05 mars 2007
Bijoux, cailloux, choux...
« Un petit bijoux de méchanceté politique signé par le grand et regretté Philippe Muray. » (Antoine Robitaille.)
Bijoux, cailloux, choux..., au singulier, font bijou, caillou, chou...
Line Gingras
Québec
« Un texte politique vraiment méchant » : http://www.ledevoir.com/politique/blogues/elections2007/2...
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04 mars 2007
Listes d'attentes élevées
« ... les listes d’attentes pour des chirurgies hors-délai médicalement acceptables restent élevées. » (Michel C. Auger, dans Le Soleil.)
Liste d'attente ou liste d'attentes?
Il y a liste d'attente et liste d'attentes : une liste d'attentes énumère les choses que l'on désire; une liste d'attente contient les noms de personnes qui attendent.
Chirurgie
Ainsi que nous l'avons vu il y a quelques jours, l'emploi de chirurgie au sens d'intervention, d'opération chirurgicale est attribuable à l'influence de l'anglais.
Des chirurgies hors-délai médicalement acceptables
Comme on a mis l'adjectif acceptables au pluriel, et hors-délai au singulier, on laisse entendre que les « chirurgies » sont acceptables, même lorsque le délai est dépassé, alors qu'on veut parler plutôt, me semble-t-il, d'opérations qui n'ont pas lieu dans des délais acceptables; il faut donc soit mettre hors-délais au pluriel, soit faire accorder l'adjectif au singulier.
Les listes d'attentes restent élevées
On peut avoir des attentes élevées; mais les listes d'attente, elles, sont longues.
Line Gingras
Québec
« La "première priorité absolue" » : http://blogues.cyberpresse.ca/mcauger/?p=606140831#more-6...
04:15 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, anglicisme, journalisme
03 mars 2007
À l'effet que
« Irrité par les commentaires de l'animateur de radio de Saguenay, Louis Champagne, à l'effet que le Parti québécois pourrait être considéré par certains électeurs comme un "parti de tapettes"... » (Fabien Deglise.)
D'après le Multidictionnaire, le Chouinard, le Colpron et le Dagenais, l'expression à l'effet que est un calque de l'anglais to the effect that. On peut la remplacer par diverses tournures, selon le contexte - notamment selon lequel, voulant que, laissant entendre que.
* * * * *
« Selon lui, l'épithète "rarement utilisé au Québec prête à confusion..." »
Épithète, m'apprend le Petit Robert, a été un nom masculin jusqu'au dix-septième siècle; mais c'est aujourd'hui un nom féminin : utilisée.
* * * * *
« ... McKay a tenu à rappeler hier que les "préjugés haineux et l'ignorance" n'avait pas leur place dans une campagne électorale. »
« Le choix de l'adjectif dénote aussi une certaines hypocrisie... »
Les citations qui précèdent sont tirées d'un billet d'environ deux cents mots.
Line Gingras
Québec
« Les Verts deviennent rouges devant les attaques homophobes » : http://www.ledevoir.com/politique/blogues/elections2007/2...
03:25 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, anglicisme, journalisme
02 mars 2007
Programme de soutient
« Le programme de soutient aux enfants mis en place en janvier 2005 par le gouvernement Charest coûte 2 milliards et profite à 856 000 familles. » (Antoine Robitaille.)
Le gouvernement soutient les enfants par son programme de soutien.
Line Gingras
Québec
« Charest oublie Boisclair sur la Grande Allée » : http://www.ledevoir.com/2007/03/01/133013.html?fe=397&...
08:35 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
01 mars 2007
Subir une chirurgie
À la suite de mon billet d'hier, Dominique a demandé si l'emploi de chirurgie, au sens d'opération chirurgicale, ne devrait pas choquer.
Marie-Éva de Villers signale en effet que le terme chirurgie désigne une spécialité médicale, et non pas l'un ou l'autre des « actes pratiqués dans les différentes disciplines chirurgicales ». Selon Camil Chouinard, l'emploi de chirurgie au sens d'intervention, d'opération chirurgicale est attribuable à l'influence de l'anglais. Il est absent, d'ailleurs, des dictionnaires généraux que j'ai consultés, soit le Petit Robert, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé.
On subit une intervention, une opération (chirurgicale).
Line Gingras
Québec
06:15 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : langue française, anglicisme, journalisme, presse
28 février 2007
Attendre pour une chirurgie
« Les 4671 enfants qui, hier à Montréal, attendaient pour une chirurgie*... » (Robert Dutrisac et Kathleen Lévesque.)
Aucun des ouvrages que j'ai consultés n'admet attendre pour suivi d'un nom (ou d'un pronom) désignant la chose ou la personne que l'on attend. Dans la langue courante, on attend quelqu'un, quelque chose :
Attendre sous un abri la fin de l'orage. (Petit Robert.)
Attendre une lettre, un coup de fil. (Petit Robert.)
Elle attend l'autobus. (Multidictionnaire.)
Attendre un bébé, attendre un heureux événement. (Hanse-Blampain.)
Alix et Isis attendaient avec lui l'arrivée du conférencier. (Vian, dans le Lexis.)
Attendre la rentrée des classes. (Trésor de la langue française informatisé.)
Attendre un miracle. (Trésor.)
Va... moi aussi j'ai cru qu'il fallait passer des nuits blanches à attendre l'inspiration. (Martin du Gard, dans le Trésor.)
La construction à l'étude me semble calquée sur l'anglais to wait for somebody, something.
Line Gingras
Québec
* Dominique demande, dans un commentaire, si l'emploi de « chirurgie », au sens d'« opération chirurgicale », ne devrait pas choquer. J'ai bien peur que oui...; mais nous verrons cela demain.
« Couillard accusé de négligence » : http://www.ledevoir.com/2007/02/23/132222.html
03:25 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, anglicisme, journalisme
27 février 2007
Pas une cenne
« Le jour où un premier ministre fédéral donnerait ordre à ses fonctionnaires de couper les vivres au Québec et à ses citoyens, la repartie viendrait aussitôt : pas un cent de la TPS fédérale perçue par Québec ne serait remise à Ottawa... » (Jean-Robert Sansfaçon.)
Le verbe remettre a pour sujet pas un cent de la TPS fédérale perçue par Québec, dont pas un cent est le noyau; le participe passé doit donc s'accorder au masculin singulier : ne serait remis.
Dans la langue familière, au Québec et ailleurs au Canada, nous disons très souvent une cenne plutôt que un cent.
Line Gingras
Québec
« Beuuuh! » : http://www.ledevoir.com/2007/02/27/132645.html?fe=381&...
06:30 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, orthographe
Décourager quelqu'un à faire quelque chose
« ... la joueuse en cause a cependant interprété l'interdiction du voile comme une façon de décourager les musulmanes à jouer au soccer. » (Antoine Robitaille, avec Kathleen Lévesque et PC.) [Noter que la joueuse a 11 ans seulement.]
On encourage quelqu'un à faire quelque chose :
Nous l'avons encouragé à continuer. (Lexis.)
J'encourage Iehl à écrire l'histoire de la formation du Jabiru. (Gide, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Décourager, cependant, se construit avec de :
Vous m'avez découragé de travailler. (Petit Robert.)
Pierre nous a découragés d'aller visiter cette exposition. (Multidictionnaire.)
* * * * *
Mon billet publié, je me rends compte que j'ai abordé la question il y a un peu plus de trois semaines. Tant pis, je vous trouve autre chose...
Line Gingras
Québec
« Charest soutient l'interdiction du voile au soccer » : http://www.ledevoir.com/2007/02/27/132708.html?fe=382&...
05:45 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
26 février 2007
Pas personne
« Depuis qu'il a posé sa candidature à la direction du Parti québécois, André Boisclair a entretenu ce flou pour ne pas heurter personne. » (Bernard Descôteaux.)
D'après ce que je vois dans le Multidictionnaire, le Hanse-Blampain, le Colin et le Bon usage, il est tenu pour incorrect, dans la langue moderne, d'utiliser le pronom indéfini personne avec pas, à l'intérieur d'une même proposition; on aurait pu écrire :
... André Boisclair a entretenu ce flou pour ne heurter personne.
... André Boisclair a entretenu ce flou pour ne pas heurter qui que ce soit.
« C'est à ceux-là que s'adressait jeudi soir l'ancien chef Jacques Parizeau en invitant tous les souverainistes qui ont pu être déçus à un moment ou l'autre de ne pas abandonner leur parti. »
Les souverainistes n'ont pas été déçus de ne pas abandonner; on les invite, même s'ils ont été déçus, à ne pas abandonner.
« ... sa tentative des derniers jours de parler de consultation populaire plutôt que de référendum n'a fait qu'ajouter au flou et suscité des interrogations inutiles. »
... n'a fait qu'ajouter au flou et susciter des interrogations inutiles.
« L'adoption de la plateforme électorale péquiste aujourd'hui serait le bon moment pour adopter une position claire. »
... pour se donner une position claire.
Line Gingras
Québec
« Parler clairement » : http://www.ledevoir.com/2007/02/24/132354.html
08:25 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
25 février 2007
La sienne...
« Même si le jeune adversaire de M. Joli-Cœur, Pascal-Pierre Paillé, 28 ans, ne faisait manifestement pas le poids, l'assemblée de jeudi soir illustrait très bien ce qui sépare le "nouveau PQ" du PQ classique.
Quand il a expliqué aux militants pourquoi il sollicitait leur confiance, M. Joli-Cœur a parlé intensément et exclusivement d'indépendance. Après avoir fait état de ses préoccupations sociales, M. Paillé a conclu la sienne de la façon suivante : "Pour terminer, un petit mot sur la souveraineté." » (Michel David.)
À quoi peut bien renvoyer le pronom la sienne?
Vous n'avez pas trouvé dans ce qui précède? moi non plus. Mais on croyait avoir écrit, j'imagine, son allocution.
Line Gingras
Québec
« Le rebelle » : http://www.ledevoir.com/2007/02/24/132353.html
00:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : langue française, syntaxe, journalisme, presse
24 février 2007
Devoir + participe ou infinitif?
« ... des esprits confus, fêlés serait le terme plus exact, pour lesquels rien de ce qui est du ressort de l'être humain ne doit nécessairement demeuré caché... » (Denise Bombardier.)
Lorsque devoir est suivi d'un autre verbe, celui-ci doit se mettre à l'infinitif (vous voyez bien) :
... rien de ce qui est du ressort de l'être humain ne doit nécessairement demeurer caché...
Line Gingras
Québec
« La fin des tabous? » : http://www.ledevoir.com/2007/02/24/132343.html
19:20 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, orthographe, journalisme
23 février 2007
Négligeant ou négligent?
« La plupart du temps, le régisseur tranche... en exhortant le locataire négligeant à payer son loyer au début du mois. » (Katia Gagnon et Hugo Meunier.)
La graphie négligeant correspond au participe présent du verbe négliger :
Les jeunes femmes sont parties en voyage pour trois mois, négligeant de payer leur loyer.
L'adjectif s'écrit plutôt négligent; comment savoir si c'est à lui qu'on a affaire? De la même manière que dans l'exemple qui précède, il suffit de mettre au féminin le nom auquel négligent ou négligeant s'applique :
... en exhortant la locataire négligente à payer son loyer au début du mois.
L'adjectif négligent s'accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte; le participe présent négligeant, lui, reste invariable.
Et puisqu'il est question de négligence :
« Pendant cinq ans, Micheline di Pietro a tenté de se débarasser d'une locataire qui transformait sa maison en taudis. Ce sont finalement ses contants retards de paiement qui lui ont permis de l'évincer. » [Légende de la photo accompagnant l'article.]
Line Gingras
Québec
« Comment les Bougon manipulent la Régie » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070220/CPACTUALITES/7...
16:10 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, coquilles, journalisme
22 février 2007
Au deux tiers
« Dans une salle au_ deux tiers vide, Jean Charest a lancé sa campagne électorale mercredi soir dans sa circonscription de Sherbrooke. » (Martin Ouellet.)
D'après les exemples que j'ai relevés dans le Petit Robert, le Multidictionnaire, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, l'article précédant l'expression deux tiers se met au pluriel :
Les deux premiers tiers du XIVe siècle. (Petit Robert.) [Il est vrai qu'on ne songerait pas ici à mettre l'article au singulier, à cause de l'adjectif premiers.]
Les deux tiers des participants ont voté pour cette candidate. (Multidictionnaire.)
Il a fait les deux tiers du travail. (Lexis.)
Aux deux tiers. Majorité des deux tiers. (Trésor.)
Line Gingras
Québec
« Charest lance sa campagne devant une foule éparse » : http://www.cyberpresse.ca/article/20070221/CPACTUALITES02...
04:35 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
21 février 2007
Songer + infinitif
« En effet, voilà que cet homme de plus de 80 ans, songeant prolonger dans le temps ses basses œuvres... » (Serge Truffaut.)
D'après le Lexis, l'infinitif complément du verbe songer, dans la langue classique, pouvait être introduit par de :
Avant qu'il eût songé de poursuivre Isabelle... (Molière.)
Dans la langue moderne, suivant les résultats de mes recherches, il n'est jamais introduit par de ni construit directement, mais toujours précédé de la préposition à :
Il faut songer à partir. (Petit Robert.)
Les élèves songent à acheter un hamster pour la classe. (Multidictionnaire.)
Songez à dire cela. (Hanse-Blampain.)
Pas une seconde, je n'ai songé à vous retirer mon estime. (Troyat, dans le Lexis.)
J'ai songé à consacrer cette fortune à poursuivre l'assèchement des marécages. (Audiberti, dans le Lexis.)
Nul ne songe plus aujourd'hui à reprocher à Manet d'avoir peint des Manet. (Mauriac, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Il fallait donc écrire :
... cet homme de plus de 80 ans, songeant à prolonger...
Line Gingras
Québec
« Pays à la dérive » : http://www.ledevoir.com/2007/02/21/131926.html?fe=331&...
06:00 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme
20 février 2007
Infimes infirmités?
« ... et par une attention particulière accordée aux régions, contexte électorale oblige. » (Robert Dutrisac.)
« À cet égard, Michel Audet jouit d'une marge de manœuvre inespéré_... » (R.D.)
« Une étude publiée ce mois-ci par Statistique Canada souligne que les contraintes financières sont pour une infirme partie (12 %) à l'origine de l'écart dans la fréquentation de l'université entre jeunes issus de familles à bas ou moyens revenus et familles à hauts revenus. » (Bernard Descôteaux.)
Il n'est pas question d'un écart entre jeunes et familles, comme l'absence de préposition dans et familles le laisse entendre, mais entre jeunes issus de familles à revenus faibles ou moyens et ceux qui viennent de familles à revenus élevés.
« ... cette question ne pouvait se réduire à cette seule dimension d'une contribution financière exigée aux étudiants. » (B.D.)
D'après le Petit Robert et le Hanse-Blampain, on exige quelque chose de quelqu'un.
Line Gingras
Québec
« Un budget comme coup d'envoi des élections » : http://www.ledevoir.com/2007/02/20/131801.html?fe=321&...
« Des hausses justes » : http://www.ledevoir.com/2007/02/20/131818.html?fe=321&...
04:15 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, syntaxe, journalisme
19 février 2007
Ils se sont rappelés que...
« Des Libanais qui n'avaient pas mis le pied ici depuis des années [...] se sont soudainement rappelés qu'ils étaient citoyens canadiens! » (Richard Martineau.)
Se rappeler est un verbe accidentellement pronominal, c'est-à-dire qui ne s'emploie pas toujours à la forme pronominale. Le pronom réfléchi, se, n'est pas simplement agglutiné au verbe, mais joue le rôle de complément d'objet indirect : ils ont rappelé à qui? à eux-mêmes. En pareil cas, le participe passé s'accorde avec le complément d'objet direct, si celui-ci est placé devant le verbe :
Les anecdotes qu'ils se sont rappelées étaient inconnues de nous tous.
Dans la phrase qui nous occupe, à la question ils ont rappelé quoi? on répond qu'ils étaient citoyens canadiens. L'objet direct étant placé après le verbe, le participe passé doit rester invariable : ... se sont soudainement rappelé qu'ils étaient...
* * * * *
« ... un conflit commercial entre les deux pays (comme le conflit du bois d'œuvre qui nous a opposé_ aux Américains). »
Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct, si celui-ci précède le verbe. Le conflit a opposé qui? nous : ... le conflit du bois d'œuvre qui nous a opposés aux Américains.
Line Gingras
Québec
« J'ai deux amours, mon pays et Paris » : http://martineau.blogue.canoe.ca/2006/12/08/
06:00 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, blog de journaliste
18 février 2007
Dissous ou dissout?
« Professeur aux HEC et essayiste de gauche bien connu, il avait pourtant brigué les suffrages à deux reprises pour l'Union des forces progressistes (UFP), parti qui s'est dissout dans Québec solidaire il y a un an. » (Antoine Robitaille.)
Quel est le participe passé du verbe dissoudre? Est-ce dissout ou dissous?
D'après Marie-Éva de Villers (2003), on écrit dissous au masculin, dissoute au féminin :
Le sucre s'est dissous dans l'eau.
La poudre s'est dissoute dans le lait.
Le Petit Robert (2007), à l'article « dissoudre », donne le même avis; cependant, si on consulte le tableau de conjugaison numéro 51, à la fin de l'ouvrage (dissoudre se conjugue comme absoudre), on lit ce qui suit : « Au participe passé, on écrirait mieux absout, dissout avec un t final, sur le modèle des féminins absoute, dissoute. »
Le Hanse-Blampain (1994 et 2000), à l'article « dissoudre », admet à la fois dissous, dissoute et dissout, dissoute. Les auteurs renvoient aux rectifications de l'orthographe proposées par le Conseil supérieur de la langue française.
Je crois donc que l'on peut écrire ou bien parti qui s'est dissous, suivant l'orthographe traditionnelle, ou bien parti qui s'est dissout, suivant la nouvelle graphie proposée - étant donné que celle-ci est consignée par Hanse et Blampain dans le corps de leur ouvrage. On peut s'attendre à ce que l'équipe du Petit Robert, dont la réflexion va dans le sens de la rectification proposée, reçoive la nouvelle graphie, à l'article « dissoudre », dans une prochaine édition.
Line Gingras
Québec
« Omar Aktouf ne sera candidat ni du PQ ni de Québec solidaire » : http://www.ledevoir.com/2007/02/16/131359.html?fe=292&...
23:55 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, grammaire, orthographe, journalisme
17 février 2007
Concluons
« Pourtant, tout porte aujourd'hui à croire qu'ils ont laissé les jeunes courir à la mort sans réagir. Si telle devait être la conclusion de l'enquête, on pourrait en conclure que la colère des jeunes de Clichy-sous-Bois était finalement justifiée. » (Christian Rioux.)
... on pourrait penser...
... on pourrait estimer...
Line Gingras
Québec
« Le loup et l'agneau » : http://www.ledevoir.com/2007/02/16/131351.html
00:00 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
16 février 2007
Malgré que
Vous vous interrogez sur l'emploi de malgré que? Vous ne vous interrogez pas sur l'emploi de malgré que? Le sujet vous paraît plutôt anodin?
Peu importe, je vous propose une lecture qui... enfin, vous verrez bien : http://chouxdesiam.canalblog.com/archives/2006/01/04/1184460.htmlQui peut parler de français aux Français? Ne vous chamaillez pas trop, faudrait pas briser votre linge.
Line Gingras
Québec
17:30 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe
Précédent ou précédant?
« Le gouvernement Charest s'est lancé le défi de déposer mardi, le jour précédent le déclenchement des élections, un budget qui n'aura pas l'air trop "électoraliste" mais qui comprendra notamment... » (Antoine Robitaille.)
On écrit précédent ou précédant, selon que le mot est adjectif ou participe présent. Comment faire la distinction?
Le participe présent est un verbe; c'est dire qu'il peut s'employer avec un complément, comme on l'observe dans la phrase à l'étude : le jour qui précède quoi? le déclenchement des élections, complément d'objet direct. L'adjectif, lui, s'accorde avec le nom auquel il se rapporte; on se rend compte, si l'on remplace le jour par la journée ou la semaine, que l'on écrirait bien la semaine précédente, sans complément (on aurait affaire à l'adjectif), mais jamais la journée précédente le déclenchement des élections. Dans ce dernier cas, il faut le participe présent :
Le gouvernement Charest s'est lancé le défi de déposer mardi, le jour précédant le déclenchement des élections...
Line Gingras
Québec
« 1,3 milliard de plus pour la santé » : http://www.ledevoir.com/2007/02/15/131229.html
00:00 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, orthographe, journalisme
15 février 2007
Qui ça, « ils »?
« Pour le chef de l'Action démocratique du Québec, Mario Dumont, le choix de Bernard Drainville soulève des questions d'éthique. Ils soutiennent que M. Drainville pouvait avoir accès à de l'information privilégiée dont le Parti québécois pourrait maintenant bénéficier. » (Radio-Canada.)
Mario Dumont et le chef de l'Action démocratique du Québec, c'est une seule et même personne : Il soutient...
Line Gingras
Québec
« Bernard Drainville fait le saut en politique » : http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2007/02/07...
08:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, grammaire, syntaxe, journalisme