26 janvier 2008
Les chroniqueurs et les (euses)
« Maintenant que TQS est menacée de faillite et de disparition, journalistes, chroniqueurs (euses) et intellectuels montent au créneau au nom de la liberté d'information et de la diversité des points de vue. » (Gil Courtemanche.)
L'auteur, on pourrait le croire, ne tient pas en grande estime les chroniqueuses : s'il se donne la peine de les distinguer de leurs collègues masculins, c'est pour les réduire à une finale entre parenthèses. Je constate toutefois, avec une certaine perplexité, que les intellectuelles échappent à ce traitement... humoristique. Faut-il conclure qu'il ne s'en est trouvé aucune pour défendre le mouton noir de la télé?
Je parie plutôt que monsieur Courtemanche a seulement voulu dire :
Maintenant que TQS est menacée de faillite et de disparition, journalistes, chroniqueurs et intellectuels montent au créneau...
Il n'y a aucune raison de penser, ici, que le masculin ne désigne pas aussi bien les femmes que les hommes.
Line Gingras
Québec
« Pour en finir avec TQS » : http://www.ledevoir.com/2008/01/26/173391.html
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25 janvier 2008
Une chose qu'ils ont appris
« C'est là une chose que tous les observateurs ont déjà pu constater et que dans un contexte similaire les Russes ont appris au prix d'une défaite humiliante il y a 20 ans dans ce même pays. » (Bernard Descôteaux.)
Les Russes ont appris quoi? une chose. Quelle que soit la distance qui sépare le verbe de son complément, la règle ne change pas : le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde en genre et en nombre avec le complément d'objet direct, pourvu que celui-ci soit placé devant le verbe - on parle aussi de complément d'objet direct antéposé. Il fallait écrire :
C'est là une chose que tous les observateurs ont déjà pu constater et que dans un contexte similaire les Russes ont apprise...
* * * * *
« Le rapport Manley, s'il comporte de nombreuses propositions qui aideront le gouvernement à bien gérer cette guerre, n'apporte aucun argument pouvant par contre la justifier. »
Le rapport Manley, s'il contient ou s'il renferme de nombreuses propositions...
Line Gingras
Québec
« Le prix à payer » : http://www.ledevoir.com/2008/01/23/172906.html
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24 janvier 2008
Dommage que...
« Dommage qu'il eut fallu les médias pour rappeler aux premiers gardiens de cette langue leurs devoirs fondamentaux. » (Marie-Andrée Chouinard.)
D'après les résultats de mes recherches, les locutions dommage que et il est dommage que sont suivies du subjonctif; l'emploi de l'indicatif « pour marquer la réalité du fait », précisent Hanse et Blampain, « est très rare aujourd'hui » :
Dommage que vous ne puissiez pas l'attendre. (Petit Robert.)
Il est dommage que vous n'ayez pas pu venir. (Multidictionnaire.)
Dommage qu'il soit arrivé en retard. (Thomas.)
Dommage qu'il pleuve, nous aurions pu faire une promenade. (Girodet.)
Dommage qu'il ait manqué son train! (Colin.)
Dans le cas qui nous occupe, il y aurait lieu de remplacer le passé antérieur de l'indicatif (eut fallu) par un subjonctif passé, et non par un plus-que-parfait du subjonctif (eût fallu), étant donné que les faits évoqués viennent de se produire :
Dommage qu'il ait fallu les médias pour rappeler aux premiers gardiens de cette langue leurs devoirs fondamentaux.
Line Gingras
Québec
« Le français à l'étude » : http://www.ledevoir.com/2008/01/25/173205.html
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23 janvier 2008
À la veille
« ... à la veille d'élections générales qui ne sauraient tarder... » (Jean-Robert Sansfaçon.)
On a peut-être veillé un peu tard.
Line Gingras
Québec
« Connaîtra-t-on la vérité un jour? » : http://www.ledevoir.com/2007/12/01/166799.html
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22 janvier 2008
Des contraintes à respecter la loi
« Les petits commerçants qui ne respectent pas la loi sentent d'autant moins de contraintes à la respecter que les clients protestataires se font plus rares. Il existe au Québec, qu'on le nie ou non, une lassitude de la quotidienneté du combat pour faire respecter l'usage du français. » (Denise Bombardier.)
Le verbe contraindre peut avoir pour complément un infinitif; celui-ci est précédé de la préposition à ou de, quoiqu'il y ait « une nette tendance à employer à après les formes actives et quand être contraint apparaît vraiment comme une forme verbale, et de dans les autres cas, où contraint est adjectif » (Hanse et Blampain) :
Les circonstances le contraignirent à travailler très jeune. (Petit Robert.)
Il se contraint à se lever très tôt tous les matins. (Lexis.)
Elle [ma mère] me contraignait d'écrire au nouvel an. (Gide, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Je suis contraint par les circonstances à refuser cette invitation. (Hanse-Blampain.)
Elle s'est vue contrainte de donner son accord. (Multidictionnaire.)
Aucun des ouvrages consultés ne signale cependant ce type de construction (infinitif complément introduit par à ou de) avec le substantif contrainte*. Dans la phrase à l'étude, on aurait pu écrire à mon avis :
Les petits commerçants qui ne respectent pas la loi se sentent d'autant moins contraints [ou tenus] de s'y conformer que les clients protestataires se font plus rares.
Les petits commerçants qui ne respectent pas la loi sentent d'autant moins l'obligation [ou la nécessité] de s'y conformer que les clients protestataires se font plus rares.
Line Gingras
Québec
* Bien entendu, cette observation ne vise pas une tournure comme il y a des contraintes à respecter, où contraintes est complément d'objet direct du verbe à l'infinitif, au lieu d'avoir l'infinitif pour complément.
« Why not? » : http://www.ledevoir.com/2008/01/19/172405.html
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21 janvier 2008
Pouponner, pomponner
« Au Starbucks, son rire fait tourner des têtes. Je remarque le fond de teint, le mascara, ces sourcils finement épilés. T’es pas mal coquette, Fatima, ça doit te prendre un temps fou, te pouponner, le matin... Oui! Et selon ma religion, dit-elle en riant encore, je ne devrais pas me maquiller... » (Patrick Lagacé.)
Lorsqu'elle aura des enfants, Fatima pourra pouponner toute la journée. En attendant, elle se pomponne.
Line Gingras
Québec
« Fatima a un hidjab » : http://www.cyberpresse.ca/article/20071129/CPOPINIONS05/7...
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18 janvier 2008
Il n'est plus et n'a jamais été
« Smolinski n’est plus et n’a jamais été un grand joueur, mais il est capable de jouer un rôle au sein d’une équipe. » (François Gagnon.)
Plus ne suis ce que j'ai été... (Clément Marot, 1496-1544.)
Le poète avait raison : pour ne plus être..., il faut avoir été.
Line Gingras
Québec
« Bégin et Smolinski hors combat » : http://blogues.cyberpresse.ca/gagnon/?p=70312759
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17 janvier 2008
Recruter des recrues
« Aux parents, qui jadis ont peut-être senti eux aussi l'appel du sac à dos, de guider le mieux possible cette pause sans crier à la fin des études. Aux entreprises et à l'État qui les encadre de refréner une impatience mal contenue - pénurie de main-d'œuvre oblige - pour l'embauche prématurée. Nombre de ces "quasi diplômés" avidement recherchés par les cégeps ont été recrutés trop tôt par un marché du travail en mal de recrues. » (Marie-Andrée Chouinard.)
Je proposerais :
... Nombre de ces « quasi diplômés » avidement recherchés par les cégeps ont été engagés trop tôt par des employeurs en mal de recrues.
Line Gingras
Québec
« La sabbatique de fiston » : http://www.ledevoir.com/2008/01/09/171169.html
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16 janvier 2008
L'accord parfait
« D'un commun accord, les députés s'étaient entendus pour entendre dès ce matin le ministre des Ressources naturelles, Gary Lunn, puis Mme Keen. » (Hélène Buzzetti.)
Au risque de briser cette belle harmonie, je proposerais :
D'un commun accord, les députés avaient décidé d'entendre...
Tout de même, ne tirons pas sur la journaliste : dans le cas présent, elle a été forcée de travailler à une vitesse que je ne veux pas imaginer. Tâchons seulement de faire mieux, nous qui avons le temps de nous relire avec attention.
Line Gingras
Québec
« Sûreté nucléaire - Ottawa congédie Linda Keen » : http://www.ledevoir.com/2008/01/16/171961.html
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15 janvier 2008
Redevable
« Le pire, c'est que l'on ne savait même pas qui blâmer. La ville? L'arrondissement? Les frères Tremblay? Le petit maire Labonté? Dans ce système hyper-décentralisé, personne n'est redevable aux citoyens. » (Lysiane Gagnon, dans La Presse.)
On peut être redevable à quelqu'un d'une somme d'argent, c'est-à-dire la lui devoir :
Être redevable d'une somme à un créancier. (Petit Robert et Hanse-Blampain.)
Les frais généraux avaient tout absorbé et, de plus, Fromont jeune se trouvait redevable envers la caisse de sommes importantes. (A. Daudet, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
On peut aussi être redevable à quelqu'un ou à quelque chose « d'une qualité ou d'un avantage que l'on possède grâce à un autre » (Hanse-Blampain) :
Je vous suis redevable de cette gratification, d'avoir intercédé en ma faveur. (Petit Robert.)
Je vous suis redevable de cette initiative. (Multidictionnaire.)
C'est à ses sacrifices que je suis redevable de ma situation. (Hanse-Blampain.)
Vladimir considérait qu'il était redevable de sa vie à mon père. (Triolet, dans le Lexis.)
Ainsi, dans l'hypothèse où le président investi parviendrait à mettre un ministère sur pied, nous serions redevables au parti socialiste de l'existence de ce ministère et de ses actes. (L'Humanité, dans le Trésor.)
Aucun des ouvrages consultés, toutefois, n'admet redevable au sens de tenu de rendre des comptes (que possède l'anglais accountable). Je proposerais :
Le pire, c'est que l'on ne savait même pas qui blâmer. La Ville? L'arrondissement? Les frères Tremblay? Le petit maire Labonté? Dans ce système hyper-décentralisé, personne n'est tenu de rendre des comptes aux citoyens.
Line Gingras
Québec
« Il était une fois 19 roitelets » : http://www.cyberpresse.ca/article/20080108/CPOPINIONS05/8...
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14 janvier 2008
Les faits, rien que les faits
« Le fait pour un candidat d'avoir fait piètre figure en Iowa et au New Hampshire n'en font d'ailleurs pas nécessairement un "perdant", surtout s'ils s'y sont peu montrés. » (Claude Lévesque.)
Une relecture un peu attentive permet, dans un premier temps, de régler les problèmes d'accord :
Le fait pour un candidat d'avoir fait piètre figure en Iowa et au New Hampshire n'en fait d'ailleurs pas nécessairement un « perdant », surtout s'il s'y est peu montré.
Reste à éliminer la répétition du mot fait. Je suggérerais :
Un candidat ayant fait piètre figure en Iowa et au New Hampshire n'est d'ailleurs pas nécessairement un « perdant », surtout s'il s'y est peu montré.
Un candidat n'est d'ailleurs pas nécessairement un « perdant » pour avoir fait piètre figure en Iowa et au New Hampshire, surtout s'il s'y est peu montré.
Line Gingras
Québec
« Clinton joue son va-tout ce soir » : http://www.ledevoir.com/2008/01/08/171081.html
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13 janvier 2008
Sous observation
« La petite flambée a en effet mobilisé plusieurs organisations, dont l'Agence de la santé publique du Canada, l'Agence des services frontaliers du Canada et la direction de l'aéroport Pearson. De concert, celles-ci ont ordonné la détention préventive de 75 passagers, qui ont aussitôt été placés sous observation. » (Louise-Maude Rioux Soucy.)
Marie-Éva de Villers et Camil Chouinard signalent que sous observation est le calque de l'anglais under observation; il faudrait dire plutôt en observation :
Le médecin l'a placé en observation pour quelques jours. (Chouinard.)
(Le Multidictionnaire propose également sous surveillance.)
De fait, je ne trouve pas sous observation dans le Petit Robert, dans le Lexis ni dans le Trésor de la langue française informatisé, mais en observation - expression qui s'emploie notamment en médecine, à propos de la « surveillance attentive d'un malade pendant un temps donné » (Lexis) :
Mis en observation au Kranken-Revier, il répondit si bien par son comportement à toutes les apparences de l'épilepsie, il triompha avec tant de naturel des différentes épreuves par où on le fit passer, que le médecin allemand n'eut aucun soupçon. (Ambrière, dans le Trésor.)
Les passagers auraient donc dû être placés en observation.
Line Gingras
Québec
« Des passagers d'un avion de ligne mis en quarantaine pour cause de gastro-entérite » : http://www.ledevoir.com/2008/01/10/171271.html
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12 janvier 2008
Double standard
« Ce n'est pas gagné pour Hillary Clinton. Loin de là. Le double standard continuera de lui jouer de mauvais tours. » (Lise Payette.)
D'après le Trésor de la langue française informatisé, le nom standard peut s'employer, par analogie ou au figuré, au sens de « modèle de référence, norme adoptée par l'usage, par un groupe de personnes » (cette acception ne figure pas dans les autres dictionnaires généraux que j'ai sous la main) :
Il ne faut pas juger les Indiens d'après nos standards à nous. (Beauvoir.)
Je ne trouve cependant pas dans le Trésor l'expression double standard, également absente du Petit Robert, du Lexis et du Multidictionnaire, consultés aux articles « double » et « standard ». Bien que le Chouinard, le Colpron et le Dagenais ne donnent aucun avis là-dessus, je pense qu'il faut y voir un calque : le Robert & Collins Super Senior et le Meertens traduisent l'anglais double standard par deux poids, deux mesures; René Meertens propose encore règle ou principe appliqué de façon discriminatoire, discrimination, traitement inégal.
Madame Payette aurait peut-être pu écrire :
... On continuera de la juger d'après des critères qui ne s'appliquent pas aux autres candidats.
Line Gingras
Québec
« La bataille de Hillary Clinton » : http://www.ledevoir.com/2008/01/11/171345.html
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11 janvier 2008
Soupçonné de mauvais traitements
« Interrogé par l'AFP, le médecin Andres Artunduaga qui a reçu le 16 juin 2005 Emmanuel, présenté par José Crisanto Gomez comme son neveu et inscrit sous la fausse identité de Juan David Gomez, a indiqué que l'enfant souffrait de malnutrition sévère et était soupçonné de mauvais traitements par sa famille d'adoption. » (Cesar Sabogal, AFP.)
Emmanuel, soupçonné de mauvais traitements?
Soupçonner quelqu'un de quelque chose, c'est penser qu'il peut avoir fait cette chose :
Chargé du crime affreux dont vous me soupçonnez. (Racine, dans le Petit Robert.)
Évidemment il avait compris ce que je comprenais alors : que mon ami le soupçonnait de l'abominable attentat. (G. Leroux, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Cet homme est soupçonné d'actes terroristes par les services de renseignements de son pays d'origine.
De toute évidence le petit Emmanuel, qui n'a pas encore quatre ans, n'a pu faire subir de mauvais traitements à qui que ce soit. On a plutôt voulu dire :
... a indiqué que l'enfant souffrait de malnutrition sévère et que l'on soupçonnait sa famille d'adoption de l'avoir maltraité ou ... que l'on soupçonnait sa famille d'adoption de mauvais traitements.
... a indiqué que l'enfant souffrait de malnutrition sévère et que sa famille d'adoption était soupçonnée de l'avoir maltraité ou ... que sa famille d'adoption était soupçonnée de mauvais traitements.
(À moins qu'il n'ait arraché les membres à son ours en peluche.)
Line Gingras
Québec
« Emmanuel, l'enfant sauvage » : http://www.cyberpresse.ca/article/20080110/CPMONDE/801100...
[Sauvage? À ma connaissance, rien ne justifie ce qualificatif.]
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09 janvier 2008
Élu pour un terme
« À leurs yeux, le grand avantage du mode de scrutin actuel est l'alternance qui garantit aux deux grands partis de se partager le pouvoir après deux termes. C'est ce qui a fait que le gouvernement péquiste de Bernard Landry puis celui de Jean Charest ont prêché pour une réforme sans jamais bouger. » (Bernard Descôteaux.)
Pour rendre l'idée de durée, à propos d'une fonction que l'on confie à quelqu'un, on emploie en anglais le mot term ou l'expression term of office. En français, d'après le Multidictionnaire, le Chouinard, le Colpron et le Dagenais, on ne parle pas d'un terme, mais d'un mandat :
Les électeurs de la circonscription ont réélu leur député pour un troisième mandat. (Dagenais.)
* * * * *
Jean Charest n'a jamais dirigé de gouvernement péquiste, bien que la construction de la deuxième phrase de monsieur Descôteaux laisse entendre le contraire. Je verrais deux formulations possibles :
C'est ce qui a fait que le gouvernement de Bernard Landry puis celui de Jean Charest ont prêché pour une réforme sans jamais bouger.
C'est ce qui a fait que le gouvernement péquiste de Bernard Landry puis le gouvernement libéral de Jean Charest ont prêché pour une réforme sans jamais bouger.
Line Gingras
Québec
« De quoi a-t-on peur? » : http://www.ledevoir.com/2008/01/03/170536.html
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08 janvier 2008
Transports en communs
« Plus précisément, ce sont ces bandes qui prélèvent des taxes aux montants éhontés pour l'utilisation des toilettes, la consommation d'eau, l'usage des transports en communs, etc. » (Serge Truffaut.)
Le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, consultés aux articles « transport » et « commun », ne donnent que la graphie transports en commun :
Utiliser, prendre les transports en commun. (Petit Robert.)
* * * * *
« En un mot, le gouvernement sortant a montré son incapacité, voire son indifférence, à l'amélioration du quotidien de centaines de milliers de sans-grades. »
Son incapacité à l'amélioration? Je proposerais :
... son incapacité d'améliorer le quotidien de centaines de milliers de sans-grades, voire son indifférence à cet égard.
... son incapacité d'améliorer le quotidien de centaines de milliers de sans-grades, voire son indifférence à leur sort.
Line Gingras
Québec
« Le vainqueur battu » : http://www.ledevoir.com/2008/01/08/171022.html
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07 janvier 2008
Utilisé à + infinitif
« La plus grande partie des dons récoltés à Paris sera donc utilisée à boucler les fins de mois... » (Éditorial du Monde.)
D'après les quelques exemples que j'ai trouvés dans les dictionnaires, l'infinitif complément du verbe utiliser est introduit au moyen de la préposition pour :
Utiliser un réchaud électrique pour faire chauffer son petit déjeuner. (Lexis.)
Elle n'utilisait pas suffisamment le lierre pour agrémenter ses vieilles églises et ses manoirs. (Giraudoux, dans le Lexis.)
Un tel réacteur pourrait être utilisé pour fournir les impulsions nécessaires... (Goldschmidt, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
On aurait pu écrire :
... sera donc utilisée pour boucler les fins de mois...
... servira donc à boucler les fins de mois...
Line Gingras
Québec
« Aider les Palestiniens » : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-990583,...
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05 janvier 2008
Sens devant derrière, sens dessus dessous
On prit un coup, la belle affaire
Sens dessus dessous, sens devant derrière
Y avait du bon p'tit caribou
Sens devant derrière, sens dessus dessous
(Extrait de la chanson Marie Calumet.
À lire : le savoureux roman du même titre,
de Rodolphe Girard.)
« Jean-François Lisée, alors conseiller auprès du premier ministre Bouchard, abonde dans ce sens. Il soutient par ailleurs que la présence de M. Caillé tombait sous le sens... » (Kathleen Lévesque.)
On pourrait dire, pour éviter la répétition, que la présence de M. Caillé allait de soi ou s'imposait.
Line Gingras
Québec
« Autopsie d'un cauchemar de glace » : http://www.ledevoir.com/2008/01/05/170810.html
Texte de la chanson : http://www.frmusique.ru/texts/t/thibeault_fabienne/mariec...
Présentation du roman et de l'auteur : http://www.livres-bq.com/Auteurs.asp?36
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04 janvier 2008
Blanc de mémoire
« Pour ma mère, des pans de l'histoire ont disparu, l'encre s'est effacée. Le verglas n'est plus qu'un blanc de mémoire. » (Michèle Ouimet, dans La Presse. La journaliste fait allusion à la « crise du verglas » de janvier 1998.)
Ce blanc de mémoire est assez évocateur des visions de glace, d'une beauté terrifiante, qui m'ont assaillie dans les rues d'Ottawa lorsque, la tempête enfin terminée (je fais partie des privilégiés qui n'ont pas manqué d'électricité), je suis sortie retrouver des amis, dans le silence du centre-ville que rompaient des craquements de branches. Cependant, le Multidictionnaire, le Chouinard, le Colpron et le Dagenais donnent cette expression pour le calque de memory blank; jeune traductrice, j'ai appris à l'éviter; et l'on voit plusieurs condamnations dans Internet.
Le Petit Robert (2007) reçoit blanc, il est vrai, au sens de trou de mémoire, à titre de régionalisme utilisé au Canada et en Suisse. Mais je ne peux que déconseiller cet emploi - comme celui de blanc de mémoire, à l'extérieur du contexte très particulier où il se rencontre ici.
Line Gingras
Québec
« La tribu » : http://www.cyberpresse.ca/article/20080104/CPOPINIONS05/8...
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03 janvier 2008
Hugo Boss y voisine Benjo
« Parallèlement, des entrepreneurs locaux redonnent vie à la rue Saint-Joseph, qui vient de perdre sa dernière section de toiture. Aujourd'hui, Hugo Boss y voisine Benjo, un magasin de jouets... » (Carolyne Parent.)
Marie-Éva de Villers signale que voisiner, au sens d'« être à côté de », introduit son complément au moyen de la préposition avec :
Les rosiers voisinent avec les pivoines dans mon jardin.
Cet avis correspond à ce que je trouve dans le Petit Robert :
Je voisinais à table avec quatre agents. (Céline.)
L'onyx et l'améthyste voisinaient avec le saphir et le diamant. (Daniel-Rops.)
Le Trésor de la langue française informatisé reçoit également cet emploi :
Des jeunes gens qui parlaient haut y voisinaient avec des filles, aux lèvres et aux joues peintes, aux voix éraillées... (Bourget.)
Sur la table, des cartes étaient alignées, et voisinaient avec une boîte de marrons glacés. (Arland.)
Il signale en outre la construction avec complément d'objet direct, qu'il donne cependant pour rare :
L'Olympe, grâce à moi, voisinait de nouveau la terre. (Gide.)
Je recommanderais donc d'écrire :
Aujourd'hui, Hugo Boss y voisine avec Benjo...
Line Gingras
Québec
« Québec - Le Saint-Roch Nouvo » : http://www.ledevoir.com/2007/12/29/170223.html
(Note : La partie revitalisée du quartier Saint-Roch a été baptisée « Nouvo Saint-Roch ».)
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02 janvier 2008
Qui peut être millionaire?
« Trois chiens millionaires » (Titre d'un article de l'agence Associated Press.)
En anglais, il suffit d'un « n » pour être millionnaire; en français, il en faut deux :
Trois chiens millionnaires.
Line Gingras
Québec
« En bref - Trois chiens millionaires [sic] » : http://www.ledevoir.com/2007/12/31/170413.html
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