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13 octobre 2006

Démocratie canadienne

«Plusieurs de ces résolutions tranchent par leur fermeté. Ainsi, une de celles-ci exhorte le Parti libéral du Canada à s'autoréglementer pour que 52 % de ses députés élus soient des femmes d'ici trois élections.» (Hélène Buzzetti.)

Il y a donc des députés qui ne sont pas élus, au Canada? en plus des sénateurs? À mon sens, on a voulu parler des candidats élus, ou tout simplement des députés.

Line Gingras
Québec

«Les libéraux du Québec veulent défendre la parité des sexes aux Communes» : http://www.ledevoir.com/2006/10/12/120254.html

12 octobre 2006

La protection des incendies

Protection des incendies; protection contre les incendies; grammaire française; syntaxe du français.

«... la construction des chemins forestiers et la protection des incendies de forêt.» (Jean-Robert Sansfaçon.)

Le Petit Robert, le Lexis et le Trésor de la langue française informatisé, consultés aux articles «protection» et «incendie», ne donnent que le tour protection contre l'incendie.

De fait, bien que le verbe protéger construise de préférence son complément second de chose avec la préposition de «si le sens est simplement "mettre à l'abri" plutôt que "mettre à l'abri d'un danger"» (Hanse et Blampain), le nom protection, lorsqu'il est suivi d'un complément indiquant la chose ou la personne contre laquelle on veut protéger, s'utilise toujours avec la préposition contre, d'après les exemples relevés dans les ouvrages généraux que j'ai sous la main :

Un rempart protégeait la ville contre l'ennemi. (Hanse-Blampain.)

Nous connaissons assez bien l'illusion pour nous trouver protégés contre elle. (Paulhan, dans le Petit Robert.)

Elle se protégeait de la pluie avec un vieil imperméable. (Hanse-Blampain.)

Protection contre les maladies, contre les accidents du travail. (Petit Robert.)

Elle remarqua tout à coup qu'il portait des gants de filoselle noire, mince protection contre le vent du nord. (Bernanos, dans le Trésor.)

Le complément amené par la préposition de désigne des réalités bien différentes :

La protection des opprimés, de l'environnement, des consommateurs, de la jeunesse.

... se mettre sous la protection d'une église. (Guizot, dans le Trésor.)

Line Gingras
Québec

«La manipulation» : http://www.ledevoir.com/2006/10/11/120133.html

11 octobre 2006

Comme comme

«Elle [la loi] élargit dangereusement la définition du suspect susceptible d'être considéré comme ce qu'elle désignera dorénavant comme un "ennemi combattant illégal".» (Guy Taillefer.)

... comme ce qu'elle désignera dorénavant sous la dénomination d'«ennemi combattant illégal».

... comme ce qu'elle désignera dorénavant sous le terme d'«ennemi combattant illégal».

Line Gingras
Québec

«Bush les mains libres» : http://www.ledevoir.com/2006/10/02/119513.html

10 octobre 2006

Redoubler d'effort

Redoubler d'effort; redoubler d'efforts; redoubler ses efforts; usage; orthographe.

«Surtout, il redouble d'effort_ pour naître au monde...» (Gérald Larose, président du Conseil de la souveraineté.)

Le Petit Robert et le Lexis, à l'article «redoubler», signalent, comme relevant de l'acception «accroître beaucoup» (Lexis), la construction redoubler ses efforts :

Le vent redouble ses efforts. (La Fontaine.)

Marie-Éva de Villers fait cependant observer que dans ce sens («montrer encore plus de»), redoubler «se construit avec la préposition de». Effectivement, selon les résultats d'une recherche Google, il serait beaucoup plus courant, aujourd'hui, d'employer le tour redoubler d'efforts (137 000 occurrences, contre 736). Celui-ci, absent du Petit Robert, du Lexis et du Multidictionnaire, figure dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article «redoubler»; noter le pluriel à efforts.

Line Gingras
Québec

«Michaëlle Jean a raison» : http://www.ledevoir.com/2006/09/28/119269.html

09 octobre 2006

Suspects terroristes

Suspects terroristes; terrorist suspects; calque de l'anglais.

«À la même époque, des agents du FBI et de la CIA procédaient à des enlèvements de suspects terroristes...» (Gil Courtemanche.)

L'adjectif épithète qualifie le nom auquel il se rapporte. Et l'apposition, selon Brunot, «sert en réalité de qualification, comme un adjectif» (Petit Robert, à l'article «apposition».) Dans la phrase qui nous intéresse, suspects est un nom; terroristes peut être considéré, à mon avis, soit comme un adjectif épithète qui se rapporte au nom suspects, soit comme un nom en apposition.

Or, si on parlait, dans un contexte différent, de suspects terrifiés, on affirmerait que les suspects étaient terrifiés; si on disait suspects peu bavards, suspects malades, suspects étudiants, suspects citoyens des États-Unis, on avancerait que les suspects étaient peu bavards, malades, étudiants, citoyens des États-Unis. Comment peut-on écrire, dans ce cas, suspects terroristes? Une personne que l'on soupçonne seulement d'être un terroriste ne saurait, à mon sens, être présentée comme un terroriste. Cette expression ne me paraît pas cohérente.

Les gens que l'on a enlevés étaient des terroristes présumés, des personnes que l'on soupçonnait d'être des terroristes. Je crois deviner, cependant, d'où viennent les suspects terroristes : d'après Google, on trouve dans Internet plus de 900 000 occurrences de l'anglais terrorist suspects.

Line Gingras
Québec

«La tyrannie légalisée» : http://www.ledevoir.com/cgi-bin/ledevoirredir.cgi?http://...

08 octobre 2006

Gruppo!

Sous un chaud soleil de septembre, nous sommes des dizaines d'inconnus à faire la queue, depuis un temps infiniment long, devant le musée des Offices. «Gruppo! Gruppo!» L'homme arrive, décidé, passe devant tout le monde et entre. Seul.

Personne n'est intervenu; un peu tard les regards se croisent, incrédules, interrogateurs, courroucés, amusés... : quelqu'un a vu un groupe, au cours de la dernière demi-heure?

Dans le p'tit rang croche, cela s'appelait avoir du front tout le tour de la tête. (L'expression demeure très employée au Québec, dans un registre familier; c'est le p'tit rang croche qui justifie l'imparfait.)

* * * * * 

«... l'ajout, en 2003, de l'orientation sexuelle sur la liste des groupes protégés contre la propagande haineuse n'a pas entraîné l'interdiction de la Bible ou du Coran...» (Josée Boileau.)

Eh! non, l'orientation sexuelle n'est pas un groupe. Cela dit, doit-on comprendre que la propagande haineuse est autorisée dans certains cas, ou à l'endroit de certains groupes?

Line Gingras
Québec

«Intolérance» : http://www.ledevoir.com/2006/10/06/119877.html

07 octobre 2006

Êtes-vous civique? de bon aloi?

Civique; de bon aloi; une personne civique; une personne de bon aloi; usage.

«Bégin reproche aussi à Ignatieff d'avoir sali les souverainistes québécois à l'étranger en les dépeignant [...] comme des nationalistes belliqueux et réactionnaires, alors que les nationalistes canadiens et britanniques, eux, seraient civiques et de bon aloi.» (Louis Cornellier.)

Civique se dit, d'après le Petit Robert, de ce qui est «relatif au citoyen» ou de ce qui est «propre au bon citoyen». D'après les cinq ouvrages généraux que j'ai consultés, cet adjectif ne peut pas figurer au nombre des qualités d'une personne, bien qu'il entre dans le terme garde civique, désignant la «garde nationale» selon le Lexis («garde composée de citoyens», précise le Trésor de la langue française informatisé). Je l'ai trouvé, par contre, avec des noms comme droits, devoirs, courage, vertus, instruction, sens, esprit, zèle :

Mathieu se sentit accablé par une nuée de responsabilités civiques. (Sartre, dans le Lexis.)

La littérature est devenue sociale, humanitaire, éducatrice, même pis : civique! (Léautaud, dans le Trésor.)

D'après le Multidictionnaire, le mot aloi se rencontre uniquement dans les locutions de bon aloi et de mauvais aloi : plaisanterie, luxe de mauvais aloi; succès, gaieté de bon aloi. Le Petit Robert consigne toutefois une variante avec le superlatif de bon :

Une gloire du meilleur aloi. (Caillois.)

Et le Trésor fait état d'un emploi, peu fréquent semble-t-il, où l'expression - à vrai dire une autre variante - se rapporte à une personne; il n'en cite qu'un exemple : homme de bas aloi, «qui est de basse condition, d'une profession vile, ou qui est méprisable par lui-même» (Académie, 1835). La neuvième édition du Dictionnaire de l'Académie, consultée en ligne, ne mentionne pas cet usage.

Il me semble donc qu'on ne saurait en aucun cas être civique, et qu'il faut estimer inapproprié, de nos jours, de présenter quelqu'un comme étant de bon aloi.

Je crois que le passage à l'étude pourrait être interprété comme suit :

... alors que les nationalistes canadiens et britanniques, eux, seraient courtois et pondérés.

Line Gingras
Québec

«Essais québécois - Faut-il avoir peur de Michael Ignatieff?» : http://www.ledevoir.com/2006/09/30/119415.html?338

06 octobre 2006

L'adoption à la Charte

Problème de coordination; coordination de deux noms ne se construisant pas de la même façon; grammaire française; syntaxe du français. 

«J'évoquais alors le rôle qu'avaient joué dans la définition du Québec actuel l'adoption et les modifications faites à la Charte de la langue française.» (Michel Venne.)

Bien entendu, on n'écrirait pas l'adoption à la Charte de la langue française - c'est la préposition de qui convient. Je proposerais :

... l'adoption de la Charte de la langue française et les modifications qui y avaient été apportées.

* * * * *

«... Pierre Elliott Trudeau a amener les Canadiens à redéfinir leur pays.»

... a amené...

Line Gingras
Québec

«Relire Larose» : http://www.ledevoir.com/2006/10/02/119519.html

05 octobre 2006

Le premier ne sera pas le seul

Premier; premier ministre; anglicisme.

«L'ancien premier Pierre-Marc Johnson présidera bel et bien la Commission d'enquête sur l'affaissement du viaduc de la Concorde survenu samedi dernier, mais ô surprise! il sera secondé par deux ingénieurs connus, MM. Roger Nicolet et Armand Couture.» (Jean-Robert Sansfaçon.)

«... Prime Minister Stephen Harper and Quebec Premier Jean Charest signed an agreement...» (Communiqué.)

En anglais, les premiers ministres provinciaux portent le titre de Premier, qui les distingue du Prime Minister, le premier ministre du Canada. Cet usage n'est pas admis en français : je lis dans le Petit Robert (2007) que premier s'utilise comme nom afin de désigner le premier ministre de Grande-Bretagne, mais que cet emploi, déjà considéré comme un anglicisme, est abusif pour d'autres pays.

Line Gingras
Québec

«Un départ raté» : http://www.ledevoir.com/2006/10/04/119715.html
http://www.pm.gc.ca/eng/media.asp?id=1151

04 octobre 2006

Rencontre

«Après la rencontre, Bob Rae refuse de rencontrer les journalistes en compagnie de son visiteur.» (Mario Cardinal, journaliste, auteur et ancien ombudsman de Radio-Canada.)

Après l'entrevue ou Après l'entretien...

Line Gingras
Québec

«Bob Rae et le Québec» : http://www.ledevoir.com/cgi-bin/ledevoirredir.cgi?http://...

03 octobre 2006

De craintes de représailles

De craintes de; de crainte de; par crainte de; orthographe. 

«... c'est une victoire du terrorisme quand l'Opéra de Berlin, de craintes de représailles, retire de son affiche un opéra de Mozart.» (Gil Courtemanche.)

D'après ce que j'ai vu dans les cinq ouvrages généraux que j'ai consultés, le nom crainte s'emploie dans les locutions prépositives de crainte de et par crainte de; on le trouve aussi dans les locutions conjonctives de crainte que et par crainte que :

Par crainte des représailles. (Petit Robert et Trésor de la langue française informatisé.)

Par crainte de laisser échapper des bêtises. (Zola, dans le Trésor.)

Il marche lentement, de crainte de tomber. (Lexis.)

Il n'ose partir de crainte qu'elle ne vienne pendant ce temps. (Multidictionnaire.)

Il se taisait, (de) crainte / dans la crainte / par crainte de les importuner. (D'après le Hanse-Blampain.)

De crainte du feu. (Zola, dans le Trésor.)

Selon tous les exemples que j'ai rencontrés, crainte s'écrit au singulier dans ces expressions.

Line Gingras
Québec
 

«La tyrannie légalisée» : http://www.ledevoir.com/cgi-bin/ledevoirredir.cgi?http://www.ledevoir.com/2006/09/30/119484.html?338

02 octobre 2006

Leur inspiration, idéologie et tactiques

Adjectif possessif; déterminant possessif; répétition de l'adjectif possessif; accord de l'adjectif possessif; grammaire française; syntaxe du français; calque de l'anglais; orthographe.

«Elles trouvent leur inspiration, idéologie et tactiques sur les quelque 5000 sites Internet islamistes, ajoute le journal de la capitale américaine.» (Le Devoir.)

Un adjectif ou déterminant possessif singulier ne peut se rapporter à trois noms coordonnés désignant des réalités distinctes - à plus forte raison lorsqu'un de ces noms est au pluriel. Mais il ne suffirait pas de mettre leur au pluriel pour que la phrase soit correcte, puisque le déterminant possessif, comme l'article, «se répète normalement devant les noms d'une série» (Hanse et Blampain) :

Elles trouvent leur inspiration, leur idéologie et leurs tactiques...

Bien entendu, en anglais on n'a employé l'adjectif their, d'ailleurs invariable, que devant le premier nom :

... their inspiration, ideology and tactics...

Tout s'explique...

* * * * *

«Il présentait alors la guerre en Irak comme "le front principal de la guerre comme le terrorisme"...»

On nous parle assez souvent de la guerre contre le terrorisme...

Line Gingras
Québec

«Irak : un rapport secret écorche la logique Bush» : http://www.ledevoir.com/2006/09/25/119009.html

01 octobre 2006

À l'épicerie

21 h. Je vais au IGA de la Quatrième Avenue, mon chariot faisant un train d'enfer sur le trottoir. Parce que oui, comme les Vénitiens, j'ai un chariot pour les courses.

J'aime marcher le soir dans la ville. Dans la pénombre des rues tranquilles, les grands arbres étendent leurs bras amis. Les nuages, invisibles à cette heure, ne manquent à personne. Je tourne à droite dans la Troisième Avenue, commerçante; il y a du monde. Quelques groupes s'attardent aux terrasses encore ouvertes. D'avance, ils bravent l'hiver...

À l'épicerie je laisse mon chariot à l'entrée, où l'on dépose les boîtes pour les livreurs; et l'aventure commence.

Les prunes bleues sont très belles et c'est enfin la saison du raisin muscat. Je prends des pommes, des bananes, du fromage, du pain... Je viens de choisir une boîte de céréales lorsque tout à coup un grand bonhomme à bandeau, qu'on dirait frais descendu de sa motocyclette, se plante devant moi. Il a un énorme sac de carottes et l'allure presque menaçante : «Vous connaissez ça, le jus de carottes?»

Je dois avouer que oui, j'y ai déjà goûté. «C'est bon? On m'a dit de mettre du céleri...» Je l'assure que le céleri n'est pas indispensable, que pour ma part j'aime bien le jus de carottes sans rien d'autre. «Je devrais pouvoir me faire du jus de carottes, avec mon blender?» Je n'y connais pas grand-chose, et je n'ai jamais essayé, mais pourquoi pas? «Hier soir, j'ai coupé des oranges, je les ai mis dans le blender, et ç'a très bien marché. Je devrais pouvoir faire pareil avec les carottes? Je vais les couper en long et les mettre dans le blender?» Je suppose que ça ira. «Je l'ai payé une piastre, hier, mon blender, dans un marché aux puces»; enfin, brandissant le gros sac d'un air de triomphe : «Et ça, une piastre et quarante!»

En voyant son sourire de petit garçon, je me dis que la vie, pour une fois, lui aura fait un cadeau.

Line Gingras
Québec

30 septembre 2006

La recherche à se révéler

Recherche à + infinitif; grammaire française; syntaxe du français.

«La recherche obsessionnelle de plusieurs à se révéler et la guimauve émotionnelle de l'approche par le vécu sont des réducteurs impitoyables de la nature humaine.» (Denise Bombardier.)

Je ne trouve rien, dans les ouvrages généraux que j'ai à ma disposition, qui autorise à construire le substantif recherche avec un infinitif complément précédé de la préposition à. Je relève plutôt des formulations du genre la recherche du bonheur, de la gloire, des plaisirs, de la vérité, de la perfection.

Qu'est-ce que je propose?

Le désir ou le besoin obsessionnel de se révéler...

Il ne me semble pas utile de conserver de plusieurs; n'empêche qu'il faudra bien nous efforcer, un de ces jours, d'établir la distinction entre plusieurs et beaucoup.

Line Gingras
Québec

«Quelle époque!» : http://www.ledevoir.com/2006/09/23/118919.html?338

Que sont la francophonie et la défense du français devenus?

«Finies, les déclarations d'amour de notre langue, même parmi les souverainistes. Clos aussi, le discours sur l'importance de la bien parler et de l'écrire correctement. En ce sens, la francophonie et la défense du français sont devenus off, pour parler le langage des définisseurs de tendances.» (Denise Bombardier.)

Un tel passage méritait une relecture plus attentive.

Line Gingras
Québec

«Qu'ossa donne?» : http://www.ledevoir.com/2006/09/30/119434.html?338

29 septembre 2006

Composé à majorité d'anglophones

À majorité de; en majorité de; composé à majorité de; composé en majorité de; constitué à majorité de; constitué en majorité de; formé à majorité de; formé en majorité de; préposition; grammaire française; syntaxe du français.

«... sans lien avec le Conseil de l'unité canadienne, il est composé à majorité d'anglophones...» (Antoine Robitaille.)

Je ne trouve qu'un exemple utile dans les cinq ouvrages généraux que j'ai consultés, à l'article «majorité» :

Assemblée composée en majorité de femmes. (Petit Robert.)

Line Gingras
Québec

«Des fédéralistes prédisent qu'ils vont perdre le prochain référendum» : http://www.ledevoir.com/2006/09/28/119251.html

28 septembre 2006

Pour ne pas que

Pour ne pas que; niveaux de langue; usage; orthographe.

«Le Parti qui avait perdu le pouvoir [...] devait être capable de démontrer qu’il avait changé. Qu’il prenait les questions d’éthique suffisamment au sérieux pour ne pas que des problèmes de ce genre dominer sa course au leadership.» (Michel C. Auger.)

Selon Hanse et Blampain, la construction pour ne pas que relève de la langue populaire. Elle n'a donc pas sa place, à mon avis, dans un texte sérieux où rien ne semble justifier que l'on s'écarte nettement du registre soutenu. Je proposerais plutôt :

... pour que des problèmes de ce genre ne dominent pas sa course au leadership.

... pour empêcher que des problèmes de ce genre (ne) dominent sa course au leadership.

... pour ne pas laisser des problèmes de ce genre dominer sa course au leadership.

* * * * *

Bien entendu, dans le passage à l'étude, c'est dominent qu'il aurait fallu écrire. Et le nom parti aurait dû prendre la minuscule. Il est question du parti qui avait perdu le pouvoir; ce n'est pas une appellation officielle, mais un terme générique dont le sens est précisé par une relative déterminative, c'est-à-dire considérée comme essentielle au sens de la phrase (et par conséquent non encadrée de virgules).

Que penser enfin de l'expression course au leadership? Nous verrons cela une prochaine fois.

Line Gingras
Québec

«Ces morts qui votent» : http://www.cyberpresse.ca/apps/pbcs.dll/section?Category=...

27 septembre 2006

Quelque soit

Quel que soit; quelque soit; grammaire française; syntaxe du français; orthographe.

«... quelque soit le chef que choisiront les libéraux...» (Michel C. Auger.)

Placé immédiatement devant le verbe être, quel que, selon Marie-Éva de Villers, est un «déterminant relatif» qui s'écrit en deux mots; quel remplit alors la fonction d'attribut et s'accorde en genre et en nombre avec le sujet du verbe :

Quelles que soient vos préoccupations, il vous faut agir rapidement. (Multidictionnaire.)

Quel que soit celui qui vous a dit cela. (Hanse-Blampain.)

Il fallait donc écrire :

... quel que soit le chef que choisiront les libéraux...

Hanse et Blampain ajoutent que «pouvoir, devoir ou un pronom personnel peuvent précéder» le verbe être :

Quels que puissent être les commentaires, elle en tiendra compte. (Multidictionnaire.)

Quels qu'en doivent être les résultats. (Hanse-Blampain.)

Quel qu'il soit, le coupable sera puni. (Hanse-Blampain.)

Quel que exprimant la concession ou l'opposition, le verbe qui suit doit se mettre au subjonctif.

Line Gingras
Québec

«Ces morts qui votent» : http://www.cyberpresse.ca/apps/pbcs.dll/section?Category=...

26 septembre 2006

Débattre

«Débattre en civilisé, ce n'est pas insulter l'autre mais réfléchir avec lui.» (Jacques Godbout, écrivain et cinéaste.)

Si seulement cette phrase pouvait toujours nous inspirer.

«Continuons le débat, il ne fait que commencer» : http://www.ledevoir.com/2006/09/23/118920.html

16:45 Publié dans Bien dit | Lien permanent | Commentaires (2)

À leur défense - de qui, de quoi?

L'antécédent de l'adjectif possessif; l'antécédent du déterminant possessif; grammaire française; syntaxe du français.

«M. Dion s'en prend surtout à l'excuse qu'offre aujourd'hui M. Ignatieff, à savoir qu'il avait été témoin des abus du régime irakien envers la communauté kurde et qu'il s'était promis de toujours se porter à leur défense.» (Hélène Buzzetti.)

Si l'on interprétait cette phrase d'après la façon dont elle est construite - et n'est-ce pas ce que l'on devrait faire, en principe? -, on commettrait un contresens; l'adjectif ou déterminant possessif leur a normalement, en effet, un antécédent pluriel :

L'enfant a fini ses devoirs.
Les enfants ont fini leurs devoirs.

Nous savons que monsieur Ignatieff ne se serait jamais porté à la défense des abus du régime irakien; cependant, nous le savons en dépit de ce que semble affirmer la phrase à l'étude, où le déterminant possessif leur renvoie grammaticalement à un pluriel, des abus, mais se rattache en fait à un singulier évoquant un grand nombre de personnes, la communauté kurde. Pour éviter toute ambiguïté, on aurait pu écrire :

... et qu'il s'était promis de toujours se porter à la défense de cette dernière ou à la défense de cette minorité.

Line Gingras
Québec

«Entretien au Devoir - Dion fustige Ignatieff le naïf» : http://www.ledevoir.com/2006/09/26/119073.html

25 septembre 2006

Une petite phrase

Préposition à; répétition de la préposition à; accord du participe passé employé avec l'auxiliaire avoir; grammaire française; syntaxe du français; orthographe d'accord.

Ils commencent à parler et révéler l'étendue de l'horreur qu'ils ont laissé_ derrière eux. (Michel Vastel.)

Les prépositions à, de et en se répètent normalement : Ils commencent à parler et à révéler...

À mon sens il convient d'autant plus de séparer les deux infinitifs, ici, qu'ils ne se construisent pas de la même façon : parler est un verbe intransitif, alors que révéler a un complément d'objet direct, l'étendue de l'horreur.

 * * * * *

Le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde en genre et en nombre avec le complément d'objet direct, si celui-ci précède le verbe. Ils ont laissé quoi? l'horreur : ... l'horreur qu'ils ont laissée...

Line Gingras
Québec

«La trêve est brisée au Liban» : http://forums.lactualite.com/advansis/?mod=for&act=di...