30 juillet 2007
Au Centre George-Pompidou
« Au-dessus de leurs têtes circulent des poupées de chiffons suspendus dans le vide. Ces pantins désarticulés semblent observer le visiteur et le scruter... » (Christian Rioux.)
D'après les exemples que je vois dans le Petit Robert et le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « poupée », on écrit poupée de chiffon - et poupée de carton, de cire, de cuir, d'ivoire, de papier mâché, de plastique, de porcelaine, de son, de terre cuite. Cependant, à l'article « chiffon », le Trésor donne poupée de chiffon(s). Les deux formes sont donc acceptables, quoique les résultats d'une recherche Google montrent que chiffon se met le plus souvent au singulier dans ce contexte.
Mais qu'est-ce qui est suspendu dans le vide? Des chiffons, comme pourrait le laisser entendre l'accord de l'adjectif au masculin pluriel? Je n'ai pas vu l'exposition, mais je crois comprendre qu'il s'agit de poupées : suspendues.
* * * * *
« ... le petit musée intérieur que présente Annette Messager jusqu'au mois de septembre, au Centre George-Pompidou, à Paris. »
« C'est l'une des artistes françaises les plus réputées dans le monde qu'accueille tout l'été le Centre George-Pompidou. »
Selon le Petit Robert des noms propres et le Petit Larousse illustré, le prénom de monsieur Pompidou s'écrit Georges; une recherche Google confirme que le s final se retrouve, comme il se doit, dans le nom du musée : le Centre Georges-Pompidou.
Line Gingras
Québec
« Inquiétante Messager » : http://www.ledevoir.com/2007/07/30/151851.html?fe=1621&am...
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29 juillet 2007
Le fil perdu
« Leur travail sur la profondeur de champ, sur la géométrie des plans et sur la perspective force l'admiration, et nous font souhaiter qu'ils aient été mis au service d'une histoire plus riche et moins prévisible... » (Martin Bilodeau.)
Leur travail [...] force l'admiration, et nous fait souhaiter qu'il ait été mis....
Ou plutôt :
Leur travail [...] force l'admiration; on aurait souhaité qu'il soit mis...
Leur travail [...] force l'admiration; on regrette qu'il n'ait pas été mis...
Line Gingras
Québec
« Quand tout le monde brille ou presque... » : http://www.ledevoir.com/2007/07/28/151678.html
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28 juillet 2007
Personne, c'est une femme?
« Mais qui aurait osé reprocher à Madame de la voir se livrer à de telles activités? Personne bien entendue. » (Michel Vastel, dans Le Journal de Québec.)
Personne, employé comme nom, est toujours féminin, même s'il désigne un homme :
Cette personne sera entendue par le comité demain après-midi.
Utilisé comme pronom indéfini, il est toujours masculin (et singulier, cela va de soi) :
Personne n'est contraint de l'imiter.
Personne ne me dira ce que je dois faire.
Dans un autre ordre d'idées, bien entendu, employé au sens de « évidemment », est une locution adverbiale et reste donc invariable :
Mais qui aurait osé reprocher à Madame de la voir se livrer à de telles activités? Personne, bien entendu.
Line Gingras
Québec
« La culture du "tout m'est dû" » : http://www.canoe.com/infos/chroniques/michelvastel/archiv...
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27 juillet 2007
Envisager + infinitif
« Le projet [...] devrait voir le jour l'an prochain pour la 26e édition de ce grand rassemblent de clowns. "La Gringa" envisage y monter sur scène avec Coco Legrand. » (Fabien Deglise.)
D'après les dictionnaires généraux que j'ai sous la main, envisager, suivi d'un infinitif, s'emploie toujours avec la préposition de :
Ils envisagent de déménager. (Petit Robert.)
Envisagez-vous d'agrandir cette école? (Multidictionnaire.)
Nous savions déjà que vous envisagiez d'abandonner votre ancienne situation. (Adamov, dans le Lexis.)
Je n'ai jamais envisagé un instant de pouvoir répondre quelque jour à un de vos extravagants billets. (Montherlant, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Il aurait fallu écrire : « La Gringa » envisage d'y monter sur scène...
Line Gingras
Québec
« La Gringa de Montréal » : http://www.ledevoir.com/2007/07/19/150811.html
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26 juillet 2007
À cheval entre
« À cheval entre trois cultures, l'humoriste, qui "n'arrête pas d'avoir des idées pour des nouveaux monologues depuis [qu'elle est] arrivée à Montréal", dit-elle, ne cesse depuis quelques jours de s'étonner du Québec d'aujourd'hui. » (Fabien Deglise.)
D'après ce que je vois dans les dictionnaires, on est à cheval sur quelque chose :
Les enfants sont à cheval sur le muret. (Multidictionnaire.)
Longtemps il m'avait fait sauter sur sa jambe tendue en chantant : « À cheval sur mon bidet; Quand il trotte il fait des pets », et je riais de scandale. (Sartre, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
À cheval sur deux périodes. (Petit Robert.)
Cette propriété est à cheval sur deux communes. (Lexis.)
Cette zone frontière, à cheval sur la France et la Belgique... (Van der Meersch, dans le Trésor.)
* * * * *
Lorsque j'étais petite, nous avions un cheval. Mon grand-père lui parlait toujours en langage de cheval : « Bêkopp! Bêkopp! Wôôô! » (Après le cheval, il a continué avec le tracteur.) Mais nous, les enfants, n'avions pas le droit d'en approcher; mon frère a reçu une ruade, une fois. Le cheval était là pour tirer la charrue, et pour monter à la cabane à sucre.
Un jour de printemps, nous étions plusieurs dans la voiture, en route pour la cabane - loin, très loin dans la montagne. Quelques minutes j'ai tenu les rênes. Jusqu'à ce que le cheval, inexplicablement, me fasse ses besoins sous le nez.
Mon oncle Eugène, il a ri.
Line Gingras
Québec
« La Gringa de Montréal » : http://www.ledevoir.com/2007/07/19/150811.html
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25 juillet 2007
Joujous
« Ne remplissez jamais les formulaires d’enregistrement qui vous sont fournis avec vos joujous électroniques. » (Tristan Péloquin.)
Bijoux, cailloux, choux, genoux, hiboux, joujoux, poux.
C'est comme monter à bicyclette, non?
Line Gingras
Québec
« Harry Potter piraté : l'art de se mettre dans la m... » : http://blogues.cyberpresse.ca/peloquin/?p=239
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24 juillet 2007
Latin perdu et retrouvé
« Le recours aux langues nationales avaient été imposé comme une nécessaire modernisation du culte, mais ce changement en avait heurté plus d'un. » (Jean-Claude Leclerc.)
Qu'est-ce qui avait été imposé? le recours aux langues nationales. C'est le noyau du groupe sujet, recours, qui commande l'accord du verbe : avait été imposé.
Line Gingras
Québec
« La stratégie de Benoît XVI - De la messe en latin à Jésus de Nazareth » : http://www.ledevoir.com/2007/07/09/149812.html
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23 juillet 2007
Inquiétées? Pas du tout
« Inquiétées par les révélations faites par des joueurs de baseball lors d'audiences au Congrès, le commissaire de la Ligue nationale s'est empressé de former une commission d'enquête dirigée par l'ex-sénateur George Mitchell. » (Serge Truffaut.)
Les révélations inquiètent le commissaire, oui; mais elles ne sont pas inquiétées. Lui, par contre...
Line Gingras
Québec
« L'argent dopé » : http://www.ledevoir.com/2007/07/23/151111.html
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22 juillet 2007
Quoi que + indicatif
« Quoi qu'en pensait cet apparatchik libéral, M. Charest n'a eu aucune difficulté à trouver neuf ministrables parmi les élues du 26 mars. » (Michel David.)
Après quoi que, il faut employer le subjonctif :
Quoi qu'il dise, quoi qu'il fasse, restez bien tranquilles.
Je ne parvins plus à faire quoi que ce fût de mon programme. (Duhamel, dans le Petit Robert.)
On aurait pu écrire :
Quoi qu'en pensât cet apparatchik libéral...
Malgré ce qu'en pensait / En dépit de ce qu'en pensait / Peu importe ce qu'en pensait cet apparatchik libéral...
N'en déplaise à cet apparatchik libéral...
Line Gingras
Québec
« Les trois étoiles » : http://www.ledevoir.com/2007/06/09/146791.html
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21 juillet 2007
Fi donc
« D'ailleurs, son portrait d'homme blessé (dans son orgueil) est d'une si grande violence, frôlant même la stupidité - dans une scène plutôt absurde, cet opérateur de steadicam veut imposer ses idées visuelles au réalisateur d'une pub de voiture, faisant fi de la hiérarchie du cinéma et les lois implacables du marketing télévisé... -, ce qui freine nos élans de sympathie devant ses déboires financiers et ses troubles émotionnels. » (André Lavoie.)
On a le choix entre deux constructions :
D'ailleurs, son portrait d'homme blessé (dans son orgueil) est d'une si grande violence [...] qu'il freine nos élans de sympathie...
D'ailleurs, son portrait d'homme blessé (dans son orgueil) est d'une grande violence [...], ce qui freine nos élans de sympathie...
* * * * *
... faisant fi de la hiérarchie du cinéma et des lois implacables du marketing télévisé...
Line Gingras
Québec
« La vie de famille dans la Ville éternelle » : http://www.ledevoir.com/2007/07/20/150863.html
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20 juillet 2007
Le chroniqueur et l'apprentie sorcière
« Pour une fois qu'il ne s'agissait pas d'offrir à nos petits un jeux vidéo, une poupée parlante ou un monstre à piles. » (Christian Rioux.)
« L'affaire aurait été banale si l'une de ces jeunes filles n'avait été étudiante en études littéraires. »
... étudiante en littérature.
* * * * *
Monsieur Rioux ne comprend pas que des adultes puissent lire les aventures de Harry Potter : « [...] moi qui m’étais toujours fait une fierté d’avoir lu quelques auteurs qui me paraissaient difficiles à une époque où mes camarades de classe étaient encore plongés dans Bob Morane. »
Toutes mes félicitations rétroactives. Et deux cents points à Slytherin.Line Gingras
Québec
« Les apprentis sorciers » : http://www.ledevoir.com/2007/07/20/150902.html
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19 juillet 2007
Se tirer d'affaires
« ... les pays d'Asie qui se tirent le mieux d'affaires (la Malaisie et la Chine) sont ceux-là mêmes qui décident de se passer de son aide... » (Éric Desrosiers.)
Le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Hanse-Blampain, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, consultés à l'article « affaire » ou à l'article « tirer », donnent tous l'expression tirer d'affaire ou se tirer d'affaire :
Nous l'avons tiré d'affaire : il est hors de danger. (Multidictionnaire.)
J'avais certaines habiletés dans mon sac, moyennant quoi l'on se tire toujours d'affaire. (Gide, dans le Lexis.)
Mais, reprit Amélie, diplomate ou forçat, l'abbé Carlos te désignera quelqu'un pour te tirer d'affaire. (Balzac, dans le Trésor.)
Marie-Éva de Villers fait observer : « Dans cette expression, le nom affaire est au singulier. »
* * * * *
Quand les cartes sont tirées...
Un après-midi de pluie, dans la maison verte à flanc de colline. Je regarde pousser les pissenlits. Notre fille engagée, Diane, s'assoit à table avec grand-maman, un jeu de cartes. Voici le valet de cœur - son amoureux -, voici une femme brune. « Une femme brune? » Diane est blonde.
Pendant qu'elle cherche qui ça peut être, grand-maman me fait un clin d'œil.
Line Gingras
Québec
« Perspectives - Petits pépins » : http://www.ledevoir.com/2007/07/09/149822.html
01:40 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
18 juillet 2007
Appeler quelqu'un de + infinitif
« Le Conseil de l'Europe a appelé les États-Unis de ne pas exécuter Troy Davis... » (Fanny Carrier, AFP.)
Les dictionnaires généraux ne reçoivent que la construction appeler quelqu'un (ou être appelé) à faire quelque chose :
Appeler quelqu'un en justice; l'appeler à comparaître devant le juge. (Petit Robert.)
Vous, du moins, êtes appelée à remplir les devoirs du mariage et de la maternité. (Mauriac, dans le Lexis.)
Étant appelé à témoigner, à l'occasion d'une sorte de crime, il a gardé une certaine réserve, comme il convient à un témoin de bonne volonté. (Camus, dans le Trésor de la langue française informatisé.)Appeler quelqu'un à assumer une charge, à jouer un rôle. (Trésor.)
Cette vie nous plaisait et endormait en nous ces mouvements fiévreux de l'âme, qui usent inutilement l'imagination des jeunes hommes avant l'heure où leur destinée les appelle à agir ou à penser. (Lamartine, dans le Trésor.)On aurait pu écrire :
Le Conseil de l'Europe a appelé [engagé, exhorté] les États-Unis à ne pas exécuter Troy Davis...
Line Gingras
Québec
« Les témoins avouent avoir menti, il sera tout de même exécuté » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070716/CPMONDE/707161...
05:58 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
17 juillet 2007
Blague de vestiaire
Après une semaine, je m'ennuie des articles de Jean Dion, qui devrait revenir bientôt nous raconter ses aventures sportives en Israël. Et ce n'est pas que je manque de sujets, mais... voilà, j'ai envie d'une récréation; vous aussi, peut-être. Ça tombe bien, lisez-moi cela :
« ... le Grand Jean a lancé avec sa voie douche mais grave... » (François Gagnon.)
Monsieur Gagnon, journaliste sportif à La Presse et à Cyberpresse, parle ici de l'ancien hockeyeur Jean Béliveau. Je n'ai pas lu tout son article, mais je n'ai pas pu m'empêcher de demander, à propos du passage cité : C'est une blague?
Fallait pas. Des lecteurs ont piqué une crise - une crisette, disons. (Tout de même, vous ne pensez vraiment pas qu'il pouvait s'agir d'une petite blague de vestiaire?)
Ah! bon.
* * * * *
Monsieur Gagnon est un gentilhomme : il a pris la peine de se corriger et de m'écrire, dans son billet suivant, un petit mot qui témoigne de son sens de l'humour.
Si seulement le sport m'intéressait...
Line Gingras
Québec
« Hommage à Fergie! » : http://blogues.cyberpresse.ca/gagnon/?p=70312255#comments
03:00 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : langue française, coquilles, journalisme, presse
16 juillet 2007
Allons!
« ... les promeneurs de pistes cyclabes... » (Pierre Foglia.)
Cyclables.
« ... dans les circonstance particulières... »
« ... dans l'étape de jeudi, les deux grands favoris, Andreas Klöden et Alexandre Vinokourov_ ont lourdement chuté. »
Il faut deux virgules pour encadrer les noms des cyclistes, qui constituent une apposition détachée - une sorte de parenthèse précisant quels sont les grands favoris.
« ... cela veux dire que son équipe... »
Veut.
« Au fait, Vallet vous a-t-il dit qu'il avait déjà porté le maillot à pois du meileur grimpeur? »
« ... permettre au Kazakh Alexandre Vinolourov de gagner le Tour de France. »
Le nom est orthographié six fois Vinokourov.
« En fait Klöden pourrait gagner ce Tour un doigt dans le nez et l'autre dans le cul, mais il ne __ fera pas tant que... »
Il ne le fera pas.
Tant pis, je vais me répéter : une bonne relecture n'aurait pas été superflue.
Line Gingras
Québec
« Le Tour n'est pas commencé » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070715/CPSPORTS09/707...
00:25 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
15 juillet 2007
Au montant de
« Alcan, l'un des plus beaux joyaux industriels du Canada, ne sera plus canadienne une fois qu'aura été approuvée son acquisition par Rio Tinto au montant de 38 milliards de dollars. » (Bernard Descôteaux.)« Non plus qu'Inco, achetée par la brésilienne CVRD au montant de 19 milliards de dollars. »
Nous utilisons souvent, au Canada, au montant de comme locution prépositive (groupe de mots figé jouant le rôle d'une préposition). Cette expression, toutefois, n'est pas reçue dans les dictionnaires généraux que j'ai sous la main (Petit Robert, Lexis, Trésor de la langue française informatisé); elle est d'ailleurs condamnée par le Multidictionnaire, le Chouinard et le Colpron. Selon ces deux derniers ouvrages, il faut y voir le calque de to the amount of :
Un chèque, un mandat, une dette au montant de 50 $ = un chèque, un mandat, une dette de 50 $.
Les exemples qu'ils donnent sont certes différents de ceux qui nous occupent. Je suis néanmoins d'avis qu'il aurait été plus naturel d'écrire :
... son acquisition par Rio Tinto pour la somme de 38 milliards de dollars.
Non plus qu'Inco, achetée par la brésilienne CVRD pour 19 milliards de dollars.
Line Gingras
Québec
« Danger en vue » : http://www.ledevoir.com/2007/07/14/150396.html
06:55 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, anglicisme, journalisme, presse
14 juillet 2007
Peut faire mieux
« L'aide offerte par le FMI s'avère aussi lente que totalement inadaptée. Prisonnière de son dogmatisme économique, il s'entête à réclamer... » (Éric Desrosiers.)
L'aide n'est pas prisonnière de son dogmatisme économique; c'est le FMI [Fonds monétaire international], représenté par le pronom il, qui en est prisonnier.
« Ces derniers retrouveront quand même assez rapidement le chemin de la croissance, mais avec moins vigueur qu'auparavant. »« ... l'on ne veut plus jamais être aussi vulnérable aux magouilles des spéculateurs et aux humeurs des marchés financiers, ni d'avoir à s'abaisser à quémander l'aide du FMI. »
... l'on ne veut plus jamais être [...] ni avoir...
« Dans le sud et l'est de l'Asie, on a aussi décidé aussi de se constituer des réserves... »
« Ces réserves atteignent aujourd'hui un niveau astronomique qui dépasse de beaucoup les besoins de créances aussi bien publiques et que privées. »
« Les réserves de devises étrangères de l'ensemble des pays en voie de développement de la région sont en effet passé 250 milliards, en 1997, 2500 milliards aujourd'hui. »
... sont en effet passées de 250 milliards, en 1997, à 2500 milliards aujourd'hui.
Ai-je besoin de le dire? Une bonne relecture n'aurait pas été superflue.
Line Gingras
Québec
« Perspectives - Petits pépins » : http://www.ledevoir.com/2007/07/09/149822.html
03:33 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, grammaire, journalisme
13 juillet 2007
Tout désignée
« ... cette ville est tout désignée pour Yohan... » (Isabelle Légaré, dans Le Nouvelliste.)
Tout, adverbe employé au sens de « tout à fait », « entièrement », est d'ordinaire invariable (voir mon billet du 8 juillet); cependant, il varie « devant un mot féminin commençant par une consonne » (Le bon usage, douzième édition, paragraphe 955), à l'exception du h muet :
Je l'ai trouvée tout habillée. (Duras.)
Mais n'te promène donc pas toute nue. (Titre d'un vaudeville de Feydeau.)
... cette intarissable adolescence qui continuait à passer, toute hérissée de drapeaux rouges. (Malraux.)
[Citations tirées du Bon usage.]
Il fallait donc écrire :
... cette ville est toute désignée pour Yohan...
Line Gingras
Québec
« Qui prend emploi prend pays » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070712/CPNOUVELLISTE/...
23:55 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
12 juillet 2007
Champs ou champ, au singulier?
« On entre finalement dans le champs des principes premiers, dit-il, des principes éthiques, moraux, intellectuels. » (Stéphane Baillargeon, citant Norman Cornett.)
Au singulier, on écrit toujours champ, sans s :
Voici défini le champ d'une seconde enquête. (Caillois, dans le Petit Robert.)
Et ce désir séculaire, cette possession sans cesse reculée, expliquait son amour pour son champ, sa passion de la terre... (Zola, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
La faute est fréquente, ainsi que le montre une recherche Google.
Line Gingras
Québec
« Le prof Cornett ignore toujours pourquoi il n'enseigne plus » : http://www.ledevoir.com/2007/07/13/150305.html?fe=1490&am...
23:55 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
11 juillet 2007
Incomber une responsabilité à quelqu'un
« On peut quand même se demander s'il regrette aujourd'hui de ne pas en avoir incombé la responsabilité aux partis d'opposition, l'an dernier. » (Norman Spector.)
Le verbe incomber n'admet pas de complément d'objet direct; il ne peut pas non plus avoir pour sujet un nom (ni un pronom) désignant une personne. On ne saurait donc incomber une responsabilité à quelqu'un.
Par contre, on peut très bien dire qu'une responsabilité - ou une charge, une obligation - incombe à quelqu'un ou à une collectivité (lui revient, lui appartient, lui est imposée) :
Les devoirs et les responsabilités qui lui incombent. (Petit Robert.)
Ces réparations incombent au propriétaire de la maison. (Lexis.)
Mme Tassy connaît l'obligation qui incombe aux maisons des morts d'avoir à tenir table ouverte. (Hébert, dans le Lexis.)
En fait, c'est aux États-Unis qu'appartenait la décision, puisque l'effort principal leur incombait dorénavant. (De Gaulle, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Le Petit Robert et le Trésor reçoivent également le tour impersonnel il incombe à quelqu'un de + infinitif :
En sa qualité de père et d'éducateur, il lui incombait de dénoncer la flatterie en général comme une pratique des plus détestables. (Aymé, dans le Trésor.)
Dans la phrase à l'étude, monsieur Spector a peut-être voulu dire :
... de ne pas en avoir fait retomber la responsabilité sur les partis d'opposition...
... de ne pas en avoir rejeté la responsabilité sur les partis d'opposition...
Line Gingras
Québec
« Rester en Afghanistan » : http://www.ledevoir.com/2007/07/12/150136.html?fe=1480&am...
23:55 Publié dans Cultiver le doute | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
10 juillet 2007
À prime abord
« La procureure de la Couronne, Me Sarah-Julie Chicoine, a affirmé à prime abord... » (Le Journal de Québec.)
Je lis dans le Multidictionnaire, le Chouinard et le Hanse-Blampain qu'il faut employer de prime abord, et non à prime abord. Le Petit Robert, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, consultés aux articles « prime » et « abord », ne reçoivent en effet que la locution de prime abord :
Elle avait deviné de prime abord qu'ils avaient en commun bien des rancunes. (Green, dans le Petit Robert.)
Onimus (1867) fait état d'une expérience, assez embarrassante de prime abord, sur la prétendue génération spontanée des globules blancs... (J. Rostand, dans le Trésor.)
Line Gingras
Québec
« 15 mois dans la collectivité au lieu de l'Afghanistan » : http://www.canoe.com/infos/societe/archives/2007/07/20070...
23:55 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias