21 février 2007
Songer + infinitif
« En effet, voilà que cet homme de plus de 80 ans, songeant prolonger dans le temps ses basses œuvres... » (Serge Truffaut.)
D'après le Lexis, l'infinitif complément du verbe songer, dans la langue classique, pouvait être introduit par de :
Avant qu'il eût songé de poursuivre Isabelle... (Molière.)
Dans la langue moderne, suivant les résultats de mes recherches, il n'est jamais introduit par de ni construit directement, mais toujours précédé de la préposition à :
Il faut songer à partir. (Petit Robert.)
Les élèves songent à acheter un hamster pour la classe. (Multidictionnaire.)
Songez à dire cela. (Hanse-Blampain.)
Pas une seconde, je n'ai songé à vous retirer mon estime. (Troyat, dans le Lexis.)
J'ai songé à consacrer cette fortune à poursuivre l'assèchement des marécages. (Audiberti, dans le Lexis.)
Nul ne songe plus aujourd'hui à reprocher à Manet d'avoir peint des Manet. (Mauriac, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Il fallait donc écrire :
... cet homme de plus de 80 ans, songeant à prolonger...
Line Gingras
Québec
« Pays à la dérive » : http://www.ledevoir.com/2007/02/21/131926.html?fe=331&...
06:00 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
20 février 2007
Infimes infirmités?
« ... et par une attention particulière accordée aux régions, contexte électorale oblige. » (Robert Dutrisac.)
« À cet égard, Michel Audet jouit d'une marge de manœuvre inespéré_... » (R.D.)
« Une étude publiée ce mois-ci par Statistique Canada souligne que les contraintes financières sont pour une infirme partie (12 %) à l'origine de l'écart dans la fréquentation de l'université entre jeunes issus de familles à bas ou moyens revenus et familles à hauts revenus. » (Bernard Descôteaux.)
Il n'est pas question d'un écart entre jeunes et familles, comme l'absence de préposition dans et familles le laisse entendre, mais entre jeunes issus de familles à revenus faibles ou moyens et ceux qui viennent de familles à revenus élevés.
« ... cette question ne pouvait se réduire à cette seule dimension d'une contribution financière exigée aux étudiants. » (B.D.)
D'après le Petit Robert et le Hanse-Blampain, on exige quelque chose de quelqu'un.
Line Gingras
Québec
« Un budget comme coup d'envoi des élections » : http://www.ledevoir.com/2007/02/20/131801.html?fe=321&...
« Des hausses justes » : http://www.ledevoir.com/2007/02/20/131818.html?fe=321&...
04:15 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, syntaxe, journalisme
16 février 2007
Malgré que
Vous vous interrogez sur l'emploi de malgré que? Vous ne vous interrogez pas sur l'emploi de malgré que? Le sujet vous paraît plutôt anodin?
Peu importe, je vous propose une lecture qui... enfin, vous verrez bien : http://chouxdesiam.canalblog.com/archives/2006/01/04/1184460.htmlQui peut parler de français aux Français? Ne vous chamaillez pas trop, faudrait pas briser votre linge.
Line Gingras
Québec
17:30 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe
Précédent ou précédant?
« Le gouvernement Charest s'est lancé le défi de déposer mardi, le jour précédent le déclenchement des élections, un budget qui n'aura pas l'air trop "électoraliste" mais qui comprendra notamment... » (Antoine Robitaille.)
On écrit précédent ou précédant, selon que le mot est adjectif ou participe présent. Comment faire la distinction?
Le participe présent est un verbe; c'est dire qu'il peut s'employer avec un complément, comme on l'observe dans la phrase à l'étude : le jour qui précède quoi? le déclenchement des élections, complément d'objet direct. L'adjectif, lui, s'accorde avec le nom auquel il se rapporte; on se rend compte, si l'on remplace le jour par la journée ou la semaine, que l'on écrirait bien la semaine précédente, sans complément (on aurait affaire à l'adjectif), mais jamais la journée précédente le déclenchement des élections. Dans ce dernier cas, il faut le participe présent :
Le gouvernement Charest s'est lancé le défi de déposer mardi, le jour précédant le déclenchement des élections...
Line Gingras
Québec
« 1,3 milliard de plus pour la santé » : http://www.ledevoir.com/2007/02/15/131229.html
00:00 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, orthographe, journalisme
15 février 2007
Qui ça, « ils »?
« Pour le chef de l'Action démocratique du Québec, Mario Dumont, le choix de Bernard Drainville soulève des questions d'éthique. Ils soutiennent que M. Drainville pouvait avoir accès à de l'information privilégiée dont le Parti québécois pourrait maintenant bénéficier. » (Radio-Canada.)
Mario Dumont et le chef de l'Action démocratique du Québec, c'est une seule et même personne : Il soutient...
Line Gingras
Québec
« Bernard Drainville fait le saut en politique » : http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2007/02/07...
08:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
14 février 2007
D'accord - Si vous en êtes d'accord
Une lectrice m'a demandé mon avis sur la tournure si vous en êtes d'accord, qu'elle entend de plus en plus souvent.
D'après ce que j'ai vu dans les onze ouvrages consultés, d'accord s'emploie avec des verbes comme être, tomber, se mettre, se déclarer, demeurer pour former des locutions verbales qui se construisent avec ou sans complément indiquant sur quoi on s'accorde :
- ... d'accord
Être d'accord avec quelqu'un. (Petit Robert.)
Ils se sont mis d'accord. (Petit Robert.)
On se déclare d'accord. (Hanse-Blampain.)
À part ça, je suis d'accord, ça me va. (Duhamel, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
- ... d'accord pour + infinitif
Il est d'accord pour revenir. (Multidictionnaire.)
Elles se sont mises d'accord pour partager le travail. (Multidictionnaire.)
On tombe d'accord pour faire quelque chose. (Hanse-Blampain.)
Nous sommes d'accord pour vendre notre maison de famille. (Colin.)
- ... d'accord pour que + subjonctif
Je suis d'accord pour qu'on fasse cette démarche. (Girodet.)
- ... d'accord sur quelque chose
Elle est d'accord sur ce choix. (Multidictionnaire.)
Alors, tous trois tombèrent d'accord sur la femme qu'il faudrait à Rougon... (Zola, dans le Trésor.)Mon mari et moi, nous ne sommes pas complètement d'accord sur certaines questions. (France, dans le Lexis.)
- ... d'accord que + indicatif ou conditionnel
Ils sont tombés d'accord qu'ils attendraient. (Petit Robert.)
Nous sommes d'accord que ce choix pourrait être risqué. (Multidictionnaire.)
On tombe d'accord que c'est grave. (Hanse-Blampain.)
Je suis d'accord que ce délai est trop long. (Girodet.)
- ... d'accord à propos de quelque chose
Elle est d'accord à propos de cette décision. (Multidictionnaire.)
Dans la tournure à l'étude, si vous en êtes d'accord, le pronom adverbial en remplace de cela; nous avons affaire à la construction être d'accord de, absente du Petit Robert, du Lexis et du Multidictionnaire, mais signalée par Colin et Girodet. Ces auteurs la donnent pour vieillie, et Girodet ne l'admet que suivie de l'infinitif :
Ils furent d'accord d'aller voir le gouverneur. (Girodet; celui-ci ajoute qu'on dirait de nos jours : pour aller voir...)
Nous demeurâmes d'accord de la conduite à tenir ensemble... (Restif de la Bretonne, dans le Trésor.)
Le Hanse-Blampain consigne enfin, sans mise en garde, l'expression on en tombe (ou on en demeure) d'accord.
Il me semble donc que si vous en êtes d'accord ne peut être tenu pour fautif; je crois cependant qu'on aurait avantage à le remplacer, dans la langue moderne, par si vous êtes d'accord.
Line Gingras
Québec
J'invite le lecteur qui s'interrogerait sur le tour être d'accord avec quelque chose à consulter un billet précédent : http://chouxdesiam.canalblog.com/archives/2006/07/03/2210...
07:30 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe
13 février 2007
Avec quoi s'accorde le verbe?
« ... tout ne fait pas l'affaire de tous dans les provinces de l'Ouest. Par exemple, les velléités du gouvernement de démanteler la Commission canadienne du blé, qui détient un monopole de commercialisation du grain, crée__ des remous. » (Hélène Buzzetti.)
Nous le savons tous, avec quoi s'accorde le verbe : avec son sujet, lequel n'est pas nécessairement le nom ou le pronom le plus proche. Qu'est-ce qui crée des remous? Les velléités, noyau du syntagme sujet les velléités du gouvernement de démanteler la Commission canadienne du blé, qui détient un monopole de commercialisation du grain. Il faut donc mettre le verbe à la troisième personne du pluriel : créent.
Line Gingras
Québec
« Bilan de l'an 1 - Avait-on raison d'avoir peur des bleus? » : http://www.ledevoir.com/2007/01/20/128106.html
03:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, orthographe, journalisme
11 février 2007
Vraie ou faux?
« Le drame, en partie faux, en partie vraie, qui survient dans cette vieille paroisse de Montréal, n'a rien du fait divers. » (Jean-Claude Leclerc.)
Le drame n'est pas en partie fausse, on s'en est rendu compte; mais il est faux, en partie; il est vrai, en partie également.
Line Gingras
Québec
« Expulsion à l'Immaculée-Conception - L'Église catholique a-t-elle fait preuve d'un manque de bonté? » : http://www.ledevoir.com/2006/12/18/125201.html
04:45 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, orthographe, journalisme
10 février 2007
La place du complément et la clarté
« Les autres partis vont-ils vraiment vouloir avoir l'air de conspirer avec les réseaux de télévision pour exclure la seule femme à diriger un parti fédéral de l'exercice? » (Chantal Hébert.)
Cette phrase n'est pas incorrecte; il me semble toutefois qu'elle serait plus claire, à la première lecture, si on rapprochait « de l'exercice » du verbe qu'il complète :
... conspirer avec les réseaux de télévision pour exclure de l'exercice la seule femme à diriger un parti fédéral?
Line Gingras
Québec
« Le top 5 de 2006 » : http://www.ledevoir.com/2006/12/18/125247.html
04:00 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, syntaxe, journalisme, presse
05 février 2007
Qu'est-ce qui frôle?
« Mais le coût de cette deuxième phase des travaux frôlent les 900 millions de dollars... » (Christian Rioux.)
Qu'est-ce qui frôle les 900 millions de dollars? le coût de cette deuxième phase des travaux. Le verbe doit s'accorder avec le noyau du syntagme sujet, le coût, qui a pour complément de cette deuxième phase; ce groupe est complété à son tour par des travaux.
Line Gingras
Québec
« Le nouveau tramway parisien fait fureur... et fait râler » : http://www.ledevoir.com/2006/12/21/125569.html
00:00 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, orthographe, journalisme
04 février 2007
S'affronter avec quelqu'un
« Et soudain, on prend conscience que cette mère, avec laquelle on s'est tant affronté par la suite, que cette mère qui n'aimait pas cuisiner, nous aimait. » (Denise Bombardier.)
Aucun des onze ouvrages que j'ai consultés ne reçoit la construction s'affronter avec quelqu'un. On affronte quelqu'un; deux personnes ou deux groupes s'affrontent :
Voilà que s'affrontent deux puissances. (Barrès, dans le Petit Robert.)
Affronter courageusement ses adversaires. (Petit Robert.)
Les équipes se sont affrontées et le Canadien a gagné. (Multidictionnaire.)
Il y avait longtemps qu'il n'avait pas affronté le public. (Beauvoir, dans le Lexis.)
Elle affrontait son père, elle le bravait à travers ses larmes; elle se sentait plus forte de toute sa jeunesse, de toute sa cruelle jeunesse. (Bernanos, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Le Hanse-Blampain signale cependant s'affronter à quelque chose. D'après le Trésor, ce tour signifie « Se mettre face à, se heurter à quelque chose qui est ou paraît être dangereux ou difficile » :
... l'être cesse de s'affronter aux objets : il les a si bien absorbés dans sa conscience irrationnelle qu'il ne fait plus aucune différence entre un monde intérieur et un monde extérieur. (Béguin, dans le Trésor.)
Exceptionnellement, précise le Trésor, on trouve aussi s'affronter avec quelque chose :
[Jésus-Christ] est celui à qui tout est permis. Ne s'est-il donc pas affronté avec la mort? (Psichari.)
Dans la phrase à l'étude, il me semble qu'on aurait pu écrire :
Et soudain, on prend conscience que cette mère, que l'on a tant affrontée / à laquelle on s'est tant opposé / à laquelle on s'est tant heurté par la suite...
Line Gingras
Québec
« Autour d'un anniversaire » : http://www.ledevoir.com/2007/01/20/128052.html
07:00 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
02 février 2007
Décourager quelqu'un à + infinitif
« ... et qu'on ne cherchait, pour le moment, qu'à décourager les électeurs, quelle que soit leur allégeance, à se tourner vers le Parti libéral. » (Manon Cornellier.)
D'après les exemples que j'ai trouvés dans le Petit Robert et dans le Multidictionnaire, on décourage quelqu'un de faire quelque chose :
Vous m'avez découragé de travailler.
Pierre nous a découragés d'aller visiter cette exposition.
J'ai consulté également le Hanse-Blampain, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé.
Line Gingras
Québec
05:09 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
29 janvier 2007
Imbriqué - Souvenirs imbriqués à ou dans?
« À l'anniversaire réapparaissent souvent quelques vieux amis perdus de vue mais dont les souvenirs personnels sont intimement imbriqués aux nôtres. » (Denise Bombardier.)
L'adjectif ou participe passé imbriqué, d'après ce que je peux voir, s'emploie avec la préposition dans :
Événements imbriqués les uns dans les autres. (Petit Robert.)
Des activités imbriquées les unes dans les autres, qui se chevauchent. (Multidictionnaire.)
Tel sentiment, telle passion qu'il éprouva, mais qui furent, dans la réalité, mêlés à beaucoup d'autres, imbriqués dans un ensemble... (Mauriac, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
La nouvelle physique, expliquent-ils, ne conçoit plus l'idée de matière que mêlée à celle d'énergie, l'idée de temps qu'imbriquée dans celle d'espace... (Benda, dans le Trésor.)Line Gingras
Québec
« Autour d'un anniversaire » : http://www.ledevoir.com/2007/01/20/128052.html
06:00 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
23 janvier 2007
Un bourbier et une guerre
« Au bourbier irakien, s'ajouterai__t peu à peu un bourbier iranien et une guerre régionale. » (François Brousseau.)
Qu'est-ce qui s'ajouterait? un bourbier iranien et une guerre régionale. Les sujets sont inversés, mais ils commandent quand même l'accord du verbe :
... s'ajouteraient peu à peu un bourbier iranien et une guerre régionale.
Line Gingras
Québec
« L'Iran pluraliste » : http://www.ledevoir.com/2007/01/22/128231.html
04:20 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, orthographe, journalisme
22 janvier 2007
Le refus de ne pas signer
« Les facteurs évoqués pour expliquer cette première chinoise sont au nombre de deux. Un, tout le monde s'accorde sur le fait que le refus répété de l'administration Bush de ne pas signer un traité interdisant ce type d'opérations, combiné à son ambition plus ample ou ferme à cet égard que celle de Clinton, a convaincu Pékin de se lancer dans la partie. Deux... » (Serge Truffaut.)
Refuser de ne pas signer, c'est tenir à signer... Je crois qu'on a voulu dire, plutôt :
... le refus répété de l'administration Bush de signer un traité interdisant ce type d'opérations...
Line Gingras
Québec
« La réduction chinoise » : http://www.ledevoir.com/2007/01/22/128208.html
02:50 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : langue française, syntaxe, journalisme, presse
21 janvier 2007
Anticipation du complément d'objet direct
« Avec ces quelques mots, les journaux Sun l'ont fait_, la nuance, dès le départ. » (Manon Cornellier.)
Afin de souligner une opposition entre les journaux Sun et le Journal de Montréal, on s'est servi du pronom l' pour anticiper le complément d'objet direct, nuance, de manière à le mettre en relief. Le participe passé aurait dû s'accorder avec ce pronom, qui précède le verbe :
... les journaux Sun l'ont faite, la nuance...
Line Gingras
Québec
« Le racisme en spectacle » : http://www.ledevoir.com/2007/01/20/128044.html
10:00 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, syntaxe, grammaire, orthographe, journalisme
18 janvier 2007
Les revenus ou les ressources?
« Le Québec a des alliés. Comme lui, le Manitoba, le Nouveau-Brunswick et l'Île-du Prince-Édouard veulent voir les revenus des ressources naturelles non renouvelables prises en considération dans le calcul des paiements de péréquation. » (Manon Cornellier.)
Qu'est-ce qui sera pris en considération, si le Québec et ses alliés ont gain de cause? les revenus des ressources naturelles non renouvelables. Le noyau de ce groupe, complément d'objet direct du verbe voir, c'est revenus; à cet élément principal se rattache le complément déterminatif ressources naturelles non renouvelables. Il fallait donc mettre le participe passé, qui s'accorde avec les revenus à titre d'attribut du complément d'objet direct, au masculin pluriel : pris en considération.
Line Gingras
Québec
« Le cube Rubik de la péréquation » : http://www.ledevoir.com/2007/01/17/127670.html
01:21 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, orthographe, journalisme
15 janvier 2007
Rendre public
« Mardi, M. O'Connor a rendu public la deuxième portion de son rapport, dans lequel il recommande une surveillance accrue de la GRC. » (Hugo de Grandpré.)
Rendre public ne forme pas une expression invariable; ainsi, le deuxième élément est un adjectif attribut, qui s'accorde en genre et en nombre avec le sujet ou avec le complément d'objet direct, selon le cas :
Ses erreurs de jeunesse ont été rendues publiques.
L'adjectif s'accorde avec le sujet du verbe, tout comme le participe passé rendues, employé avec l'auxiliaire être.
Un politicien doit-il s'attendre à ce que soient rendues publiques ses erreurs de jeunesse?
Le sujet du verbe est inversé, ce qui ne change rien au fait qu'il commande l'accord de l'adjectif attribut, tout comme celui du participe passé employé avec l'auxiliaire être.
Les adversaires de ce politicien ont rendu publiques ses erreurs de jeunesse.
Le participe passé, employé avec l'auxiliaire avoir, reste invariable parce que le complément d'objet direct, ses erreurs de jeunesse, est placé après le verbe. L'adjectif publiques s'accorde cependant, parce qu'il est attribut du complément d'objet direct.
Quelle influence auront sur les électeurs les erreurs de jeunesse de ce politicien, que ses adversaires ont rendues publiques?
Le participe passé rendues, employé avec l'auxiliaire avoir, s'accorde cette fois avec le complément d'objet direct (le pronom relatif que, remplaçant les erreurs de jeunesse de ce politicien), parce que ce complément est placé devant le verbe. L'adjectif publiques, attribut du complément d'objet direct, s'accorde également avec celui-ci, bien entendu.
Dans la phrase à l'étude, il fallait faire accorder l'adjectif :
Mardi, M. O'Connor a rendu publique la deuxième portion de son rapport...
Line Gingras
Québec
« Maher Arar "toujours dangereux" » : http://www.cyberpresse.ca/article/20061216/CPACTUALITES/6...
08:19 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, orthographe, journalisme
12 janvier 2007
Discordance pronominale
« Les spécialistes se sont cependant engagés hier à ne pas mettre en péril "la diplomation" des étudiants en médecine, comme le lui a ordonné vendredi le CSE [Conseil des services essentiels], mais sans préciser quand reprendront les stages cliniques présentement suspendus. » (Alexandre Shields.)
... comme le leur a ordonné...
Line Gingras
Québec
« Les médecins spécialistes ripostent » : http://www.ledevoir.com/2006/12/11/124607.html
05:10 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
10 janvier 2007
L'irritation est dû...
« L'irritation devant "l'accommodement raisonnable" et ses dérivés est dû_ en effet autant aux demandes qui sont faites à différentes institutions qu'aux réponses... » (Josée Boileau.)
Ainsi que nous l'avons vu hier, le participe passé du verbe devoir s'écrit dû au masculin singulier; la même règle s'applique à l'adjectif. Dû s'accorde cependant en genre et en nombre avec le nom ou le pronom auquel il se rapporte; en outre, au pluriel comme au féminin, il perd l'accent circonflexe :
N'oubliez pas les égards qui lui sont dus.
Ces hausses de température sont-elles dues au réchauffement de la planète?
Dans la phrase à l'étude, ce n'est pas « l'accommodement raisonnable » qui est dû aux demandes faites aux institutions, mais l'irritation que l'on éprouve :
L'irritation [...] est due en effet...
Line Gingras
Québec
« S'accommoder » : http://www.ledevoir.com/2007/01/03/126233.html
02:31 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, orthographe, journalisme
07 janvier 2007
L'esprit ou l'initiative?
« À la vitesse à laquelle évoluent les mœurs et les nouvelles techniques de reproduction, l'esprit d'initiative des cours peut devenir préoccupante... » (Manon Cornellier.)
Bien entendu, il peut arriver qu'une initiative soit préoccupante. Cependant, il est question dans cette phrase non pas d'une initiative en particulier, mais de l'esprit d'initiative. Le noyau de cette expression, c'est esprit; le complément initiative, non actualisé parce que non précédé d'un article ou d'un autre déterminant, joue un peu le rôle d'un adjectif qualificatif. C'est donc avec esprit que doit s'accorder l'attribut, préoccupant.
Line Gingras
Québec
« Mamma mia! » : http://www.ledevoir.com/2007/01/06/126607.html
01:05 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, orthographe, journalisme