18 septembre 2007
Le Québec reconnue en tant que nation
« Aujourd'hui, les choses ont évolué, il y a une motion qui a été votée sur le Québec reconnue en tant que nation. » (Ségolène Royal, citée par Antoine Robitaille.)
Ce n'est pas la motion qui a été reconnue en tant que nation, mais le Québec : reconnu.
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« "Mais qui peut s'arroger le droit de juger de cette façon-là?", s'est-elle indignée, entourée d'une meute de journalistes en pleine salle du conseil municipal de Québec (elle sortait d'une brève rencontre avec le maire suppléant de Québec, Jacques Joli-Cœur.) »
Le point final ne peut pas s'utiliser à l'intérieur de la parenthèse si le premier mot que renferme cette dernière commence par une minuscule :
... en pleine salle du conseil municipal de Québec (elle sortait d'une brève rencontre avec le maire suppléant de Québec, Jacques Joli-Cœur).
On pourrait écrire également :
... en pleine salle du conseil municipal de Québec. (Elle sortait d'une brève rencontre avec le maire suppléant de Québec, Jacques Joli-Cœur.)
Dans ce cas-ci, la parenthèse est précédée d'une phrase complète, se terminant par un point.
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« La politicienne française dit avoir été désolée d'apprendre au surplus_ dans le livre de M. Jospin, que certains "éléphants"... »
La politicienne a été désolée d'apprendre que certains « éléphants »... Normalement, on ne met pas de virgule entre le verbe et son complément d'objet direct. Mais si un complément circonstanciel vient s'intercaler entre les deux, on l'encadre au moyen de deux virgules, sauf, éventuellement, s'il est très court (on peut dans ce cas se passer de virgules) :
La politicienne française dit avoir été désolée d'apprendre au surplus, dans le livre de M. Jospin, que certains « éléphants »...
La politicienne française dit avoir été désolée d'apprendre au surplus que certains « éléphants »...
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« Après l'avoir entendue traiter l'ancien premier ministre de raciste, cité Jésus et s'être comparée à Jeanne D'arc... »
On l'a entendue citer Jésus, reprendre les paroles de Jésus.
L'infinitif passé avoir entendue étant suivi - ou devant être suivi - des infinitifs présents traiter et citer, à la forme active, il me semble que le troisième verbe coordonné, le pronominal se comparer, devrait s'employer au même temps :
Après l'avoir entendue traiter l'ancien premier ministre de raciste, citer Jésus et se comparer à Jeanne d'Arc...
Le Petit Robert des noms propres et le Petit Larousse illustré donnent la graphie Jeanne d'Arc.
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« Elle a déploré hier un certain retard pris par la France dans l'organisation d'un de ses cadeaux et a promis "d'en parler" à Jean-Pierre Raffarin, ancien premier ministre français et président du Comité français d'organisation du 400e. »
Je n'ai rien contre l'organisation, mais on pourrait varier un peu; je suggérerais :
Elle a déploré hier un certain retard pris par la France dans la préparation d'un de ses cadeaux...
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« Après avoir rencontré les journaliste_, la politicienne s'est rendue au bureau de Mario Dumont... »
« M. Dumont a le projet de se rendre en France au début de l'Année... »
Je ne vois pas ce qui pourrait justifier la majuscule.
Comme les deux phrases se suivent, je proposerais d'écrire que M. Dumont a le projet d'aller en France...
Line Gingras
Québec
« À Québec, Ségolène Royal riposte au brûlot de Lionel Jospin » : http://www.ledevoir.com/2007/09/18/157312.html?fe=2041&am...
08:07 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
17 septembre 2007
L'ambiguïté, rien d'autre
« L'"ambiguïté" de certains articles concernant "les terres et les ressources" pourraient aller à l'encontre de la loi constitutionnelle et de la charte. » (Gil Courtemanche.)
Qu'est-ce qui pourrait aller à l'encontre de la loi...? Pas les terres et les ressources, pas certains articles, mais l'« ambiguïté » de certains articles concernant « les terres et les ressources ». Le noyau du groupe sujet, qui commande l'accord du verbe, c'est ambiguïté : pourrait.
Line Gingras
Québec
« La trahison de Harper » : http://www.ledevoir.com/2007/09/15/156869.html
05:57 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
16 septembre 2007
Maillon faible
« Les Québécois, ce peuple de "nous", frileux, fermé, insécurisé, est le maillon faible de la suprématie blanche aux yeux de ceux qui nous disent "vous" sans que cela soit un signe de vouvoiement. » (Denise Bombardier.)
Le syntagme entre virgules - ce peuple de "nous", frileux, fermé, insécurisé - est en apposition à Les Québécois; sorte de parenthèse, il fournit une précision utile, mais accessoire par rapport au message central de la phrase : Les Québécois sont le maillon faible de la suprématie blanche.
« Le mot "Québécois" est devenu un mot indéchiffrable sans autre point de repère que géographique, qu'on devrait désormais mettre entre guillemets en agitant les deux doigts de chaque main - l'index et le majeur - comme le font tant de gens ici de façon clownesque. »
Les? comme s'il n'y avait que ceux-là? Je proposerais :
... en agitant deux doigts de chaque main - l'index et le majeur...
... en agitant l'index et le majeur de chaque main...
« Pour satisfaire tout le monde, il serait plus sage de se définir en tant qu'immigrant de longue date, du XVIIe siècle jusqu'à aujourd'hui à vrai dire, Blancs mais en cherchant dans notre généalogie des ancêtres plus foncés ou plus bridés, catholiques mais, Dieu merci, repentis, homme et femme à la fois, la non-différenciation étant l'avenir de l'humanité. »
Nous sommes Blancs, catholiques et repentis au pluriel, donc immigrants avec un s - hommes et femmes à la fois, aussi.
« Le délire nous guette avec cette commission. »
De quelle commission s'agit-il? On en parle cinq paragraphes plus haut; c'est beaucoup trop loin pour que l'on puisse utiliser le démonstratif, qui sert à montrer :
Le délire nous guette avec la Commission sur les accommodements raisonnables.
« Ce sont nos assises mêmes qui risquent l'effritement en ouvrant la porte au multiculturalisme désintégrateur. »
À première vue, à cause de la façon dont la phrase est construite, on croirait que ce sont nos assises qui ouvrent la porte au multiculturalisme désintégrateur. C'est que le gérondif, en ouvrant, devrait avoir normalement comme sujet (implicite) celui du verbe risquer, dont il est complément circonstanciel. (Voir à ce propos Le bon usage, douzième édition, paragraphe 328.) Comment régler le problème? Je suggérerais :
Nous risquons de voir s'effriter nos assises mêmes en ouvrant la porte au multiculturalisme désintégrateur.
Ce sont nos assises mêmes qui risquent l'effritement si nous ouvrons la porte au multiculturalisme désintégrateur.
Line Gingras
Québec
« Mea-culpa pour les Blancs » : http://www.ledevoir.com/2007/09/08/156062.html
04:45 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, orthographe, journalisme
12 septembre 2007
Ils, c'est clair?
« En somme, tout porte à croire que si les médias n'en avaient rien dit, tout ce beau monde se serait tu. Ils sont montés aux barricades et cherchent un bouc émissaire parce qu'ils savent combien le port du niqab ou de la burqa suscite des réactions épidermiques chez la majorité des gens. » (Manon Cornellier.)
Ils ne peut avoir, à première vue, qu'un seul antécédent : les médias. Faut-il donc croire que les médias sont montés aux barricades et cherchent un bouc émissaire? En dépit des apparences, ce n'est pas ce que la journaliste a voulu dire - le pronom masculin pluriel remplace en fait tout ce beau monde, masculin singulier. Bien entendu, il serait préférable que la structure de la phrase corresponde de plus près à l'idée que l'on désire exprimer :
En somme, tout porte à croire que si les médias n'en avaient rien dit, tout ce beau monde se serait tu. Les élus sont montés aux barricades et cherchent un bouc émissaire parce qu'ils savent combien le port du niqab ou de la burqa suscite des réactions épidermiques chez la majorité des gens.
Line Gingras
Québec
« Un voile d'hypocrisie » : http://www.ledevoir.com/2007/09/12/156504.html?fe=1990&am...
06:10 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
11 septembre 2007
Quel que soit - accord de quel
« ... un Québécois est défini comme toute personne qui habite le Québec, quels que soient son origine, sa culture ou sa couleur. » (Kathleen Lévesque.)
L'adjectif relatif (ou déterminant relatif) quel est attribut; il doit donc s'accorder en genre et en nombre avec les trois sujets du verbe être, tous féminins : quelles que soient son origine, sa culture ou sa couleur.
Line Gingras
Québec
« Un exercice "de Blancs pour des Blancs" » : http://www.ledevoir.com/2007/09/06/155749.html
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
10 septembre 2007
L'émotion ou les victimes?
« M. MacKay a soutenu que l'émotion qui entoure le sort des victimes ne devraient pas éclipser ce qui a été accompli. » (Presse Canadienne.)
Qu'est-ce qui ne devrait pas éclipser ce qui a été accompli? Non, pas les victimes, mais l'émotion qui entoure le sort des victimes; c'est ce qu'a soutenu monsieur MacKay.
Le noyau du groupe sujet, avec lequel s'accorde le verbe devrait, c'est l'émotion, à quoi se rattache la proposition relative qui entoure le sort des victimes.
Line Gingras
Québec
« Le Canada quittera le sud afghan en 2009 » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070903/CPACTUALITES/7...
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
08 septembre 2007
Jeune fille
« Il y avait aussi peu de ressemblances entre la fillette qu'elle a décrit_ et la jeune fille disparue. » (Presse Canadienne.)
Il s'agit de la petite Cédrika Provencher, qui - espérons-le - vient d'avoir dix ans. Ce n'est pas encore une jeune fille : d'après le Petit Robert, une jeune fille est une adolescente ou une femme jeune non mariée (j'ai consulté aussi le Multidictionnaire). Et l'adolescence ne débute qu'à l'âge de douze ans environ, chez les filles.
Dans un autre ordre d'idées, rappelons que le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct, si celui-ci précède le verbe. Elle a décrit qui? la fillette :
Il y avait aussi peu de ressemblances entre la fillette qu'elle a décrite et celle qui a disparu.
Pas étonnant que l'on fasse de moins en moins l'accord dans la langue orale...
Line Gingras
Québec
« Cédrika : la police de Fredericton mise à contribution » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070908/CPACTUALITES/7...
23:50 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
07 septembre 2007
Les dépouilles ont été embarqués
« Les dépouilles de Mario Mercier et Christian Duchesne, deuxième et troisième soldats de Valcartier à mourir en Afghanistan depuis samedi, ont été embarqués à bord d'un appareil Hercule tôt vendredi matin, heure locale, pour être rapatriés au Canada. » (Martin Ouellet, Presse Canadienne.)
Le groupe sujet est relativement long, mais son noyau, avec lequel doivent s'accorder les participes passés employés avec l'auxiliaire être, c'est dépouilles, féminin pluriel :
Les dépouilles [...] ont été embarquées [...] pour être rapatriées au Canada.
Line Gingras
Québec
« Les corps des soldats Mercier et Duchesne rapatriés au Canada » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070823/CPACTUALITES/7...
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
05 septembre 2007
Affubler - Prénoms bizarres qu'on affuble aux enfants
« Le pays de Hugo Chavez, rocambolesque président du Vénézuela, connaît un drôle de problème : la prolifération de prénoms bizarres qu’on affuble aux enfants. » (Patrick Lagacé.)
On affuble quelqu'un de quelque chose (on est affublé, on s'affuble de quelque chose) :
Ces singes que l'on affuble d'une robe. (Jaloux, dans le Petit Robert.)
Anne voulait affubler sa petite sœur d'un chapeau à plumes. (Multidictionnaire.)
Elle était affublée d'une affreuse robe verte. (Lexis.)
Il ne savait pas s'habiller et s'affublait toujours de vêtements trop voyants. (Lexis.)
Affubler quelqu'un d'un nom d'emprunt, d'un sobriquet, d'épithètes ridicules. (Trésor de la langue française informatisé.)
Aucun des dictionnaires que j'ai sous la main ne reçoit la construction affubler quelque chose à quelqu'un. On aurait pu écrire :
... la prolifération de prénoms bizarres dont on affuble les enfants.
* * * * *
« Le projet de loi ne rallie pas tous les habitations de la République bolivarienne du Vénézuela, remarquez. Quelques députés rechignent. »
... tous les habitants...
Line Gingras
Québec
« De drôles de prénoms au Vénézuela » : http://blogues.cyberpresse.ca/lagace/?p=70720342
23:55 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
04 septembre 2007
Mise en relief
« Ces accommodements raisonnables, que la population associe maintenant à l'immigration et rejette en bloc, ce ne sont certainement pas l'aménagement de toilettes pour handicapés ou de rampes d'accès pour les fauteuils roulants. » (Denise Bombardier.)
Le déterminant ou pronom démonstratif ce s'emploie avec le verbe être pour mettre en relief un élément de la phrase - dans ce cas-ci, l'aménagement de toilettes ou de rampes d'accès. Le substantif aménagement, même s'il avait trente-six compléments, ne resterait pas moins le noyau du syntagme, et commanderait à ce titre l'accord du verbe au singulier :
... ce n'est certainement pas l'aménagement de toilettes pour handicapés ou de rampes d'accès pour fauteuils roulants.
Cela dit, la phrase serait plus logique si au moins deux éléments étaient mis en relief, comme exemples d'accommodements :
Ces accommodements raisonnables, que la population associe maintenant à l'immigration et rejette en bloc, ce ne sont certainement pas l'aménagement de toilettes pour handicapés ou la construction de rampes d'accès pour fauteuils roulants.
Noter que le verbe être, dans ce cas, se mettrait de préférence au pluriel, mais que le singulier ne serait pas incorrect. (J'ai consulté à ce sujet le Hanse-Blampain, à l'article sur l'accord du verbe.)
Line Gingras
Québec
« Accommodements dans la confusion » : http://www.ledevoir.com/2007/09/01/155283.html
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03 septembre 2007
Il s'est fait pasteurisé
« "Bob s'est fait pasteurisé", a-t-elle lancé. » (Bob Baddeley; extrait d'une anecdote amusante publiée dans l'édition canadienne de Sélection, septembre 2007, page 78.)
Le pronominal se faire doit être suivi non pas du participe passé, mais de l'infinitif :
Elle s'est fait prendre.
Va te faire cuire un œuf!
Ils se sont fait voir ensemble.
Bob s'est donc fait « pasteuriser ».
Line Gingras
Québec
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, presse
02 septembre 2007
D'ordre + adjectif
« ... des problèmes d'ordre professionnels... » (Stéphanie Bérubé, dans La Presse.)
Le syntagme d'ordre professionnel caractérise problèmes; néanmoins, l'adjectif professionnel se rapporte à ordre :
Il [Gide] a pris des problèmes d'ordre moral comme matière première, comme données centrales de l'œuvre d'art elle-même. (Du Bos, dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « donnée ».)
* * * * *
« On voit alors des femmes mures très intéressées par la nourriture et très préoccupées par leur poids. »
Le Petit Robert (2007) et le Multidictionnaire (2003) n'admettent que la graphie avec accent circonflexe : des femmes mûres.
Line Gingras
Québec
« Des femmes mûres dans le piège » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070902/CPACTUEL/70902...
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
31 août 2007
Tout l'Allemagne
« ... le plus bel endroit de tout_ l’Allemagne... » (Stéphane Laporte.)
Tout, adjectif indéfini, est variable : toute la Nouvelle-Écosse, toute la Floride, toute la France, toute l'Italie, toute l'Angleterre, toute l'Allemagne.
Line Gingras
Québec
« Voir la Bavière et pleurer » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070824/CPBLOGUES08/70...
23:55 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, grammaire, journalisme
24 août 2007
Belle reconnaissance
« C’est avec tristesse que nous apprenons le décès de deux soldats canadiens en Afghanistan. L’ensemble de la population canadienne est fière de ces compatriotes exceptionnels et reconnaissants des sacrifices qu’ils ont consentis. » (Stephen Harper, premier ministre du Canada.)
Cette déclaration paraîtrait plus sincère si on n'attribuait pas le sentiment de gratitude aux compatriotes exceptionnels - les deux soldats qui ont été tués -, mais à la population : reconnaissante.
Distraction? Montrez-moi que j'ai tort d'appeler cela de l'indifférence.
Line Gingras
Québec
01:40 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
21 août 2007
Laisse passé les gaz
« En février 2003, une fissure sur le bouclier protégeant une des ailes de Columbia avait laissé passé des gaz brûlants... » (Associated Press.)
Passer doit se mettre à l'infinitif; pour s'en assurer, il suffit de le remplacer par un verbe qui ne se prononce pas de la même manière à l'infinitif et au participe passé : avait laissé fuir.
Line Gingras
Québec
« Un trou dans le gant d'un astronaute d'Endeavour » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070815/CPSCIENCES/708...
04:25 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
19 août 2007
Des gens subtiles
« ... les militaires n'ont pas la réputation d'être des gens très subtiles, ni rapides d'esprit. » (Michel Vastel.)
L'adjectif qui se rapporte au mot gens, s'il est placé après le nom, doit se mettre au masculin : ... des gens très subtils...
« Dans son premier mandat, Robert Bourassa se laissait aller à la même familiarité, et il l'a payé très cher lorsque les mêmes journalistes ont décidé de le démollir parce qu'ils jugeaient qu'ils l'avaient assez vu. »
Démolir. Rien à voir avec les fromages à pâte molle.
« Ce ne sont pas "que" deux exemples de déparages des journalistes. Je trouve que mes collègues se laissent un peu trop aller ces temps-ci et les exemples ne manquent pas. »
Ça dépare sans doute, mais monsieur Vastel a voulu dire dérapages. J'ajouterais que le laisser-aller peut se manifester de bien des façons...
Line Gingras
Québec
« Certains journalistes sont effrontés! » : http://forums.lactualite.com/advansis/?mod=for&act=di...
23:46 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
18 août 2007
Elle s'est attirée les foudres...
« ... l'unilingue et butée Bev Oda ne s'est attirée que des foudres, ou presque. » (Marie-Andrée Chouinard.)
Pour savoir s'il faut accorder ou non le participe passé d'un verbe pronominal - et avec quoi, le cas échéant -, le plus simple, à mon avis, est de se demander d'abord si le verbe a un complément d'objet direct, à l'exclusion du pronom réfléchi (s', dans le cas présent). Dans l'affirmative, nul besoin de chercher plus loin : le participe passé s'accorde avec ce complément d'objet direct, si celui-ci précède le verbe :
On aurait dû prévoir les foudres que la ministre s'est attirées. (La ministre s'est attiré quoi? les foudres.)
Si le complément d'objet direct vient après le verbe, le participe reste invariable :
... Bev Oda ne s'est attiré que des foudres...
Notez que le pronom réfléchi, s', a ici fonction de complément d'objet indirect : s'attirer quelque chose, c'est attirer quelque chose à soi.
Line Gingras
Québec
« Une ministre attendue » : http://www.ledevoir.com/2007/08/18/153797.html
23:55 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
17 août 2007
Suivit ou suivi?
« ... le dîner au profit de Centraide [...] suivit du film "La Vita è bella"... » (Évelyne Moisan.)
On écrit le dîner suivit le film, mais le dîner suivi du film.
Le dîner suivit le film : le verbe, au passé simple, dit le contraire de précéda.
Le dîner suivi du film : nous avons affaire au participe passé, dont l'antonyme serait précédé. Et je n'apprendrai à personne que ce participe passé, au féminin, ne fait pas suivite.
Line Gingras
Québec
« L'Italie au centre-ville » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070816/CPNOUVELLISTE/...
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
14 août 2007
Ces individus...
« ... ces individus ont été condamnés à mort à deux reprises. La première fois fut en 2001. On souligne ce fait afin que l'on sache que, depuis lors, leur santé psychologique s'est passablement dégradée. Car, on le répète, elles n'ont rien fait de répréhensible... » (Serge Truffaut.)
Individus est un nom masculin, même lorsqu'il désigne cinq infirmières... et un médecin; le pronom qui le remplace doit être du même genre :
Car, on le répète, ils n'ont rien fait de répréhensible...
Line Gingras
Québec
« L'escroc libyen » : http://www.ledevoir.com/2007/07/13/150287.html
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, journalisme, presse
13 août 2007
Une gifle en plein visage
« Risque de fermeture, activités réduites, c'est une gifle en plein visage qu'ont reçu les organismes culturels en apprenant que le gouvernement fédéral ne leur accordait pas de subvention pour engager des étudiants. » (Marie-Ève Lafontaine.)
Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct, si celui-ci précède le verbe. Les organismes culturels ont reçu quoi? Pas un visage, mais une gifle : qu'ont reçue.
Line Gingras
Québec
« Subventions coupées : les organismes culturels durement touchés » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070518/CPNOUVELLISTE/...
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, journalisme, presse
08 août 2007
Ils se sont promené
« ... les touristes se sont promené dans le Bas-Saint-Laurent la semaine dernière... » (PC.)
Comme le fait observer Marie-Éva de Villers, le participe passé du verbe pronominal se promener s'accorde toujours en genre et en nombre avec le sujet : ... les touristes se sont promenés...
Line Gingras
Québec
« Des Allemands sillonnent le Québec à bord d'un hôtel roulant » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070807/CPVOYAGES/7080...
05:25 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme