30 septembre 2007
Probable - Il est probable que
« Or, il est fort probable que le couple ait une explication en béton à donner aux Québécois. » (Patrick Lagacé, dans La Presse.)
Si c'est fort probable, c'est quasi certain; le tour il est probable que, employé à la forme affirmative, appelle l'indicatif ou le conditionnel, d'après le Multidictionnaire et le Hanse-Blampain :
Or, il est fort probable que le couple a une explication...
Or, il est fort probable que le couple aurait une explication...
Si la probabilité est inexistante ou peu élevée, on utilise cependant le subjonctif :
Il n'est pas probable qu'on réussisse à le coincer.
Il est peu probable que la demanderesse obtienne gain de cause.
Line Gingras
Québec
« Noyer le poisson » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070925/CPOPINIONS05/7...
08:10 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, grammaire, journalisme, presse
29 septembre 2007
Ériger un bâtiment, ériger une maison
« Peu après avoir acheté le terrain en 1992, M. Blanchet et Mme Marois ont construit leur manoir. Hier, Mme Marois a précisé que même si sept acres de terres publiques se trouvent sur son domaine, aucun bâtiment ni a été érigé. » (Ariane Lacoursière, dans La Presse.)
Ni? Bien entendu, c'est n'y qu'on a voulu dire : aucun bâtiment n'a été « érigé » là, aucun bâtiment n'y a été « érigé ».
Ériger, d'après le Petit Robert, c'est « construire avec solennité ». Marie-Éva de Villers signale en effet que l'on érige un monument, une statue, une église, mais que l'« on construit un barrage, un pont, un complexe immobilier, on ne les érige pas ». Je proposerais donc, de manière à éviter la répétition du verbe construire :
... même s'il y a sur son domaine sept acres de terres publiques, aucun bâtiment ne s'y trouve.
* * * * *
« Une entente signée entre M. Walsh et M. Blanchet convenait d'ailleurs de leur entente. »
Un document signé par M. Walsh et M. Blanchet faisait d'ailleurs foi de leur entente.
On pourrait employer aussi le verbe confirmer (Un document [...] confirmait d'ailleurs leur entente), s'il n'était déjà utilisé quelques lignes plus haut.
Line Gingras
Québec
« Pauline Marois se fâche... et s'explique » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070928/CPACTUALITES/7...
00:00 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
28 septembre 2007
Jouer un instrument
« Et pour ceux qui apprennent à jouer un instrument? » (Paul Journet, dans La Presse.)
On dit très bien, en anglais, to play a musical instrument; en français, cependant, on joue de la flûte*, du piano, du violon, d'un instrument. (Voir au besoin le Petit Robert, le Lexis, le Multidictionnaire ou le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « jouer ».)
Line Gingras
Québec
« Mozart rend-il bébé plus intelligent? » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070925/CPACTUEL/70925...
* « Bonhomme, bonhomme, sais-tu jouer? » : http://www.momes.net/comptines/notes/bonhomme-bonhomme-sa...
00:05 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, anglicisme, journalisme
27 septembre 2007
Se prémunir de quelque chose
« Mais l'on peut être sûr que c'est un piège dont M. Harper a déjà commencé à se prémunir... » (Lysiane Gagnon, dans La Presse.)
D'après les exemples que j'ai vus dans les dictionnaires, on ne se prémunit pas de quelque chose, mais contre quelque chose :
Ils se sont prémunis contre le froid. (Multidictionnaire.)
Je dois pourtant me prémunir contre la curiosité naturelle à leur sexe. (Duhamel, dans le Petit Robert et le Lexis.)
... les alliés s'étaient prémunis contre leurs propres défaillances. (Bainville, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Contre les risques d'une intrigue ou d'un coup d'État militaire [...], l'aristocratie d'Orsenna n'a pas cru se prémunir assez... (Gracq, dans le Trésor.)
Sans être prémunis contre la contagion. (Carrel, dans le Petit Robert.)
Il fallait donc écrire :
Mais l'on peut être sûr que c'est un piège contre lequel M. Harper a déjà commencé à se prémunir...
Line Gingras
Québec
« Des élections automnales? » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070925/CPOPINIONS02/7...
02:10 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
26 septembre 2007
Think thank you
« Un sondage de l'Institut de recherche en politiques publiques [...] Le think thank montréalais lance sa publication lors d'un déjeuner-causerie organisé à la Grande Bibliothèque. » (Stéphane Baillargeon.)
Si l'on tient à montrer que l'on connaît l'anglais, il vaut mieux écrire think tank. Mon billet du 30 mai 2006 propose des solutions de rechange. Mais dans le contexte, on aurait pu parler simplement de l'organisme montréalais.
Line Gingras
Québec
« Un refus massif des accommodements raisonnables » : http://www.ledevoir.com/2007/09/25/158184.html
00:57 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, anglicisme, orthographe, journalisme
25 septembre 2007
Augmenter à cinquante-six disgressions
« ... la candidate avait largement dépassé la majorité de 1663 voix obtenue par Rosaire Bertrand en mars 2007, augmentant cette majorité à 4225 voix. » (Robert Dutrisac.)
Le verbe augmenter marque la progression, et non pas l'aboutissement; on peut dire, par exemple, que la température a augmenté de deux degrés si elle est passée de vingt-cinq à vingt-sept, mais non qu'elle a augmenté à vingt-sept degrés. Je proposerais :
... portant cette majorité à 4225 voix.
* * * * *
« Mais il semble que ces disgressions immobilières aient eu peu d'influence sur le vote des Charlevoisiens. »
Disgression ne se trouve pas dans le Petit Robert, dans le Lexis ni dans le Trésor de la langue française informatisé; on dit et on écrit disgrâce, mais digression.
* * * * *
« "... nous n'en sommes pas là", avait-t-elle déclaré. »
Le t intercalaire, ou t euphonique, est employé pour... l'euphonie - pour que la prononciation soit plus harmonieuse. On l'ajoute donc après les lettres a, e ou c, mais jamais après un t ni un d :
A-t-on jamais vu chose pareille? fit-il.
Aime-t-elle le caviar?
Vainc-t-il déjà toute sa famille aux échecs?
Votre poule pond-elle vraiment trois fois par jour?
Nous n'en sommes pas là, avait-elle déclaré.
* * * * *
« Elle donne au Parti québécois une cinquième victoire dans ce comté, représenté depuis 1994 par Rosaire Bertrand qui lui avait cédé la place pour prendre sa retraite. »
La proposition relative qui lui avait cédé la place n'apporte pas une information dont on aurait besoin pour distinguer entre deux personnes du nom de Rosaire Bertrand; elle donne plutôt une explication, utile mais accessoire. Il s'agit donc d'une relative non pas déterminative, mais explicative, que l'on fait normalement précéder de la virgule :
... représenté depuis 1994 par Rosaire Bertrand, qui lui avait cédé la place...
* * * * *
« ... Pauline Marois avait dû ouvrir les portes de son chalet, sis à Saint-Iréné... »
Le village s'appelle Saint-Irénée.
* * * * *
« ... une dizaine de députés s'étaient déplacé... »
Déplacés.
« ... l'autre partie était construite sur des terres agricoles dont le zonage avait été modifiée de façon irrégulière. »
Modifié.
« Cette élection partielle fut une lutte à deux puisque Jean Charest avait décidé que le Parti libéral du Québec ne présenterait pas de candidat contre Mme Marois. En 2007, le candidat libéral est arrivé troisième, derrière le péquiste et l'adéquiste, et rien n'indiquerait que le PLQ aurait pu améliorer ce score. »
... rien n'indiquait...
« L'équipe de Mme Marois considérait que cette élection n'était pas sans risque pour la chef péquiste puisque le vote combiné des adéquistes et les libéraux avait atteint 65 % en mars 2007. »
... le vote combiné des adéquistes et des libéraux...
« En toute fin de campagne, Pauline Marois a dû faire face à autre controverse. »
... à une autre controverse.
« Mais dans les deux MRC plus à l'est [...], la tendance est différence. »
... la tendance est différente.
Line Gingras
Québec
« Marois : victoire éclatante » : http://www.ledevoir.com/2007/09/25/158188.html
05:15 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
24 septembre 2007
Du rouge au orange
« Outremont vient de passer du rouge au orange. » (Jean-Jacques Stréliski.)
D'après les exemples que je vois dans le Petit Robert et le Trésor de la langue française informatisé, on fait l'élision devant le nom orange désignant la couleur :
Passer à l'orange. (Petit Robert.)
La baisse du voltage fait virer la lumière à l'orange, puis au rouge. (Serrière, dans le Trésor.)
Line Gingras
Québec
« Question d'images - Une belle tête de vainqueur » : http://www.ledevoir.com/2007/09/24/158026.html?fe=2094&am...
04:45 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
23 septembre 2007
Le « nous » québécois
[Réponse à une lectrice française, Rosa, qui m'interrogeait sur le nous québécois.]
La question du nous est délicate, parce qu'elle touche à notre identité collective. Qui sommes-nous? Qui peut se dire Québécois?
Lorsque j'étais enfant, on appelait Québécois, dans la langue courante, les habitants de la ville de Québec; à l'échelle de la province, on se divisait essentiellement entre Canadiens anglais et Canadiens français. Nous, les Canadiens français, étions attachés à ce que nous nommions le Canada; mais cette terre de nos aïeux était associée au fleuve géant (le Saint-Laurent), comme le précise notre hymne national. À l'église, un de nos cantiques, Notre-Dame du Canada, reprenait cette idée : Regarde avec amour, sur les bords du grand fleuve / Ce peuple jeune encore qui grandit frémissant / Tu l'as plus d'une fois consolé dans l'épreuve / Ton bras fut sa défense, et ton bras est puissant...
Notre peuple était canadien, de langue française et de religion catholique. (Je simplifie, bien sûr.) Deux siècles après la défaite des plaines d'Abraham, il était pauvre, se croyait né pour un p'tit pain. Replié sur lui-même, il comptait sur une élite de prêtres, de médecins, de notaires et d'avocats pour le diriger. Il avait lutté pour sa survie en faisant des enfants, beaucoup d'enfants.
Un jour, à l'adolescence, j'ai remplacé plus ou moins discrètement, dans le refrain du cantique, du Canada par des Québécois.
La Révolution tranquille a transformé notre société, qui s'est affranchie de la tutelle de l'Église; l'argent détestable nous a paru, de plus en plus, désirable; le monde des affaires, attirant. L'exposition universelle de 1967 nous a ouverts au monde et nous a montré que nous étions capables, nous aussi, d'audace et de grandes réalisations. Le Parti québécois nous a entraînés dans son rêve immense. Le français s'est imposé jusque dans les commerces de Montréal.
Et aujourd'hui, qui sommes-nous? Les Québécois de vieille souche ne font plus assez d'enfants; notre société doit accueillir des immigrants et favoriser leur intégration. Francophones et anglophones, Québécois de vieille souche ou de souche récente, nous avons en commun la langue française, paraît-il. L'aimons-nous comme un bien précieux? Dans l'expression Français d'Amérique, quel mot trouvons-nous le plus important?
Après le référendum de 1995, on a proclamé que le terme Québécois s'appliquait à tous les habitants du Québec - et à eux seuls. Moi qui vivais à Ottawa, je me trouvais soudain du mauvais côté de la rivière - rejetée. Je ne me suis jamais sentie Franco-Ontarienne. Je n'étais plus Québécoise. Alors qu'un immigré de fraîche date, ne sachant rien de l'histoire du Québec, ne parlant peut-être même pas français, pouvait se dire Québécois, lui.
Les choses n'ont pas changé de ce côté; seulement, je suis revenue m'établir à Québec. Suis-je donc Québécoise, à nouveau? Comment pourrais-je appartenir, véritablement, à un peuple qui se définit de façon si superficielle? - qui m'accueille aujourd'hui, qui me repousserait aussi facilement demain? Pourquoi voudrais-je, même, lui appartenir? Quelle signification cela pourrait-il avoir?
Je suis Québécoise, malgré tout. Je ne peux pas rejeter le nous comme le nous a prétendu me rejeter. Mes racines sont plus fortes, plus profondes que cela. Elles plongent dans le terreau de la langue, de l'histoire, de la culture. Je ne me laisserai plus exclure. Mais le peuple québécois, avec tous les éléments qui le composent, anciens et nouveaux, ne survivra que s'il définit clairement les caractéristiques communes qui le distinguent des autres peuples d'Amérique - et s'il s'attache à les mettre en valeur.
L'identité, l'appartenance à un peuple, ce n'est pas une simple question de domicile.
Line Gingras
Québec
07:24 Publié dans Le billet du dimanche | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Québec, Québécois, langue française, culture
22 septembre 2007
De tout évidence
« En 2007, à Montréal, le mot carême n'avait de tout évidence rien à voir avec jeûne, et tout avec abstinence. » (Rafaële Germain, dans La Presse.)
Dans la locution adverbiale de toute évidence, tout est adjectif et se rapporte au nom évidence, avec lequel il s'accorde :
De toute évidence, il nous a menti. (Petit Robert.)
Line Gingras
Québec
« Quarante jours sans sexe? » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070914/CPOPINIONS05/7...
09:20 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
21 septembre 2007
À répétition
« La colère populaire ne s'était pas exprimée avec autant d'ampleur depuis 1988, alors que le régime d'alors [...] avait fait l'unanimité de la rue contre lui. » (Guy Taillefer.)
... depuis 1988; le régime d'alors...
« Suivent ensuite les résultats aux examens de lecture à 15 ans (15 %) et les méthodes de travail (11 %). » (Clairandrée Cauchy.)
Suivent les résultats aux examens...
Viennent ensuite les résultats aux examens...
« Le Parti conservateur transférait des dizaines de milliers de dollars à des candidats qui avaient peu de chances de dépenser la totalité des dépenses électorales auxquelles ils avaient droit. » (Manon Cornellier.)
... qui avaient peu de chances de faire la totalité des dépenses...
« Les modes d'écoute sont multiples et non limitatifs : chacun pourra s'exprimer comme bon lui semble. Tout semble en place pour une bonne conduite et un travail efficace. » (Marie-Andrée Chouinard.)
... comme bon lui semble. Tout paraît en place...
Line Gingras
Québec
« La révolte des moines » : http://www.ledevoir.com/2007/09/21/157731.html
« Statistique Canada - Il y a plus de filles que de gars à l'université... » : http://www.ledevoir.com/2007/09/21/157721.html
« Risquer d'être jugé » : http://www.ledevoir.com/2007/09/05/155574.html
« Passion vs raison » : http://www.ledevoir.com/2007/08/16/153498.html
06:00 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
20 septembre 2007
Où Ségolène Royal et Stephen Harper se rencontrent
« La dernière journée de Ségolène Royal en terre québécoise sera marqué aujourd'hui par des rencontres avec des syndicalistes et par un rassemblement de partisans à l'Union française. » (Claude Lévesque.)
Le participe passé employé avec l'auxiliaire être, à la forme passive, s'accorde en genre et en nombre avec le sujet du verbe. Qu'est-ce qui sera marqué par des rencontres? La dernière journée : sera marquée.
Autre exemple :
« L'intervention canadienne en Afghanistan et l'indifférence de Stephen Harper en matière de protection de l'environnement, qui auraient dû indigner les Québécois autant que le plan B de M. Dion, semblent être considérés comme des péchés véniels. » (Michel David.)
Le groupe sujet est ici nettement plus long, et inclut une subordonnée relative explicative, entre virgules comme il se doit, équivalant à une parenthèse; cela ne doit pas nous empêcher de trouver le ou les éléments qui constituent le noyau du groupe, et commandent donc l'accord. Qu'est-ce qui semble être considéré comme des péchés véniels? L'intervention... et l'indifférence... : semblent être considérées.
Line Gingras
Québec
« À l'Université de Montréal - Ségolène fait un tabac » : http://www.ledevoir.com/2007/09/20/157574.html
« Panne de désir » : http://www.ledevoir.com/2007/09/20/157575.html?fe=2064&am...
02:25 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
19 septembre 2007
Sujet inversé
« Il a ajouté qu'il serait grand temps de connaître la date précise à laquelle se tiendra ce vote dont parle les conservateurs. » (Lisa-Marie Gervais.)
Ce n'est pas le vote qui parle, mais les conservateurs : ... ce vote dont parlent les conservateurs.
« Pour tirer leurs conclusions, les analystes ont mesuré l'âge auquel se produisait cinq "transitions"... » (Même journaliste, autre article.)
Encore un sujet inversé : ... l'âge auquel se produisaient cinq «transitions»...
Line Gingras
Québec
« Fin de la mission canadienne en Afghanistan? » : http://www.ledevoir.com/2007/09/04/155498.html
« Majeurs, vaccinés, mais pas encore "adultes" » : http://www.ledevoir.com/2007/09/19/157437.html
07:03 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
18 septembre 2007
Le Québec reconnue en tant que nation
« Aujourd'hui, les choses ont évolué, il y a une motion qui a été votée sur le Québec reconnue en tant que nation. » (Ségolène Royal, citée par Antoine Robitaille.)
Ce n'est pas la motion qui a été reconnue en tant que nation, mais le Québec : reconnu.
* * * * *
« "Mais qui peut s'arroger le droit de juger de cette façon-là?", s'est-elle indignée, entourée d'une meute de journalistes en pleine salle du conseil municipal de Québec (elle sortait d'une brève rencontre avec le maire suppléant de Québec, Jacques Joli-Cœur.) »
Le point final ne peut pas s'utiliser à l'intérieur de la parenthèse si le premier mot que renferme cette dernière commence par une minuscule :
... en pleine salle du conseil municipal de Québec (elle sortait d'une brève rencontre avec le maire suppléant de Québec, Jacques Joli-Cœur).
On pourrait écrire également :
... en pleine salle du conseil municipal de Québec. (Elle sortait d'une brève rencontre avec le maire suppléant de Québec, Jacques Joli-Cœur.)
Dans ce cas-ci, la parenthèse est précédée d'une phrase complète, se terminant par un point.
* * * * *
« La politicienne française dit avoir été désolée d'apprendre au surplus_ dans le livre de M. Jospin, que certains "éléphants"... »
La politicienne a été désolée d'apprendre que certains « éléphants »... Normalement, on ne met pas de virgule entre le verbe et son complément d'objet direct. Mais si un complément circonstanciel vient s'intercaler entre les deux, on l'encadre au moyen de deux virgules, sauf, éventuellement, s'il est très court (on peut dans ce cas se passer de virgules) :
La politicienne française dit avoir été désolée d'apprendre au surplus, dans le livre de M. Jospin, que certains « éléphants »...
La politicienne française dit avoir été désolée d'apprendre au surplus que certains « éléphants »...
* * * * *
« Après l'avoir entendue traiter l'ancien premier ministre de raciste, cité Jésus et s'être comparée à Jeanne D'arc... »
On l'a entendue citer Jésus, reprendre les paroles de Jésus.
L'infinitif passé avoir entendue étant suivi - ou devant être suivi - des infinitifs présents traiter et citer, à la forme active, il me semble que le troisième verbe coordonné, le pronominal se comparer, devrait s'employer au même temps :
Après l'avoir entendue traiter l'ancien premier ministre de raciste, citer Jésus et se comparer à Jeanne d'Arc...
Le Petit Robert des noms propres et le Petit Larousse illustré donnent la graphie Jeanne d'Arc.
* * * * *
« Elle a déploré hier un certain retard pris par la France dans l'organisation d'un de ses cadeaux et a promis "d'en parler" à Jean-Pierre Raffarin, ancien premier ministre français et président du Comité français d'organisation du 400e. »
Je n'ai rien contre l'organisation, mais on pourrait varier un peu; je suggérerais :
Elle a déploré hier un certain retard pris par la France dans la préparation d'un de ses cadeaux...
* * * * *
« Après avoir rencontré les journaliste_, la politicienne s'est rendue au bureau de Mario Dumont... »
« M. Dumont a le projet de se rendre en France au début de l'Année... »
Je ne vois pas ce qui pourrait justifier la majuscule.
Comme les deux phrases se suivent, je proposerais d'écrire que M. Dumont a le projet d'aller en France...
Line Gingras
Québec
« À Québec, Ségolène Royal riposte au brûlot de Lionel Jospin » : http://www.ledevoir.com/2007/09/18/157312.html?fe=2041&am...
08:07 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
Faire amande honorable
« ... chacun, à la fin de son reportage, fait amande honorable en avouant craindre l'autre... » (Jean-Jacques Stréliski.)
J'aime bien les amandes, mais c'est leur faire trop d'honneur que de les dire honorables. « Reconnaître ses torts, demander pardon » (Petit Robert), c'est faire amende honorable.
Line Gingras
Québec
« Question d'images - La photo et le cadre » : http://www.ledevoir.com/2007/09/17/157096.html
01:50 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
17 septembre 2007
L'ambiguïté, rien d'autre
« L'"ambiguïté" de certains articles concernant "les terres et les ressources" pourraient aller à l'encontre de la loi constitutionnelle et de la charte. » (Gil Courtemanche.)
Qu'est-ce qui pourrait aller à l'encontre de la loi...? Pas les terres et les ressources, pas certains articles, mais l'« ambiguïté » de certains articles concernant « les terres et les ressources ». Le noyau du groupe sujet, qui commande l'accord du verbe, c'est ambiguïté : pourrait.
Line Gingras
Québec
« La trahison de Harper » : http://www.ledevoir.com/2007/09/15/156869.html
05:57 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
16 septembre 2007
Maillon faible
« Les Québécois, ce peuple de "nous", frileux, fermé, insécurisé, est le maillon faible de la suprématie blanche aux yeux de ceux qui nous disent "vous" sans que cela soit un signe de vouvoiement. » (Denise Bombardier.)
Le syntagme entre virgules - ce peuple de "nous", frileux, fermé, insécurisé - est en apposition à Les Québécois; sorte de parenthèse, il fournit une précision utile, mais accessoire par rapport au message central de la phrase : Les Québécois sont le maillon faible de la suprématie blanche.
« Le mot "Québécois" est devenu un mot indéchiffrable sans autre point de repère que géographique, qu'on devrait désormais mettre entre guillemets en agitant les deux doigts de chaque main - l'index et le majeur - comme le font tant de gens ici de façon clownesque. »
Les? comme s'il n'y avait que ceux-là? Je proposerais :
... en agitant deux doigts de chaque main - l'index et le majeur...
... en agitant l'index et le majeur de chaque main...
« Pour satisfaire tout le monde, il serait plus sage de se définir en tant qu'immigrant de longue date, du XVIIe siècle jusqu'à aujourd'hui à vrai dire, Blancs mais en cherchant dans notre généalogie des ancêtres plus foncés ou plus bridés, catholiques mais, Dieu merci, repentis, homme et femme à la fois, la non-différenciation étant l'avenir de l'humanité. »
Nous sommes Blancs, catholiques et repentis au pluriel, donc immigrants avec un s - hommes et femmes à la fois, aussi.
« Le délire nous guette avec cette commission. »
De quelle commission s'agit-il? On en parle cinq paragraphes plus haut; c'est beaucoup trop loin pour que l'on puisse utiliser le démonstratif, qui sert à montrer :
Le délire nous guette avec la Commission sur les accommodements raisonnables.
« Ce sont nos assises mêmes qui risquent l'effritement en ouvrant la porte au multiculturalisme désintégrateur. »
À première vue, à cause de la façon dont la phrase est construite, on croirait que ce sont nos assises qui ouvrent la porte au multiculturalisme désintégrateur. C'est que le gérondif, en ouvrant, devrait avoir normalement comme sujet (implicite) celui du verbe risquer, dont il est complément circonstanciel. (Voir à ce propos Le bon usage, douzième édition, paragraphe 328.) Comment régler le problème? Je suggérerais :
Nous risquons de voir s'effriter nos assises mêmes en ouvrant la porte au multiculturalisme désintégrateur.
Ce sont nos assises mêmes qui risquent l'effritement si nous ouvrons la porte au multiculturalisme désintégrateur.
Line Gingras
Québec
« Mea-culpa pour les Blancs » : http://www.ledevoir.com/2007/09/08/156062.html
04:45 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, orthographe, journalisme
15 septembre 2007
Portugual, Portuguais, police portuguaise
« La théorie de la police portuguaise, désormais... » (Patrick Lagacé.)
Au Portugal vivent les Portugais. Parions qu'ils ont une police portugaise.
Line Gingras
Québec
« Madeleine McCann : rebondissement » : http://blogues.cyberpresse.ca/lagace/?p=70720351
04:00 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, médias
14 septembre 2007
À défaut de quoi?
« Les étudiants dont la formation est financée par Emploi-Québec ont intérêt à ne pas être malades [...] Le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale leur a en effet fait savoir qu'aucune absence ne pourrait être tolérée aux cours, qu'elle soit justifiée ou pas, à défaut de quoi ils pourraient perdre leur subvention. » (Clairandrée Cauchy.)
À quel élément de la phrase renvoie le pronom relatif quoi? Faut-il comprendre que les étudiants pourraient perdre leur subvention... à défaut d'être absents?
La locution prépositive à défaut de rend justement l'idée d'une absence :
À défaut de madère, on pourra mettre dans la sauce un bon vin blanc. (Lexis.)
Il aurait trouvé dans ce travail, à défaut de joie, la paix de l'esprit. (France, dans le Petit Robert.)
À mon avis, la journaliste a voulu dire :
... Le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale leur a effectivement fait savoir qu'ils devraient se présenter à tous les cours, à défaut de quoi ils risqueraient de perdre leur subvention; aucune absence, justifiée ou non, ne pourrait être tolérée.
... Le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale leur a effectivement fait savoir qu'ils ne devraient manquer aucun cours, sous peine de perdre leur subvention; pas une absence, justifiée ou non, ne pourrait être tolérée.
... Le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale leur a effectivement fait savoir que toute absence aux cours les exposerait à perdre leur subvention; aucune, justifiée ou non, ne pourrait être tolérée.
Line Gingras
Québec
« Chômeurs absents, subventions coupées » : http://www.ledevoir.com/2007/09/14/156741.html
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, syntaxe, journalisme, presse
13 septembre 2007
Autrement dit
« L’épisode est surtout intéressant pour ce que cela nous dit sur le Parti québécois lui-même : quand il lui faut dire quelque chose, la tentation reste encore et toujours trop forte de dire que c’est la faute du fédéral et que la solution passe encore et toujours par la souveraineté, totale ou partielle... » (Michel C. Auger.)
Tâchons de faire mieux :
L’épisode est surtout intéressant pour ce que cela nous apprend sur le Parti québécois lui-même : quand il lui faut dire quelque chose, la tentation reste encore et toujours trop forte d'affirmer que c’est la faute du fédéral et que la solution passe encore et toujours par la souveraineté, totale ou partielle... / ... de rejeter la faute sur le fédéral et d'affirmer que la solution...
Line Gingras
Québec
« Pauline Marois et la tentation de ronronner » : http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Carnets/carnet.asp?n...
05:17 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
12 septembre 2007
Ils, c'est clair?
« En somme, tout porte à croire que si les médias n'en avaient rien dit, tout ce beau monde se serait tu. Ils sont montés aux barricades et cherchent un bouc émissaire parce qu'ils savent combien le port du niqab ou de la burqa suscite des réactions épidermiques chez la majorité des gens. » (Manon Cornellier.)
Ils ne peut avoir, à première vue, qu'un seul antécédent : les médias. Faut-il donc croire que les médias sont montés aux barricades et cherchent un bouc émissaire? En dépit des apparences, ce n'est pas ce que la journaliste a voulu dire - le pronom masculin pluriel remplace en fait tout ce beau monde, masculin singulier. Bien entendu, il serait préférable que la structure de la phrase corresponde de plus près à l'idée que l'on désire exprimer :
En somme, tout porte à croire que si les médias n'en avaient rien dit, tout ce beau monde se serait tu. Les élus sont montés aux barricades et cherchent un bouc émissaire parce qu'ils savent combien le port du niqab ou de la burqa suscite des réactions épidermiques chez la majorité des gens.
Line Gingras
Québec
« Un voile d'hypocrisie » : http://www.ledevoir.com/2007/09/12/156504.html?fe=1990&am...
06:10 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
11 septembre 2007
Quel que soit - accord de quel
« ... un Québécois est défini comme toute personne qui habite le Québec, quels que soient son origine, sa culture ou sa couleur. » (Kathleen Lévesque.)
L'adjectif relatif (ou déterminant relatif) quel est attribut; il doit donc s'accorder en genre et en nombre avec les trois sujets du verbe être, tous féminins : quelles que soient son origine, sa culture ou sa couleur.
Line Gingras
Québec
« Un exercice "de Blancs pour des Blancs" » : http://www.ledevoir.com/2007/09/06/155749.html
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme