30 janvier 2007
Déboulonner un piédestal
« À compter d'aujourd'hui, John Baird - un ancien membre des gouvernements de Mike Harris - est en mission commandée pour déboulonner le piédestal vert du chef libéral. » (Chantal Hébert.)
D'après ce que je lis dans le Petit Robert, le Lexis, le Multidictionnaire et le Trésor de la langue française informatisé, on déboulonne une statue ou, au sens figuré, une personne dont on détruit le prestige ou à qui l'on fait perdre sa situation, sa position :
Déboulonner un dictateur. (Multidictionnaire.)
Il s'est fait déboulonner de son poste de ministre. (Lexis.)
[Un] journal humoristique ultra, créé pour déboulonner Jules Ferry. (Gide, dans le Petit Robert.)
Je n'ai pas trouvé déboulonner un piédestal; par contre, on peut tomber, descendre, dégringoler de son piédestal (Petit Robert), entre autres :
Je ne crois pas qu'un poète ait jamais été précipité plus brutalement de son piédestal que le fut Anna de Noailles. (Mauriac, dans le Lexis.)
Il fit le tour de la maison pour [...] montrer [...] aux domestiques [...] comme Henriette était renversée de son piédestal. (Duranty, dans le Trésor.)
Il m'arrivait [...] de faire trébucher de son piédestal, d'un trait méchant, quelqu'une de ses idoles aristocratiques. (Gracq, dans le Trésor.)
Dans la phrase qui nous occupe, on aurait pu écrire, à mon avis :
... est en mission commandée pour faire tomber [ou pour faire dégringoler] de son piédestal vert le chef libéral.
Line Gingras
Québec
« L'anglais de Dion, le français de Baird » : http://www.ledevoir.com/2007/01/29/129054.html
05:28 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
23 janvier 2007
En quittant l'abbé Pierre
« Là-dessus, le vieil homme avait demandé à se reposer. Nous avions fermé lumière et rideau en partant. » (Guillaume Bourgault-Côté.)
Beau récit d'une rencontre avec l'abbé Pierre :
« L'homme qui attendait la mort en souriant » : http://www.ledevoir.com/2007/01/23/128346.html
13:54 Publié dans Bien dit | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Écriture, journalisme, presse, médias
22 janvier 2007
Le refus de ne pas signer
« Les facteurs évoqués pour expliquer cette première chinoise sont au nombre de deux. Un, tout le monde s'accorde sur le fait que le refus répété de l'administration Bush de ne pas signer un traité interdisant ce type d'opérations, combiné à son ambition plus ample ou ferme à cet égard que celle de Clinton, a convaincu Pékin de se lancer dans la partie. Deux... » (Serge Truffaut.)
Refuser de ne pas signer, c'est tenir à signer... Je crois qu'on a voulu dire, plutôt :
... le refus répété de l'administration Bush de signer un traité interdisant ce type d'opérations...
Line Gingras
Québec
« La réduction chinoise » : http://www.ledevoir.com/2007/01/22/128208.html
02:50 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : langue française, syntaxe, journalisme, presse
17 janvier 2007
Et le catholicisme?
« Si l'héritage québécois - le christianisme, le protestantisme, le judaïsme et les sp_ritualités amérindiennes - occupera une large part du programme, l'ouverture à la diversité religieuse sera aussi au menu. » (Marie-Andrée Chouinard.)
On s'étonne d'abord, si on est mal réveillé : comment le catholicisme peut-il être exclu de l'héritage religieux des Québécois? Mais on se rend bien compte, l'instant d'après, qu'il est compris dans le christianisme - comme devrait l'être le protestantisme, cela va de soi.
Line Gingras
Québec
« Culture religieuse : un grand défi attend l'école » : http://www.ledevoir.com/2007/01/16/127578.html
04:40 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, religion, journalisme, presse
05 janvier 2007
Entre la poire et le dessert
« Ne me demandez pas pourquoi, entre la poire et le dessert, j'ai évoqué Monsieur Jourdain et sa célèbre propension à faire de la prose sans le savoir. » (Christian Rioux.)
Je soupçonne qu'on a voulu employer la locution entre la poire et le fromage, qui signifie « à la fin du repas, quand les propos deviennent moins sérieux » (Petit Robert), « au dessert, quand les propos sont plus libres » (Multidictionnaire) :
L'histoire continue et dit que le maréchal Molitor (...) invita son curé à dîner, et (...) entre la poire et le fromage il lui raconta naïvement les conseils qui lui avaient été donnés. (Delécluze, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Line Gingras
Québec
« Monsieur Jourdain » : http://www.ledevoir.com/2007/01/05/126455.html
03:44 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
02 janvier 2007
Adversité
« En lui confiant le poste de chef adjoint, M. Dion prend modèle sur le comportement adopté par Jean Chrétien envers Paul Martin au lendemain du congrès qui l'avait élu chef en 1990. Néanmoins, l'adversité entre les deux hommes devait persister et même s'accentuer. » (Bernard Descôteaux.)
Adversité s'emploie dans la langue littéraire, au sens de « Sort contraire, circonstances malheureuses (deuil, revers de fortune, etc.) s'imposant comme une épreuve à subir ou à surmonter » (Trésor de la langue française informatisé) :
Il est possible d'être homme même dans l'adversité. (Sartre, dans le Petit Robert.)
J'ai su payer par des années d'adversité quelques erreurs de jeunesse. (Cendrars, dans le Lexis.)
Je suis fait ainsi : l'infortune me séduit, l'adversité m'attire. (Sandeau, dans le Trésor.)
Mais je constate [...] que dans l'adversité, ou du moins dans les grandes circonstances de la vie, chacun de nous trouve dans l'Église son plus parfait bien-être. (Barrès, dans le Trésor.)
D'après les résultats de mes recherches, ce nom, synonyme de « malheur », « malchance », « infortune », ne s'applique pas à la situation de personnes qui s'opposent comme adversaires. Dans la phrase à l'étude, on aurait pu parler de rivalité ou d'antagonisme.
Line Gingras
Québec
« Des premiers pas incertains » : http://www.ledevoir.com/2006/12/22/125660.html
04:40 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
28 décembre 2006
Où il est question du satellite Corot
« N'empêche que la France et ses partenaires sont fiers de cette belle "récupération" d'un instrument qui, au départ, avait une tout autre vocation. Ils sont d'autant plus fiers qu'ils auront été les premiers à lancer Corot, avant que les États-Uniens ne puissent lancer leur dernier-né, Kepler, dont le lancement est prévu en 2008. » (Lisa-Marie Gervais.)
La France et ses partenaires auront été les premiers à lancer Corot - faut-il comprendre qu'il y aura d'autres lancements du même satellite, effectués par d'autres pays? Je crois qu'on a voulu dire plutôt :
... Ils sont d'autant plus fiers qu'ils auront devancé les États-Unis, dont le dernier-né, Kepler, doit être lancé en 2008.
Line Gingras
Québec
« Le satellite Corot à la chasse aux exoplanètes » : http://www.ledevoir.com/2006/12/28/125989.html
03:50 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
25 décembre 2006
Prendre relâche
« Le Blise prend donc relâche jusqu'au 2 janvier, à moins que... » (Lise Ravary.)
J'ai trouvé curieux cet emploi de la locution prendre relâche, que je ne connaissais pas. Spontanément, j'aurais utilisé faire relâche :
Le théâtre fait relâche tous les lundis. (Multidictionnaire.)
Beaucoup de salles de spectacle font relâche au mois d'août. (Lexis.)
Le Multidictionnaire et le Lexis donnent cependant l'expression prendre un peu de relâche.
Enfin, le Trésor de la langue française informatisé admet la locution prendre relâche, avec à l'appui une citation d'Alain :
Je prends relâche, je repose mes yeux, je rêve à d'autres choses, je me remets à neuf.
Line Gingras
Québec
« J'ai enfin un toit pour Noël » : http://forums.chatelaine.qc.ca/advansis/?mod=for&act=...
03:05 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, journalisme, presse, blog de journaliste
22 décembre 2006
Plier bagages ou plier bagage?
« Mais voilà, si les Américains plient bagages... » (Serge Truffaut.)
Plier bagage est une locution figurée qui signifie « partir », selon le Petit Robert et le Multidictionnaire :
Les touristes plient bagage. (Petit Robert.)
D'après le Hanse-Blampain, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, il s'ajoute une idée de hâte, de fuite même. Les cinq ouvrages que j'ai consultés - à l'article « bagage » - consignent l'expression au singulier; le Trésor donne cependant, sans explications, un exemple où bagage est au pluriel :
Je prierai notre hôte de plier bagages et de déguerpir! (Bernstein.)
Ce dictionnaire signale aussi l'emploi de l'expression, dans la langue familière, au sens de « mourir » :
Je ne vais pas tarder à plier bagage. Faites-moi donc la grâce de me laisser mourir ici en paix. (Morand.)
On ne commettrait certes pas une faute grave en utilisant le pluriel. Mais je vous conseillerais quand même de suivre l'avis de Marie-Éva de Villers : « Dans cette expression, le nom s'écrit au singulier. »
Line Gingras
Québec
« La mise en garde » : http://www.ledevoir.com/2006/12/15/124961.html
04:11 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
21 décembre 2006
De bonne augure
« "... une augmentation des dépenses durant cette période est de bonne augure pour les commerçants", estime David Ades, premier vice-président de Solutions Moneris. » (PC.)
Marie-Éva de Villers attire l'attention sur le genre masculin du nom augure :
Ces résultats sont de bon augure, de mauvais augure. (Multidictionnaire.)
Un heureux augure. (Hanse et Blampain.)
Oiseau de bon, de mauvais augure. (Petit Robert.)
Le suintement rouge du ciel à l'horizon lui parut d'un si funèbre augure qu'il referma la croisée. (Barrès, dans le Petit Robert.)
Line Gingras
Québec
« En bref - Tchik-a-tchik » : http://www.ledevoir.com/2006/12/20/125452.html
00:05 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, grammaire, journalisme, presse
20 décembre 2006
Un acre ou une acre?
« Hier, le premier ministre Stephen Harper a poursuivi l'œuvre correctrice entreprise par un précédent gouvernement conservateur en rétrocédant 11 000 acres de terres expropriés en 1969 par Pierre Elliott Trudeau dans le but de construire l'aéroport de Mirabel. » (Jean-Robert Sansfaçon.)
« Pour le maire de Mirabel, M. Hubert Meilleur, qui souhaitait récupérer 2000 des 11 000 acres rétrocédés pour agrandir son parc industriel... »
« Le gouvernement de Brian Mulroney avait rétrocédé, en 1985, 80 000 des 97 000 acres expropriés lors de la construction de l'aéroport de Mirabel, en 1969. » (Alec Castonguay.)
Le Petit Robert, le Lexis, le Multidictionnaire et le Trésor de la langue française informatisé donnent tous quatre le mot acre, désignant une mesure agraire, pour un nom féminin :
Mesure de superficie. Au Pays de Caux, on distingue : la « grande acre » [...] et la « petite acre »... (Mensire, dans le Trésor.)
Le Trésor cite également, il est vrai, un exemple de Mérimée où il semble que le substantif soit considéré comme masculin :
... six mille acres avaient été enclos de palissades, selon l'usage américain...
Aucune explication n'est fournie; peut-être un sujet masculin se trouve-t-il dans le bout de phrase qui nous manque. Quoi qu'il en soit, Dagenais fait observer que l'on doit « prendre garde que le mot acre est féminin » :
Un terrain d'une acre et demie.
Line Gingras
Québec
« 37 ans plus tard » : http://www.ledevoir.com/2006/12/19/125325.html
« Mirabel : Harper rétrocède 11 000 acres de terre » : http://www.ledevoir.com/2006/12/19/125377.html
04:34 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, grammaire, journalisme, presse
19 décembre 2006
Imposer son veto
« En imposant son veto à une résolution libano-égyptienne... » (Christian Rioux.)
Quelques paragraphes plus bas :
« Selon Stephen Harper, si le Canada a opposé son veto... »
Je lis dans le Dictionnaire historique de la langue française que veto est un mot latin introduit en français en 1718. Selon le Multidictionnaire, il signifie « je m'oppose ». On le trouve dans l'expression mettre son veto à quelque chose (souvent une loi, une décision) :
Habitué à ce que mon père ne mît son veto à aucun de mes actes. (Radiguet, dans le Colin.)
On le rencontre aussi, mais cela semble beaucoup plus rare, dans mettre son veto sur, frapper de son veto :
Enjolras, malgré les murmures, mit son veto sur les quinze bouteilles, et afin que personne n'y touchât et qu'elles fussent comme sacrées, il les fit placer sous la table où gisait le père Mabeuf. (Hugo, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Vous pouvez donc l'inviter, j'autorise, mais je frappe de mon veto tous les autres noms que vous me proposez. (Proust, dans le Trésor.)
Le tour opposer son veto a déjà été condamné parce que pléonastique. Il est cependant devenu très courant; le Petit Robert, le Lexis et le Trésor l'admettent, au moins dans la langue familière. Même Colin et Girodet le tiennent pour correct :
Afin de donner sans retard aux peuples menacés un moyen d'opposer leur veto radical à la politique périlleuse des gouvernements. (Martin du Gard, dans le Lexis.)
Aux États-Unis [...] le Président peut opposer son veto à une loi adoptée par le Congrès... (Avril-Gicquel, dans le Trésor.)
Aucun des onze ouvrages consultés - à l'article « veto » - ne reçoit imposer son veto.
Line Gingras
Québec
« Sommet de la Francophonie - Harper provoque un coup de théâtre » : http://www.ledevoir.com/2006/09/30/119492.html
06:00 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
15 décembre 2006
De toute pièce ou de toutes pièces?
« J'ai lu ce rapport McEwen. Il était accablant pour la GRC, notamment accusée d'avoir monté une opération inutile et d'avoir fabriqué un crime de toute_ pièce_. » (Pierre Foglia.)
Sept des neuf ouvrages de difficultés auxquels je me suis référée se prononcent : la locution adverbiale de toutes pièces, employée au sens de « sans que rien soit emprunté à la réalité » (Girodet), « à partir de rien » (Colin), s'écrit toujours au pluriel :
Cette accusation ne repose sur rien, elle a été forgée de toutes pièces. (Girodet.)
Il s'était donc créé de toutes pièces une vie de complications et de drames. (Camus, dans le Colin.)
Le Petit Robert, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé relèvent uniquement cette graphie :
Des souvenirs forgés de toutes pièces ou fantastiquement dénaturés ou embellis. (Arnoux, dans le Trésor.)
Line Gingras
Québec
« L'esprit de corps » : http://www.cyberpresse.ca/article/20061214/CPOPINIONS/612...
04:00 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
12 décembre 2006
Maladie extrêmeme
« Jusqu'au début de la présente année, le très-extrêmemement-malade Pinochet s'est employé à frauder. » (Serge Truffaut.)
Dommage : l'ironie serait plus efficace, en ce qui me concerne, s'il n'y avait pas une syllabe de trop.
Line Gingras
Québec
« Sans peine » : http://www.ledevoir.com/2006/12/12/124635.html
02:22 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : coquilles, journalisme, presse, médias
08 décembre 2006
Entente commune et prémisse de départ
« L'union civile et le mariage se ressemblent à plusieurs égards, sauf que l'union civile requiert l'âge minimal de 18 ans et que, pour la dissoudre dans le cas où il n'y a pas d'enfant, une entente commune devant notaire suffit. » (Lisa-Marie Gervais.)
Je vois mal comment une entente pourrait être conclue par une seule personne.
* * * * *
« Cette prémisse de départ l'a menée à étudier les déplacements à travers le Québec... »
Une prémisse, d'après le Petit Robert et le Multidictionnaire, c'est le début d'un exposé, une « affirmation dont on tire une conclusion »; la locution de départ semble donc superflue.
Line Gingras
Québec
« Courtepointe multiculturelle » : http://www.ledevoir.com/2006/12/08/124404.html
01:15 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
07 décembre 2006
À l'arrachée
« La loi sur la clarté n'empêcherait aucunement les Québécois de se séparer du Canada, si telle était vraiment leur intention. La clarté du processus assurerait même le succès de l'accession à la souveraineté. Imagine-t-on le chaos qui suivrait une petite victoire à l'arrachée sur une question ambiguë? » (Lysiane Gagnon.)
D'après ce que je vois dans le Petit Robert, le Lexis et le Hanse-Blampain, la locution à l'arraché s'écrit sans e muet :
Obtenir quelque chose, gagner à l'arraché. (Petit Robert.)
Vol à l'arraché. (Petit Robert.)
Le concurrent a remporté la victoire à l'arraché. (Lexis.)
Le Trésor de la langue française informatisé consigne deux exemples du même type :
... j'ai battu Jacques d'une longueur, à l'arraché. (Gracq.)
C'était un rude travail et accompli à l'arraché... (Vialar.)
Il admet cependant la graphie à l'arrachée, avec à l'appui, lit-on dans une remarque, la première attestation du mot sous la forme féminine, dans Gentis, La Pédale, 14 septembre 1927; le problème, c'est que la « forme féminine », telle qu'elle est citée, ressemble étrangement à un masculin :
... sans relever la tête, à l'arraché, il revint sur les leaders qui s'enfuyaient à toute allure...
Cela ne fait pas très sérieux. Dans les circonstances, je suivrais l'avis de Marie-Éva de Villers, de Jean-Paul Colin et de Jean Girodet, qui donnent pour incorrecte la graphie à l'arrachée.
Line Gingras
Québec
« Impopulaire, la loi sur la clarté? » : http://www.cyberpresse.ca/article/20061205/CPOPINIONS/612...
03:02 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
05 décembre 2006
À toute hâte
« Des conférences de presse ont finalement été organisées, à toute hâte, en fin de journée. » (Hélène Buzzetti, avec la collaboration de Robert Dutrisac.)
D'après le Hanse-Blampain, on peut agir en hâte, en toute hâte, à la hâte; c'est ce que confirment les autres ouvrages consultés :
À la hâte
Ce travail a été fait à la hâte. (Multidictionnaire.)
Tout le monde signe [...] à la hâte, la plupart sans lire. (Michelet, dans le Petit Robert.)
Ne croyez pas que le portefeuille de la guerre puisse être donné à la hâte, sans réflexion. (France, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
En hâte, en toute hâte
Les artistes venaient boire en hâte une limonade. (Troyat, dans le Lexis.)
Le médecin, mandé en hâte de Corbigny, venait de sortir. (Bazin, dans le Trésor.)
Venez en toute hâte! (Petit Robert.)
Je n'ai vu nulle part l'expression à toute hâte, qui me paraît incorrecte.
Line Gingras
Québec
« Une "nation" de pure laine? » : http://www.ledevoir.com/2006/11/28/123745.html
04:10 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
03 décembre 2006
En arme et sur la bonne voix
« C'est dans un climat d'apaisement que Benoît XVI a atterri hier à Ankara, malgré les 14 000 hommes en arme_ postés tout au long de son parcours. » (Christian Rioux.)
D'après ce que je lis dans le Petit Robert, le Lexis, le Jouette et le Trésor de la langue française informatisé, le nom arme, lorsqu'il est employé dans l'expression (être) en armes, s'écrit au pluriel :
Dans toutes les garnisons et dans tous les camps, organiser avec solennité le salut quotidien aux couleurs, auquel doit assister le commandant d'armes avec participation d'une troupe en armes. (De Gaulle, dans le Trésor.)* * * * *
« "Ces discussions n'aboutiront certainement pas aujourd'hui. Mais j'ai l'impression que nous sommes sur la bonne voix", a dit l'évêque Brian Farrell, conseiller du pape pour la promotion de l'unité des chrétiens. »
Si on est sur la bonne voie, peut-être arrivera-t-on un jour à prier d'une seule voix?
Line Gingras
Québec
« Benoît XVI prêche l'apaisement » : http://www.ledevoir.com/2006/11/29/123811.html
« Après la politique, la religion » : http://www.ledevoir.com/2006/11/30/123906.html
02:00 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
02 décembre 2006
À la suite... s'ensuivit
« À la suite de cette décision s'ensuivit une répartition des rôles entre eux. Passons sur les détails pour mieux souligner que c'est Blair qui, avant Bush, a conjugué, à l'automne 2002, son argumentation avec les armes de destruction massive. » (Serge Truffaut.)
À la suite de cette décision s'est effectuée...
Line Gingras
Québec
« Le désastre de Blair » : http://www.ledevoir.com/2006/11/21/123231.html
00:05 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
23 novembre 2006
Appel d'offre ou appel d'offres
«... l'appel d'offre_ devrait se faire au cours des prochains jours.» (Antoine Robitaille.)
«Par ailleurs, le ministre Béchard a dit hier que l'appel d'offres que l'État doit lancer - à partir d'un projet récréotouristique défini par la région - devrait se faire "dans les prochains jours".»
L'appel d'offres étant un appel à la concurrence, on ne sera pas surpris d'apprendre que, d'après le Multidictionnaire et le Grand dictionnaire terminologique, le nom offre s'écrit toujours au pluriel dans cette expression.
Line Gingras
Québec
«Mont-Orford - Béchard tente de sauver la saison de ski» : http://www.ledevoir.com/2006/11/22/123324.html
«Mont-Orford - Le syndicat gâche le triomphe de Béchard» : http://www.ledevoir.com/2006/11/23/123425.html
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, orthographe, journalisme, presse
20 novembre 2006
Quelque part le long de la ligne
«Dans Here Be dragons (2004), Peter C. Newman, une des voix les plus respectées du Canada anglais, à l'époque rédacteur en chef du Toronto Star, raconte comment, manipulé par Trudeau et son entrepreneur de basses œuvres, il fut amené à répercuter la fable du gouvernement provisoire pour justifier l'envoi de la troupe au Québec. [Ma traduction :] "Quelque part le long de la ligne, la discussion pleine de sérénité du comité éditorial du Devoir fut transformée en un coup d'État projeté."» (Louis Hamelin, écrivain.)
[Je précise que c'est monsieur Hamelin qui est l'auteur de la traduction incluant l'expression à l'étude.]
De quoi est-il question ici? d'un match de hockey? de la finale de la coupe Grey? Qu'est-ce que c'est que cette ligne? la ligne de chemin de fer? la ligne de parti?
Bon, je plaisante. Mais si je vous dis que l'article porte sur les événements d'octobre 1970, vous ne serez guère plus avancé..., sauf si vous avez l'habitude de passer de l'anglais au français : je ne connais pas l'ouvrage de monsieur Newman et je n'ai pas vu la phrase anglaise, mais ce que je crois deviner derrière ce tour étrange, quelque part le long de la ligne, c'est l'expression somewhere along the line - qui devrait se traduire ici, me semble-t-il, par «à un certain moment», «à un moment donné». (Voir le Guide anglais-français de la traduction, de René Meertens, ou le Robert & Collins Super Senior, à l'article «line».)
On comprendrait mieux, non?
Line Gingras
Québec
«La série de la CBC sur le FLQ - La guerre, yes mon colonel» : http://www.ledevoir.com/2006/11/20/123214.html
03:11 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : langue française, traduction, presse, médias