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08 mars 2007

Où il ne sera pas question de la revanche des berceaux

À l'emploi de; donc et le participe présent marquant la cause; suivant, participe présent ou adjectif; revanche; anglicisme; grammaire française; syntaxe du français; orthographe.

« La protection de l'identité des agents à l'emploi de la CIA comme du Pentagone étant garantie par la loi, une enquête est donc ouverte afin de déterminer qui est à l'origine de cet acte criminel. » (Serge Truffaut.)

La locution à l'emploi de est un anglicisme; j'en ai déjà parlé ici.

* * * * *

La protection de l'identité des agents de la CIA et du Pentagone est garantie par la loi; on a donc ouvert une enquête...

La conjonction donc s'emploie très correctement, en l'absence de participe présent dans la proposition qui précède, pour indiquer la conséquence. Elle est superflue, toutefois, si l'on utilise déjà un participe présent afin de marquer la cause, comme c'est le cas dans la phrase à l'étude.

* * * * *

« ... dans son exposé final, le procureur fédéral a précisé que dans les jours suivants l'ouverture du dossier, sa certitude était la suivante... »

Il aurait fallu écrire dans les jours suivant l'ouverture du dossier, parce que nous avons affaire ici au participe présent, et non pas à l'adjectif. Comment en être sûr? Il suffit de remplacer le nom masculin jours, avec lequel devrait effectivement s'accorder suivant s'il était adjectif, par un féminin : ... dans les semaines suivant l'ouverture du dossier, et non pas suivantes l'ouverture.

Comment, par ailleurs, éviter la répétition? Je proposerais :

... il avait acquis une certitude...
... il était certain d'une chose...

* * * * *

« Cette attitude, à moins qu'elle ne change, est d'autant plus affligeante qu'avec Dick Cheney, nous sommes en présence d'un politicien habité par la revanche. »

Une revanche, d'après le Multidictionnaire, c'est le « fait de reprendre un avantage perdu »; j'ai consulté aussi le Petit Robert, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, dont les définitions vont dans le même sens. On prend sa revanche, mais on est habité par un désir de revanche.

Line Gingras
Québec

« Les vices de Cheney » : http://www.ledevoir.com/2007/03/08/133951.html

06 mars 2007

Ce sont dans les milieux...

C'est ou ce sont devant une préposition; grammaire; orthographe d'accord.

« Ce sont dans les milieux ravagés par la pauvreté qu'on retrouve le plus d'élèves souffrant de déficit d'apprentissage et de problèmes de comportement. » (Gil Courtemanche.)

D'après le Hanse-Blampain (page 608 de la quatrième édition), c'est, suivi d'une préposition et d'un nom ou d'un pronom, reste invariable :

C'est d'eux que cela dépend.

C'est par bandes qu'ils volent.

C'est dans les chansons qu'on apprend la vie... (Jean Lapointe et Marcel Lefebvre.)

Line Gingras
Québec

« Vrais et faux débats » : http://www.ledevoir.com/2007/02/24/132378.html

05 mars 2007

Bijoux, cailloux, choux...

« Un petit bijoux de méchanceté politique signé par le grand et regretté Philippe Muray. » (Antoine Robitaille.)

Bijoux, cailloux, choux..., au singulier, font bijou, caillou, chou...

Line Gingras
Québec

« Un texte politique vraiment méchant » : http://www.ledevoir.com/politique/blogues/elections2007/2...

03 mars 2007

À l'effet que

Épithète; un ou une épithète; genre du nom épithèteà l'effet que; to the effect that; grammaire; orthographe d'accord; anglicisme; calque de l'anglais.

« Irrité par les commentaires de l'animateur de radio de Saguenay, Louis Champagne, à l'effet que le Parti québécois pourrait être considéré par certains électeurs comme un "parti de tapettes"... » (Fabien Deglise.)

D'après le Multidictionnaire, le Chouinard, le Colpron et le Dagenais, l'expression à l'effet que est un calque de l'anglais to the effect that. On peut la remplacer par diverses tournures, selon le contexte - notamment selon lequel, voulant que, laissant entendre que.

* * * * *

« Selon lui, l'épithète "rarement utilisé au Québec prête à confusion..." »

Épithète, m'apprend le Petit Robert, a été un nom masculin jusqu'au dix-septième siècle; mais c'est aujourd'hui un nom féminin : utilisée.

* * * * *

« ... McKay a tenu à rappeler hier que les "préjugés haineux et l'ignorance" n'avait pas leur place dans une campagne électorale. »

« Le choix de l'adjectif dénote aussi une certaines hypocrisie... »

Les citations qui précèdent sont tirées d'un billet d'environ deux cents mots.

Line Gingras
Québec

« Les Verts deviennent rouges devant les attaques homophobes » : http://www.ledevoir.com/politique/blogues/elections2007/2... 

28 février 2007

Attendre pour une chirurgie

Attendre pour quelque chose; attendre pour quelqu'un; to wait for something; to wait for somebody; anglicisme; calque de structure; grammaire française; syntaxe du français.

« Les 4671 enfants qui, hier à Montréal, attendaient pour une chirurgie*... » (Robert Dutrisac et Kathleen Lévesque.)

Aucun des ouvrages que j'ai consultés n'admet attendre pour suivi d'un nom (ou d'un pronom) désignant la chose ou la personne que l'on attend. Dans la langue courante, on attend quelqu'un, quelque chose :

Attendre sous un abri la fin de l'orage. (Petit Robert.)

Attendre une lettre, un coup de fil. (Petit Robert.)

Elle attend l'autobus. (Multidictionnaire.)

Attendre un bébé, attendre un heureux événement. (Hanse-Blampain.)

Alix et Isis attendaient avec lui l'arrivée du conférencier. (Vian, dans le Lexis.)

Attendre la rentrée des classes. (Trésor de la langue française informatisé.)

Attendre un miracle. (Trésor.)

Va... moi aussi j'ai cru qu'il fallait passer des nuits blanches à attendre l'inspiration. (Martin du Gard, dans le Trésor.)

La construction à l'étude me semble calquée sur l'anglais to wait for somebody, something.

Line Gingras
Québec

* Dominique demande, dans un commentaire, si l'emploi de « chirurgie », au sens d'« opération chirurgicale », ne devrait pas choquer. J'ai bien peur que oui...; mais nous verrons cela demain.

« Couillard accusé de négligence » : http://www.ledevoir.com/2007/02/23/132222.html

27 février 2007

Pas une cenne

« Le jour où un premier ministre fédéral donnerait ordre à ses fonctionnaires de couper les vivres au Québec et à ses citoyens, la repartie viendrait aussitôt : pas un cent de la TPS fédérale perçue par Québec ne serait remise à Ottawa... » (Jean-Robert Sansfaçon.)

Le verbe remettre a pour sujet pas un cent de la TPS fédérale perçue par Québec, dont pas un cent est le noyau; le participe passé doit donc s'accorder au masculin singulier : ne serait remis.

Dans la langue familière, au Québec et ailleurs au Canada, nous disons très souvent une cenne plutôt que un cent.

Line Gingras
Québec

« Beuuuh! » : http://www.ledevoir.com/2007/02/27/132645.html?fe=381&...

Décourager quelqu'un à faire quelque chose

Décourager quelqu'un à ou de faire quelque chose; préposition; grammaire française; syntaxe du français.

« ... la joueuse en cause a cependant interprété l'interdiction du voile comme une façon de décourager les musulmanes à jouer au soccer. » (Antoine Robitaille, avec Kathleen Lévesque et PC.) [Noter que la joueuse a 11 ans seulement.] 

On encourage quelqu'un à faire quelque chose :

Nous l'avons encouragé à continuer. (Lexis.)

J'encourage Iehl à écrire l'histoire de la formation du Jabiru. (Gide, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

Décourager, cependant, se construit avec de :

Vous m'avez découragé de travailler. (Petit Robert.)

Pierre nous a découragés d'aller visiter cette exposition. (Multidictionnaire.)

* * * * *

Mon billet publié, je me rends compte que j'ai abordé la question il y a un peu plus de trois semaines. Tant pis, je vous trouve autre chose... 

Line Gingras
Québec

« Charest soutient l'interdiction du voile au soccer » : http://www.ledevoir.com/2007/02/27/132708.html?fe=382&... 

26 février 2007

Pas personne

Pas personne; grammaire française.

« Depuis qu'il a posé sa candidature à la direction du Parti québécois, André Boisclair a entretenu ce flou pour ne pas heurter personne. » (Bernard Descôteaux.)

D'après ce que je vois dans le Multidictionnaire, le Hanse-Blampain, le Colin et le Bon usage, il est tenu pour incorrect, dans la langue moderne, d'utiliser le pronom indéfini personne avec pas, à l'intérieur d'une même proposition; on aurait pu écrire :

... André Boisclair a entretenu ce flou pour ne heurter personne.

... André Boisclair a entretenu ce flou pour ne pas heurter qui que ce soit.

« C'est à ceux-là que s'adressait jeudi soir l'ancien chef Jacques Parizeau en invitant tous les souverainistes qui ont pu être déçus à un moment ou l'autre de ne pas abandonner leur parti. »

Les souverainistes n'ont pas été déçus de ne pas abandonner; on les invite, même s'ils ont été déçus, à ne pas abandonner.

« ... sa tentative des derniers jours de parler de consultation populaire plutôt que de référendum n'a fait qu'ajouter au flou et suscité des interrogations inutiles. »

... n'a fait qu'ajouter au flou et susciter des interrogations inutiles.

« L'adoption de la plateforme électorale péquiste aujourd'hui serait le bon moment pour adopter une position claire. »

... pour se donner une position claire.

Line Gingras
Québec

« Parler clairement » : http://www.ledevoir.com/2007/02/24/132354.html

24 février 2007

Devoir + participe ou infinitif?

Devoir + participe passé; devoir + infinitif; grammaire française; syntaxe du français; orthographe.

« ... des esprits confus, fêlés serait le terme plus exact, pour lesquels rien de ce qui est du ressort de l'être humain ne doit nécessairement demeuré caché... » (Denise Bombardier.)

Lorsque devoir est suivi d'un autre verbe, celui-ci doit se mettre à l'infinitif (vous voyez bien) :

... rien de ce qui est du ressort de l'être humain ne doit nécessairement demeurer caché...

Line Gingras
Québec

« La fin des tabous? » : http://www.ledevoir.com/2007/02/24/132343.html

23 février 2007

Négligeant ou négligent?

Négligent ou négligeant; orthographe; participe présent ou adjectif; grammaire française; syntaxe du français.

« La plupart du temps, le régisseur tranche... en exhortant le locataire négligeant à payer son loyer au début du mois. » (Katia Gagnon et Hugo Meunier.)

La graphie négligeant correspond au participe présent du verbe négliger :

Les jeunes femmes sont parties en voyage pour trois mois, négligeant de payer leur loyer.

L'adjectif s'écrit plutôt négligent; comment savoir si c'est à lui qu'on a affaire? De la même manière que dans l'exemple qui précède, il suffit de mettre au féminin le nom auquel négligent ou négligeant s'applique :

... en exhortant la locataire négligente à payer son loyer au début du mois.

L'adjectif négligent s'accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte; le participe présent négligeant, lui, reste invariable.

Et puisqu'il est question de négligence :

« Pendant cinq ans, Micheline di Pietro a tenté de se débarasser d'une locataire qui transformait sa maison en taudis. Ce sont finalement ses contants retards de paiement qui lui ont permis de l'évincer. » [Légende de la photo accompagnant l'article.]

Line Gingras
Québec

« Comment les Bougon manipulent la Régie » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070220/CPACTUALITES/7...

22 février 2007

Au deux tiers

Le deux tiers, les deux tiers, aux deux tiers; grammaire française; orthographe d'accord.

« Dans une salle au_ deux tiers vide, Jean Charest a lancé sa campagne électorale mercredi soir dans sa circonscription de Sherbrooke. » (Martin Ouellet.)

D'après les exemples que j'ai relevés dans le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, l'article précédant l'expression deux tiers se met au pluriel :

Les deux premiers tiers du XIVe siècle. (Petit Robert.) [Il est vrai qu'on ne songerait pas ici à mettre l'article au singulier, à cause de l'adjectif premiers.]

Les deux tiers des participants ont voté pour cette candidate. (Multidictionnaire.)

Il a fait les deux tiers du travail. (Lexis.)

Aux deux tiers. Majorité des deux tiers. (Trésor.)

Line Gingras
Québec

« Charest lance sa campagne devant une foule éparse » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070221/CPACTUALITES02...
 

21 février 2007

Songer + infinitif

Songer à + infinitif; construction du verbe songer suivi d'un infinitif complément; grammaire française; syntaxe du français.

« En effet, voilà que cet homme de plus de 80 ans, songeant prolonger dans le temps ses basses œuvres... » (Serge Truffaut.)

D'après le Lexis, l'infinitif complément du verbe songer, dans la langue classique, pouvait être introduit par de :

Avant qu'il eût songé de poursuivre Isabelle... (Molière.)

Dans la langue moderne, suivant les résultats de mes recherches, il n'est jamais introduit par de ni construit directement, mais toujours précédé de la préposition à :

Il faut songer à partir. (Petit Robert.)

Les élèves songent à acheter un hamster pour la classe. (Multidictionnaire.)

Songez à dire cela. (Hanse-Blampain.)

Pas une seconde, je n'ai songé à vous retirer mon estime. (Troyat, dans le Lexis.)

J'ai songé à consacrer cette fortune à poursuivre l'assèchement des marécages. (Audiberti, dans le Lexis.)

Nul ne songe plus aujourd'hui à reprocher à Manet d'avoir peint des Manet. (Mauriac, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

Il fallait donc écrire :

... cet homme de plus de 80 ans, songeant à prolonger...

Line Gingras
Québec

« Pays à la dérive » : http://www.ledevoir.com/2007/02/21/131926.html?fe=331&...

19 février 2007

Ils se sont rappelés que...

Se rappeler que; accord du participe passé du verbe pronominal; accord du participe passé employé avec l'auxiliaire avoir; grammaire française; orthographe.

« Des Libanais qui n'avaient pas mis le pied ici depuis des années [...] se sont soudainement rappelés qu'ils étaient citoyens canadiens! » (Richard Martineau.)

Se rappeler est un verbe accidentellement pronominal, c'est-à-dire qui ne s'emploie pas toujours à la forme pronominale. Le pronom réfléchi, se, n'est pas simplement agglutiné au verbe, mais joue le rôle de complément d'objet indirect : ils ont rappelé à qui? à eux-mêmes. En pareil cas, le participe passé s'accorde avec le complément d'objet direct, si celui-ci est placé devant le verbe :

Les anecdotes qu'ils se sont rappelées étaient inconnues de nous tous. 

Dans la phrase qui nous occupe, à la question ils ont rappelé quoi? on répond qu'ils étaient citoyens canadiens. L'objet direct étant placé après le verbe, le participe passé doit rester invariable : ... se sont soudainement rappelé qu'ils étaient...

* * * * *

« ... un conflit commercial entre les deux pays (comme le conflit du bois d'œuvre qui nous a opposé_ aux Américains). »

Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct, si celui-ci précède le verbe. Le conflit a opposé qui? nous : ... le conflit du bois d'œuvre qui nous a opposés aux Américains.

Line Gingras
Québec

« J'ai deux amours, mon pays et Paris » : http://martineau.blogue.canoe.ca/2006/12/08/ 

18 février 2007

Dissous ou dissout?

Dissout ou dissous; dissous, dissoute; participe passé de dissoudre; grammaire française; orthographe d'accord.

« Professeur aux HEC et essayiste de gauche bien connu, il avait pourtant brigué les suffrages à deux reprises pour l'Union des forces progressistes (UFP), parti qui s'est dissout dans Québec solidaire il y a un an. » (Antoine Robitaille.)

Quel est le participe passé du verbe dissoudre? Est-ce dissout ou dissous?

D'après Marie-Éva de Villers (2003), on écrit dissous au masculin, dissoute au féminin :

Le sucre s'est dissous dans l'eau.
La poudre s'est dissoute dans le lait.

Le Petit Robert (2007), à l'article « dissoudre », donne le même avis; cependant, si on consulte le tableau de conjugaison numéro 51, à la fin de l'ouvrage (dissoudre se conjugue comme absoudre), on lit ce qui suit : « Au participe passé, on écrirait mieux absout, dissout avec un t final, sur le modèle des féminins absoute, dissoute. »

Le Hanse-Blampain (1994 et 2000), à l'article « dissoudre », admet à la fois dissous, dissoute et dissout, dissoute. Les auteurs renvoient aux rectifications de l'orthographe proposées par le Conseil supérieur de la langue française.

Je crois donc que l'on peut écrire ou bien parti qui s'est dissous, suivant l'orthographe traditionnelle, ou bien parti qui s'est dissout, suivant la nouvelle graphie proposée - étant donné que celle-ci est consignée par Hanse et Blampain dans le corps de leur ouvrage. On peut s'attendre à ce que l'équipe du Petit Robert, dont la réflexion va dans le sens de la rectification proposée, reçoive la nouvelle graphie, à l'article « dissoudre », dans une prochaine édition.

Line Gingras
Québec

« Omar Aktouf ne sera candidat ni du PQ ni de Québec solidaire » : http://www.ledevoir.com/2007/02/16/131359.html?fe=292&...

16 février 2007

Malgré que

Malgré que + subjonctif; malgré que + indicatif; Hanse et Blampain; le français de l'Hexagone.

Vous vous interrogez sur l'emploi de malgré que? Vous ne vous interrogez pas sur l'emploi de malgré que? Le sujet vous paraît plutôt anodin?

Peu importe, je vous propose une lecture qui... enfin, vous verrez bien : http://chouxdesiam.canalblog.com/archives/2006/01/04/1184460.html

Qui peut parler de français aux Français? Ne vous chamaillez pas trop, faudrait pas briser votre linge.

Line Gingras
Québec

Précédent ou précédant?

Précédant ou précédent; adjectif ou participe présent; grammaire française; syntaxe du français; orthographe.

« Le gouvernement Charest s'est lancé le défi de déposer mardi, le jour précédent le déclenchement des élections, un budget qui n'aura pas l'air trop "électoraliste" mais qui comprendra notamment... » (Antoine Robitaille.)

On écrit précédent ou précédant, selon que le mot est adjectif ou participe présent. Comment faire la distinction?

Le participe présent est un verbe; c'est dire qu'il peut s'employer avec un complément, comme on l'observe dans la phrase à l'étude : le jour qui précède quoi? le déclenchement des élections, complément d'objet direct. L'adjectif, lui, s'accorde avec le nom auquel il se rapporte; on se rend compte, si l'on remplace le jour par la journée ou la semaine, que l'on écrirait bien la semaine précédente, sans complément (on aurait affaire à l'adjectif), mais jamais la journée précédente le déclenchement des élections. Dans ce dernier cas, il faut le participe présent :

Le gouvernement Charest s'est lancé le défi de déposer mardi, le jour précédant le déclenchement des élections...

Line Gingras
Québec

« 1,3 milliard de plus pour la santé » : http://www.ledevoir.com/2007/02/15/131229.html

15 février 2007

Qui ça, « ils »?

Le pronom et son antécédent; grammaire française; syntaxe du français.

« Pour le chef de l'Action démocratique du Québec, Mario Dumont, le choix de Bernard Drainville soulève des questions d'éthique. Ils soutiennent que M. Drainville pouvait avoir accès à de l'information privilégiée dont le Parti québécois pourrait maintenant bénéficier. » (Radio-Canada.)

Mario Dumont et le chef de l'Action démocratique du Québec, c'est une seule et même personne : Il soutient...

Line Gingras
Québec

« Bernard Drainville fait le saut en politique » : http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2007/02/07...

14 février 2007

D'accord - Si vous en êtes d'accord

Accord; en être d'accord; être d'accord de quelque chose; grammaire française; syntaxe du français.

Une lectrice m'a demandé mon avis sur la tournure si vous en êtes d'accord, qu'elle entend de plus en plus souvent.

D'après ce que j'ai vu dans les onze ouvrages consultés, d'accord s'emploie avec des verbes comme être, tomber, se mettre, se déclarer, demeurer pour former des locutions verbales qui se construisent avec ou sans complément indiquant sur quoi on s'accorde :

  • ... d'accord

Être d'accord avec quelqu'un. (Petit Robert.)

Ils se sont mis d'accord. (Petit Robert.)

On se déclare d'accord. (Hanse-Blampain.)

À part ça, je suis d'accord, ça me va. (Duhamel, dans le Trésor de la langue française informatisé.)

  • ... d'accord pour + infinitif

Il est d'accord pour revenir. (Multidictionnaire.)

Elles se sont mises d'accord pour partager le travail. (Multidictionnaire.)

On tombe d'accord pour faire quelque chose. (Hanse-Blampain.)

Nous sommes d'accord pour vendre notre maison de famille. (Colin.)

  • ... d'accord pour que + subjonctif
Ils sont d'accord pour que la maison soit restaurée. (Multidictionnaire.)

Je suis d'accord pour qu'on fasse cette démarche. (Girodet.)

  • ... d'accord sur quelque chose
Être d'accord avec quelqu'un sur quelque chose. (Petit Robert.)

Elle est d'accord sur ce choix. (Multidictionnaire.)

Alors, tous trois tombèrent d'accord sur la femme qu'il faudrait à Rougon... (Zola, dans le Trésor.)

Mon mari et moi, nous ne sommes pas complètement d'accord sur certaines questions. (France, dans le Lexis.)

  • ... d'accord que + indicatif ou conditionnel

Ils sont tombés d'accord qu'ils attendraient. (Petit Robert.)  

Nous sommes d'accord que ce choix pourrait être risqué. (Multidictionnaire.)

On tombe d'accord que c'est grave. (Hanse-Blampain.)

Je suis d'accord que ce délai est trop long. (Girodet.)

  • ... d'accord à propos de quelque chose
Être d'accord avec quelqu'un à propos de quelque chose. (Petit Robert.)

Elle est d'accord à propos de cette décision. (Multidictionnaire.)

Dans la tournure à l'étude, si vous en êtes d'accord, le pronom adverbial en remplace de cela; nous avons affaire à la construction être d'accord de, absente du Petit Robert, du Lexis et du Multidictionnaire, mais signalée par Colin et Girodet. Ces auteurs la donnent pour vieillie, et Girodet ne l'admet que suivie de l'infinitif :

Ils furent d'accord d'aller voir le gouverneur. (Girodet; celui-ci ajoute qu'on dirait de nos jours : pour aller voir...)

Nous demeurâmes d'accord de la conduite à tenir ensemble... (Restif de la Bretonne, dans le Trésor.)

Le Hanse-Blampain consigne enfin, sans mise en garde, l'expression on en tombe (ou on en demeure) d'accord.

Il me semble donc que si vous en êtes d'accord ne peut être tenu pour fautif; je crois cependant qu'on aurait avantage à le remplacer, dans la langue moderne, par si vous êtes d'accord.

Line Gingras
Québec

J'invite le lecteur qui s'interrogerait sur le tour être d'accord avec quelque chose à consulter un billet précédent : http://chouxdesiam.canalblog.com/archives/2006/07/03/2210...

13 février 2007

Avec quoi s'accorde le verbe?

Accord du verbe avec son sujet; grammaire française; syntaxe du français; orthographe d'accord.

« ... tout ne fait pas l'affaire de tous dans les provinces de l'Ouest. Par exemple, les velléités du gouvernement de démanteler la Commission canadienne du blé, qui détient un monopole de commercialisation du grain, crée__ des remous. » (Hélène Buzzetti.)

Nous le savons tous, avec quoi s'accorde le verbe : avec son sujet, lequel n'est pas nécessairement le nom ou le pronom le plus proche. Qu'est-ce qui crée des remous? Les velléités, noyau du syntagme sujet les velléités du gouvernement de démanteler la Commission canadienne du blé, qui détient un monopole de commercialisation du grain. Il faut donc mettre le verbe à la troisième personne du pluriel : créent.

Line Gingras
Québec

« Bilan de l'an 1 - Avait-on raison d'avoir peur des bleus? » : http://www.ledevoir.com/2007/01/20/128106.html

11 février 2007

Vraie ou faux?

En partie + adjectif; grammaire française; syntaxe du français; orthographe d'accord.

« Le drame, en partie faux, en partie vraie, qui survient dans cette vieille paroisse de Montréal, n'a rien du fait divers. » (Jean-Claude Leclerc.)

Le drame n'est pas en partie fausse, on s'en est rendu compte; mais il est faux, en partie; il est vrai, en partie également.

Line Gingras
Québec

« Expulsion à l'Immaculée-Conception - L'Église catholique a-t-elle fait preuve d'un manque de bonté? » : http://www.ledevoir.com/2006/12/18/125201.html

09 février 2007

Empêché, invariable?

Accord du participe passé du verbe empêcher, employé avec l'auxiliaire avoir; grammaire française; syntaxe du français; orthographe d'accord.

« Ce qui ne nous a pas empêché_ de l’entendre dire... » (Site Web de BAZZO.TV.)

Le participe passé du verbe empêcher, employé avec l'auxiliaire avoir, s'accorde suivant la règle générale - avec le complément d'objet direct, s'il est placé devant le verbe.

Ce qui n'a pas empêché qui? - Nous : empêchés.

Line Gingras
Québec

« Ti-Coq.TV » : http://bazzo.tv/frequence.aspx?id=239