.)

D'après la dizaine d'ouvrages que j'ai consultés - aux articles « jusque » et « alors » -, la préposition jusque « s'emploie sans à » (Girodet) devant l'adverbe alors :

Jusqu'alors, on s'était accommodé de la lampe à huile. (Multidictionnaire.)

Jusqu'alors, il n'avait pas dit un mot. (Lexis.)

Il avait bien travaillé jusqu'alors. (Colin.)

Il avait été maltraité jusqu'alors. (Thomas.)

Jusqu'alors, Louis XIII n'avait pas eu la possibilité d'exprimer sa volonté. (Girodet.)

La musique concrète n'est autre chose que la prise de conscience de ce phénomène jusqu'alors implicite. (Schaeffer, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

Je n'aimais point le peuple jusqu'alors, mais dès lors j'eus pitié de lui. (Gide, dans le Trésor.)

Line Gingras
Québec

« Finlande : l'auteur avait annoncé le massacre sur YouTube » : http://www.cyberpresse.ca/article/20071107/CPMONDE/711070...

07 novembre 2007

Les Canadiens-français

Les Canadiens-français, les Canadiens-anglais; les Canadiens français, les Canadiens anglais; orthographe.

« ... on utilisait des ressources pour rendre hommage à celui qui a proposé un plan de génocide culturel pour les Canadiens-français. » (PC.)

On écrit la littérature canadienne-anglaise, des écrivains canadiens-français, mais un plan de génocide culturel pour les Canadiens français. (Voir le Multidictionnaire.)

Line Gingras
Québec

« Le panneau controversé portant sur Lord Durham enlevé à Ottawa » : http://www.cyberpresse.ca/article/20071105/CPACTUALITES/7...

06 novembre 2007

Sonner l'alerte

Sonner l'alerte; donner l'alerte.

« En 2001, la Commission des états généraux sur la situation et l’avenir de la langue française au Québec sonnait déjà l’alerte. Elle concluait que "plus de la moitié des futurs enseignants ont une connaissance nettement insuffisante de la langue française". » (Violaine Ballivy et Émilie Côté, dans La Presse.)

Le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « sonner », reçoit sonner l'alerte. Cependant, d'après ce que je vois dans cet ouvrage comme dans le Petit Robert, le Multidictionnaire et le Lexis, consultés aux articles « alerte » et « sonner », on dit plus couramment donner l'alerte - ou sonner l'alarme :

Les voisins ont sonné l'alarme quand ils ont vu la voiture en feu. (Multidictionnaire.)

Les sirènes donnèrent l'alerte. (Lexis.)

... des chiens de garde mis en défiance donnèrent bruyamment l'alerte. (Courteline, dans le Trésor.)

... les sentinelles avaient la consigne de donner l'alerte au premier mouvement. (Erckmann-Chatrian, dans le Trésor.)

Le trouble qu'il montra nous donna l'alerte. (Lexis.)

Line Gingras
Québec

« Une lacune difficile à corriger » : http://www.cyberpresse.ca/article/20071105/CPACTUALITES/7...

05 novembre 2007

Co-exister, co-existence

Co-exister, co-existence; coexister, coexistence; trait d'union; orthographe.

« ... qui donc peut se mettre à halluciner là-dessus, sinon quelqu'un qui refuse tout simplement de co-exister avec des minorités religieuses? » (Lysiane Gagnon, dans La Presse.)

D'après le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, on écrit coexister, coexistence - sans trait d'union.

« ... les hausses de prix dus aux mauvaises récoltes... »

Ce ne sont pas les prix qui sont dus aux mauvaises récoltes, mais les hausses de prix : dues.

Line Gingras
Québec

« Des tollés injustifiés » : http://www.cyberpresse.ca/article/20071101/CPOPINIONS/711...

04 novembre 2007

Le refus de ne pas modifier

Refus de ne pas faire quelque chose; refuser de ne pas faire quelque chose.

« Le refus manifesté par les responsables chinois de ne pas modifier leur politique économique... » (Serge Truffaut.)

Refuser de ne pas faire quelque chose, c'est tenir à le faire, contre vents et marées. Or, la phrase à l'étude commence le dernier paragraphe d'un texte où il est question de la volonté de ne rien changer - ou du refus de changer quoi que ce soit - à la politique économique de la Chine. On aurait pu écrire :

La volonté manifestée par les responsables chinois de ne pas modifier leur politique économique...

Le refus manifesté par les responsables chinois de modifier leur politique économique...

Line Gingras
Québec

« Falsification chinoise » : http://www.ledevoir.com/2007/10/22/161433.html

03 novembre 2007

Combien de sujets?

Le sujet et ses compléments; groupe sujet; grammaire française; orthographe d'accord.

« Que cela vous plaise ou non, la séparation de l'État et de l'Église, de l'école et de la religion, sont fondatrices de la société qu'une majorité de Québécois souhaitent aujourd'hui. » (Pierre Foglia.)

Il n'y a qu'un seul sujet, singulier, auquel se rattachent les compléments qui suivent :

Que cela vous plaise ou non, la séparation [...] est fondatrice...

Line Gingras
Québec

« L'intégrisme de Son Éminence » : http://www.cyberpresse.ca/article/20071101/CPOPINIONS/711...

02 novembre 2007

Interraction, interragir

Interraction ou interaction; interragir ou interagir; qu'elle ou quelle; orthographe.
« "Maintenant, j'interragis avec eux, au moyen de questions et réponses", se félicite Fazeelat Rasool. » (Hélène Buzzetti.)

« Toutes font valoir les vertus d'un plan de classe en U qui favorise les interractions. »

Dans le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Lexis, le Girodet et le Trésor de la langue française informatisé, je ne trouve que les graphies interagir, interaction.

* * * * * 

« Lorsqu'on leur demande qu'elle est leur matière préférée, c'est sans hésitation qu'elles répondent presque toutes "islamyat", le cours de religion. »

Bien entendu, il fallait employer l'adjectif interrogatif quelle. On pourrait dire, en effet :

On leur demande laquelle est leur matière préférée.
On leur demande quel est leur cours préféré.

Mais non :

* On leur demande qu'il est leur cours préféré.

Line Gingras
Québec

« "De l'amour, pas des châtiments" » : http://www.ledevoir.com/2007/11/02/162841.html

01 novembre 2007

L'abîme dans laquelle...

Une abîme ou un abîme; genre du nom abîme; nomenclatura ou nomenklatura; accord du participe passé employé avec l'auxiliaire avoir; grammaire; orthographe. 

« ... cela nous a permis de constater la profondeur de l’abîme dans laquelle la nomenclatura du gouvernement du Québec nous a entraîné. » (Michel Vastel.)

Abîme est un nom masculin :

Il y a un abîme entre ces deux opinions. (Petit Robert.)

Dans quoi avons-nous été entraînés? dans l'abîme, qui est profond.

* * * * *

D'origine russe, le nom nomenklatura est admis dans le Petit Robert (2007), sans variante orthographique.

* * * * *

Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct, si celui-ci précède le verbe. Le gouvernement du Québec a entraîné qui? nous, masculin pluriel parce qu'il représente l'ensemble de la population : nous a entraînés.

La phrase à l'étude aurait donc dû se lire :

... cela nous a permis de constater la profondeur de l’abîme dans lequel la nomenklatura du gouvernement du Québec nous a entraînés.

Line Gingras
Québec

« Quel boulet, cette ministre! » : http://blogues.lactualite.com/vastel/?p=52

31 octobre 2007

Compléter une déclaration de revenu

Compléter une déclaration de revenus; compléter un formulaire; compléter un questionnaire; déclaration de revenu ou déclaration de revenus; anglicisme.

« ... tous les citoyens verront la différence en complétant leur déclaration de revenu. » (Manon Cornellier.)

Selon le Multidictionnaire, le Chouinard, le Colpron et le Dagenais, compléter est un anglicisme au sens de remplir : on remplit un formulaire, un questionnaire, une déclaration de revenus (revenus avec un s, d'après ce que je vois dans le site de l'Agence du revenu du Canada et dans le Grand dictionnaire terminologique).

* * * * *

« M. Dion a dénoncé l'énoncé [il s'agit de l'énoncé économique présenté par le gouvernement conservateur], mais pour ajouter du même souffle que ça ne justifiait pas de provoquer des élections dont les Canadiens ne veulent pas. »

M. Dion a vivement critiqué ou a désapprouvé l'énoncé...

Line Gingras
Québec

« Harper maintient la pression » : http://www.ledevoir.com/2007/10/31/162583.html

30 octobre 2007

Être éligible à des points

Être éligible à quelque chose; être éligible ou avoir droit; éligible ou admissible; anglicisme.

« Pour revenir à ce pouding, à ma grande surprise, certains des commentaires les plus enflammés ne concernaient pas tant le "Nous" que ce dessert né d'une crise économique. En tant qu'aspirante au "Nous", je mentionnais avoir tenté la chose en y mettant beaucoup de sirop d'érable. Je demandais si ça me rendait éligible à des points "AéroNous". Sans le savoir, je m'aventurais en terrain glissant. » (Rima Elkouri, dans La Presse.)

On emploie souvent être éligible, au Québec, au sens de être admissible, avoir droit. Il s'agit toutefois d'un anglicisme, d'après le Multidictionnaire, le Chouinard, le Colpron et le Dagenais. De fait, le Petit Robert définit éligible uniquement de la façon suivante : « Qui remplit les conditions requises pour pouvoir être élu, et spécialement pour être élu député. »

Il faudrait donc écrire :

Vous êtes admissible [et non éligible] à ce concours, au régime d'assurance maladie.

Je demandais si ça me donnait droit à des points « AéroNous ».
Je demandais si je gagnais des points « AéroNous ».

Line Gingras
Québec

« Pouding chômeur » : http://www.cyberpresse.ca/article/20071027/CPOPINIONS05/7...

29 octobre 2007

Mes favoris de préférence

Pléonasme.

« On nous reproche souvent, aux gens de ma génération et à ceux qui nous ont précédés, d'avoir manqué à notre devoir de transmission. Transmettre des notions de grammaire, communiquer le goût de consulter les dictionnaires, inciter les gens à se relire, développer l'esprit critique, c'est ce que je cherche à faire dans mon blogue. Et qui sont mes victimes favorites, celles par qui l'exemple authentique arrive? Des journalistes, de préférence - ce qui me permet, en même temps, de suivre l'actualité. »

Il n'est pas beau, le pléonasme? C'est moi-même qui l'ai fait, sans aide. Je m'étais relue, pourtant - une fois, deux fois même. Pas trois ou quatre, comme ici. Et puis j'avais l'esprit critique endormi, bercé par la subtile évocation du Nouveau Testament.

On ne se relit jamais trop. On n'est jamais trop vigilant. À l'obsession de la vitesse qui caractérise notre monde moderne, pourquoi n'opposerions-nous pas l'exigence tranquille de l'artisan.

Line Gingras
Québec

28 octobre 2007

Un droit, c'est un droit

Lapalissade.

« Dans le contexte constitutionnel actuel, refuser le droit à l'éligibilité à un nouvel arrivant, que ce soit de l'étranger ou d'une province canadienne, parce qu'il n'a pas une "connaissance appropriée" du français le prive d'un droit. » (Bernard Descôteaux.)

Je ne dirai pas le contraire. Mais je pense qu'il aurait mieux valu écrire :

Dans le contexte constitutionnel actuel, refuser l'éligibilité à un nouvel arrivant [...] le prive d'un droit.

Line Gingras
Québec

« Revenir à l'essentiel » : http://www.ledevoir.com/2007/10/27/162139.html

27 octobre 2007

Devenir, verbe attributif

Devenir, verbe attributif; accord de l'attribut; grammaire française; orthographe d'accord.

« Certains, comme Jean-François Lisée, auraient apparemment souhaité refuser le droit de vote aux immigrants qui, après trois ans en sol québécois, n'auraient pas la connaissance "appropriée" du français leur permettant de devenir citoyen. » (Denise Bombardier.)

Devenir, d'après le Petit Robert, c'est passer d'un état à un autre, commencer à être; ce verbe s'emploie donc avec un attribut, comme le verbe être. Dans le cas présent, la fonction d'attribut est remplie par le nom citoyen, qui se rapporte à immigrants, sujet implicite de l'infinitif devenir. Or, à moins d'être un mot invariable, l'attribut s'accorde normalement avec le sujet :

Dans un si pressant danger, il convenait qu'ils fussent d'abord citoyens. Ils avaient préféré demeurer artistes. (Caillois, dans le Petit Robert. C'est moi qui souligne.)

On aurait dû écrire, par conséquent :

... refuser le droit de vote aux immigrants qui [...] n'auraient pas la connaissance « appropriée » du français leur permettant de devenir citoyens.

Line Gingras
Québec

« Le miroir aux alouettes » : http://www.ledevoir.com/2007/10/27/162134.html