03 février 2008
Disputer une place avec quelqu'un
« Selon les sondages, il dispute la troisième place avec l'ancien gouverneur de l'Arkansas... » (Claude Lévesque.)
On dispute quelque chose à quelqu'un, nous disent Hanse et Blampain. En effet, au sens de « lutter avec quelqu'un pour conserver ou obtenir quelque chose » (Multidictionnaire), le verbe disputer construit son complément second au moyen de la préposition à, d'après les exemples que j'ai relevés dans les dictionnaires généraux :
Disputer un poste à des rivaux. (Petit Robert.)
Disputer un titre à quelqu'un. (Multidictionnaire.)
Un élève qui dispute la première place à ses camarades. (Lexis.)
Les vieux platanes de la place disputaient encore leurs feuilles au vent pluvieux. (Mauriac, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Il fallait écrire :
Selon les sondages, il dispute la troisième place à l'ancien gouverneur de l'Arkansas...
Line Gingras
Québec
« Obama a le vent en poupe » : http://www.ledevoir.com/2008/01/28/173662.html
* * * * *
Nos votes sont des grains de maïs que se disputent les pigeons.
Tous y perdent des saloperies de plumes.
* * * * *
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02 février 2008
Ché-ché les passions
« Il s'attendait, dit-il, à ce qu'on lui révèle enfin des passions cachées chez l'ancien chef des jeunes libéraux. » (Jean-François Nadeau.)
Je suggérerais :
... des passions cachées de l'ancien chef des jeunes libéraux.
... des passions insoupçonnées chez l'ancien chef des jeunes libéraux.
Line Gingras
Québec
« En aparté - Vie de chien » : http://www.ledevoir.com/2007/11/17/164709.html
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01 février 2008
Déductible, franchement...
« Sauf que désormais, selon leurs revenus, ils devront payer plus cher pour leurs pilules. Jusqu’à 1500 $ par année. Avant, quand ils étaient couverts par le régime du syndicat, ils payaient un maximum de 500 $. Le "déductible". » (Patrick Lagacé, dans La Presse.)
Le journaliste s'est servi des guillemets; il devait savoir, donc, que déductible est un anglicisme lorsqu'il est employé comme nom, dans le domaine des assurances, à la place de franchise. (Voir le Multidictionnaire, le Chouinard ou le Colpron.) Pourquoi n'a-t-il pas utilisé le terme français, puisque, de toute façon, il venait d'en indiquer le sens? Cet écart, il me semble, n'a pas de justification stylistique.
Line Gingras
Québec
« So-so-so... » : http://www.cyberpresse.ca/article/20080201/CPOPINIONS05/8...
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31 janvier 2008
Après mûres réflexions
« C'est après "mûres réflexions", a expliqué M. Landry au Devoir hier, qu'il s'est laissé convaincre de signer le document... » (Antoine Robitaille.)
Le Petit Robert, le Lexis et le Multidictionnaire donnent seulement après mûre réflexion, au singulier. L'expression se rencontre huit fois dans le Trésor de la langue française informatisé, là encore uniquement au singulier; elle ne figure cependant pas telle quelle aux articles « mûr » et « réflexion », où l'on propose plutôt les exemples suivants :
Les idées qui nous dirigent [...] sont [...] le fruit de mûres réflexions... (Cl. Bernard, à l'article « mûr ».)
Faire quelque chose après de mûres réflexions. (À l'article « réflexion ».)
Line Gingras
Québec
« Éducation - Landry, Facal et Lisée partent en guerre contre la réforme » : http://www.ledevoir.com/2008/01/30/173920.html
* * * * *
Noire la moiteur des mûres
Où l'on goûte
L'eau du soleil
* * * * *
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30 janvier 2008
Infliger une peine contre quelqu'un
« Même si le juge Claude Leblond a infligé une peine d'emprisonnement contre Vincent Lacroix, la saga Norbourg n'est pas nécessairement terminée... » (François Desjardins.)
Marie-Éva de Villers signale que le verbe infliger « se construit avec la préposition à ». Tous les exemples que j'ai vus dans les dictionnaires généraux confirment cet avis. En voici quelques-uns :
Infliger un châtiment, une sanction, une peine à quelqu'un. (Petit Robert.)
Infliger une correction à un enfant désobéissant. (Lexis.)
C'est le châtiment infligé aux garces qui troublent la paix des ménages. (Vailland, dans le Lexis.)
L'église [...] a subi cette espèce de dévastation soigneuse, méthodique et vernissée que le protestantisme inflige aux églises gothiques. (Hugo, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
L'oubli et le silence sont la punition qu'on inflige à ce qu'on a trouvé laid ou commun. (Renan, dans le Petit Robert.)
Il fallait écrire :
Même si le juge Claude Leblond a infligé une peine d'emprisonnement à Vincent Lacroix...
Line Gingras
Québec
« La saga ne s'achève pas avec Lacroix » : http://www.ledevoir.com/2008/01/30/173894.html
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29 janvier 2008
Dilemne ou dilemme?
« Le dilemne de Stéphane Dion » (Titre d'un billet de Michel Vastel.)
Ainsi que je l'ai déjà fait observer, on écrit indemne, mais dilemme :
La culpabilité de Dreyfus, ou bien l'infamie de l'état-major : voilà dans quel dilemme imbécile on a enfermé ces officiers. (Martin du Gard, dans le Petit Robert.)
* * * * *
Je rangerais l'attitude partisane et les graves problèmes de fonctionnement parmi les défauts.« Le temps passant, les qualités s'estompent et les défauts de ce gouvernement apparaissent. Parmi celles-là, il y a non seulement l'attitude partisane qu'il adopte sans cesse mais aussi de graves problèmes de fonctionnement. » (Bernard Descôteaux.)
Line Gingras
Québec
http://blogues.lactualite.com/vastel/?p=110
« Astuces conservatrices » : http://www.ledevoir.com/2008/01/26/173386.html
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28 janvier 2008
Ce qui - accord du verbe
« ... il faut noter que près de 40 % de ces enfants de la loi 101 poursuivent leurs études au cégep anglophone, ce qui les disposent à travailler en anglais. » (Robert Dutrisac.)
Le pronom démonstratif ce, antécédent du relatif qui, entraîne toujours l'accord du verbe au singulier. Pour s'en convaincre dans le cas présent, il suffit de remplacer disposer par un verbe dont la prononciation diffère au singulier et au pluriel : ... ce qui les rend aptes à travailler en anglais.
Line Gingras
Québec
« La tenace angoisse linguistique » : http://www.ledevoir.com/2008/01/26/173393.html
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27 janvier 2008
Les adversaires à l'Europe
« Cela étant, autant l'épisode portugais de Brown a contrarié les Britanniques des deux camps, autant la reconnaissance par les chefs d'État présents à Lisbonne a réveillé la fibre des nationalistes et des adversaires à une Europe plus économique que politique. » (Serge Truffaut.)
D'après les exemples que j'ai recueillis, le complément du nom adversaire se construit au moyen de la préposition de :
Les adversaires du matérialisme. (Bergson, dans le Petit Robert.)
Ce sont des adversaires du libre-échange. (Multidictionnaire.)
Quel ordre social ils nous proposent, ces partisans du despotisme et de l'intolérance, ces ennemis des lumières, ces adversaires de l'humanité, quand elle porte le nom de peuple et de nation? (G. de Staël, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Je pense qu'il aurait fallu écrire :
Cela dit, autant l'épisode portugais de Brown a contrarié [...] autant la reconnaissance [...] a réveillé la fibre des nationalistes et des adversaires d'une Europe plus économique que politique.
Line Gingras
Québec
« Sortie à l'anglaise » : http://www.ledevoir.com/2007/12/15/168661.html
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26 janvier 2008
Les chroniqueurs et les (euses)
« Maintenant que TQS est menacée de faillite et de disparition, journalistes, chroniqueurs (euses) et intellectuels montent au créneau au nom de la liberté d'information et de la diversité des points de vue. » (Gil Courtemanche.)
L'auteur, on pourrait le croire, ne tient pas en grande estime les chroniqueuses : s'il se donne la peine de les distinguer de leurs collègues masculins, c'est pour les réduire à une finale entre parenthèses. Je constate toutefois, avec une certaine perplexité, que les intellectuelles échappent à ce traitement... humoristique. Faut-il conclure qu'il ne s'en est trouvé aucune pour défendre le mouton noir de la télé?
Je parie plutôt que monsieur Courtemanche a seulement voulu dire :
Maintenant que TQS est menacée de faillite et de disparition, journalistes, chroniqueurs et intellectuels montent au créneau...
Il n'y a aucune raison de penser, ici, que le masculin ne désigne pas aussi bien les femmes que les hommes.
Line Gingras
Québec
« Pour en finir avec TQS » : http://www.ledevoir.com/2008/01/26/173391.html
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25 janvier 2008
Une chose qu'ils ont appris
« C'est là une chose que tous les observateurs ont déjà pu constater et que dans un contexte similaire les Russes ont appris au prix d'une défaite humiliante il y a 20 ans dans ce même pays. » (Bernard Descôteaux.)
Les Russes ont appris quoi? une chose. Quelle que soit la distance qui sépare le verbe de son complément, la règle ne change pas : le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde en genre et en nombre avec le complément d'objet direct, pourvu que celui-ci soit placé devant le verbe - on parle aussi de complément d'objet direct antéposé. Il fallait écrire :
C'est là une chose que tous les observateurs ont déjà pu constater et que dans un contexte similaire les Russes ont apprise...
* * * * *
« Le rapport Manley, s'il comporte de nombreuses propositions qui aideront le gouvernement à bien gérer cette guerre, n'apporte aucun argument pouvant par contre la justifier. »
Le rapport Manley, s'il contient ou s'il renferme de nombreuses propositions...
Line Gingras
Québec
« Le prix à payer » : http://www.ledevoir.com/2008/01/23/172906.html
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24 janvier 2008
Dommage que...
« Dommage qu'il eut fallu les médias pour rappeler aux premiers gardiens de cette langue leurs devoirs fondamentaux. » (Marie-Andrée Chouinard.)
D'après les résultats de mes recherches, les locutions dommage que et il est dommage que sont suivies du subjonctif; l'emploi de l'indicatif « pour marquer la réalité du fait », précisent Hanse et Blampain, « est très rare aujourd'hui » :
Dommage que vous ne puissiez pas l'attendre. (Petit Robert.)
Il est dommage que vous n'ayez pas pu venir. (Multidictionnaire.)
Dommage qu'il soit arrivé en retard. (Thomas.)
Dommage qu'il pleuve, nous aurions pu faire une promenade. (Girodet.)
Dommage qu'il ait manqué son train! (Colin.)
Dans le cas qui nous occupe, il y aurait lieu de remplacer le passé antérieur de l'indicatif (eut fallu) par un subjonctif passé, et non par un plus-que-parfait du subjonctif (eût fallu), étant donné que les faits évoqués viennent de se produire :
Dommage qu'il ait fallu les médias pour rappeler aux premiers gardiens de cette langue leurs devoirs fondamentaux.
Line Gingras
Québec
« Le français à l'étude » : http://www.ledevoir.com/2008/01/25/173205.html
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23 janvier 2008
À la veille
« ... à la veille d'élections générales qui ne sauraient tarder... » (Jean-Robert Sansfaçon.)
On a peut-être veillé un peu tard.
Line Gingras
Québec
« Connaîtra-t-on la vérité un jour? » : http://www.ledevoir.com/2007/12/01/166799.html
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22 janvier 2008
Des contraintes à respecter la loi
« Les petits commerçants qui ne respectent pas la loi sentent d'autant moins de contraintes à la respecter que les clients protestataires se font plus rares. Il existe au Québec, qu'on le nie ou non, une lassitude de la quotidienneté du combat pour faire respecter l'usage du français. » (Denise Bombardier.)
Le verbe contraindre peut avoir pour complément un infinitif; celui-ci est précédé de la préposition à ou de, quoiqu'il y ait « une nette tendance à employer à après les formes actives et quand être contraint apparaît vraiment comme une forme verbale, et de dans les autres cas, où contraint est adjectif » (Hanse et Blampain) :
Les circonstances le contraignirent à travailler très jeune. (Petit Robert.)
Il se contraint à se lever très tôt tous les matins. (Lexis.)
Elle [ma mère] me contraignait d'écrire au nouvel an. (Gide, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Je suis contraint par les circonstances à refuser cette invitation. (Hanse-Blampain.)
Elle s'est vue contrainte de donner son accord. (Multidictionnaire.)
Aucun des ouvrages consultés ne signale cependant ce type de construction (infinitif complément introduit par à ou de) avec le substantif contrainte*. Dans la phrase à l'étude, on aurait pu écrire à mon avis :
Les petits commerçants qui ne respectent pas la loi se sentent d'autant moins contraints [ou tenus] de s'y conformer que les clients protestataires se font plus rares.
Les petits commerçants qui ne respectent pas la loi sentent d'autant moins l'obligation [ou la nécessité] de s'y conformer que les clients protestataires se font plus rares.
Line Gingras
Québec
* Bien entendu, cette observation ne vise pas une tournure comme il y a des contraintes à respecter, où contraintes est complément d'objet direct du verbe à l'infinitif, au lieu d'avoir l'infinitif pour complément.
« Why not? » : http://www.ledevoir.com/2008/01/19/172405.html
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21 janvier 2008
Pouponner, pomponner
« Au Starbucks, son rire fait tourner des têtes. Je remarque le fond de teint, le mascara, ces sourcils finement épilés. T’es pas mal coquette, Fatima, ça doit te prendre un temps fou, te pouponner, le matin... Oui! Et selon ma religion, dit-elle en riant encore, je ne devrais pas me maquiller... » (Patrick Lagacé.)
Lorsqu'elle aura des enfants, Fatima pourra pouponner toute la journée. En attendant, elle se pomponne.
Line Gingras
Québec
« Fatima a un hidjab » : http://www.cyberpresse.ca/article/20071129/CPOPINIONS05/7...
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
20 janvier 2008
Il me fait plaisir de...
« Certains semblent un peu embrouillés sur ma participation au comité qui a accouché du projet de loi sur l'identité. Il me fait plaisir de les éclairer : ... » (Jean-François Lisée.)
La locution faire plaisir peut avoir pour sujet un être animé, une chose ou les pronoms démonstratifs cela, ça :
Vous nous feriez plaisir en acceptant notre invitation.
La nouvelle de sa nomination m'a vraiment fait plaisir.
Ça me fait plaisir de vous donner un coup de main.
Cependant, d'après le Multidictionnaire et Le français au bureau, ouvrage de l'Office québécois de la langue française, son sujet ne peut pas être le pronom impersonnel il. D'ailleurs le Petit Robert, consulté à l'article « plaisir », ne donne pas la construction à l'étude.
On aurait pu écrire :
Je suis heureux de les éclairer : ...
Cela me fait plaisir de les éclairer : ...
C'est avec plaisir que je leur fournis quelques éclaircissements : ...
Line Gingras
Québec
« Libre opinion - Ma version des faits » : http://www.ledevoir.com/2007/12/12/168115.html
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19 janvier 2008
La clarinette basse, vous connaissez?
Au début de décembre, je vous ai parlé du concert que l'Ensemble vocal André Martin présentera dans une petite semaine, soit le samedi 26 janvier, sous le thème Lumière des nations : http://chouxdesiam.hautetfort.com/archive/2007/12/02/lumi....
Nous chanterons certaines pièces a cappella, mais d'autres seront accompagnées par un orchestre de treize musiciens - pour lequel notre chef, qui est aussi compositeur, a écrit ses propres arrangements. Cet ensemble devait inclure un basson; hélas, notre bassoniste s'est fracturé le poignet, et aucun autre n'était disponible à Québec. Nous avons eu recours à une clarinette basse.
Ce matin, donc, arrive à la répétition une toute jeune femme, radieuse, qui s'installe juste devant nous, les contraltos. Vous connaissez la clarinette basse? C'est une voix ample, puissante, chaleureuse. Après trois notes, j'étais envoûtée.
Quel bonheur de découvrir cet instrument, dans un répertoire qui lui est inhabituel, étant donné son invention tardive. La joie de la clarinettiste faisait plaisir à voir - et à entendre.
Dans ma prochaine vie, je jouerai de la clarinette basse, moi aussi.
Line Gingras
Québec
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18 janvier 2008
Il n'est plus et n'a jamais été
« Smolinski n’est plus et n’a jamais été un grand joueur, mais il est capable de jouer un rôle au sein d’une équipe. » (François Gagnon.)
Plus ne suis ce que j'ai été... (Clément Marot, 1496-1544.)
Le poète avait raison : pour ne plus être..., il faut avoir été.
Line Gingras
Québec
« Bégin et Smolinski hors combat » : http://blogues.cyberpresse.ca/gagnon/?p=70312759
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
17 janvier 2008
Recruter des recrues
« Aux parents, qui jadis ont peut-être senti eux aussi l'appel du sac à dos, de guider le mieux possible cette pause sans crier à la fin des études. Aux entreprises et à l'État qui les encadre de refréner une impatience mal contenue - pénurie de main-d'œuvre oblige - pour l'embauche prématurée. Nombre de ces "quasi diplômés" avidement recherchés par les cégeps ont été recrutés trop tôt par un marché du travail en mal de recrues. » (Marie-Andrée Chouinard.)
Je proposerais :
... Nombre de ces « quasi diplômés » avidement recherchés par les cégeps ont été engagés trop tôt par des employeurs en mal de recrues.
Line Gingras
Québec
« La sabbatique de fiston » : http://www.ledevoir.com/2008/01/09/171169.html
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
16 janvier 2008
L'accord parfait
« D'un commun accord, les députés s'étaient entendus pour entendre dès ce matin le ministre des Ressources naturelles, Gary Lunn, puis Mme Keen. » (Hélène Buzzetti.)
Au risque de briser cette belle harmonie, je proposerais :
D'un commun accord, les députés avaient décidé d'entendre...
Tout de même, ne tirons pas sur la journaliste : dans le cas présent, elle a été forcée de travailler à une vitesse que je ne veux pas imaginer. Tâchons seulement de faire mieux, nous qui avons le temps de nous relire avec attention.
Line Gingras
Québec
« Sûreté nucléaire - Ottawa congédie Linda Keen » : http://www.ledevoir.com/2008/01/16/171961.html
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15 janvier 2008
Redevable
« Le pire, c'est que l'on ne savait même pas qui blâmer. La ville? L'arrondissement? Les frères Tremblay? Le petit maire Labonté? Dans ce système hyper-décentralisé, personne n'est redevable aux citoyens. » (Lysiane Gagnon, dans La Presse.)
On peut être redevable à quelqu'un d'une somme d'argent, c'est-à-dire la lui devoir :
Être redevable d'une somme à un créancier. (Petit Robert et Hanse-Blampain.)
Les frais généraux avaient tout absorbé et, de plus, Fromont jeune se trouvait redevable envers la caisse de sommes importantes. (A. Daudet, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
On peut aussi être redevable à quelqu'un ou à quelque chose « d'une qualité ou d'un avantage que l'on possède grâce à un autre » (Hanse-Blampain) :
Je vous suis redevable de cette gratification, d'avoir intercédé en ma faveur. (Petit Robert.)
Je vous suis redevable de cette initiative. (Multidictionnaire.)
C'est à ses sacrifices que je suis redevable de ma situation. (Hanse-Blampain.)
Vladimir considérait qu'il était redevable de sa vie à mon père. (Triolet, dans le Lexis.)
Ainsi, dans l'hypothèse où le président investi parviendrait à mettre un ministère sur pied, nous serions redevables au parti socialiste de l'existence de ce ministère et de ses actes. (L'Humanité, dans le Trésor.)
Aucun des ouvrages consultés, toutefois, n'admet redevable au sens de tenu de rendre des comptes (que possède l'anglais accountable). Je proposerais :
Le pire, c'est que l'on ne savait même pas qui blâmer. La Ville? L'arrondissement? Les frères Tremblay? Le petit maire Labonté? Dans ce système hyper-décentralisé, personne n'est tenu de rendre des comptes aux citoyens.
Line Gingras
Québec
« Il était une fois 19 roitelets » : http://www.cyberpresse.ca/article/20080108/CPOPINIONS05/8...
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14 janvier 2008
Les faits, rien que les faits
« Le fait pour un candidat d'avoir fait piètre figure en Iowa et au New Hampshire n'en font d'ailleurs pas nécessairement un "perdant", surtout s'ils s'y sont peu montrés. » (Claude Lévesque.)
Une relecture un peu attentive permet, dans un premier temps, de régler les problèmes d'accord :
Le fait pour un candidat d'avoir fait piètre figure en Iowa et au New Hampshire n'en fait d'ailleurs pas nécessairement un « perdant », surtout s'il s'y est peu montré.
Reste à éliminer la répétition du mot fait. Je suggérerais :
Un candidat ayant fait piètre figure en Iowa et au New Hampshire n'est d'ailleurs pas nécessairement un « perdant », surtout s'il s'y est peu montré.
Un candidat n'est d'ailleurs pas nécessairement un « perdant » pour avoir fait piètre figure en Iowa et au New Hampshire, surtout s'il s'y est peu montré.
Line Gingras
Québec
« Clinton joue son va-tout ce soir » : http://www.ledevoir.com/2008/01/08/171081.html
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